NATIONS UNIES

CCPR

Pacte international relatif aux droits civils et politiques

Distr.GÉNÉRALE

CCPR/C/MDG/CO/3/Add.1

2 juin 2009

Original : FRANÇAIS

COMITÉ DES DROITS DE L’HOMME

EXAMEN DES RAPPORTS PRÉSENTÉS PAR LES ÉTATS PARTIES EN APPLICATION DE L’ARTICLE 40 DU PACTE

MADAGASCAR

Informations reçues de Madagascar sur l’application des observations finales du Comité des droits de l’homme ( CCPR/C/MDG/CO/3 )

[3 mars 2009]

INTRODUCTION

1.En réponse aux recommandations formulées par le Comité des droits de l’homme dans ses observations finales (CCPR/C/MDG/CO/3) consécutives à l’examen du troisième rapport périodique de Madagascar sur l’application du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (CCPR/C/MDG/2005/3), l’État malgache a :

adopté le processus d’une révision de sa législation pour remettre en marche le Conseil national des droits humains (I)

mis en oeuvre la nouvelle loi portant limitation de la durée de la détention préventive pour remédier à la situation des cas de détention de longue durée (II) et l’augmentation du crédit alloué au Ministère de la justice afin qu’elle puisse s’acquitter efficacement dans l’accomplissement de sa mission (III).

LA REMISE EN MARCHE DE L’INSTITUTION NATIONALE DES DROITS DE L’HOMME

2.Pour l’application du paragraphe 7 des observations finales du Comité demandant l’adoption de mesures conformes aux Principes de Paris, l’État malgache a adopté la loi n° 2008-012 du 17 juillet 2008 portant institution du Conseil national des droits humains (CNDH), promulguée et publiée au Journal officiel n° 3218 du 27 octobre 2008 (pages 7681 à 7686).

3.Les innovations apportées par la reforme entreprise résident dans :

Le remplacement du décret fondateur du CNDH par une loi, ce qui traduit la volonté de l’État malgache d’impliquer le parlement dans la remise en marche de cette institution;

Le basculement vers l’adoption d’une loi à la place du décret offre un environnement juridique plus stable et favorable à la pérennisation du CNDH;

L’intégration des dispositions essentielles des Principes de Paris;

Les dispositions relatives à l’indépendance du CNDH, à la possibilité d’enquêter sur les cas de violation des droits humains et à son organisation incluant des entités pluralistes ont été intégrées dans la loi.

4.Avant la saisine du Parlement des séances ont été organisées avec la participation des :

représentants de l’Église

membres de la Médiature

organisations non gouvernementales oeuvrant dans le domaine des droits humains

anciens membres du CNDH.

5. Les opinions pertinentes et conformes aux Principes de Paris ont été intégrées.

6.Un plan pluriannuel appuyé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a programmé la remise en marche du CNDH par l’accompagnement du Gouvernement dans le processus de désignation des futurs membres, leur formation, le plaidoyer en faveur de la dotation des moyens adéquats ainsi que la décentralisation par l’implantation d’antennes régionales.

7.Actuellement, le processus de nomination est en cours.

LES MESURES VISANT À FAIRE CESSER, PRÉVENIR LA RÉAPPARITION CYCLIQUE DES DÉTENTIONS DE LONGUE DURÉE ET SANCTIONNER LES RESPONSABLES DÉFAILLANTS

8.En application des paragraphes 24 et 25, des observations finales du Comité, l’État malgache a adopté une solution de fond par l’adoption et la mise en œuvre de la loi n° 2007-021 du 30 juillet 2007 modifiant et complétant certaines dispositions du Code de procédure pénale relatives à la détention préventive et portant limitation de la durée de la détention préventive.

