Nations Unies

CRPD/C/MRT/1

Convention relative aux droits des personnes handicapées

Distr. générale

12 mars 2019

Original : français

Anglais, espagnol, français et russe seulement

Comité des droits des personnes handicapées

Rapport initial soumis par la Mauritanie en application de l’article 35 de la Convention, attendu en 2014 *

[Date de réception : 31 janvier 2017]

Table des matières

Page

Acronymes3

Introduction4

Partie I.Présentation générale de la République islamique de Mauritanie – Données générales4

A.Caractéristiques démographiques et socioéconomiques4

B.Structures constitutionnelles et judiciaires7

C.Cadre général de promotion et de protection des droits de l’homme9

D.Facteurs entravant la mise en œuvre des obligations internationales relatives aux droits de l’homme19

E.Processus d’établissement des rapports19

F.Suite donnée aux observations finales/conclusions des organes créés en application d’instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme19

G.Mesures pour assurer une large diffusion des observations ou recommandations adoptées par un organe conventionnel à l’issue de l’examen d’un rapport de l’État partie20

Partie II.Mise en œuvre des dispositions de la Convention22

A.Mécanismes de suivi de la Convention22

B.Dispositions générales – Mise en œuvre des dispositions des articles 1 à 5 de la Convention25

C.Les droits25

Conclusion39

Acronymes

CACCentre d’accueil des citoyens

CNSSCaisse nationale de sécurité sociale

CNAMCaisse nationale d’assurance maladie

CMChef de ménage

CSLPCadre stratégique de lutte contre la pauvreté

CSWConférence mondiale sur la femme

ENAJMEcole Nationale d’Administration de Journalisme et de Magistrature

EPUExamen périodique universel

MASEFMinistère des Affaires sociales, de l’enfance et de la famille

ONGOrganisation non gouvernementale

OMSOrganisation mondiale de la santé

OPHOrganisation de personnes handicapées

PHPersonne handicapée

PNUDProgramme des nations unies pour le développement

RGPHRecensement général de la population et de l’habitat

SCAPPStratégie de croissance accélérée et de prospérité partagée

UNICEFFonds des nations unies pour l’enfance

UNFPAFonds des nations unies pour la population

TBSTaux brut de scolarisation

Introduction

1.Le présent rapport initial de la République Islamique de Mauritanie est soumis au Comitéen application du premierparagraphe de l’article 35 de la Convention relative aux droits des personnes handicapées.

2.Elaboré conformément aux directives du Comité, le présent rapport aborde dans une première partie, le cadre général de présentation du pays (Document de Base de Commun) et dans une deuxième partie, la mise en œuvre des dispositions de la Convention.

3.Sa soumission témoigne de l’attachement de la Mauritanie à s’acquitter de ses engagements conventionnels en matière des droits de l’homme et sa détermination à mettre en œuvre la Convention qui engage les États parties à poursuivre une politique de promotion et de protection des droits des personnes handicapées.

4.Enfin, le Gouvernement de la République Islamique de Mauritanie réitère pour l’occasion sa détermination à poursuivre sa politique de promotion et de protection des droits despersonnes handicapées et souhaite que la présentation de son rapport initial serve de cadre d’échanges, de concertation et de dialogue constructifs avec le Comité.

Partie I Présentation générale de la République islamique de Mauritanie – Données générales

A.Caractéristiques démographiques et socioéconomiques

1.Données démographiques

5.Pays musulman, arabe et africain, situé au carrefour des civilisations arabe et africaine, la Mauritanie demeure profondément attachée à l’esprit et à la lettre de la Convention.

6.La Mauritanie est un pays multiethnique et multiculturel. Sa population est à majorité arabe. Elle compte des minorités pulaars, soninkés et wolofs. Sa population s’élève à 3 537 628 habitants (RGPH 2013) dont 27,1% résident à Nouakchott, capitale du pays .

Tableau 1 Répartition de la population totale, selon le sexe et le groupe d’âge

Groupe d’âge

1977

1988

2000

2013

Masculin

Féminin

Ensemble

Masculin

Féminin

Ensemble

Masculin

Féminin

Ensemble

Masculin

Féminin

Ensemble

00 – 04

110 261

106 526

216 787

154 808

150 305

305 113

218 087

208 370

426 457

316 217

298 475

614 692

05 – 09

113 809

105 397

219 206

154 546

144 263

298 809

186 741

175 736

362 477

263 263

256 839

520 102

10 – 14

81 141

71 524

152 665

114 455

104 288

218 743

154 508

148 164

302 672

212 838

216 667

429 505

15 – 19

67 504

70 770

138 274

92 683

96 807

189 490

131 240

138 512

269 752

176 116

185 288

361 404

20 – 24

52 776

58 542

111 318

74 901

86 562

161 463

100 667

114 292

214 959

144 478

157 962

302 440

25 – 29

40 969

48 060

89 029

67 126

77 870

144 996

86 990

100 554

187 544

121 586

135 767

257 353

30 – 34

33 043

40 681

73 724

56 457

60 691

117 148

72 906

81 525

154 431

99 834

113 691

213 525

35 – 39

28 905

32 804

61 709

44 513

45 159

89 672

64 465

70 887

135 352

83 578

95 379

178 957

40 – 44

32 665

36 021

68 686

34 802

38 077

72 879

53 010

53 129

106 139

72 108

79 228

151 336

45 – 49

23 807

24 036

47 843

27 593

28 108

55 701

48 653

50 408

99 061

60 297

64 516

124 813

50 – 54

22 688

24 432

47 120

30 023

31 908

61 931

32 649

33 165

65 814

50 739

51 751

102 490

55 – 59

16 911

17 487

34 398

16 847

14 875

31 722

23 010

21 638

44 648

41 075

40 645

81 720

60 – 64

12 754

14 508

27 262

20 190

20 603

40 793

25 093

24 467

49 560

31 660

30 459

62 119

65 – 69

6 979

7 593

14 572

11 518

11 131

22 649

16 062

15 582

31 644

24 120

23 055

47 175

70 – 74

7 708

10 706

18 414

10 812

12 968

23 780

13 773

13 425

27 198

18 167

17 129

35 296

75 ou plus

6 441

11 382

17 823

11 901

17 446

29 347

13 858

16 593

30 451

26 998

27 443

54 441

Total

658 361

680 469

1 338 830

923 175

941 061

1 864 236

1 241 712

1 266 447

2 508 159

1 743 074

1 794 294

3 537 368

2.Données socioéconomiques

7.La Mauritanie a mis en place un Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) pour la période 2001-2015. La mise en œuvre du CSLP s’est traduite par une diminution de la pauvreté qui est passée de 51 % en 2001 à 31 % en 2014. La croissance économique, enregistréesur la même période,s’élève à un taux moyen de 4,3 % en dépit d’uneconjoncture internationale défavorable.

8.Malgré cette conjoncture, des efforts ont été déployés dans le cadre du développement des ressources humaines et de l’expansion des services de base. Dans le domaine de l’éducation et au niveau du fondamental: i) le taux brut de scolarisation (TBS), en 2012/13, est de 99,3 %, ii) le TBS des filles, en 2012/13, est de 102,5 % contre 95,9 % pour les garçons, l’indice de parité se situant à 1,07 en 2012-2013. L’effort de scolarisation a plus profité, au cours de l’année 2013, aux filles qu’aux garçons ;iii) le taux de rétention du fondamental, en 2012/13, est de 75 % contre 67,4 % en 2011/12, soit une augmentation consistante.

9.Quant au secondaire, i) le TBS est passé de 24,9 % en 2009/10 à 29.5 % en 2012/13 ; ii) le taux de participation des filles se situe à 47,6 % en 2012/2013 ; et iii) le taux de transition se situe à 52,7 % en 2012/13.

10.Dans le domaine de la santé, les efforts entrepris par le gouvernement visant l’amélioration de l’état de santé de la population à travers l’amélioration de la qualité et de l’accessibilité des services de santé, ont permis: i) la construction, la réhabilitation et l’équipement de centres de santé ; ii) l’ extension et la réhabilitation du centre de santé de Bassiknou au Hodh Echarghi ;iii) la construction des écoles d’infirmiers ; iv) l’acquisition des équipements médicaux; v) l’acquisition d’ambulances et de 162 motos à 4 roues, le recrutement de 582 unités (médecins et paramédicaux), la formation de 440 paramédicaux, la contractualisation avec 54 personnels médicaux étrangers.

11.La situation des principaux indicateurs de santé se présente comme suit: i) la couverture sanitaire est de 74 % dans un rayon de 5 km ; ii) le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans est de 114 pour 1000 NV ; iii) la proportion d’enfants d’un an, vaccinés contre la rougeole a atteint 78 % ; iv) le taux de mortalité maternelle (pour 100000 naissances) est de 585 ; v) le taux de contraception est de 11,4 % ; vi) la prévalence VIH/SIDA chez les 15 à 24 ans est de 0,7 %, maintenue à un niveau inférieur à 1 % ; et vii)le nombre de décès parmi les enfants de moins de 5 ans, dus au paludisme, est de 5,1 %.

12.En matière d’accès à l’eau potable, les infrastructures réalisées en 2013 et en cours d’exécution permettent à 58 % de la population un accès à une source d’eau potable améliorée, avec 48 % en zone rurale et 60 % en zone urbaine. Dans le cadre de l’assainissement, les réalisations ont permis de faire passer le taux d’accès des populations à un assainissement amélioré de 22 % en 2010 à 34,5 % en 2013.

13.En matière d’accès universel aux services de base, le démarrage de projets d’électrification par kits solaires et d’énergie renouvelable ont permis d’améliorer sensiblement l’accès à ces services.

14.Au cours de la troisième année de mise en œuvre du CSLP III, les actions visant la bonne gouvernance et le renforcement des capacités ont enregistré des progrès importants dans tous les domaines de la gouvernance (politique, démocratique, territoriale, locale, environnementale et économique).

15.Au terme du CSLP,le gouvernement a décidé la mise en place d’une nouvelle stratégie de croissanceaccélérée etde prospérité partagée (SCAPP) pour la période 2015-2030. Cette stratégie vise, entre autres, à favoriser une croissance économique diversifiée, inclusive verte et durable, réductrice des inégalités et orientée vers la création d’emploi. Elle vise également àlutter contre le chômage à renforcer larésilience et àpartager équitablement la prospérité.

16.Le gouvernement a renforcé la gouvernance politique et démocratique, à travers: i) la mise en place d’une Commission Electorale Nationale Indépendante, ii) l’organisation d’élections législatives et municipales libres et transparentes.

B.Structures constitutionnelles et judiciaires

1.Structures constitutionnelles

17.La Constitution du 20 juillet 1991, modifiée en 2006 et en 2012 a mis en place plusieurs institutions,notamment le Conseil Constitutionnel, le Conseil Economique et Social,la Cour des Comptes ; le Haut Conseil Islamique, la Commission Nationale des Droits de l’homme.

18.L’article 1erde la Constitutiondispose:« La Mauritanie est une République islamique, indivisible, démocratique et sociale.La Républiqueassureà tous les citoyens sans distinction d’origine, de race, de sexe ou de condition sociale l’égalité devant la loi ». L’article 3 consacre le principe de la démocratie : « la souveraineté appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants ou par voie de référendum ».

19.La forme républicaine de l’État repose sur le principe de la séparation des pouvoirs. Le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois. Il définit la politique de l’État mise en œuvre par le gouvernement, dirigé par un Premier Ministre.

