Postes élevés aux niveaux politique et national

2000

2006

Total

Nombre de femmes

Total

Nombre de femmes

Président du pays

1

0

1

0

Président du Parlement

1

0

1

0

Premier Ministre

1

0

1

0

Vice-Président du Parlement

1

0

1

0

Députés

76

9

76

5

Ministres

11

1

18

1

Vice-Ministres

11

1

18

0

Secrétaire général du Gouvernement

1

0

1

0

Gouverneur de province ou de la capitale

22

0

22

0

Président d’un organisme public spécial

10

1

10

1

Total

137

13

151

8

Pourcentage de femmes

9,4

5,2

Source : Centre du développement durable et de la parité, participation des femmes à la vie politique, 2006 .

Actuellement, au niveau de l’application, les femmes membres des khurals (corps élus) des aimags, de la capitale, des soums et des districts constituent 24, 6 % de l’ensemble des représentants des khurals locaux. Ce pourcentage montre que les femmes rurales s’intéressent beaucoup aux activités politiques et que le pays compte de nombreuses femmes célèbres et compétentes. D’autre part, il montre que si le nombre de femmes participant à l’élaboration des lois et à la formulation des politiques est faible, il est plus élevé pour ce qui est de l’application.

Emploi

Par rapport aux femmes des autres pays, les Mongoles exercent pleinement leurs droits; cependant, certaines d’entre elles sont victimes de maltraitance et de pressions discrètes. Selon plusieurs études réalisées par des organisations non gouvernementales, les femmes sont effectivement victimes de harcèlement sexuel sur le lieu de travail. Par exemple, selon une enquête portant sur six universités, 42 % des enquêtées ont été victimes à un moment ou à un autre de harcèlement sexuel, 75 à 80,2 % ont reconnu que le harcèlement sexuel était une réalité et 26,5 % ont dit qu’elles en avaient été l’objet. Cependant, aucune réglementation n’a été adoptée pour lutter contre le harcèlement sexuel sur le lieu de travail et les auteurs de ces actes ne sont pas punis.

Les femmes représentent 51,2 % de la population mongole. Selon l’Annuaire statistique publié par le Comité national de statistique, la population employée est de 1 024 100 personnes, soit 5,8 % de plus qu’en 2005 et 1,4 % de plus qu’en 2006.

En 1990, les femmes représentaient 51,1 % des travailleurs du secteur non agricole. En 2000, cette proportion est tombée à 50,4 % avant de remonter à 53,9 % en 2006. Par rapport aux années précédentes, le nombre de femmes travailleuses a augmenté. Par exemple, 520 000 femmes environ travaillaient dans le secteur non agricole en 2007, soit 6,3 % de plus qu’en 2005 et 0,4 % de plus qu’en 2006.

Les femmes représentent 55,2 % du nombre de chômeurs déclarés. Le taux de chômage des femmes demeure de 0,4 point de pourcentage supérieur à celui des hommes. Cela montre que les hommes ont plus de chance de trouver un travail. Les femmes représentent 54,7 % des personnes percevant une allocation-chômage.

En 2007, les agences de l’emploi ont inscrit 22 800 personnes à des stages de formation de courte durée. Les femmes représentaient 59,8 % d’entre elles et 52,6 % de celles-ci ont trouvé un emploi à l’issue de la formation. En ce qui concerne les types de formation, 20 431 personnes, soit 90 % des personnes formées, ont participé aux stages de formation pour trouver un nouvel emploi, 3,3 % d’entre elles, soit 754 personnes, ont été recyclées, 6,9 %, soit 1 581 personnes, ont suivi des cours de perfectionnement et 52,6 %, soit 11 991 personnes, ont trouvé un travail à l’issue de leur formation.

En 2006, le Ministère de la protection sociale et du travail et l’Agence nationale d’inspection du travail ont procédé à des contrôles dans tous les secteurs des 21 provinces et 9 districts. Ce contrôle devait permettre d’examiner la situation en ce qui concerne les relations professionnelles, la sécurité et la santé des travailleurs, la protection sociale, les mesures d’aide à l’emploi des femmes, l’application de la législation concernant la sécurité sociale et les efforts en vue de mettre un terme aux violations de la législation et de créer une base de données intégrée sur l’emploi des femmes.

Les contrôles ont concerné les entités et organismes économiques qui employaient principalement des femmes, plus de 500 femmes au niveau des aimags, au moins 30 dans les soums. Les participantes ont rempli un questionnaire comportant 12 principaux points qui pouvaient donner lieu à discrimination à l’égard des femmes sur les lieux de travail.

Les entités et organismes économiques concernés employaient, au total, 117 700 femmes. Sur ce nombre, 1,1 % travaillaient dans le secteur énergétique, 1,8 % dans le secteur minier, 35,6 % dans le secteur agricole, 6 % dans le bâtiment, 4,8 % dans l’industrie alimentaire et 4,7 % dans le secteur routier et les transports. Ces statistiques montrent que les femmes travaillent dans tous les secteurs économiques, à l’instar des hommes. Il est possible de conclure, à partir de ces données, que les femmes peuvent, comme les hommes, suivre une formation générale et professionnelle.

Au cours de ces inspections, plus de huit plaintes concernant les relations professionnelles ont été réglées, et 28,2 millions de togrogs ont été accordés à des femmes au titre d’indemnisations, à savoir :

•3,6 millions de togrogs accordés à 27 femmes au titre du paiement d’heures supplémentaires;

•615 500 togrogs accordés à 11 femmes au titre de jours de congé cumulés;

•296 000 togrogs accordés à cinq femmes qui n’avaient pas été payées conformément à la législation;

•360 000 togrogs accordés à une femme à titre d’indemnités pour invalidité temporaire;

•155 000 togrogs accordés à une femme à titre d’indemnités de licenciement;

•85 000 togrogs accordés à une femme qui n’avait pas eu droit à une indemnisation pour accident du travail.

La politique nationale en matière d’emploi informel, que le Parlement avait adoptée en 2006, a été appliquée. Elle doit principalement permettre d’accorder des prestations aux travailleurs du secteur informel et de passer du secteur informel au secteur formel en prenant des mesures en ce qui concerne le Code du travail et la protection sociale pour assurer la croissance économique et protéger les droits des travailleurs du secteur informel.

Cette politique comporte trois phases. La première a été appliquée entre 2005 et 2007; la deuxième est prévue entre 2008 et 2011, et la troisième sera entreprise entre 2012 et 2015. La stratégie d’application s’inscrit dans le cadre de la politique macroéconomique et doit permettre d’améliorer le cadre juridique et le système de protection sociale. En outre, elle sera mise en œuvre en coordination avec les politiques d’aide à l’emploi. La coopération entre les secteurs formel et informel sera renforcée à l’issue de débats publics.