A- limitation de la durée de la détention préventive

9.En matière d’instruction préparatoire :

Durée maximale de la détention préventive en matière correctionnelle (art 3, par. 1 de la loi n° 2007-021) : « Sans préjudice des dispositions de l’article 334, la durée de validité du mandat de dépôt décerné par un juge d’instruction ou la Chambre prévue à l’article 223 bis ainsi que celle du mandat d’arrêt émanant du juge d’instruction lorsque l’inculpé recherché aura pu être appréhendé est de six (06) mois en matière correctionnelle, et de huit (08) mois en matière criminelle » ;

Durée maximale de la détention préventive en matière criminelle (art 3, par. 1 de la loi n° 2007-021): « Sans préjudice des dispositions de l’article 334, la durée de validité du mandat de dépôt décerné par un juge d’instruction ou la Chambre prévue à l’article 223 bis ainsi que celle du mandat d’arrêt émanant du juge d’instruction lorsque l’inculpé recherché aura pu être appréhendé est de six (6) mois en matière correctionnelle, et de huit (8) mois en matière criminelle » ;

Limitation du délai de traitement par la chambre d’accusation (art 3, par. 2 de la loi n° 2007-021): « En cas d’ordonnance de transmission des pièces à la chambre d’accusation, ladite chambre doit statuer dans un délai de douze (12) mois à compter de la date de l’ordonnance » ;

Limitation de l’Ordonnance de prise de corps (art 3, par. 2 de la loi n° 2007-021): « Dans les cas prévus aux articles 238, 290, 291 et 309 du Code de procédure pénale, relatifs aux ordres de renvoi du magistrat du ministère public, ordonnances de transmission, ordonnances de renvoi du juge d’instruction et aux ordonnances de prise de corps, la durée de validité de l’ordonnance de prise de corps est limitée à trente (30) mois à compter de la date de l’ordonnance à exécution immédiate ».

B. Sanction des responsables défaillants

10.L’article 5 de la loi n° 2007-021 du 30 juillet 2007 modifiant et complétant certaines dispositions du Code de procédure pénale relatives à la détention préventive prévoit que : « La responsabilité des magistrats, greffiers et fonctionnaires, est susceptible d’être engagée en cas d’inobservation, volontaire ou résultant d’une simple négligence, des délais prévus par le présent Code notamment ceux applicables en matière de détention préventive ».

III -ÉVOLUTION DU BUDGET DU MINISTERE DE LA JUSTICE (2006-2008)

A. Évolution du budget de fonctionnement

2006

Taux de variation 2006-2007 

2007

Taux de variation 2007-2008  

2008

SOLDE

19 692 559 000

27,80%

25 184 810 000

22,15%

30 764 745 000

Total 1

19 692 559 000

25 184 810 000

30 764 745 000

Fonctionnement (hors solde)

Judiciaire

5 706 556 000

54,80%

8 838 410 000

0,82%

8 911 253 000

dont Fonds de justice criminelle (FJC)

868 800 000

245,30%

3 000 000 000

0%

3 000 000 000

Pénitentiaire

1 559 900 000

252,40%

5 497 605 000

2,16%

5 616 775 000

dont "Produits alimentaires"

698 900 000

269,10%

2 579 665 000

35,67%

3 500 000 000

Indemnité

2 045 152 000

46,60%

3 000 000 000

55,50%

4 665 000 000

École nationale de la magistrature et des greffes (ENMG)/ École nationale d'administration pénitentiaire (ENAP)

680 000 000

361,40%

3 138 000 000

0,02%

3 137 371 000

Total 2

11 559 308 000

77,12%

20 474 015 000

9,06%

22 330 399 000

Total général (1 + 2)

31 251 867 000

53,80%

45 658 825 000

16,53%

53 095 144 000

B. Évolution du budget d'investissement

- Financement interne

2006

2007

2008

Création, extension Cours et Tribunaux

1 500 000 000

20%

1 800 000 000

23,90%

2 230 202 000

Sécurité intérieure

1 500 000 000

20%

1 800 000 000

100,60%

3 611 420 000

Appui au programme de coordination

150 000 000

-33,30%

100 000 000

65,30%

165 375 000

Renforcement capacité de contrôle

200 000 000

0%

200 000 000

33,70%

267 590 000

Cour des Comptes

PIP (Programme d’investissement public) Région

905 382 000

Total

3 350 000 000

16,41%

3 900 000 000

84,10%

7 179 969 000

Financement extérieur

0

500 000 000

1 511 732 000

Total général

34 601 867 000

44,60%

50 058 825 000

23,42%

61 786 845 000

-----