20.Le Pouvoir législatif est exercé par le Parlement qui vote les lois et contrôle l’action gouvernementale. Le parlement comprend l’Assemblée Nationale et le Sénat.

21.L’organisation administrative est décentralisée et déconcentrée. L’organisation territoriale comporte plusieurs niveaux administratifs, Wilayas (15), Moughataas (58) et communes (218). Les différents échelons de l’administration concourent au développement politique, économique et social du pays.

2.Institutions judicaires

22.Lesystème judiciaire est fondé sur le principe du double degré de juridiction (les mêmes faits peuvent être jugés en première et en seconde instances). Ce système comprend des tribunaux au niveau des moughataa s, des wilayas, des cours d’appel et une cour suprême.Une Haute Cour de Justice est chargée de juger les plus hautes autorités de l’État (Président de la République et les membres du gouvernement). La justice constitutionnelle est assurée par le Conseil Constitutionnel.

23.Un Haut Conseil de la fatwa et des recours gracieux permet d’orienter les usagers de la justice vers des solutions conformes au droit musulman.

24.Le gouvernement a renforcé l’efficience de la justice en la rapprochant davantage des justiciables par la création de tribunauxdont une cour d’appel à Aleg, deux tribunaux régionaux à Nouakchott Nord et Sud et un tribunal de travail à Zouerate ainsi que trois cours criminelles spécialisées dans la luttecontre l’esclavage. Par ailleurs, il a mis en place une stratégie nationale de lutte contre la corruption et des plans sectoriels de lutte contre ce phénomène sont appliqués par les départements publics en collaboration avec la société civile qui veille au respect de la législation nationale anticorruption.

Tableau 2 Activités des juridictions de premier degré (année 2014)

Affaires civiles, commerciales et administratives

Nature

Nombre

Affaires introduites

5 937

Jugements rendus

1 339

Conciliations

2 040

Recours en appel

984

Pourvois en cassation

37

Ordonnances de référé

4 601

Recours en appel contre les ordonnances de référé

323

Recours en opposition

49

Activités des cours criminelles, chambres correctionnelles et chambres pour mineurs

Nature

Nombre

Affaires introduites

2 159

Jugements rendus

1 589

Ordonnances de référé

565

Recours en appel

1 237

Recours en appel contre les ordonnances de référé

30

Recours en opposition

16

Activités des cabinets d’instruction (année 2014)

Nature

Nombre

Affaires introduites

2 414

Prévenus

3 962

Affaires renvoyées devant la cour criminelle

594

Affaires renvoyées devant la chambre correctionnelle

757

Affaires sanctionnées par la clôture de l ’ instruction

1 395

Mandats de dépôt

1 579

Ordonnances de mise en liberté

421

Ordonnance de mise sous contrôle judiciaire

915

Ordonnances de non-lieu

140

Procès-verbaux de conciliation

364

Cautions

440

Visites des prisons

689

Commissions rogatoires

145

Décision liberté sous caution

43

Expertises

63

Mandats d ’ arrêt,

297

Statistiques du parquet de Nouakchott (année 2012)

Statistiques (Crimes, année 2012)

Qualifications

Nombre

Vols qualifiés

156

Viols

49

Possession, vente et importation de la drogue

56

Vente d’alcool

52

Zina

12

Homicide volontaire

22

Faux et usage de faux

21

Destruction des biens d’autrui

36

Menace de mort

15

Coups volontaires

47

Terrorisme

7

Délits

Qualifications

Nombre

Vol

445

Coups et blessures volontaires

104

Blessures involontaires

105

Homicides involontaires

73

Escroquerie

89

Abus de confiance

67

Consommation de drogue

49

Consommations de psychotropes

65

Faux et usage de faux

21

Chèque sans provision

106

Entrave à l’exécution des décisions de justice

10

Insubordination parentale

12

Atteinte aux mœurs

22

Corruption

10

Menace d’agression

15

Sorcellerie et charlatanisme

15

Jeux de hasard

4

Kidnapping

1

Vagabondage

3

Importation d’armes

2

Conduite sans permis

21

Conduite sans assurance

27

Usage de fausse qualité

13

Désertion

12

Evasion

4

Incendie de domicile

1

Autres délits

16

C.Cadre général de promotion et de protection des droits de l’homme

1.Acceptation des normes internationales relatives aux droits de l’homme

Tableau 3 Principaux instruments internationaux des Droits de l’Homme ratifiés par la Mauritanie

N

Instruments

Date d’a doption

Date de r atification

Réserves ou o bservations

1

Déclaration Universelle des Droits de l’Homme

1948

Le Préambule de la Constitution du 20 juillet 1991

Incorporée dans le préambule de la Constitution du 20 juillet 1991

2

Convention des Nations Unies contre la corruption

2003

3

Convention internationale sur l’Elimination de toutes les formes de Discrimination Raciale

1965

1988

Réserve : Art. 14: La Mauritanie n’a pas fait la déclaration au titre de l’article 14 de la Convention reconnaissant la compétence du Comité pour recevoir les plaintes individuelles

4

Convention sur l’Elimination de toutes les formes de Discrimination à l’Egard des Femmes

1979

1990

Réserves : Art. 13, alinéa (a) Art. 16

5

Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille

1990

2003

6

Convention relative aux droits de l’enfant

1989

1990

Réserve : Convention approuvée en toutes et chacune de ses parties non contraires à la Charia islamique

7

Convention relative aux droits des personnes handicapées

2006

2010

8

Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées

2006

2012

9

Pacte international relatif aux droits civils et politiques

1966

1999

Réserves : Art. 18, aliénas : 2-3 et 4 et Art. 23 aliéna 4

Le gouvernement mauritanien déclare que leur application se fera sans préjudice de la charia islamique

10

Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels

1966

1999

11

Protocole facultatif se rapportant à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants

2012

12

Protocole facultatif se rapportant à la Convention relative aux droits des personnes handicapées

2006

2010

13

Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants

1984

999

Réserves : Art. 20, alinéas1, 2, 3, 4 et 5 concernant la compétence accordée au Comité

Art. 30, aliéna 1 concernant la Cour Internationale de Justice

2.Nature et portée des réserves

a)Portée des réserves

25.La Mauritanie a émis des réserves générales ou spécifiques sur les conventions suivantes :

•Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Les réserves sont relatives aux article 13, alinéa (a) et article 16 ;

•Convention relative aux droits de l’enfant : cette convention est approuvée en toutes et chacune de ses parties non contraires à la charia islamique ;

•Pacte international relatif aux droits civils et politiques : les réserves portent sur les articles 18, aliénas 2-3 et 4 et article 23 aliéna 4 ;

•Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants : Les réserves portent sur les articles 20, alinéas 1, 2, 3, 4 et 5 concernant la compétence accordée au Comité et l’article 30, aliéna 1 concernant la Cour Pénale Internationale.

b)La raison des réserves 

26.La raison pour laquelle ces réserves ont été jugées nécessaires, est qu’elles portent sur des dispositions contraires à la charia, unique source de droit conformément à la Constitution.

c)Effet des réserves 

27.Les dispositions sur lesquelles portent les réserves ne sont pas appliquées, les autres gardent tous les effets que leur confère l’article 80 de la Constitution.

d)Suivi des déclarations issues des conférences 

28.La Mauritanie, de par sa participation aux conférences internationales, relatives aux Droit de l’Homme a appuyé de façon efficiente les déclarations, recommandations et engagements formulés.

29.En application des déclarations et recommandations des conférences internationales, notamment celle de Vienne de 1993, la Mauritanie a retiré et remplacé sa réserve générale sur la Convention sur l’élimination de toute forme de discrimination à l’égard des femmes et envisage de faire de même sur celle de portée générale formulée sur la Convention relative aux droits de l’enfant.

e)Dérogations, restrictions ou limitations

30. En dehors des réserves portées sur les instruments internationaux ratifiés par le pays, il n’existe aucune dérogation, restriction ou limitation à l’application de ces derniers.

Tableau 4Principales conventions de l’OIT ratifiées par la Mauritanie

Instruments

Date d’a doption

Date de r atification

Réserves ou o bservations

1

Convention no 111 de l’OIT concernant la discrimination en matière d’emploi et de profession

1958

08/11/1963

2

Convention de l’OIT no 19 sur l’égalité de traitement (accident du travail)

1925

08/11/1963

3

Convention no 100 sur l’égalité de rémunérations minima (agriculture)

1951

03/12/2001

4

Convention no 118 sur l’égalité de traitement (sécurité sociale)

1962

15/07/1968

A accepté les branches d) à g) et i)

5

Convention de l’OIT no 105 concernant l’abolition du travail forcé

1957

03/04/1997

6

Convention de l’OIT no 29 relative au travail forcé

1930

20/06/1961

7

Convention de l’OIT no 3 sur la protection de la maternité

1919

08/11/1963

8

Convention de l’OIT no 4 sur le travail de nuit (femme)

1919

20/06/1961

Dénoncée par la RIM le 02//08/1965

9

Convention de l’OIT no 41 du travail de nuit (femme)

1934

20/06/1961

Dénoncée du fait de la ratification de la Convention no 89

10

Convention de l’OIT no 89 sur le travail de nuit (femme)

1948

08/11/1963

11

Convention no 182 sur les pires formes de travail des enfants

1999

03/12/2001

12

Convention no 5 sur l’âge minimum (industrie)

1919

20/06/1961

Dénoncée du fait de la ratification de la Convention no 138

13

Convention no 6 sur le travail de nuits des enfants

1919

20/06/1961

14

Convention no 15 sur l’âge minimum (routiers et chauffeurs)

1921

08/11/1963

15

Convention no 33 sur l’âge minimum (travail non industrie)

1932

20/06/1961

16

Convention no 58 sur l’âge minimum (monture)

1936

08/11/1963

17

Convention no 90 sur le travail de nuit des enfants (industrie)

1948

08/11/1963

18

Convention no 112 sur l’âge minimum (pêcheur)

1957

08/11/1963

19

Convention no 138 sur l’âge minimum

1973

03/12/2001

Age minimum spécifié 14 ans

20

Convention no 52 relative aux congés payés

1936

08/11/1963

21

Convention no 91 sur les congés payés des marins

1949

08/11/1963

22

Convention no 98 sur le droit d’organisation et de négociation collective

1949

03/12/2001

23

Convention no 101 sur les congés payés (agricultures)

1952

08/11/1963

24

Convention no 102 sur la sécurité sociale (normes minima)

1952

15/07/1968

A accepté les parties V à VII, IX et X

25

Convention no 13 sur la céruse (peinture)

1921

20/06/1961

26

Convention no 14 sur le repos hebdomadaire (industrie)

1921

20/06/1961

27

Convention no 17 sur la réparation des accidents

1925

08/01/1963

28

Convention no 18 sur les maladies professionnelles

1925

20/06/1961

29

Convention no 22 sur les contrats d’engagement de marins

1926

08/11/1963

30

Convention no 23 sur le rapatriement des marins

1926

08/11/1963

31

Convention no 26 sur les méthodes de fixation des salaires

1928

20/06/1961

32

Convention no 53 sur les brevets de capacité des officiers

1936

08/11/1963

33

Convention no 62 sur les prescriptions de sécurité (bâtiment)

1937

08/11/1963

34

Convention no 81 sur l’Inspection du Travail

1947

08/11/1963

35

Convention no 87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical

1948

20/06/1961

36

Convention no 94 sur les clauses de travail (contrats publics)