On notera les disparités salariales entre hommes et femmes, en fonction des secteurs, du poste et de la profession. Le salaire moyen des hommes est légèrement plus élevé que celui des femmes. Cependant, la durée du travail est plus élevée chez les femmes. Le salaire moyen ne dépend pas du niveau d’études. Le salaire moyen des hommes dépasse celui des femmes de 10 000 togrogs. De plus, outre le fait de travailler et de percevoir un salaire, les femmes consacrent beaucoup de temps à l’éducation des enfants, aux soins aux malades et aux personnes âgées et à la préparation des aliments.

Tableau 2Proportion d’employées par secteur

Secteur

2002-2003

2006

Agriculture, chasse, sylviculture

46,3

47,1

Mines et carrières

26,6

36,0

Industrie manufacturière

54,6

54,5

Électricité, gaz et eau

28,8

45,6

Construction

26,0

44,3

Commerce de gros et de détail

56,1

59,8

Hôtels et restaurants

66,4

66,8

Transport, entreposage et communications

26,0

37,4

Services d’intermédiation financière

52,5

59,7

Activités immobilières

41,0

50,1

Administration publique

33,3

44,2

Éducation

68,0

67,2

Santé et protection sociale

77,3

68,5

Autres activités communautaires et sociales

50,1

48,5

Ménages comptant un employé

46,0

52,0

Organisation internationale

34,5

53,6

Total

48,0

51,3

Les écarts en ce qui concerne l’emploi entre le secteur industriel et les professions libérales montrent que les femmes sont très peu représentées dans les secteurs où les rémunérations sont plus élevées.

Le nombre de femmes occupant des postes de responsabilité est faible. Cela explique, notamment, l’écart des salaires entre hommes et femmes. Par exemple, en 2006, les femmes représentaient 68 % des effectifs du secteur de l’enseignement : 94 % des instituteurs, 71 % des professeurs de collège, 64 % des professeurs de lycée, 60 % des professeurs de l’enseignement professionnel et 52 % des professeurs d’université. Cependant, la majorité des directeurs d’école sont des hommes.

Selon le Comité national de statistique, l’étude, qui portait sur un échantillon aléatoire simple pour déterminer le salaire moyen des employés au quatrième trimestre de 2007, concernait 172 900 employés de 1 035 entités et organismes économiques, y compris 840 entreprises en milieu rural et 195 entreprises en milieu urbain. Les femmes représentaient 50,1 % des participants, soit 86 600 personnes. Le salaire moyen versé par les entités participant à l’enquête s’élevait à 205 900 togrogs au quatrième trimestre de 2007, soit une augmentation de 49,5 % ou 68 200 togrogs par rapport au quatrième trimestre de 2006.

Au quatrième trimestre de 2007, le salaire mensuel moyen payé par ces sociétés était multiplié par 2,1 par rapport au quatrième trimestre de 2005, alors que le taux d’inflation l’était par 1,2. Le taux de croissance du salaire mensuel moyen était supérieur au taux d’inflation. S’agissant du salaire mensuel moyen des employés, celui des hommes était, au quatrième trimestre de 2007, de 219 600 togrogs, ce qui était supérieur de 14,3 %, soit 27 400 togrogs, au salaire mensuel moyen des femmes. Si l’on compare le salaire mensuel moyen par sexe et par profession, le salaire des hommes est relativement plus élevé que celui des femmes dans tous les domaines, sauf pour les postes d’assistant administratif.

Le salaire mensuel moyen par secteur se présente comme suit :

•Secteur des services de courtage financier : 412 200 togrogs;

•Secteurs de l’administration publique, de la défense et de la sécurité sociale : 258 000 togrogs;

•Secteur de l’industrie minière : 238 700 togrogs;

•Secteur de l’enseignement : 219 600 togrogs;

•Secteur de la santé et de la protection sociale : 206 700 togrogs.

Ces salaires moyens sont supérieurs à ceux de la fonction publique. Cependant, le salaire moyen des travailleurs des autres secteurs reste bas. Par rapport au salaire mensuel moyen des entités économiques, les salaires des employés des établissements publics à caractère industriel et organismes publics sont relativement plus élevés que le salaire moyen des fonctionnaires (le salaire mensuel moyen des employés des établissements publics à caractère industriel est de 231 200 togrogs et celui des organismes publics de 225 800 togrogs).

Ces dernières années, le Gouvernement applique des politiques et des mesures particulières concernant les salaires et traitements. Par exemple, la directive gouvernementale no 350 de 2007 fixe le salaire minimum des employés ayant un contrat à durée déterminée à 642,85 togrogs par heure ou 108 000 togrogs par mois.

Les traitements des fonctionnaires ont été multipliés par 2,3 au cours de la période 2007-2008. Cela a permis d’augmenter le salaire du personnel féminin des secteurs de l’enseignement, de la santé, de la protection sociale et de la sécurité sociale.

Grâce à l’assistance financière de l’Organisation internationale du Travail, le Comité national de statistique a effectué une étude sur le passage de l’école au monde du travail. Selon cette étude, les femmes doivent affronter des problèmes particuliers sur le marché du travail, même si elles ont un niveau d’études élevé. Elles cherchent du travail dans les mêmes conditions que les hommes. Si elles perdent leur travail, elles restent au chômage pendant une période relativement plus longue. Elles retrouvent du travail principalement dans des secteurs où les emplois sont faiblement rémunérés.

Nombre de mères ne peuvent travailler que si leurs enfants fréquentent la garderie ou l’école maternelle. Les familles à faible revenu, en particulier, ne pouvant pas engager de bonnes d’enfant, il est difficile à ces femmes de travailler. Cependant, le nombre d’enfants inscrits dans les écoles maternelles a augmenté ces dernières années par rapport à la période socialiste, comme l’indique le tableau ci-après.

Tableau 3Nombre d’enfants fréquentant l’école maternelle (Mongolie) 1990, 1995, 2000, 2006-2007

1990

1995

2000

2006-2007

Nombre d’enfants

Garderie d’enfants

21 600

4 000

1 900

4 400

École maternelle

97 200

64 100

79 300

94 700

Source : NSC, Annuaire statistique de la Mongolie/1999, 2003, 2006.

Dans notre pays, les questions migratoires sont régies par le Code civil, la loi relative à l’instruction des demandes présentées par les citoyens aux organisations et autorités gouvernementales, la loi relative à la citoyenneté, la loi relative aux statistiques, la loi relative aux archives et la loi relative aux citoyens mongols voyageant ou migrant vers un pays étranger. L’un des principaux documents concernant les déplacements de la population est la politique nationale en matière de population de la Mongolie que le Parlement a adoptée le 23 avril 2004. Cette politique doit permettre d’appliquer la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, la Convention relative aux droits de l’enfant, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, la Déclaration sur le progrès et le développement social, les objectifs du Millénaire pour le développement, la Déclaration mondiale sur l’éducation pour tous, les décisions adoptées par la Conférence mondiale sur les femmes : lutte pour l’égalité, le développement et la paix (Nairobi), la Conférence mondiale sur les droits de l’homme (Vienne), la Conférence internationale sur la population et le développement (Le Caire), le Sommet mondial pour le développement social (Copenhague) et la Conférence mondiale sur les femmes (Beijing), la Constitution de la Mongolie et d’autres lois adoptées conformément à celle-ci, ainsi que les objectifs en matière de droits de l’homme et de développement définis aux plans international et national.

Récemment, les citoyens qui avaient migré vers les zones urbaines ont pu difficilement bénéficier de services sociaux, car ils n’étaient pas inscrits au service de l’état civil. Selon l’étude, les citoyens qui ont migré vers les zones urbaines ne sont inscrits dans les registres qu’au bout d’un ou deux ans. Aux termes de la directive no 46 du Khural des représentants du peuple de la capitale, les personnes qui avaient migré vers les zones urbaines devaient payer les services qui leur étaient rendus. Cela explique notamment le fait que ces personnes évitaient de s’inscrire et n’avaient pas de statut de résident dans les circonscriptions administratives où elles s’installaient. Cette situation avait des conséquences négatives sur le recensement de la population. Par conséquent, la directive susmentionnée a été annulée, supprimant ainsi les droits d’inscription. Dans le même temps, les contrôles destinées à s’assurer de la validité des documents d’état civil ont permis de corriger les irrégularités et de réduire les inconvénients.

Les mesures susmentionnées ont permis d’améliorer l’inscription de la population. Ces dernières années, l’exode rural s’est stabilisé dans une large mesure. Cependant, le problème posé par ceux qui avaient migré en grand nombre vers Oulan-Bator les années précédentes n’est toujours pas réglé. Les migrants vivent dans des zones où il n’est pas permis de résider. Ils ne peuvent donc pas obtenir de permis d’occupation. Selon le rapport sur la situation socioéconomique des migrants et leur accès à l’assistance médicale et aux autres services nécessaires, 30,7 % des enquêtés ont indiqué qu’ils n’avaient pas de permis d’occupation parce qu’ils s’étaient installés sur des terres appartenant à d’autres personnes; 28,8 % n’avaient pas d’adresse précise; 17,3 % se sont installés sans aucun permis; 19,2 % ignoraient la procédure d’inscription. Ces réponses montrent que le nombre de ménages qui se sont installés dépassait le nombre prévu dans le plan d’urbanisme, ce qui a eu des incidences sur leur inscription du fait qu’ils n’avaient pas de permis d’occupation.

Par conséquent, en 2008, le registre de l’état civil a été vérifié en prévision des élections législatives. Ce contrôle permettra d’inscrire tous les ménages et les citoyens.

En outre, un projet visant à réduire la vulnérabilité socioéconomique des petits exploitants miniers et des migrants vers les zones urbaines est mis en œuvre depuis 2006, grâce à l’assistance financière du Fonds du Gouvernement japonais pour la sécurité humaine et du Fonds des Nations Unies pour la population. Dans le cadre de ce projet, un certain nombre d’aimags comptant de nombreux migrants ont été choisis pour appliquer les mesures suivantes :

•Améliorer les procédures d’inscription à l’état civil;

•Sensibiliser l’opinion à cette question;

•Conseiller ceux qui envisagent de migrer vers les centres urbains;

•Aider les migrants à s’intégrer dans les communautés d’accueil.

De même, grâce à l’assistance du Fonds des Nations Unies pour la population, une étude a été menée sur la situation des migrants, les conséquences et les tendances actuelles des migrations dans le pays. Compte tenu des conclusions de l’étude, des programmes et plans concrets de protection des droits des nouveaux migrants seront élaborés.

Santé

En Mongolie, le taux de mortalité maternelle a constamment diminué au cours des cinq dernières années. Le deuxième Programme national de santé procréative a été exécuté avec succès entre 2002 et 2006. Le troisième programme de ce type, qui devait être mis en œuvre entre 2007 et 2011 et approuvé en vertu du décret gouvernemental no52 de 2007, est en cours. Il a pour objectif principal de contribuer à une croissance démographique durable ainsi qu’à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement, en assurant à l’ensemble de la population des services de santé et des prestations sociales accessibles et de qualité, tout en respectant les droits et le libre choix de chacun en matière de procréation et en améliorant les soins de santé procréative.

Pour atteindre son troisième objectif, à savoir offrir à certains groupes des services et une aide sanitaires complets et accessibles à tous sans distinction, le Programme s’est fixé les tâches ci-après, qui devraient être bénéfiques aux utilisateurs des services susmentionnés :

•Revoir et affiner, reformuler et appliquer les normes et directives nationales en matière d’assistance et de services sanitaires;

•Mettre en place des service polyvalents de santé procréative dans les hôpitaux centraux des aimags et districts et veiller à leur bon fonctionnement;

•Créer des conditions qui permettent d’offrir rapidement une aide médicale d’urgence aux mères et nourrissons vivant dans des zones reculées où ils ne peuvent avoir accès à des soins médicaux;

•Veiller à ce que les foyers d’hébergement pour futures parturientes et les services de maternité et d’obstétrique soient dotés de banques du sang satisfaisant aux normes d’hygiène et de sécurité les plus rigoureuses, auxquelles l’on puisse faire appel en situation d’urgence lors d’un accouchement;

•Équiper les foyers d’hébergement pour futures parturientes et les services de maternité situés dans les hôpitaux centraux des aimags et des soums du matériel nécessaire au confort des mères et de leur famille et améliorer la qualité des services offerts;

•Créer, avec l’aide d’organisations gouvernementales locales, d’organisations non gouvernementales et de la population, des équipes mobiles pilotes qui, à partir de la capitale, puissent offrir des services de santé procréative aux aimags et, de là, aux soums puis aux baghs et fournir, tous les trimestres, une assistance et des services médicaux spécialisés;

•Accroître la quantité de moyens contraceptifs disponibles et fournir une aide médicale aux personnes et aux couples, en cas de grossesse non désirée ou de grossesse mettant en péril la vie de la mère et de l’enfant;

•Veiller à ce que les nouvelles normes relatives à l’assistance et aux services complets devant être fournis lors d’un avortement soient strictement appliquées à tous les niveaux et améliorer la qualité des services et de l’aide psychologique;

•Inclure, dans les programmes de formation spécialisés conçus à l’intention des professionnels de la santé, des modules portant spécifiquement sur les services adaptés aux jeunes;

•Recruter des médecins (600 au moins) dans les établissements d’enseignement général en tenant compte du nombre d’écoliers et de lycéens fréquentant ces établissements (ce projet devrait être exécuté par étapes);

•Revoir, analyser et évaluer la situation actuelle de l’éducation sanitaire dans les établissements d’enseignement général.