1949

08/11/1963

37

Convention no 95 sur la protection du salaire

1949

20/06/1961

38

Convention no 96 sur les bureaux des placements payants

1949

31/03/1964

A accepté les dispositions de la partie II

39

Convention no 114 sur le contrat d’engagement des pêcheurs

1959

08/11/1963

40

Convention no 116 portant révision des articles finaux

1961

08/11/1963

41

Convention no 122 sur la politique de l’emploi

1964

30/07/1971

Tableau 5Ratification instruments relatifs au Droit International Humanitaire et aux Réfugiés

Instruments

Date d’a doption

Date de r atification

Réserves ou o bservations

1

La Convention relative au statut des réfugiés

1951

1987

2

Convention de Genève pour l’amélioration du sort des blessés et des malades dans les forces armées en campagne

1949

1962

3

Convention de Genève pour l’amélioration du sort des blessés, malades et des naufragés des forces armées sur mer

1949

1962

4

Convention de Genève relative aux traitements des prisonniers de guerre

1949

1962

5

Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre

1949

1962

6

Protocole additionnel aux conventions de Genève du 12 août 1949 relatif à la Protection des victimes des conflits armés internationaux (Protocole 1)

1977

1980

7

Protocole additionnel aux conventions de Genève du 12 août 1949 relatif à la protection des victimes des conflits armés non internationaux

1977

1980

8

Convention relative au statut des réfugiés

1951

1987

9

Convention de l’OUA régissant les aspects propres aux problèmes des réfugiés en Afrique

1969

1972

10

Protocole relatif aux statuts des réfugiés

1967

1987

11

Convention sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines anti personnelles et sur leur destruction

1997

2000

Tableau 6Ratification d’instruments régionaux relatifs aux droits de l’homme

Instruments

Date Adoption

Date de Ratification

Réserves ou Observations

1

Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples

1981

1986

Incorporée dans le préambule de la Constitution du 20 juillet 1991

2

Protocole portant création de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples

1988

2005

3

Charte Africaine des Droits et du Bien Etre de l’Enfant

1990

2005

4

Protocole à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples relatif aux droits des femmes en Afrique

2003

2005

5

Charte Africaine de la Démocratie, des Elections et de la Gouvernance

2011

2008

6

Protocole relatif à la Charte Africaine des droits de l’Homme et des Peuples portant création d’une Cour africaine des droits de l’Homme et des Peuples

1998

2005

7

Convention de l’UA régissant les aspects propres aux problèmes des réfugiés en Afrique

1969

1972

3.Cadre juridique de la protection des droits de l’homme à l’échelon national

a)La consécration constitutionnelle

31.La Constitution de la République Islamique de Mauritanie consacre les droits de l’Homme dans son préambule : « Fort de ses valeurs spirituelles et du rayonnement de sa civilisation, le Peuple mauritanien proclame en outre, solennellement, son attachement à l’Islam et aux principes de la démocratie tels qu’ils ont été définis par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948 et par la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples du 28 Juin 1981 ainsi que dans les autres conventions internationales auxquelles la Mauritanie a souscrit ». La Constitution protège l’ensemble des droits et libertés énoncés dans les instruments auxquels la Mauritanie est partie.

b)L’incorporation des instruments internationaux relatifs aux Droits de l’Homme

32.En raison du système moniste qui prévaut, les instruments internationaux relatifs aux Droits de l’Homme ratifiés par le pays sont incorporés dans le corpus juridique interne conformément à l’article 80 de la Constitution.

c)Autorités compétentes en matière des droits de l’homme

33.Il s’agit principalement du Conseil Constitutionnel, des Tribunaux, du Commissariat aux Droits de l’Homme et à l’Action Humanitaire, de la Commission Nationale des Droits de l’Homme, des départements ministériels concernés, du Médiateur de la République, du Haut Conseil de la Fatwa et des recours gracieux, et du Mécanisme National de Prévention de la Torture, Ils ont compétence nationale sur les questions relatives à leurs attributions respectives.

d)Évocation devant les tribunaux

34.Toutes les dispositions des conventions ratifiées par la Mauritanie peuvent être invoquées devant les juridictions et le juge est tenu de les appliquer.

e)Exercice des recours

35.Les recours administratif et judiciaire sont ouverts et peuvent aboutir à la réparation civile, à la sanction administrative et/ou pénale de leur auteur.

f)Mécanismes nationaux de protection et promotion des droits de l’homme 

36.Le Commissariat aux Droits de l’Homme et à l’Action Humanitaire est chargé de l’élaboration et de la mise en œuvre de la politique nationale de promotion, de défense, de protection des droits de l’homme.

37.Le Ministère des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille a notamment pour missions, la proposition de projets et programmes destinés à garantir la promotion de la femme, de son intégration dans le processus de développement, la promotion et la protection des droits de l’enfant, des personnes handicapées et des personnes âgées.

38.La Commission Nationale des Droits de l’Homme, institution indépendante, a pour missions : de donner, à la demande du gouvernement, ou sur sa propre initiative, un avis consultatif sur les questions d’ordre général ou spécifique, se rapportant à la promotion et à la protection des droits de l’homme au respect des libertés Individuelles et collectives.

39.Accréditée au Statut A des institutions nationales des droits de l’homme (INDH) auprès du Comité international de coordination des institutions nationales des droits de l’homme depuis mai 2011, elle a été érigée en institution constitutionnelle en 2012.

40.Elle est composée majoritairement de représentants des organisations de la société civile, des ordres professionnels ayant voix délibératives et comprend des représentants des différentes administrations concernées qui ont voix consultatives. Elle est financée sur le budget de l’État sur une ligne distincte de celui-ci.

41.Les pouvoirs publics, ainsi que les organisations de défense des droits de l’homme diffusent par voie de presse, ateliers et autres supports promotionnels les différents instruments et conventions auxquels la Mauritanie est partie et les rendent accessibles en les explicitant au besoin dans les différentes langues nationales.

42.Le parlement légifère et veille à la conformité de la législation nationale avec les dispositions des normes internationales ratifiées. Le groupe parlementaire chargé des Droits de l’Homme veille à la promotion et la vulgarisation des principes des droits humains ainsi qu’à leur protection.

43.Le Mécanisme National de Prévention de la Torture veille au respect de la législation en vigueur dans ce domaine.

44.Le Haut Conseil de la Fatwa et des Recours Gracieux en fait de même dans son domaine de compétence.

45.Les associations sont régies par la loi 64.098 du 9 juin 1964 modifiée par la loi 73.007 du 23 juin 1973 et par la loi 73.157 du 2 juillet 1973. Plus de 6028 ONG nationales et 57 organisations non gouvernementales internationales exercent leurs activités. Le nombre d’associations a nettement augmenté à partir de 2008 où il n’était que de 1106 associations. Les associations sont actives dans les domaines des droits de l’homme, du social, du développement, de la santé, de l’environnement, de la culture, du sport, des arts, etc. Elles peuvent, sur demande, bénéficier d’exonérations fiscales sur le matériel destiné à la réalisation de leurs activités. Cette exonération est de droit lorsque l’association est déclarée d’utilité publique.

g)Reconnaissance de la compétence d’une cour régionale des droits de l’homme ou d’un mécanisme de cet ordre 

46.La Mauritanie a souscrit à la compétence de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples.

h)Diffusion des instruments relatifs aux droits de l’homme

47.Plusieurs conventions ont fait l’objet de campagnes d’information et de sensibilisation. Il s’agit notamment de :

•Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. La vulgarisation de cette convention a été concrétisée par :

•Sa traduction dans les quatre langues nationales ;

•Sa simplification à travers un guide et l’organisation de campagnes de sensibilisation à grande échelle, via les médias publics (radios et télévision) ;

•Des campagnes de proximité effectuées par les ONG ;

•Et d’autres programmes supervisés par la cellule de communication du MASEF à travers ses coordinations régionales ;

•Convention relative aux droits de l’enfant. Cette convention a fait l’objet de diffusion à travers :

•L’élaboration d’un guide simplifié sur la Convention et sa vulgarisation ; 

•La création dans les régions de mouvements des droits de l’enfant composés essentiellement de cellules départementales de promotion des droits de l’enfant ; 

•L’organisation annuelle de campagnes de sensibilisation sur les droits de l’enfant lors des journées de l’enfance ;

•La formation des acteurs de la société civile sur les droits de l’enfant ;

•Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées. Elle a été vulgarisée à travers :

•L’organisation de campagnes dans toutes les Wilayas du pays ;

•L’élaboration d’un guide simplifié sur les dispositions de la Convention ;

•La formation de plusieurs organisations de personnes handicapées ;

•Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Plusieurs activités de vulgarisation de cette convention ont été organisées :

•Des séminaires de formation et de sensibilisation à l’intention des éléments des forces de l’ordre dans le domaine de l’interdiction de la torture et autres peines et traitements inhumains, cruels ou dégradants ;

•Des ateliers au profit des magistrats et officiers de police judiciaire sur la garde à vue et la lutte contre la torture.

48.Les autorités administratives et judiciaires sont tenues d’ouvrir systématiquement des enquêtes dès qu’il y a allégation de torture.

49.Les sanctions, s’il y a lieu, sont celles prévues par la loi no 2015.033 du 10 septembre 2015 portant répression de la torture.

50.Tous les instruments internationaux objet de contrôle des organes de traités ratifiés par la Mauritanie ont été publiés au journal officiel.

i)Actions de sensibilisation des agents publics et d’autres professionnels des droits de l’homme

51.Des plans d’action de sensibilisation et de formation des fonctionnaires sur le respect des droits de l’homme ont été mis en œuvre. Des séminaires ont été organisés à l’intention des agents de la force publique par le Ministère de la Justice, le Commissariat aux Droits de l’Homme et à l’Action Humanitaire et la Commission Nationale des Droits de l’Homme, avec l’appui technique du bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et l’Association pour la Prévention de la Torture (APT).

j)Actions de sensibilisation au moyen de programmes éducatifs et la diffusion d’informations à travers des « Clubs d’Hygiène, Santé et Environnement »

52.Une formation initiale (Ecole normale des instituteurs ; Ecole Normale Supérieure).

53.Une formation continue (campagnes de sensibilisation et modules ponctuels).

k)Actions de sensibilisation aux droits de l’homme par le canal des médias 

54.Les média publics et privés sont mis à contribution pour donner un écho national aux activités de promotion et de protection des droits de l’homme. Des émissions radiotélévisées sont périodiquement organisées sur les thèmes relatifs aux droits de l’homme.

l)Rôle de la société civile

55.La société civile réalise, en collaboration avec les autorités, des programmes de sensibilisation du grand public sur les droits de l’homme.

m)Affectation de crédits budgétaires et évolution en la matière

56.Des crédits budgétaires sont alloués annuellement aux départements ministériels, institutions et autres structures ou ONG œuvrant dans le domaine des droits de l’homme.

n)Coopération et assistance dans le domaine du développement

57.Le Bureau du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, le PNUD, l’UNICEF, l’UNFPA et les autres partenaires techniques apportent l’assistance dans le domaine de la promotion et la protection des droits de l’homme.

D.Facteurs entravant la mise en œuvre des obligations internationales relatives aux droits de l’homme

58.Les principaux défis auxquels le pays demeure confronté par rapport à la pleine jouissance des droits de l’homme sont :

•L’insuffisance des ressources humaines et financières des institutions et organisations de défense des droits de l’homme ;

•La faible spécialisation des acteurs des droits de l’homme.

E.Processus d’établissement des rapports

1.Comité technique interministériel chargéde l’élaboration des rapports de l’État relatifs aux instruments juridiques internationaux dans le domaine des droits de l’homme

59.Le gouvernement a mis en place, un comité technique interministériel chargé de la rédaction des rapports et du suivi de la mise en œuvre des recommandations des organes de Traités et de l’EPU. Ce comité comprend l’ensemble des départements ministériels, la commission nationale des droits de l’Homme, le médiateur de la république. Le bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme en Mauritanie y siège en qualité d’observateur.

2.Transmission des rapports aux parties prenantes avant la présentation aux organes conventionnels 

60.Le rapport national, présenté conformément à la procédure de l’EPU, a été transmis aux fins d’observations et de commentaires aux instances parlementaires avant sa soumission au groupe de travail. Cette pratique est appliquée à tous les rapports à présenter aux organes de traités.

3.Participation des entités non gouvernementales ou d’organismes indépendants

61.Les rapports sont validés en prenant en compte les recommandations issues des ateliers de concertation et de partage avec la société civile et les instances parlementaires.

F.Suite donnée aux observations finales/conclusions des organes créés en application d’instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme

62.Les différentes observations et recommandations sont partagées et soumises à discussion au sein d’ateliers dont les conclusions sont transmises aux autorités compétentes. Il en est ainsi des recommandations conclusives des comités pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, de discrimination raciale, des droits de l’enfant, de la torture, des droits de l’homme et des droits économiques, sociaux et culturels. Des plans d’actions sectoriels pour leur mise en œuvre sont en cours d’exécution. Un plan d’actions national est en cours d’élaboration avec la collaboration du bureau du Haut-Commissariat aux droits de l’homme. Il concerne les recommandations des organes de traités et de l’EPU.

G.Mesures pour assurer une large diffusion des observations ou recommandations adoptées par un organe conventionnel à l’issue de l’examen d’un rapport de l’État partie

63.Le Comité technique interministériel chargé d’élaborer les rapports partage ces derniers et les recommandations conclusives des organes de traités et de l’EPU avec les membres du Parlement. Les médias sont aussi mis à contribution pour assurer leur diffusion.

1.Suivi des conférences internationales

64.La Mauritanie assure régulièrement le suivi des déclarations issues des différentes conférences mondiales. Il s’agit principalement de la conférence mondiale de Vienne de 1993, de celle de Durban de 2001, de Beijing de 1995 ; Conférence Mondiale sur les Femmes (CSW) COP 21. Le gouvernement met en œuvre, à travers les différents départements ministériels et institutions, les engagements souscrits au titre de ces différentes conférences.

2.Informations concernant la non-discrimination, l’égalité et les recours utiles

a)Non-discrimination et égalité

65.Le principe de non-discrimination est affirmé dans la Constitution. Il est repris dans la loi et concrétisé dans plusieurs domaines, notamment, l’égalité devant l’impôt, l’accès à la justice l’égalité de salaires pour les mêmes emplois et l’accès aux services publics etc.

66.La Constitution garantit à la femme le droit de participer à la vie politique et publique. Elle lui reconnait également tous les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels tels que proclamés par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 et la Charte africaine des Droits de l’Homme et des Peuples de 1981.

67.L’alinéa 2 de l’article 1er de la Constitution dispose : « la République assure à tous les citoyens sans distinction d’origine, de race, de sexe ou de condition sociale, l’égalité devant la loi ». L’article 12 dispose : « tous les citoyens peuvent accéder aux fonctions et emplois publics sans autres conditions que celles fixées par la loi ».

68.La discrimination positive et les mesures temporaires spéciales ont été appliquées dans le domaine électoral et des fonctions électives. Le quota réservé aux femmes est en nette augmentation. Des places sont réservées dans tous les recrutements pour les femmes.

69.Le Code de statut personnel de 2001 fixe l’âge du mariage à 18 ans.

70.Le Code de protection pénale des enfants de 2005 interdit et pénalise les mutilations génitales féminines (art. 12).

71.La loi sur l’enseignement fondamental obligatoire de 2001 fixe l’âge de scolarisation de 6 à 14 ans.

72.L’ordonnance portant loi organique relative à l’accès des femmes aux postes électifs et mandats électoraux accorde un quota de 20 % aux femmes.

73.La loi relative à l’aide judiciaire profite aux justiciables indigents.

74.L’Ordonnance relative à la protection et promotion des droits des personnes handicapées prévoit des privilèges pour cette catégorie.

75.Le Code du travail et la loi fixant le régime des pensions civiles de la Caisse de retraite autorise le versement de la pension aux ayants droits de la femme fonctionnaire au même titre que son collègue.

76.L’octroi de la pension aux ayant droits de la femme fonctionnaire décédée.

77.L’harmonisation de l’âge de la retraite à 60 ans en faveur des femmes, employées et régies par la convention collective.

78.Les pouvoirs publics ont mis en place un dispositif institutionnel qui assure la promotion des droits de la femme et la prise en compte de la dimension genre dans les politiques publiques et qui comprend :

•Le Ministère des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille a pour mission la promotion et la protection des droits des femmes, familles, des personnes handicapées et des enfants ;

•Le groupe national et les groupes régionaux de suivi genre ;

•Le réseau des femmes ministres et parlementaires ;

•Le comité national de lutte contre les violences basées sur le genre y compris les mutilations génitales féminines ;

•Les comités régionaux et départementaux de lutte contre les violences basées sur le genre ;

•Les cellules de traitement et de résolution des litiges familiaux, le suivi des recommandations de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et la promotion des droits humains.

b)Mesures prises pour améliorer la participation politique des femmes et prise de décision

79.Ce sont :

•L’adoption d’une liste nationale de 20 femmes pour l’élection des députés.

•L’adoption d’une liste nationale de 20 sièges et d’une autre liste de 18 sièges au niveau de la circonscription de Nouakchott.

•L’augmentation du nombre de circonscriptions à trois sièges à pourvoir avec application du système de la proportionnelle.

•L’octroi d’incitations financières au profit des partis politiques qui élisent plus de femmes.

•L’organisation d’un concours spécifique qui a permis l’accès de cinquante (50) femmes supplémentaires à l’Ecole Nationale d’Administration de Journalisme et de Magistrature (ENAJM).

•La création de huit (08) postes d’enseignantes à l’université.

•L’amélioration du quota des bourses des filles.

c)Principe de non-discrimination et principe d’application obligatoire

80.La Constitution de 1991 modifiée en 2006 et en 2012 dispose : « la liberté, l’égalité et la dignité de l’Homme ne peuvent être assurées que dans une société qui consacre la primauté du droit ». Elle garantit aussi les principes fondamentaux de non-discrimination.

d)Mesures prises pour prévenir et combattre la discrimination sous toutes ses formes

81.Plusieurs institutions concourent à la prévention et à la lutte contre toute forme de discrimination. Il s’agit, entre autres des départements ministériels en charge des questions des droits de l’homme, de l’Agence Nationale pour l’Eradication des Séquelles de l’Esclavage, à l’Insertion et à la Lutte contre la Pauvreté (Tadamoun), de la Commission Nationale des Droits de l’Homme, du Médiateur de la République, du Haut Conseil de la Fatwa et des Recours gracieux et des juridictions.

e)Informations générales sur la situation des droits de l’homme des personnes appartenant à des groupes vulnérables spécifiques de la population

82.La Politique de lutte contre la pauvreté porte un intérêt particulier et soutenu aux couches vulnérables de la population.

3.Mesures spécifiques visant à réduire les disparités

83.Plusieurs mesures ont été prévues afin de réduire les disparités d’ordre économique, social et géographique en particulier celles visant les femmes. Il s’agit, entre autres de :

•L’élaboration et la mise en œuvre du plan d’actions national sur les violences basées sur le genre (2015-2018) ;

•La mise en œuvre des SOPS (procédures opérationnelles standards) pour une meilleure réponse et une prise en charge holistique des survivantes des Violences basées sur le genre ;

•La mise en œuvre d’un plan d’action d’abandon volontaire des mutilations génitales féminines dans les Wilayas à haute prévalence ;

•La diffusion dans les médias publics et privés d’une fatwa sur l’interdiction des mutilations génitales féminines ;

•L’organisation de campagnes de lutte contre les mariages d‘enfants.

84.Des mesures ont été prises pour informer et sensibiliser l’opinion sur les stéréotypes et pratiques néfastes à la femme. Il s’agit de :

•La commémoration de la journée Tolérance Zéro MGF ;

•La mise en œuvre d’un programme d’abandon des MGF ;

•La validation d’un projet de loi incriminant les MGF ;

•L’organisation de plusieurs campagnes de sensibilisation contre les autres pratiques néfastes (obésité mariage forcé et précoce…).

4.L’égalité devant la loi et égale protection de la loi 

85.La Mauritanie a mis en place un système judiciaire fondé sur le double degré de juridiction et a facilité l’accès à la justice par l’intermédiaire de l’assistance judiciaire.

5.Recours utiles

86.Les instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme ratifiés sont incorporés dans l’ordre juridique interne conformément à l’article 80 de la Constitution. À travers cet article, toutes les dispositions relatives aux droits de l’homme issues des conventions ratifiées peuvent être invoquées devant les juridictions et le juge est tenu de les appliquer.

Partie II Mise en œuvre des dispositions de la Convention

A.Mécanismes de suivi de la Convention

87.Dans l’objectif de suivre et coordonner la politique nationale en matière de promotion et protection des droits des personnes handicapées, le gouvernement a mis en place les principales institutions suivantes :

1.Le Ministère des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille (MASEF)

88.Il a pour missions entre autres :

•La proposition des projets et programmes destinés à garantir la promotion et la protection des droits des personnes handicapées ;

•Le suivi de l’application des conventions internationales ratifiées, en matière des droits catégoriels.

89.Le Ministère comprend une direction centrale, dédiée uniquement aux personnes handicapées, dont les missions sont :

•Coordonner et suivre la mise en application de la législation sur la promotion des droits des personnes handicapées ;

•Élaborer et mettre en œuvre une stratégie nationale de protection des droits des personnes handicapées ;

•Contribuer à l’organisation et à la promotion de l’enseignement spécialisé des enfants sourds, muets et aveugles ;

•Élaborer et exécuter des programmes spécifiques de réhabilitation et de réinsertion sociale des Personnes Handicapées ;

•Améliorer les conditions de vie, d’inclusion sociale et d’intégration socio professionnelle des Personnes Handicapées ;

•Appuyer la formation professionnelle spécifique des personnes handicapées ;

•Préparer et réactualiser les textes législatifs et réglementaires relatifs à la promotion des personnes handicapées et veiller à leur harmonisation avec les conventions internationales relatives aux personnes handicapées ;

•Favoriser l’insertion dans la vie sociale des personnes handicapées ;

•Adapter l’offre de service au parcours de vie de la personne et à la nature de ses handicaps ;

•Promouvoir la qualité et la coordination des interventions en faveur des personnes handicapées ;

•Mettre en place une base de données sur les personnes handicapées.