Comme le prévoit le Programme national de santé procréative susmentionné, les services de santé procréative devraient être accessibles, fonctionner en toute transparence et pouvoir répondre rapidement aux besoins du public. Aussi, ce programme accorde-t-il peu d’importance aux différences entre les services destinés aux femmes rurales et ceux qui sont conçus à l’intention des femmes des villes. En revanche, les politiques et directives font une large place à la formation ainsi qu’aux activités de sensibilisation et de plaidoyer.

Depuis 1987, le Gouvernement mongol a pris un certain nombre de mesures politiques afin de lutter contre la contamination par le VIH/sida et prévenir ce fléau. La loi sur la prévention du sida a été adoptée en 1993 puis revue en 2004. Le Gouvernement mongol a aussi adopté un programme national de lutte contre le VIH/sida conformément aux objectifs du Millénaire pour le développement.

Au 7 août 2008, la Mongolie comptait 43 cas de contamination par le VIH/sida dont 88,3 % avaient été diagnostiqués durant les trois précédentes années. Huit des personnes contaminées sont décédées. Onze des personnes séropositives étaient des femmes et trois d’entre elles sont décédées.

Trois femmes séropositives ont donné naissance à des enfants. Deux d’entre elles ont suivi un traitement afin d’éviter la transmission du virus aux bébés, lesquels sont aujourd’hui en bonne santé et séronégatifs. La troisième femme a accouché sans supervision médicale et il est encore trop tôt pour déterminer si son enfant a été contaminé.

Les mères et les enfants susmentionnés ont bénéficié de traitements et de services visant à prévenir la transmission mère-enfant, conformément aux normes approuvées par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Lorsque des femmes séropositives accouchent, leurs bébés se voient administrer des médicaments dans les 24 heures qui suivent leur naissance. En outre, le Ministère de la santé et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme fournissent gratuitement, pendant un an, du lait et des médicaments aux bébés dont les mères sont séropositives. De même, 15 enfants de mères séropositives ont reçu l’an dernier des vitamines pour enfants de fabrication coréenne. Les personnes séropositives et leur famille bénéficient de traitements et de services sociaux gratuits avec l’aide et le soutien du Ministère de la santé, du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, et d’autres organismes.

Des activités de formation et de sensibilisation spécialement destinées aux femmes et à leurs enfants ont été régulièrement organisées, avec l’appui du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et d’autres organisations non gouvernementales internationales et nationales. Des centres de santé procréative et des permanences téléphoniques pour adolescents ont été mis en place dans chaque aimag et chaque district d’Oulan-Bator. Ces centres et permanences sont chargés de programmes de sensibilisation aux questions de santé procréative conçus à l’intention des élèves de l’enseignement secondaire et de ceux qui ont quitté l’école.

Le Comité permanent chargé des politiques sociales, éducatives, culturelles et scientifiques qui relève du Parlement va organiser une sixième conférence sur le financement des activités visant à réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement relatifs au développement de la santé. Cette conférence, qui sera organisée en collaboration avec le FNUAP et le Forum asiatique des parlementaires sur la population et le développement, aura lieu les 23 et 24 septembre 2008. Y assisteront des parlementaires et ministres femmes de la région Asie et Pacifique. Un comité national chargé des préparatifs de cette conférence a été créé. Soixante-dix parlementaires et ministres femmes venant de 25 pays de la région Asie et Pacifique et de la région d’Asie centrale y participeront. Elles se pencheront sur des questions telles que la réduction des taux de mortalité infantile, l’amélioration de la santé maternelle et la lutte contre le VIH/sida et le paludisme. Elles débattront également des moyens d’accroître le montant des ressources et des fonds nécessaires à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement, d’améliorer les méthodes de planification financière requises à cet effet, de renforcer les capacités administratives à l’échelle nationale, et d’élaborer et d’exécuter un plan de gestion financière viable qui permette d’exécuter une politique complète de développement national fondée sur les objectifs du Millénaire pour le développement.

Femmes rurales

Près de la moitié de la population mongole réside dans les zones rurales où elle se consacre essentiellement à l’élevage nomade. Les campagnes sont sous-équipées : les réseaux d’approvisionnement en électricité, les infrastructures et les moyens de communication y sont insuffisants et il est difficile d’y avoir accès aux technologies de l’information ainsi qu’à des services de qualité dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’aide sociale. Le secteur de l’agriculture est très peu rentable. Très vulnérable, il vit sous la menace constante de catastrophes naturelles, de la sécheresse et d’hivers particulièrement rudes. Les conditions économiques y sont très différentes de celles des villes. Les écarts de développement entre les villes et les campagnes ont également des incidences sur la condition des femmes. Les effets de l’environnement et du climat ne doivent également pas être oubliés. C’est pourquoi le problème du développement rural et celui de la parité des sexes devraient être examinés en tenant compte de tous ces facteurs et de toutes ces conditions.

La Mongolie a de tout temps appliqué une politique d’ouverture économique vers le monde extérieur et de transition vers l’économie de marché. Cette politique a eu pour effet de transformer profondément les institutions économiques. Bien que certaines tendances économiques encourageantes aient été observées, la pauvreté n’a pas diminué et touche essentiellement les femmes, notamment les mères de famille nombreuse et les femmes chefs de famille.

Le Comité national de statistique entreprend à intervalles réguliers des études sur le niveau de vie. Une étude sur le revenu, les dépenses et le niveau de vie des ménages pour la période 2002-2003 a montré qu’à l’époque, 36,1 % de la population mongole était pauvre. Une étude analogue réalisée en 2006 a révélé une baisse de 3,9 % par rapport à 2004 du taux de pauvreté, qui s’établissait désormais à 32,2%.

Tableau 4Principaux indicateurs de pauvreté : moyenne nationale,zones urbaines et zones rurales

(En pourcentage)

Pauvreté

Grande pauvreté

Extrême pauvreté

Résidence/région

2002-2003

2006

2002-2003

2006

2002-2003

2006

Moyenne nationale

36,1

32,2

11,0

10,1

4,7

4,5

Zones urbaines

30,3

27,9

9,2

8,6

4,0

3,8

Zones rurales

43,4

37,0

13,2

11,9

5,6

5,3

41,6 % des familles pauvres sont dirigées par des femmes. Le pourcentage de ménages de ce type est plus élevé dans les zones rurales et le poids des responsabilités et obligations qui pèsent sur les femmes est relativement lourd.

Les femmes jouent un rôle de plus en plus important dans le secteur de l’agriculture, notamment celui de l’élevage. Elles s’acquittent de tâches très diversifiées dans la mesure où elles doivent produire des articles destinés à la consommation des ménages, traiter les produits d’origine animale, développer l’exploitation familiale, nettoyer leur maison, élever leurs enfants, les conduire à l’école et prendre soin des autres membres de la famille. Avec l’appui du PNUD, le Comité national de statistique a entrepris en 2000 une enquête sur l’utilisation qu’elles font du temps qui leur est imparti. Il ressort de cette étude que les femmes rurales consacrent aux tâches ménagères 1,6 fois plus de temps que les femmes des villes et 2,7 fois plus de temps que les hommes des campagnes. C’est là une des raisons pour lesquelles elles restent à la traîne, dans les domaines de l’information comme dans celui du développement.

Le principal obstacle au développement social et à la parité des sexes est le problème de la qualité et de l’accessibilité des services sociaux. L’absence de soins de santé et de services éducatifs et culturels est à l’origine d’un ensemble de phénomènes sociaux dont celui des migrations. Bien que ces migrations contribuent pour une part importante à promouvoir le développement économique et social et à combler l’écart de développement qui sépare les villes des zones rurales, en Mongolie, l’exode rural et le fait que la région d’Oulan-Bator abrite une grande partie de la population ont favorisé le dépeuplement des campagnes et entravé la création, dans les aimags et les soums, d’entreprises spécialisées dans la production et dans la prestation de services. Cette situation nuit à l’indépendance des zones rurales sur les plans social et économique et creuse l’écart entre les villes et les campagnes dans le domaine du développement. Les problèmes auxquels se heurtent les habitants des campagnes pour accéder à des services de santé de qualité ont également un impact négatif. Dans les zones urbaines, l’état de santé de la population est très différent de celui des habitants des zones rurales qui ont davantage de problèmes de santé. Ces disparités tiennent à l’absence de services de santé préventive, d’activités de formation et de sensibilisation et de services visant à modifier les comportements nocifs pour la santé dans les zones reculées. C’est ainsi que le nombre de malades souffrant de maladies chroniques augmente à mesure que l’on s’éloigne du centre. D’après une étude, 28 % des habitants de la capitale, 30,8 % de ceux qui vivent dans les districts et 31,2 % des ruraux seraient atteints d’une forme ou d’une autre de maladie chronique. Ces différences s’expliquent de toute évidence par la connaissance qu’ont les gens des questions touchant à leur santé et par la qualité des services de santé offerts aux populations rurales.

Les entreprises et services relevant du secteur privé se sont développés; toutefois, l’on a relevé plusieurs cas où la qualité des denrées alimentaires présentait un danger pour la santé de l’homme. La faiblesse des revenus, l’isolement et la complexité des systèmes d’acheminement et de sélection des produits sont pour beaucoup dans la consommation d’aliments bon marché, de mauvaise qualité et avariés qui sont nuisibles pour la santé.

En outre, il est devenu courant de consommer de l’eau non conforme aux normes hygiéniques. La plupart des résidents de Gobi et des régions de la steppe boivent de l’eau non potable qui, parfois, contient du sel et des particules de métaux lourds. Au cours de ces 70 dernières années, plus de 300 petits lacs et cours d’eau se sont taris tandis que le niveau des eaux souterraines et des cours d’eau a baissé en raison du réchauffement de la planète, du manque de ressources forestières, de la détérioration du couvert végétal et des effets nocifs des activités humaines. Ces facteurs ont eu un effet préjudiciable sur l’approvisionnement en eau potable des populations rurales. Selon une étude menée par certaines organisations professionnelles, 20 % des habitants des aimags des régions de Gobi consomment de l’eau à forte teneur en minéraux et 68,2 % de l’eau à faible teneur en iode et en fluore. La majorité des ménages ruraux (63,7 %) utilisent de l’eau non filtrée, notamment de l’eau de pluie, de la neige fondue et de l’eau puisée dans les cours d’eau.

Dans les campagnes, les services d’éducation ne fonctionnent pas de manière régulière et laissent à désirer. En vertu de la Constitution, chaque citoyen mongol a droit à un enseignement secondaire général gratuit. L’État couvre les frais de dortoir et le coût des manuels scolaires, compte tenu des nécessités propres aux écoles rurales et des besoins pédagogiques des élèves. En outre, le Gouvernement s’emploie à promouvoir l’éducation de la population en offrant une aide financière, des bourses et des prêts aux enfants de familles de nomades financièrement démunies qui souhaitent poursuivre des études universitaires. Il en résulte que le pourcentage d’élèves et d’étudiants originaires des zones rurales, notamment de filles, est élevé et stable à tous les niveaux de l’enseignement. Néanmoins, les garçons restent enclins à abandonner leurs études en raison de la situation économique de leur famille et parce qu’il leur faut travailler pour subvenir à leurs besoins. Ce phénomène accroît les disparités entre les sexes dans le domaine de l’éducation et explique en grande partie le pourcentage anormalement élevé de filles et de jeunes femmes fréquentant les écoles secondaires et les établissements universitaires.

Les écarts entre les populations urbaines et rurales dans le domaine de l’éducation persistent. Ces différences sont aussi liées aux facteurs mentionnés plus haut. Selon les données du recensement de 2000, les femmes et les jeunes filles représentent 51 % du total de la population ayant suivi un enseignement universitaire, 63,1 % des diplômés de l’enseignement technique ou professionnel et 55,1 % des élèves ayant achevé leurs études secondaires. En outre, 10,1 % des personnes ayant suivi des études universitaires, 26,5 % des diplômés de l’enseignement technique ou professionnel, 23,3 % des Mongols et Mongoles ayant un niveau d’éducation secondaire, 51,8 % de ceux et celles n’ayant reçu aucune éducation et 65,5 % des illettrés vivaient et travaillaient dans les zones rurales. De plus en plus nombreux sont les parents souhaitant que leurs enfants fréquentent les établissements scolaires des centres des aimags où la qualité de l’instruction est meilleure et les ressources pédagogiques plus nombreuses que dans les petites écoles des soums. Aussi, les familles rurales qui sont dans ce cas doivent-elles non seulement faire face à des difficultés économiques lorsqu’elles veulent quitter les soums pour se rendre dans les centres des aimags, mais souvent se résigner à la séparation.