2.Le Commissariat aux Droits de l’Homme et à l’Action Humanitaire

90.Il est chargé de :

•L’élaboration et la mise en œuvre de la politique nationale de promotion, de défense, de protection des droits de l’homme ;

•La coordination de la politique nationale des droits de l’homme ;

•L’éducation et la sensibilisation en matière de droits de l’homme ;

•L’élaboration des rapports périodiques en vertu des instruments internationaux et régionaux ratifiés en matière des droits de l’homme ;

•L’harmonisation de la législation nationale avec les textes des conventions internationales et régionales relatives aux droits de l’homme ratifiés ;

•L’élaboration et la traduction des plans d’action et de programmes en faveur des catégories sociales vulnérables, en vue de la meilleure promotion et protection de leurs droits.

3.Le Conseil National Multi sectoriel pour la promotion des Personnes Handicapées

91.Il assiste le Ministère des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille en matière de coordination et de contrôle technique des différentes interventions relatives à la réadaptation et à l’intégration des personnes handicapées. Il est chargé de :

•Proposer les programmes et mesures susceptibles d’assurer la promotion et la protection sanitaire et sociale des personnes handicapées ;

•Donner un avis sur les questions relatives à la promotion des personnes handicapées et la prévention du handicap qui lui sont soumises par le Ministère ;

•Concevoir les supports et insignes des sigles spécifiques aux personnes handicapées ;

•Participer aux campagnes médiatiques et de sensibilisation relatives à la prévention du handicap ;

•Suivre la mise en œuvre des traités et conventions concernant les droits des personnes handicapées.

92.Le conseil national peut être chargé de toute autre mission relative à la protection et à la promotion des personnes handicapées.

93.Il est présidé par un conseiller du Premier Ministre et regroupe les représentants des départements ministériels, des organisations de personnes handicapées, des parlementaires et du patronat. Le Conseil peut faire appel à toute autre personne dont la participation est jugée utile.

94.Le conseil a élaboré un plan d’actions quinquennal (2016- 2020), qui s’articule autour de plusieurs domaines, de nature à contribuer, à la prise en compte des besoins de ces personnes dans les politiques et stratégies nationales, à l’amélioration de leurs conditions de vie et à leur accès effectif à leurs droits.

4.Le Comité interministériel technique chargé de la rédaction des rapports et du suivi de la mise en œuvre des recommandations des Organes de Traités et de l’EPU

95.Cet organe comprend l’ensemble des départements ministériels, la Commission Nationale des Droits de l’Homme, l’institution du Médiateur de la République et le Bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme à Nouakchott en qualité d’observateur.

96.Pour assurer un meilleur suivi des recommandations de l’EPU, et des organes de traités, plusieurs rencontres (Séminaires et ateliers) ont été organisées, en partenariat entre le Commissariat aux droits de l’Homme et à l’Action Humanitaire et le bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.

97.Ces activités ont concerné la présentation des recommandations de l’Examen périodique universel ainsi que l’élaboration et la validation d’un Plan d’Actions sur la mise en œuvre des recommandations de L’EPU.

98.Il assurera le suivi de la mise en œuvre des recommandations du Comité après la présentation du présent rapport.

5.La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH)

99.C’est est une institution consultative de promotion et de protection de Droits de l’Homme qui a compétence sur l’ensemble du territoire national. La Commission est une institution publique indépendante dotée de l’autonomie administrative et financière.

6.Le Mécanisme National de Prévention de la Torture (MNP)

100.Il contribue à ce que les allégations de torture soient suivies d’enquête. Celui-ci est compétent pour :

•Effectuer des visites régulières, programmées ou inopinées, sans aucun préavis et à tout moment dans tous les lieux où se trouvent ou pourraient se trouver des personnes privées de liberté, afin de s’informer sur les conditions des détenus et de s’assurer qu’ils n’ont pas été victime de torture ou d’autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ;

•Examiner régulièrement la situation des personnes privées de liberté se trouvant dans les lieux de détention visés à l’article 2, en vue de renforcer, le cas échéant, leur protection contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ;

•Recevoir les plaintes et allégations de torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants survenus dans les lieux de privation de liberté et les transmettre aux autorités administratives et judiciaires, ou autres institutions compétentes pour enquêter ;

•Donner avis sur les projets de lois et règlements relatifs à la prévention de la torture et des pratiques dégradantes ;

•Formuler des recommandations afin de prévenir la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, compte tenu des normes pertinentes des Organisations des Nations Unies et assurer le suivi de leur mise en œuvre. Dans ce cadre, les services concernés de l’État instaurent un dialogue constructif avec le MNP et répondent aux recommandations formulées par ce dernier dans le délai d’un (1) mois ;

•Sensibiliser les acteurs concernés sur les méfaits de la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ;

•Créer une base de données en vue de disposer de statistiques pouvant être utilisées dans l’accomplissement des tâches qui lui sont attribuées ;

•Réaliser et publier des recherches, études et rapports relatifs à la prévention de la torture et autres pratiques dégradantes ;

•Collaborer avec la Société Civile et les institutions de lutte contre la torture ;

•Publier un rapport annuel sur les activités du MNP, soumis au Président de la République. Ledit rapport est également soumis à l’Assemblée Nationale et au Sénat. Ce rapport est rendu public.

B.Dispositions générales – Mise en œuvre des dispositions des articles 1 à 5 de la Convention

101.L’ordonnance 2006-043 du 23 novembre 2006 traduit l’objet de la Convention à savoir la promotion et la protection des personnes handicapées et définit la personne handicapée comme « toute personne dans l’incapacité d’accomplir totalement ou partiellement une ou plusieurs activités de la vie courante, consécutive à une atteinte permanente ou occasionnelle de ses fonctions sensorielles mentales ou motrices d’origine congénitale ou acquise ».

102.Selon l’article 24 de l’ordonnance, l’État, les collectivités locales et les organismes publics et privés ouverts au public, adaptent, chacun dans son domaine, et selon les critères internationaux d’accessibilité, les édifices, les routes, les trottoirs, les espaces extérieurs, les moyens de transport et de communication, de manière à permettre aux personnes handicapées d’y accéder, de s’y déplacer, d’utiliser leurs services, et de bénéficier de leurs prestations.

103.Le principe de non-discrimination prévu dans la Convention est consacré par la Constitution et repris dans la loi qui l’a matérialisé dans plusieurs domaines : l’égalité devant l’impôt, l’accès à la justice, et l’égal accès aux services etc.

104.L’article 1er de la Constitution dispose : « la République assure à tous les citoyens sans distinction d’origine, de race, de sexe ou de condition sociale, l’égalité devant la loi ». L’article 12 dispose : « tous les citoyens peuvent accéder aux fonctions et emplois publics sans autres conditions que celles fixées par la loi ».

105.En application de la loi, le décret 2013-129, considère comme discriminatoires, toutes dispositions ou actes qui ont pour seule conséquence l’exclusion où peuvent causer la réduction des chances ou un préjudice aux personnes handicapées.

106.Ne sont pas considérées comme discriminatoires, les mesures incitatives spéciales qui visent à garantir l’égalité effective de chance et de traitement entre les personnes handicapées et les autres personnes et les mesures visant à protéger les personnes handicapées en fonction de leur handicap.

107.Plusieurs textes d’application de l’ordonnance relative à la protection et à la promotion des personnes handicapées (décrets, arrêtés, circulaires…) a ont été adoptés dans le cadre de la mise en œuvre de la Convention.

C.Les droits

Article 6Les femmeshandicapées

108.Les mesures prises pour permettre aux femmes et filles handicapées de jouir pleinement et dans des conditions d’égalité de tous les droits de l’homme et de toutes les libertés fondamentales sont, entre autres :

•La mise en œuvre de la stratégie nationale de promotion des personnes handicapées ;

•La stratégie nationale d’institutionnalisation du genre ;

•Le plan d’actions du comite multisectoriel chargé de la promotion des personnes handicapées ;

•Le programme de renforcement des capacités des organisations de femmes handicapées ;

•Les prix décernés aux femmes handicapées dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la femme, de la Journée internationale des personnes handicapées et de la journée nationale des personnes handicapées, célébrée le 29 juin, de chaque année ;

•L’octroi de subvention annuelle à des organisations de personnes handicapées dirigées ou constituées de femmes.

Article 7Les enfants handicapés

109.Le gouvernement a adopté et mis en œuvre une stratégie nationale de protection des enfants qui prend en compte la spécificité des enfants handicapés.

110.Par ailleurs, le gouvernement a mis en place un centre de formation et de promotion sociale des enfants en situation d’handicap dont les missions sont :

•La scolarisation des enfants qui présentent des besoins éducatifs spécifiques notammenten lien avec des difficultés graves d’apprentissage ;

•L’éducation et la formation des enfants qui présentent des besoins éducatifs particuliers en lien avec un handicap ou une maladie invalidante ;

•La formation de formateurs en langue de signes et en écriture Braille ;

•L’élaboration de modules pour l’enseignement et l’encadrement des enfants handicapés ;

•Le renforcement des capacités des enseignants pour l’enseignement intégré ;

•Le renforcement des capacités de communication des parents d’enfants sourds muets avec leurs enfants ;

•L’initiation des parents d’enfants aveugles à l’écriture Braille ;

•La formation professionnelle adaptée aux besoins des enfants aveugles, sourds muets et déficients mentaux légers ;

•La production de supports didactiques pour la promotion de l’enseignement des enfants porteurs de handicap et le développement de l’enseignement inclusif spécialisé.

111.Le gouvernement a intégré un volet relatif à la prise en charge scolaire des enfants en situation d’handicap dans le programme national de développement du secteur éducatif (PNDSE).

112.Il a accordé des subventions aux organisations intervenant dans le cadre de l’éducation des enfants handicapés et octroyé des aides techniques aux élèves en situation d’handicap pour faciliter leur mobilité.

113.Les enfants handicapés sont représentés au parlement des enfants.

114.Un cash transfert mensuel bénéficie à des familles ayant des enfants polyhandicapés.

115.Les parents d’enfants handicapés ont été sensibilisés afin de les enrôler à l’état civil.

Article 8Sensibilisation

116.Le gouvernement a mené plusieurs campagnes de sensibilisation pour la promotion des droits des personnes en situation d’handicap à travers :

•L’organisation d’ateliers de formation des acteurs concernés par la problématique du handicap ;

•La sensibilisation axée sur les droits contenus dans la Convention, le Protocole et l’ordonnance relative à la promotion et la protection des personnes dans les langues nationales et dans toutes les wilayas du pays.

117.Ces campagnes ont été menées avec la participation des associations nationales de personnes handicapées.

118.Des conférences sur les droits des personnes handicapées sont organisées annuellement au cours des journées nationale et internationale des personnes handicapées.

119.Plusieurs rencontres impliquant les responsables d’organisations de personnes handicapées ont été organisées dans les médias afin de sensibiliser le grand public sur les problèmes et besoins des personnes handicapées.

120.Un appui financier a été accordé aux activités de sensibilisation menées par les organisations de personnes handicapées lors de la Semaine des sourds et du Festival musical des personnes handicapées.

Article 9Accessibilité

121.Le gouvernement a adopté un décret qui détermine les conditions d’accessibilité des bâtiments aux personnes handicapées, de l’aménagement, de l’adaptation des moyens de communication et d’information et la facilitation du transport des personnes handicapées. Ce décret dispose : « Est réputé accessible aux personnes handicapées et à mobilité réduite, tout bâtiment, établissement ou installation, offrant à ces personnes la possibilité, dans des conditions normales de fonctionnement, de pénétrer dans ces lieux, d’y circuler aisément, de bénéficier de toutes les prestations offertes et de la fonctionnalité en vue desquelles ce bâtiment ou cette installation a été conçu. Il est entendu par aménagement et adaptation des moyens de communication et d’information avec les spécificités des personnes handicapées et la procuration des moyens de transport en commun aménagés et adaptés à leur usage :

•L’adaptation des moyens d’information audiovisuels et écrits et des moyens de communication afin de faciliter leur usage par la personne handicapée de façon à lui permettre la réception et l’accès aux informations ;

•Fournir des moyens de transport en commun aménagés permettant à la personne handicapée de les utiliser sans barrières ni obstacles ».