Les catastrophes naturelles survenues ces dernières années ont durement touché les familles rurales. De très nombreux éleveurs qui avaient perdu leur cheptel lors de la sécheresse ou d’hivers particulièrement rudes ont quitté la campagne pour les villes. Comme leur niveau d’éducation et leurs qualifications professionnelles ne sont pas adaptés aux besoins du marché du travail, ils restent au chômage, se livrent à des activités illégales ou tombent dans la misère, ce qui pousse leurs enfants à abandonner leurs études. En outre, les enfants des familles d’origine rurale qui migrent vers les villes viennent gonfler les effectifs des établissements scolaires situés dans les agglomérations urbaines. Ce phénomène a un impact sur la qualité de l’enseignement et sur l’accès à l’éducation et se traduit par des différences entre la qualité de l’enseignement dispensé dans les écoles du centre des villes et celle de l’éducation que reçoivent les élèves scolarisés dans les districts où se trouvent les campements de yourtes.

Une grande partie des services sociaux offerts à la population consiste en des mesures d’aide sociale. La loi sur l’aide sociale stipule que tous les citoyens sans distinction, hommes ou femmes, citadins ou ruraux, ont droit à des allocations et autres prestations sociales.

En vertu de la loi relative aux assurances sociales, c’est le salaire qui détermine le montant des cotisations sociales et des pensions futures. Aussi le montant de ces pensions peut-il varier suivant le sexe des bénéficiaires. Ces disparités tiennent au fait que le salaire des hommes est 1,3 fois plus élevé que celui des femmes. En outre, comme les femmes continuent de prendre leur retraite beaucoup plus tôt que les hommes, le montant des retraites qu’elles devraient percevoir (par l’intermédiaire du système de comptes personnels de primes de retraite) devrait être beaucoup plus bas, ce qui risque d’aggraver encore les inégalités. Il est essentiel d’augmenter les revenus des hommes et des femmes en favorisant l’emploi, en améliorant les qualifications professionnelles et en développant l’esprit d’entreprise et le sens des affaires.

Les progrès accomplis dans le secteur de l’information et des communications peuvent être mis à profit pour améliorer les possibilités d’emploi, et en particulier développer l’esprit d’entreprise, le niveau des connaissances et les informations nécessaires à l’exploitation d’une ferme d’élevage, par exemple, ou d’autres entreprises de production et de prestation des services. Il importe en particulier de former la population et les femmes rurales à l’utilisation des nouvelles technologies et de mettre des réseaux de communication à la disposition des familles d’éleveurs.

En application de l’article 4 de la loi relative à l’attribution de terres aux citoyens mongols à des fins d’accession à la propriété que le Parlement a approuvée en 2002, un certain nombre de citoyens ont reçu des terres pour pouvoir subvenir aux besoins de leur famille. Toutefois, en vertu de l’amendement adopté le 22 mai 2008, chaque citoyen a le droit de posséder de la terre.

Le Gouvernement mongol a approuvé, par le décret no 194 de 2006, le Programme de cantine scolaire. La procédure suivie pour l’exécution de ce programme a été rendue publique par l’arrêté conjoint no379/341 du Ministère de la santé et du Ministère de l’éducation, de la science et de la culture. En vertu de cet arrêté, une collation d’une valeur de 300 togrogs devait être offerte chaque jour aux élèves des cours préparatoire (CP) et élémentaire première année (CE1) durant l’année scolaire de 2005-2006, puis aux élèves du cours préparatoire jusqu’au cours moyen deuxième année (CM2) durant l’année scolaire de 2006-2007. Conformément à l’arrêté no 45 de janvier 2008, la valeur de la collation a été portée à 400 togrogs. Le programme a permis non seulement de réduire le nombre d’absences pour raisons médicales et le taux d’absentéisme scolaire, tout en motivant davantage les élèves, mais aussi d’offrir des possibilités d’emploi et un soutien accrus aux familles.

En 2006, l’espérance de vie était de 65,9 années (69,4 années pour les femmes et 62,6 pour les hommes).

Un plan-cadre pour le secteur de la santé a été élaboré en tenant compte de l’évolution observée dans le pays ainsi que de l’expérience acquise et des enseignements tirés dans le cadre des efforts déployés ces dernières années pour offrir à l’ensemble de la population une assistance et des services sanitaires accessibles et de qualité. Ce plan définit pour les 10 prochaines années des orientations, des principes et des stratégies en matière de développement.

Le Gouvernement a pris des mesures pour faciliter l’accès des éleveurs à l’eau potable ainsi qu’à l’irrigation des pâturages.

Pour améliorer l’irrigation des pâturages, 17,2 milliards de togrogs prélevés sur le budget de l’État et financés par une aide financière et des prêts ont été alloués à la réparation de 1 692 puits durant la période 2005-2007. Le budget a couvert à hauteur de 11,8 milliards de togrogs les coûts de construction de 1 250 nouveaux puits durant la période 2004-2007.

Dans les régions reculées et les pâturages en friche, le nombre de points d’eau creusés est passé de 29 en 2005, à 180 en 2006, puis à 1 041 en 2007.

Pour améliorer les infrastructures d’irrigation, le Ministère de l’alimentation et de l’agriculture a organisé, en 2005 et 2007, à l’intention de tous les soums, les baghs et les éleveurs de troupeaux, des concours sur le thème « Puits manuels ». En outre, il a alloué aux lauréats de ces concours un montant total de 28 millions de togrogs qui ont été répartis entre 8 soums, 24 baghs et 40 personnes. Ces initiatives ont permis le creusement de 520 puits manuels ainsi que l’approvisionnement en eau de 500 000 têtes de bétail.

Groupes vulnérables de femmes

Pour promouvoir la croissance démographique ainsi que la prospérité économique des familles, le Gouvernement a pris un certain nombre de mesures importantes dans le domaine de l’aide sociale.

C’est ainsi que plusieurs programmes d’action visant à favoriser le développement des enfants et à investir davantage dans leur avenir, comme le programme en faveur des nouveau-nés, le programme en faveur des couples nouvellement mariés et le programme d’aide financière à l’enfance, ont été exécutés par le Fonds pour le développement de la Mongolie afin de redistribuer efficacement les richesses sociales entre les différentes catégories de la population. Ces initiatives ont contribué pour beaucoup à stabiliser le nombre de naissances et à accroître le revenu des familles.

En outre, la politique qui consistait à allouer chaque année un montant de 20 000 togrogs aux femmes enceintes et aux nouvelles mères a été modifiée de sorte que toutes les nouvelles mères quels que soient les revenus de leur famille puissent en bénéficier. La politique qui consistait à verser chaque année aux lauréates du prix « Honneur de la maternité I, II » des sommes de 100 000 et de 50 000 togrogs a elle aussi été changée. À compter du 1er janvier 2007, ces récompenses devaient être accordées à toutes les lauréates quel que soit leur âge.