122.Les mesures prises pour assurer la mobilité personnelle des personnes handicapées, dans la plus grande autonomie possible, comprennent :

•L’affectation d’une subvention annuelle destinée à l’acquisition d’aides techniques adaptées aux besoins des personnes handicapées ;

•L’accès des personnes handicapées à des aides à la mobilité, appareils et accessoires, technologies d’assistance, à des prix abordables ;

•La Distribution d’aides à la mobilité aux personnes handicapées (fauteuils roulants, béquilles et cannes blanches) ;

•L’octroi d’une subvention du Centre National d’Orthopédie et de Réadaptation Fonctionnelle (CNORF) pour permettre l’accès des personnes handicapées aux services d’appareillage et d’orthopédie ;

•La formation des élèves aveugles sur la mobilité.

Article 10Droit à la vie

123.Le droit à la vie est un droit universellement reconnu pour tous les êtres humains. Il est un droit inhérent à chaque personne. Dès sa naissance, l’individu est considéré comme un être vivant qui doit être protégé. En effet, le caractère humain implique que la dignité de la personne doit être respectée, ce qui passe, avant tout, par la protection de son droit de vivre. Le droit à la vie signifie aussi le droit de ne pas être tué. C’est l’interdiction formelle de causer intentionnellement la mort d’une personne. Pour protéger la vie de la personne humaine, le législateur mauritanien a interdit l’Interruption Volontaire de la Grossesse sauf si la vie de la mère est en danger i) l’infanticide (art. 278 CP) ; ii) et l’avortement (art. 293 CP).

Article 11Situations de risque et situations d’urgence humanitaire

124.Les associations des personnes handicapées sont impliquées dans la conception, la mise en œuvre des plans d’urgence humanitaire. La fédération nationale des personnes handicapées siège au conseil multisectoriel pour la promotion des personnes handicapées.

Article 12Reconnaissance égale devant la loi

125.La capacité juridique est définie par la loi pour toute personne en général et celle vivant avec un handicap, en particulier. Elle fait l’objet d’un contrôle régulier du juge des tutelles qui peut en fonction de l’intérêt de la personne protégée prendre les mesures qui s’imposent. Sa décision est tributaire de l’intérêt de la personne concernée. Elle est assujettie, en premier, à la protection de la personne vivant avec handicap.

Article 13Accès à la justice

126.L’article 6 de l’ordonnance relative à la promotion et à la protection des personnes handicapées impose de prendre les mesures appropriées pour permettre aux personnes handicapées d’accéder au système général de fonctionnement de la société et d’en tirer profit. Dans ce cadre, le Ministère de la justice a organisé plusieurs ateliers de formation des fonctionnaires de la justice pour leur permettre d’être en mesure d’accompagner les personnes souffrant d’handicap afin d’accéder plus facilement à la justice. Outre l’accès physique, l’accès intellectuel est également mis à contribution à travers les bureaux d’orientation des justiciables qui prodiguent leurs services auxdites personnes. Enfin, l’accès financier est pris en considération, en permettant à chaque personne souffrant d’handicap et qui est démunie, de bénéficier de l’aide judiciaire.

127.Les séminaires d’information et sensibilisation organisés périodiquement par le département de la justice sur l’application des textes bénéficient à tous les fonctionnaires travaillant dans le domaine de la justice y compris les auxiliaires de justice, police, gendarmerie, etc. La Convention internationale sur les droits des personnes souffrant d’handicap et l’ordonnance relative à la promotion et à la protection des personnes handicapées ont été mises à la disposition du public cible. Celui-ci a fait l’objet de campagnes de sensibilisation sur la conduite à tenir pour faciliter l’accès à la justice des personnes souffrant d’handicap.

128.Les actions intentées par les personnes souffrant d’handicap font systématiquement l’objet d’une suite de la part des juridictions. L’identification du processus judiciaire leur est expliquée et l’assistance judiciaire leur est accordée en cas de besoin. Les bureaux d’aide judiciaire et les bureaux d’accueil et d’orientation des justiciables y contribuent fortement.

129.Dans le cadre du processus judiciaire, les personnes souffrant d’handicap bénéficient d’aménagements qui leur permettent de jouir de tous les droits d’une partie au procès. C’est ainsi que les convocations sont aménagées afin que ces personnes puissent être présentes au procès. Les auditions et les audiences sont organisées de façon à ce que ces personnes puissent bénéficier de l’assistance et des ressources humaines indispensables à leur compréhension et qu’elles puissent réagir à toutes les étapes de la procédure et ce au frais de l’État. Les voies de recours leurs sont explicitées.

130.Dès l’instant où intervient la privation de liberté d’une personne souffrant d’handicap, des garanties fondamentales lui sont apportées, notamment :

•Le droit à ce qu’un membre de sa famille ou une personne de son choix soit immédiatement informé de sa détention et de son lieu ;

•Le droit à sa demande, à un examen par un médecin dès son admission, arrestation ou internement ;

•Le droit d’avoir accès à un avocat dès le début de la privation de liberté ou à l’assistance d’une personne de son choix ainsi que la possibilité d’avoir rapidement accès à une aide judiciaire, le cas échéant ;

•Le droit d’être présentée sans délai à un juge et de faire examiner par un tribunal la légalité de sa détention, conformément aux lois en vigueur ;

•Le droit d’être informée dans une langue qu’elle comprend, des droits ci-dessus énumérés ainsi que la possibilité de solliciter l’aide judiciaire ;

•L’obligation pour l’autorité de détention de tenir un registre à jour, indiquant notamment l’identité, l’état physique et sanitaire de la personne privée de liberté, la date, l’heure et le motif de la privation de liberté, l’autorité qui a procédé à la privation de liberté, la date et l’heure de la libération ou du transfert vers un autre lieu de détention, la destination et l’autorité chargée du transfert.

131.L’inobservation de ces garanties fait l’objet de sanctions disciplinaires ou de poursuites pénales s’il y a lieu.

132.Par ailleurs, la détention d’une personne souffrant d’handicap dans tout lieu autre que ceux prévus par les lois est interdite.

133.Outre l’accès au droit assuré en amont par la société civile et les organismes socioprofessionnels, les pouvoirs publics assurent aux personnes souffrant d’handicap l’aide judiciaire pendant et après le procès pour l’exercice des voies de recours ou l’exécution des décisions de justice. La loi leur accorde l’aide judiciaire en matière civile à toute personne souffrant d’handicap, demanderesse ou défenderesse, à toute phase de la procédure de l’action en justice. Elle lui est octroyée également en matière pénale lorsqu’elle est partie civile et quand elle est demanderesse en révision.

134.En matière de crimes la personne souffrant d’handicap bénéficie si le besoin s’en fait sentir de la réquisition en matière de frais de justice criminelle.

135.L’aide judiciaire lui est accordée également pour l’exécution des jugements et l’exercice du droit de recours.

Article 14Liberté et sécurité de la personne

136.Les droits et libertés fondamentales ont été matérialisés aux plans, constitutionnel et législatif. La Constitution consacre, en son préambule :

•Le droit à l’égalité ;

•Les libertés et droits fondamentaux de la personne humaine ;

•Le droit à la propriété ;

•Les libertés politiques et les libertés syndicales ;

•Les droits économiques et sociaux ;

•Les droits rattachés à la famille.

137.L’article 10 dispose : « L’État garantit à tous les citoyens les libertés publiques et individuelles notamment :

•La liberté́ de circuler et de s’établir dans toutes les parties du territoire de la République ;

•La liberté́ d’entrer et de sortir du territoire national ;

•La liberté́ d’opinion et de pensée ;

•La liberté́ d’expression ;

•La liberté́ de réunion ;

•La liberté́ d’association ;

•La liberté́ d’adhérer à toute organisation politique ou syndicale de leur choix ;

•La liberté́ du commerce et de l’industrie ;

•La liberté́ de création intellectuelle, artistique et scientifique ;

•La liberté́ ne peut être limitée que par la loi. ».

Article 15Interdiction de la torture ou de traitements cruels, inhumains ou dégradants

138.La torture est érigée en crime contre l’humanité par la loi constitutionnelle portant révision de la Constitution. La ratification de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants et de son protocole facultatif s’est traduite par l’incorporation dans plusieurs textes juridiques de l’interdiction de la torture.

139.L’engagement en faveur de la prévention et de la lutte contre la torture a été réitéré par le gouvernement lors de la présentation du rapport de la Mauritanie devant le comité de lutte contre la torture en 2013 et du passage de la Mauritanie devant le groupe de travail de l’Examen Périodique universel. À cette occasion, il n’a été rejeté aucune recommandation relative à la torture. Cet engagement s’est traduit récemment par la mise en place du Mécanisme National de prévention de la Torture et les échanges avec le Sous-Comité des Nations Unies pour la prévention de la torture (SPT), qui a effectué une visite de travail en Mauritanie en octobre 2016.

Article 16Droit de ne pas être soumis à l’’exploitation, la violence et les abus

140.Le gouvernement a mis en place un mécanisme national de prévention de la torture et a également adopté un projet de loi incriminant la torture.

141.Des séminaires de formation et de sensibilisation ont été organisés à l’intention des éléments des forces de l’ordre dans le domaine de l’interdiction de la torture et autres peines et traitements inhumains, cruels ou dégradants.

142.Les autorités administratives et judiciaires sont tenues d’ouvrir systématiquement des enquêtes dès qu’il y a allégation de torture. Les sanctions y afférentes sont prévues par la loi portant répression des crimes de torture et d’esclavage.

143.Par ailleurs, la Commission Nationale des Droits de l’Homme et le mécanisme national de prévention de la torture sont habilités à effectuer des visites inopinées des lieux de détention.

Article 17La protection de l’intégrité de la personne

144.La Constitution a proscrit toute forme de violence morale ou physique.

145.Les décisions rendues par les cours criminelles sont susceptibles de recours et un moratoire de fait sur la peine capitale est observé.

146.La loi incriminant la torture, le Code pénal et la loi portant statut de la police nationale interdisent l’atteinte à l’intégrité physique ou morale de la personne.

147.Le Code de procédure pénale renforce les dispositifs de protection des droits des personnes en situation de garde à vue. Il institue dès la première heure de l’arrestation l’accès à un avocat, le contact avec la famille. Il limite la garde à vue dont la prorogation relève du Procureur de la République.

Article 18Liberté de circulation et la nationalité

148.La Constitution garantit à tous les citoyens le droit de circuler librement, le droit de choisir librement leur résidence et le droit à la nationalité. Ces libertés sont prévues par l’article 10 de la Constitution qui stipule : « L’État garanti à tous les citoyens les libertés publiques et notamment :

•La liberté de circuler et de s’établir dans toutes les parties du territoire de la république ;

•La liberté d’entrer et de sortir du territoire national ;

•La liberté d’opinion et de pensée ;

•La liberté d’expression ;

•La liberté de réunion ;

•La liberté d’association et la liberté d’adhérer à toute organisation politique ou syndicale de leur choix … ».

149.Ces libertés sont garanties spécifiquement aux personnes handicapées qu’ils soient de nationalité mauritanienne ou de nationalités étrangères résidents en Mauritanie.

150.En ce qui concerne l’accès à la nationalité mauritanienne, la loi définit la procédure pour cet accès. La loi prévoit le droit à la nationalité Mauritanienne à tout enfant né d’un parent mauritanien.

151.La loi prévoit également les mécanismes pour l’accès à la nationalité mauritanienne par voie de naturalisation. La procédure de naturalisation bénéficie, sans distinction aucune, à toute personne qui en remplit les conditions.

152.Les personnes handicapées de nationalité étrangère peuvent bénéficier de la procédure de naturalisation pour accéder à la nationalité mauritanienne.

153.Par ailleurs, le Code de l’état civil mauritanien garantit l’enregistrement à la naissance à tout enfant né sur son territoire, sans distinction de nationalité ou de conditions physique ou mentale.

Article 19Autonomie de vie et inclusion dans la communauté

154.L’État a l’obligation de prendre les mesures appropriées pour permettre aux handicapés d’accéder au système général de fonctionnement de la société et d’en tirer profit. La loi définit les associations des personnes handicapées comme des organisations de promotion de droits humains pour l’égalisation des chances et la participation des personnes handicapées au développement. Elles sont impliquées activement dans la prise des décisions les concernant.

Article 20La mobilité personnelle

155.Selon la loi « L’État prend en charge les frais des appareils orthopédiques et des aides techniques nécessaires aux personnes démunies titulaires de la carte de personne handicapée et qui ne bénéficient pas de couverture sanitaire. Les organismes de couverture sociale prennent en charge les appareils orthopédiques et les autres aides techniques de leurs assurés handicapés. L’État et les organismes publics favorisent la création des industries de fabrication d’appareils orthopédiques et d’aides techniques. L’État met du personnel qualifié à la disposition des institutions de prise en charge des personnes handicapées et peut exonérer d’impôts, taxes et droits de douane, à la demande du Ministère chargé des Affaires Sociales, tout matériel, équipement et véhicule destinés aux associations et organisations des personnes handicapées ».

Article 21Liberté d’expression et d’ opinion et accès à l’ information

156.L’accès à une information appropriée est garanti à toute personne sur fondement de la loi relative à la liberté de la presse. La loi fait de l’information un outil essentiel de développement économique et social, d’enrichissement culturel, de promotion intellectuelle et d’éducation civique, politique et démocratique.

157.Un organe indépendant de régulation de la presse et de l’audiovisuel dénommé Haute Autorité de la Presse et de l’Audiovisuel (HAPA) veille à ce que les principes contenus dans la loi sur la presse soient respectés, à défaut des sanctions. Ces sanctions vont de la suspension jusqu’à la fermeture de l’institution incriminée en passant par l’amende. Le pluralisme audiovisuel a permis d’étoffer et de diversifier encore plus l’information aux personnes handicapées en leur facilitant son accès soit par le sous titrage ou l’introduction de langues de signes lors des journaux télévisés.

Article 22Respect de la vie privée

158.La Constitution garantit la protection de la vie privée de tout citoyen quel que soit son âge : « Nul ne peut être poursuivi, arrêté, détenu ou puni que dans les cas déterminés par la loi et selon les formes qu’elle prescrit. L’honneur et la vie privée du citoyen, l’inviolabilité de la personne humaine, de son domicile et de sa correspondance sont garantis par l’État ». Toutefois, la loi aménage des restrictions à ce principe dans les cas exceptionnels. Ainsi, le Code pénal punit la personne ayant porté atteinte à l’inviolabilité du domicile et celle qui porte atteinte au secret de la correspondance.

Article 23Respect du domicile et de la famille

159.Le gouvernement a pris des mesures pour lutter contre la discrimination à l’égard des personnes handicapées, dans tout ce qui a trait au mariage, à la famille, à la fonction parentale et aux relations personnelles, sur la base de l’égalité avec les autres, et veille à ce que :

•Soit reconnu à toutes les personnes handicapées, à partir de l’âge nubile, le droit de se marier et de fonder une famille sur la base du libre et plein consentement. Le Code du statut personnel régit les questions de mariage sans aucune discrimination. Ce code définit également les conditions du mariage qui assurent les mêmes droits à tous, y compris les personnes handicapées ;

•La planification familiale et l’espacement des naissances ainsi que l’accès à l’information et à l’éducation en matière de santé de la reproduction sont des droits garantis à tous ;

•Des programmes de sensibilisation contre les MGF soient organisés et ciblent tous les personnes sur la base de l’égalité.

Article 24Éducation

160.Le gouvernement a entrepris une réforme structurelle majeure du système éducatif. La mise en œuvre de cette réforme a été supportée par un Programme National de Développement du système Educatif. Le PNDSE a visé principalement la mise en place d’un cadre de développement harmonieux de l’éducation permettant de couvrir toutes les composantes du système, du préscolaire à l’enseignement supérieur.

161.La mise en œuvre du PNDSE a permis des avancées importantes en termes d’accès et d’équité. Dans les zones rurales et périurbaines, le taux de fréquentation des écoles fondamentales est parmi les plus élevés en Afrique. Des actions visant à développer une offre de proximité et des campagnes de sensibilisation et de vulgarisation des textes juridiques notamment ceux relatifs à l’obligation de l’enseignement, sont entreprises afin de garantir un accès et un achèvement universel à l’éducation de base de qualité.

162.La prise en considération des besoins spécifiques des enfants handicapés est de nature à donner plus de consistance aux mesures de protection et de promotion des personnes handicapées.

163.Dans ce cadre, le gouvernement a érigé l’école des sourds muets et aveugles en centre de formation et de promotion des enfants en situation d’handicap. Le centre accueille les élèves handicapés, en assure, le transport et les prend en demi-pension.

164.Des écoles pour sourds existent dans certaines régions du Pays. Ces écoles dirigées par des associations de personnes handicapées sont subventionnées annuellement par l’État.

165.L’éducation est obligatoire à tous les enfants, sans distinction.

166.D’autres centres ou écoles sont créés par des organisations de personnes handicapées.

Article 25Santé

167.Le gouvernement fournit, à travers les services de santé primaire, (centres de santé, postes de santé et unités de santé de base), des paquets de soins dont les préventifs sont gratuits et les curatifs sont à des couts abordables. Les services bénéficient à tous les citoyens sans discrimination aucune.

168.Dans ce cadre, les différentes structures sanitaires fournissent des services au profit des personnes handicapées à travers l’éducation pour la santé, la lutte contre la maladie, la promotion de pratiques familiales essentielles et la vaccination des enfants contre les maladies virales.

169.Ces services sont disponibles en milieu rural et communautaire, au niveau central et régional. Les soins dispensés par ces structures sont de la même qualité pour tous.

170.Les prestations de services et les soins visent la réduction de la mortalité maternelle et néonatale, la santé des adolescents et des jeunes concernant les maladies sexuellement transmissibles, la prévention de la transmission de la mère à l’enfant et le forfait obstétrical.

Article 26Adaptation et réadaptation

171.Le Centre national d’orthopédie et de réadaptation fonctionnelle (CNORF) fournit des prestations gratuites aux personnes handicapées. Il dispose de cinq antennes régionales. À titre d’Exemple quelques chiffres sur les actes accomplis par le CNORF au titre de l’année 2015 :

Rééducation fonctionnelle

Pathologie

T otal

Nombres de séances réalisées

Hémiplégie

86

1 548

Paraplegie

22

396

Encephalopathie

5

90

Sequelle polio

0

0

Péripherique

21

378

Brachial

5

90

Brachiale

26

468

Lombalgie

54

972

Sciatique

44

792

Arthralgie rhumatismale

9

162

Arthralgie arthrosique

37

666

Entorse-luxation

21

378

Séquelle de fracture

39

702

Séquelle de pleurésie

9

162

Pied bot

5

90

Séquelle de brulure

4

72

Amputation membre

6

108

Autres

0

0

Total

393

7 074

Orthopédie

Pathologie

Total

Total

M

F

Prothèse Fémorale

9

6

15

Prothèse tibial

9

6

15

Prothèse de Gritty

4

1

5

G.A.M

2

1

3

Attelle

15

12

27

Corset

10

4

14

Lombostat

10

6

16

Minevre

8

4

12

Chaussures o rthopédiques

5

16

21

Chaussures simples

3

7

10

Béquilles

13

2

15

Attelles m embres s uperieur s

3

10

13

Pieds c assé s

13

12

25

Cadre de m arche

7

9

16

Fauteuil roulant

7

9

16

Chevillière

2

4

6

Réparations

3

3

6

Autres

1

2

3

Total

124

114

238

Article 27Travail et emploi

172.Tous les textes juridiques nationaux et les instruments internationaux ratifiés garantissent et favorisent l’exercice du droit au travail et l’égalité de tous, en ce qui concerne, les conditions d’accès au travail. Le Code du travail punit, en termes de travail et de salaire toute violation et prévoit les peines correspondantes.

173.Un Décret pris en application de l’ordonnance relative à la promotion et la protection des personnes handicapées et dans une démarche de discrimination positive, de garanties d’égalité de chances d’accès à l’emploi a réservé un quota de postes au profit des personnes handicapées.

174.Le gouvernement a recruté, plus de 100 diplômés chômeurs handicapés dans la fonction publique et a créé un Conseil Multisectoriel pour la Promotion des Personnes Handicapées.

Article 28Niveau de vie adéquat et protection sociale

175.La stratégie de croissance accélérée et de prospérité partagée (SCAPP) est fondée sur une vision d’avenir, sur l’égalité et le respect des droits.

176.Le gouvernement a élargi le champ d’intervention de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) à tous les salariés. La CNSS et la CNAM, sont chargées d’assurer une couverture sociale à tous les salariés des secteurs formel et informel.

177.L’objet de la stratégie nationale de protection sociale est d’assurer une couverture sanitaire universelle et de fédérer les efforts fournis dans ce domaine par différents acteurs.

178.La Direction des Affaires Sociales au MASEF assure le financement des frais d’hospitalisation, d’appareillage et d’évacuation sanitaire des personnes handicapées indigentes. Les personnes handicapées affiliées au régime de sécurité sociale national ou à l’assurance maladie sont prises en charge soit par la Caisse nationale de Sécurité Sociale soit par la caisse nationale d’assurance maladie.

179.Le gouvernement a attribué des terrains à usage d’habitation à plusieurs personnes handicapées et affecté des terrains servant de siège à des associations de personnes handicapées.

180.Les organisations de personnes handicapées bénéficient de subventions depuis 2010 et ce sur l’ensemble du territoire national.