Chaque enfant né après le 1er janvier 2006 perçoit une allocation de 200 000 togrogs et toutes les femmes enceintes qui en sont à leur cinquième mois de grossesse une somme de 20 000 togrogs, quel que soit leur revenu. Ces aides apportent une contribution non négligeable à la lutte contre le vieillissement de la population et offrent aux enfants les moyens de grandir dans des conditions normales et en toute sécurité. Plus de 45 000 à 50 000 femmes bénéficient chaque année de ces mesures d’assistance.

Le programme d’aide financière à l’enfance qui a démarré en 2005 a été élargi. C’est ainsi qu’à compter du 1er juillet 2006, chaque enfant de moins de 18 ans a commencé à percevoir une allocation mensuelle, et ce, quel que soit le revenu de sa famille. En 2007, 33,4 milliards de togrogs ont été versés à 938 900 enfants au titre de ce programme. Si l’on compare ces chiffres à ceux de 2006, l’on constate que le programme a bénéficié à 64 400 enfants (7,4 %) de plus qu’en 2006 tandis que le montant des aides a augmenté de 26,5 %, pour atteindre 6,8 milliards de togrogs.

Le montant de l’allocation versée par enfant de moins de 18 ans à partir du fonds pour le développement de la Mongolie est fixé chaque année en fonction de l’augmentation du taux de l’impôt sur le revenu prélevé sur certains produits. À l’heure actuelle, chaque enfant perçoit 100 000 togrogs par trimestre, un montant total de 90,7 milliards de togrogs ayant ainsi été versé à 938 900 enfants en 2007.

En 2007, 72 100 ménages étaient dirigés par des femmes, soit 0,1 % de moins qu’en 2006; 50,9 % des femmes mongoles étaient chefs de famille; 36 700 de ces femmes avaient trois enfants; 27 000 (soit 37,4 %) en avaient de trois à cinq; et 8 400, soit 11,7 %, six ou plus.

Le Gouvernement mongol a pris certaines mesures en faveur des indigents et des plus démunis. C’est ainsi que plusieurs modifications ont été apportées aux lois régissant la protection sociale. Les handicapés incapacités de 50 à 70 %, les personnes incapacités privées de tout moyen de subsistance, les orphelins de père et de mère, les jumeaux et les enfants handicapés ont droit à des allocations et à des prestations sociales qui ont un impact positif sur leur existence.

Bien que les personnes âgées et les handicapés qui nécessitent en permanence des soins comptent parmi les groupes ayant le plus besoin d’une aide gouvernementale, certaines recherches ont montré que le critère d’extrême pauvreté qui s’appliquait à la fourniture de cette assistance était le principal obstacle à l’octroi de cette aide. La suppression de ce type de critères a permis de venir en aide à un nombre accru de personnes âgées et handicapés.

Pour aider certains groupes vulnérables à subvenir à leurs besoins, des modifications ont été apportées aux dispositions de la loi relative à l’aide sociale concernant les aides financières en espèces dont l’octroi était assorti de certaines conditions. C’est ainsi que le critère d’extrême pauvreté qui s’appliquait à l’aide attribuée aux ménages dirigés par des femmes de moins de 45 ans ayant au moins quatre enfants de moins de 16 ans et aux pères âgés de 50 ans a été supprimé. En outre, les parents de trois enfants ou plus âgés de moins de 14 ans, les jeunes âgés de 18 à 24 ans orphelins de père ou de mère avant l’âge de 18 ans et les familles ayant perdu leur logement à la suite d’accidents subis ont droit chaque année à une assistance conformément au décret du Gouvernement mongol.

Les amendements apportés à la loi relative à la privatisation des terres destinées aux citoyens mongols, qui a été approuvée en 2002, ont contribué pour une part importante à améliorer les moyens de subsistance des intéressés en leur permettant d’acquérir des biens immobiliers. La loi prescrit que les terres devant être privatisées doivent aller aux familles. Néanmoins, un amendement à cette loi donne aux citoyens le droit d’être propriétaire foncier.

Pour accroître les revenus des familles en créant des emplois, le Fonds de soutien à l’emploi et le bureau chargé du programme d’aide aux familles ont pris un certain nombre de mesures telles que l’octroi de prêts à faible taux d’intérêt. Néanmoins ces prêts ne sont pas accessibles aux pauvres et aux personnes indigentes qui ne peuvent offrir aucune garantie collatérale. Les femmes représentent 38,3 % de ceux qui ont bénéficié de prêts accordés par le Fonds de microfinancement pour venir en aide aux familles. Une enquête effectuée au hasard auprès des bénéficiaires de ces prêts a révélé que 10 % des personnes interrogées avaient utilisé les sommes empruntées pour acheter des têtes de bétail et près de 13 % pour acquérir des biens immobiliers privés. En outre, plus de 10 % avaient acheté des biens immobiliers destinés à la prestation de services et à la production. Toutes ces données montrent que les mesures de microfinancement ont, de toute évidence, contribué pour une part non négligeable à l’amélioration des moyens de subsistance des familles.

L’État s’est doté de politiques démographiques et sociales qui visent à promouvoir la croissance démographique. La population se voit offrir les possibilités et les conditions requises pour mener une vie heureuse et exercer un emploi convenable. L’État accorde aussi des allocations et des mesures d’incitation aux mères de famille nombreuse. Les jeunes familles bénéficient d’un appui. Une attention toute particulière est accordée aux mères et aux nourrissons. Toutes ces mesures créent un climat favorable à la croissance de la population. Le gouvernement qui vient d’être constitué a inclus bon nombre de nouvelles idées visant à promouvoir cette croissance dans ses plans d’action. C’est ainsi par exemple que certains amendements à la loi proposent d’attribuer aux familles une allocation de 300 000 togrogs à la naissance de leur troisième enfant.

La Stratégie nationale globale pour le développement, qui est axée sur les objectifs du Millénaire pour le développement, et a été lancée par le Président de la Mongolie puis approuvée par le Parlement, a défini le principe ci-après qui s’applique au développement de la famille et de la population. En vertu de ce principe, la politique de croissance démographique doit viser à former des citoyens créatifs, responsables, désireux d’apprendre et de développer leurs compétences et leur talent, et soucieux de protéger l’environnement et de préserver leur patrimoine culturel. Pour assurer cette croissance, il faut préserver la famille et offrir aux enfants un environnement sûr et propice à leur épanouissement.

Les activités proposées au titre de l’objectif I de la Stratégie sont les suivantes :

•Appliquer une politique d’ensemble visant à créer un environnement familial au sein duquel tous les membres de la famille puissent mener une vie heureuse;

•Faire de la famille un cadre propice à la préservation et au développement du patrimoine culturel;

•Appliquer régulièrement des mesures visant à améliorer les moyens de subsistance des familles pauvres et vulnérables, grâce à un plan de développement familial élaboré avec la participation des membres de la famille.