Association

N

Association

Subvention en 2015

1

Association promotion et enseignement des aveugles

600 000

2

Association Mauritanienne des déficients auditifs et de la voix

1 700 000

3

Association Nationale des aveugles de Mauritanie

2 383 000

4

Association mauritanienne des handicapés de la lèpre

779 500

5

Assistance des nécessiteux

20 000

6

Association des femmes handicapées pour la solidarité

790 000

7

Regroupement Mauritanien des femmes handicapées

812 055

8

Association des diplômes handicapés

992 911

9

FEMANPH

6 640 000

10

FEMHANDIS

500 000

11

Association Mauritanienne Assistance des Handicapés

3 641 020

12

Association mauritanienne des hémophiles

150 000

13

Association Mauritanienne pour l’insertion des aveugles

728 000

14

Association mauritanienne secours des lépreux

200 000

15

AMIREADI

6 443 355

16

Association développement social en Mauritanie

2 050 000

17

Assistance des handicapés pour le développement

150 000

18

Forum des sourds

2 830 000

19

Association des jeunes handicapés aveugles

553 500

20

Organisation communautaire pour la promotion des handicapés

400 000

21

Organisation insertion des albinos

150 000

22

Association Mauritanienne pour le secours de l ’ enft handicapé

460 000

23

Association Mauritanienne pour la Promotion des Handicapés moteurs

1 163 000

24

secours des handicapés

150 000

25

Association volonté et développement

690 000

26

Association appui à l’éducation des enfants sourds muets et handicapés

510 000

27

Association Aziza

150 000

28

Association Mauritanienne pour la santé et les handicapés

150 000

29

Association Mauritanienne des femmes handicapées

600 000

30

Association Mauritanienne pour l’insertion des enfants handicapées à l ’ école

784 000

31

Association ressortissants des mahadras

200 000

32

RBC Handicapés

150 000

33

Association développement des personnes handicapées

200 000

34

Association Besma

576 400

35

Association Elmoustakbel

150 000

36

Association secours enfants

150 000

37

Projehm

147 000

Total

38 743 741

Réalisation de la DPH

Activités réalisées

Nombre de bénéficiaires

2014

2015

Distribution des aides techniques aux personnes handicapées : fauteuils roulants, béquilles et cannes blanches

1 200

600

Consultations et distribution d’appareils auditifs

1 000

Consultation et distribution de médicaments

200

Subvention aux associations

32

38

Distribution de produits alimentaires

1 360

1 000

Assistance sociale aux PH dans l’incapacité de travailler

61

252

Cash transferts pour la prise en charge des enfants polyhandicapés

55

55

Attribution de lots de terrains au profit des personnes handicapées

200

Activités génératrices de revenus

99

202

Recrutement et formation des diplômés handicapés chômeurs en cours

100

Article 29Participation à la vie politique et publique

181.L’accès aux mandats et fonctions électives est ouvert à tous les citoyens sans aucune discrimination basée sur le sexe, la race, ou le handicap.

182.Plusieurs personnes handicapées sont représentées dans les institutions et structures nationales :

•Commission nationale des droits de l’homme ;

•Conseil économique et social ;

•Conseil multisectoriel chargé de la promotion des personnes handicapées ;

•Plusieurs Conseils d’Administration d’établissements publics.

Article 30Participation à la vie culturelle, les loisirs, et le sport

183.Le gouvernement a accordé divers appuis aux organisations, associations et clubs des personnes handicapées pour leur participation aux manifestations culturelles et sportives internationales, nationales et régionales.

Article 31Statistiques et collecte de données

184.Sur une population totale de 3 537 368 habitants, 33 920 habitants vivent avec un handicap, soit un taux de prévalence de 0,96 %. Le handicap moteur est le plus fréquent, avec une personne sur trois atteintes de ce type de handicap. La proportion de la cécité est de 20,2 % parmi la population cible.

185.L’analyse selon le sexe, révèle que les hommes sont plus touchés par le handicap que les femmes. Le nombre d’handicapés de sexe masculin est de 18 470 habitants contre 15 450 habitants pour le sexe féminin. L’analyse, selon le milieu de résidence, montre que les taux de prévalence d handicap sont presque similaires (0,97 % en milieu urbain et 0,96 % en milieu rural). Le taux de prévalence par wilaya le plus élevé est enregistré dans le Tiris Zemmour (1,40 %) et le taux le plus faible est enregistré dans le Guidimagha (0,73 %). Nouakchott concentre le plus grand nombre des personnes vivant avec un handicap.

186.La population âgée de moins de 15 ans représente 18,4 % de l’effectif total des personnes vivant avec un handicap. Les personnes handicapées âgées de 15-59 ans représentent plus de la moitié des personnes vivant avec un handicap, soit 55,4 %. Les personnes handicapées âgées de 60 ans et plus constituent 26,3 % de la population totale des personnes handicapées.

187.La principale cause du handicap est liée aux maladies, suivie du handicap congénital. 41,8 % des personnes handicapées le deviennent suite à une maladie, et 29,5 % sont nées avec le handicap. Les causes du handicap pour 16,3 %, n’ont pas été déterminées. Les accidents provoquent 11,6 % d’handicap. La maladie constitue la première cause du handicap moteur, visuel et poly-handicap. Le handicap congénital est, généralement à l’origine de la surdité ainsi que des handicaps mentaux.

188.Au plan matrimonial, 40,9 % des personnes vivant avec un handicap en âge de se marier se sont mariés contre 10,7 % de personnes divorcées. Les proportions les plus faibles se retrouvent chez les personnes veuves et les divorcées avec respectivement 11,4 % et 10,7 % de personnes en situation d’handicap.

189.En ce qui concerne le niveau d’instruction des personnes handicapées, près d’une personne sur deux est sans niveau d’instruction soit une proportion de 49,53 %. 25,8 % de personnes handicapées ont un niveau coranique.

190.12,9 % ont le niveau d’instruction primaire et 6,7 % ont un niveau d’instruction secondaire général.

191.Les femmes vivant avec un handicap sont de 56,07 % à n’avoir aucun niveau d’instruction contre 44,09 % chez les hommes. Ces proportions s’élèvent respectivement pour les hommes et les femmes à 32,48 % et 44,76 % en milieu urbain, 56,1 % et 65,92 % en milieu rural, 57,18 % et 65,8 % chez les nomades.

192.66 % des personnes vivant avec un handicap ont un travail et 7,9 % ont déjà travaillé et/ ou sont à la recherche d’un emploi. Les personnes handicapées n’ayant jamais travaillé et à la recherche de leur premier emploi représentent 26,1 % de l’ensemble de la population handicapée active. De même, la structure des personnes handicapées selon le statut d’occupation montre une proportion importante des personnes incapables de travailler à cause de leur handicap (32,4 %). Les femmes au foyer et les autres handicapés inactifs représentent respectivement, 28,3 % et 20,3 % de la population totale des handicapés inactifs.

193.La répartition des personnes handicapées par statut d’occupation selon la wilaya montre l’existence d’une prédominance des personnes actives vivant avec un handicap dans la Willaya de Dakhlet Nouadhibou, du Tiris Zemmour, de Nouakchott par rapport aux autres wilayas.

194.Le statut de travail indépendant constitue le principal emploi chez les personnes handicapées avec 59,7 %. Le travail salarié est relativement répandu chez les personnes handicapées comme salariés privés temporaires (14,8 %) ou salariés publics (13,0 %). Les proportions les plus faibles se retrouvent parmi les aides familiaux (3,8 %), les employeurs (3,5 %) et les apprentis (0,6 %).

195.Les chefs de ménage vivant avec un handicap représentent 11.817 dont 68,5 % sont des hommes. Le handicap moteur est dominant. L’état matrimonial des Chefs de ménage se caractérise par la prédominance des handicapés mariés.

196.L’instruction des Chefs de ménage (CM) handicapés, n’ayant aucun niveau occupent l’essentiel des CM. Ceux ayant le niveau d’enseignement moderne (primaire, secondaire général, universitaire et supérieurs (technique/professionnel) enregistrent de faibles proportions.

Tableau 1 Poids de la population des personnes handicapées dans la population totale selon le sexe et le milieu de résidence

Caractéristiques

Population t otale

Population des handicapés

Poids démographique des personnes handicapées (  % )

Sexe

Masculin

1 743 074

18 470

1,06

Féminin

1 794 294

15 450

0,86

Milieu

Urbain

1 710 103

16 548

0,97

Rural

1 760 937

16 966

0,96

Nomade

66 328

406

0,61

Ensemble

3 537 368

33 920

0,96

Tableau 2 Taux de prévalence (%) du handicap par wilaya selon le sexe

Wilaya

Sexe

Masculin

Féminin

Total

HodhChargui

1,01

0,91

0,96

Hodh El Gharbi

0,88

0,74

0,80

Assaba

0,86

0,65

0,75

Gorgol

1,15

0,92

1,03

Brakna

1,24

1,08

1,16

Trarza

1,08

0,92

1,00

Adrar

1,26

0,96

1,11

Dakhlet Nouadhibou

1,04

0,79

0,93

Tagant

1,05

0,89

0,97

Guidimagha

0,90

0,57

0,73

TirisZemmour

1,52

1,26

1,40

Inchiri

0,77

0,70

0,74

Nouakchott

1,11

0,90

1,01

Mauritanie

1,06

0,86

0,96

Tableau 3Répartition (%) des personnes handicapées par milieu de résidence selon le sexe

Milieu de résidence

Sexe

Masculin

Féminin

Total

Effectif

 %

Effectif

 %

Effectif

 %

Urbain

9 349

50,6

7 199

46,6

16 548

48,8

Rural

8 863

48,0

8 103

52,5

16 966

50,0

Nomade

258

1,4

148

1,0

406

1,2

Ensemble

18 470

100,0

15 450

100,0

33 920

100,0

Tableau 4Proportion des personnes handicapées selon le sexe et le type de handicap

Type de handicap

Sexe

Masculin

Féminin

Ensemble

Moteur

6 343

34,3

5 093

33,0

11 436

33,7

Sourd/muet

2 558

13,8

2 234

14,5

4 792

14,1

Visuel

3 704

20,1

3 149

20,4

6 853

20,2

Mental

2 613

14,1

1 845

11,9

4 458

13,1

Poly -handicap

1 331

7,2

1 226

7,9

2 557

7,5

Autres

1 921

10,4

1 903

12,3

3 824

11,3

Ensemble

18 470

100

15 450

100

33 920

100

Article 32Coopération internationale

197.La fédération nationale des associations de personnes handicapées a présidé ces trois dernières années la panafricaine des personnes handicapées (PANAPH). À ce titre le gouvernement, a pris en charge le fonctionnement de cette structure régionale durant cette période pour un budget total de cent quarante millions d’ouguiyas.

198.La Mauritanie préside l’Association maghrébine des organisations de personnes handicapées qui reçoit des subventions de la part du gouvernement.

199.Elle abrite également le bureau d’appui et de développement de la PANAPH et ce depuis plus d’une dizaine d’années.

200.Les organismes spécialisés du système des nations unies appuient les activités des organisations des personnes handicapées.

Article 33Mise en œuvre et suivi national

201.Les structures de mise en et de suivi sont :

•Le Ministère des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille ;

•Le commissariat aux droits de l’Homme et à l’action humanitaire ;

•La Commission Nationale des Droits de l’Homme ;

• Le conseil national multisectoriel pour la promotion des personnes handicapées ;

•Le Comité interministériel technique chargé de rédaction des rapports et du suivi de la mise en œuvre des recommandations Organes de Traités et de l’EPU ;

•Les organisations des personnes handicapées.

Conclusion

202.Le Gouvernement de la République Islamique de Mauritanie se réjouit de la soumission de son rapport initial au Comité et réitère son engagement à poursuivre la mise œuvre des dispositions de la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées. Il demeure disposé à entreprendre un dialogue continu et constructif avec le Comité en vue de pallier aux insuffisances constatées dans l’application de cet instrument auquel il a pleinement souscrit.

203.Il saisit, enfin, cette occasion pour remercier ses partenaires qui l’ont accompagné dans ses efforts de promotion et de protection des droits des personnes handicapées.