Les activités proposées au titre de l’objectif III de la Stratégie sont les suivantes :

•L’État aidera les familles et les parents à élever des enfants en bonne santé, éduqués et dotés des qualités morales souhaitées;

•Augmenter le taux de croissance annuel de la population en encourageant les naissances;

•Protéger la santé des mères dès les tout premiers mois de la grossesse;

•Diagnostiquer les grossesses et surveiller la croissance des fœtus;

•Élaborer et appliquer des normes nationales aux fins de la distribution de suppléments alimentaires gratuits aux enfants de moins de 12 mois;

•Faire en sorte que le montant des allocations pour soins aux enfants soit au moins égal à celui du salaire moyen et offrir des prestations sociales et une assurance maladie aux femmes enceintes et qui allaitent;

•Actualiser le barème des salaires, des prestations sociales et des indemnités d’assurance maladie auxquels ont droit les parents de familles nombreuses (familles ayant au moins quatre enfants de moins de 18 ans);

•Appliquer une politique qui permette aux familles nombreuses de bénéficier de logements à prix réduit.

Les activités proposées au titre de l’objectif IV de la Stratégie sont les suivantes :

•Garantir à chaque enfant, jusqu’à l’âge de 6 ans, la possibilité de grandir au sein d’une famille ou d’un environnement qui en tienne lieu;

•L’État accordera une attention toute particulière à l’enseignement préscolaire;

•Promouvoir l’allaitement au sein;

•Surveiller régulièrement la santé des enfants dès la naissance jusqu’à l’âge de 6 ans;

•Offrir aux enfants de familles pauvres des réductions sur les aliments favorisant leur croissance;

•Prendre des mesures politiques afin d’inciter les parents et les services chargés de la santé, de l’éducation et de l’aide sociale à assumer les responsabilités qui leur incombent en veillant à la santé et au développement émotionnel et intellectuel des enfants dont ils ont la charge et en s’assurant que ces derniers connaissent bien leur langue et leur culture.

À la fin de 2007, la Mongolie comptait 2 635 200 habitants, soit 1,4 % de plus qu’en 2006. Les enfants de moins de 14 ans représentaient 28,9 % de la population et les personnes âgées 6,1 %. En outre, 55,8 % des plus de 60 ans et 65,7 % des plus de 80 ans étaient des femmes. En 2007, 18 600 personnes âgées vivaient seules, soit 2,7 % de plus qu’en 2006. Sur ce total, 12 200 étaient des femmes de plus de 55 ans.

Le nombre de handicapés a atteint 71 900, soit 1,2 % ou 855 personnes de plus qu’en 2006. Les femmes représentaient 45,9 % de ce total; 80,6 % des handicapés étaient en âge de travailler. Plusieurs mesures, notamment des mesures d’aide sociale, ont été prises pour venir en aide aux handicapés et aux femmes âgées.

C’est ainsi par exemple que :

•En vertu de la loi sur l’aide sociale aux handicapés, une personne handicapée résidant en permanence dans une communauté rurale isolée et qui a été envoyée par un comité médical de spécialistes dans les centres de santé de la capitale pour y suivre un traitement et subir des examens diagnostiques a droit, pour sa première visite, à une réduction sur ses frais de transport;

•Les lettres, cartes de vœux et journaux en braille ainsi que les colis et les équipements de moins de 10 kilogrammes qui sont adressés à une personne aveugle ou envoyés par celle-ci sont acheminés gratuitement à l’intérieur du pays;

•Les personnes totalement aveugles qui sont envoyées par un organisme de santé dans un sanatorium pour y suivre un traitement et y recevoir des soins ont droit à une réduction de 75 % sur leurs frais de transport. En outre, les enfants malvoyants, malentendants ou ayant des difficultés d’élocution qui viennent des provinces et se rendent dans des écoles spéciales situées en ville ont eux aussi droit, de même que la personne qui les accompagne, à une réduction sur leurs frais de transport;

•L’enfant d’une personne handicapée peut obtenir une réduction de 50 % sur les frais de participation aux colonies de vacances qui ne lui est accordée qu’une seule fois;

•Le Gouvernement affecte, à chaque exercice budgétaire, des ressources au logement des personnes atteintes de cécité, de surdité, de mutité et de nanisme qui sont totalement incapables d’exercer un emploi;

•Les familles extrêmement pauvres qui ont à leur charge une personne handicapée totalement incapable d’exercer une activité professionnelle perçoivent chaque année une indemnité destinée à couvrir une partie de leurs frais de logement et de chauffage;

•Le coût du matériel orthopédique ou des chaises roulantes achetés sur place pour des personnes handicapées qui ne perçoivent pas de pensions ni d’allocations du Fonds d’aide sociale est remboursé à 100 % pour la première fois et à 50 % pour la deuxième;

•Les frais de garderie d’un enfant de moins de 4 ans venant d’une famille pauvre qui comprend une personne souffrant d’un handicap professionnel sont remboursés;

•Toute personne aveugle appartenant à une famille pauvre dont aucun autre membre n’est en mesure de travailler bénéficie d’une réduction sur ses factures de téléphone.

Les activités proposées au titre de l’objectif II de la Stratégie sont les suivantes :

•Appliquer une politique axée sur la famille et sur les droits de l’homme visant à venir en aide aux catégories de la population les plus vulnérables;

•Élargir les services sociaux de prévention, de protection, d’orientation et de développement qui ont pour mission de répondre aux besoins des groupes les plus vulnérables;

•Tenir compte de changements démographiques et du vieillissement de la population lors de la planification des programmes de politique sociale et des projets de développement;

•Créer un environnement propice à la vie sociale et à la protection des droits des personnes handicapées.

L’Atelier national sur le thème « Politiques de protection sociale à même de répondre aux besoins et aux préoccupations des femmes, et moyens de garantir la sécurité des personnes âgées dans le domaine de la santé » a été organisé en tenant compte des éléments suivants :

•On a de plus en plus besoin de politiques et de programmes qui puissent répondre aux préoccupations et besoins des personnes âgées;

•Les organisations non gouvernementales locales qui œuvrent dans ce domaine ont besoin d’un appui;

•Des échanges d’informations sur la protection des femmes seraient nécessaires;

•Durant les 20 prochaines années, la pyramide des âges va être modifiée;

•Il conviendrait d’avoir des échanges sur les pratiques optimales suivies par d’autres pays de la région pour résoudre les questions de parité des sexes et le problème du vieillissement.

À l’issue de la réunion, une Stratégie nationale sur la question du vieillissement a été élaborée.