NATIONS UNIES

E

Conseil économique et social

Distr.GÉNÉRALE

E/C.12/MDG/222 août 2008

Original: FRANÇAIS

COMITÉ DES DROITS ÉCONOMIQUES,SOCIAUX ET CULTURELSGroupe de travail de présession24-28 novembre 2008

APPLICATION DU PACTE INTERNATIONAL RELATIF AUX DROITS ÉCONOMIQUES, SOCIAUX ET CULTURELS

Deuxième rapports périodiques devant être présentés par les États parties en vertu des articles 16 et 17 du Pacte

MADAGASCAR *

[10 août 2007]

Résumé

Madagascar a ratifié le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, le 22 septembre 1971. Son dernier rapport date de 1986. Le pays est ainsi en retard de plusieurs rapports.

En application des articles 16 et 17 du Pacte, en tant qu’État partie, Madagascar a l’obligation de présenter des rapports sur les mesures adoptées et les progrès accomplis en vue d’assurer les droits reconnus dans cet instrument.

Dans ce sens, l’actuel Gouvernement a pris l’initiative, par l’intermédiaire du Ministère de la justice et du Ministère des affaires étrangères, de créer par arrêté interministériel no 18600 du 30 octobre 2003, un Comité chargé de la rédaction des rapports initiaux et périodiques sur les instruments internationaux liés aux droits humains .

Ce Comité est composé:

a)D’entités gouvernementales: Ministère de la justice; des affaires étrangères; de la population, de la protection sociale et des loisirs; de l’éducation nationale et de la recherche scientifique; de l’économie, des finances et du budget, représenté par l’Institut national de la statistique; du Secrétariat d’État auprès du Ministère de l’intérieur et de la Réforme administrative chargé de la sécurité publique;

b)D’entités non gouvernementales, à savoir des organisations non gouvernementales (ONG) œuvrant pour les droits de l’homme dans les six Provinces de Madagascar;

c)De membres de la société civile.

Le présent document constitue le deuxième rapport de Madagascar sur le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. L’Union européenne a apporté son appui financier pour la réalisation de ce rapport. Madagascar a présenté son dernier rapport en 1990 conformément aux dispositions de l’article 18 du Pacte lesquelles engagent les États parties à présenter des rapports périodiques.

Madagascar entend poursuivre ses actions visant le rétablissement du dialogue avec le Comité par la soumission à son examen du présent rapport.

Ce rapport relate l’ensemble des mesures d’applications entreprises depuis l’examen du dernier. Y sont développées des mesures constitutionnelles, législatives et administratives intéressant l’égalisation des droits entre homme et femme dans le domaine:

Politique

Socioculturel

Matrimonial et conjugal, en mettant en lumière les mesures de protection contre les violences domestiques et conjugales.

En résumé, les efforts accomplis sont énormes et témoignent de la volonté du Gouvernement malgache de se conformer aux exigences de la Convention et de sa disponibilité pour mettre en œuvre les recommandations et observations en vue d’améliorer l’application des termes de ladite Convention.

TABLE DES MATI È RES

Paragraphes P age

ACRONYMES9

PREMIÈRE PARTIE: PROFIL DU PAYS

Chapitre

1.PAYS ET POPULATION1 − 2519

a)Le pays1 − 219

b)La population3 − 2519

2.ORGANISATION ADMINISTRATIVE, STRUCTURE ETHISTOIRE POLITIQUE GÉNÉRALE26 − 7126

a)Organisation administrative26 − 2726

b)Structure politique générale28 − 2926

c)Histoire politique30 − 7126

3.CARACTÉRISTIQUES ÉCONOMIQUES, SOCIALES ETCULTURELLES72 − 11631

a)Indicateurs économiques72 − 7531

b)Indicateurs sociaux76 – 11032

c)Indicateurs culturels111 – 11639

4.CADRE JURIDIQUE GÉNÉRAL APPLICABLE À LAPROTECTION DES DROITS DE L’HOMME117 – 13040

a)La Constitution117 – 12140

b)Autorités judiciaires, administratives et autres ayant compétenceen matière de droits de l’homme.122 – 12440

c)Autres organismes ayant compétence en matière de droits del’homme125 – 13041

TABLE DES MATI È RES ( suite )

Paragraphes P age

DEUXIÈME PARTIE: LES ARTICLES DU PACTE

Article 1.Droit à l’autodétermination131 – 15142

Articles 2 à 5.Autodétermination économique, sociale et culturelle etles restrictions respectives152 – 18945

Article 6.Droit au travail190 – 24049

Article 7.Droit à jouir de conditions de travail justes et favorables241 – 27660

Article 8.Droit de former des syndicats et de s’y affilier277 – 30767

Article 9.Droit à la sécurité sociale et aux assurances sociales308 – 32071

Article 10.La protection et l’assistance accordées à la famille321 – 38874

Article 11.Le droit à un niveau de vie suffisant389 – 44185

Article 12.Droit à la santé442 – 50892

Article 13.Droit à l’éducation509 – 602106

Article 14.Enseignement primaire obligatoire et gratuit603 – 604130

Article 15.Droit à la vie culturelle et au progrès scientifique605 – 674130

Annexe:Loi portant accès à la propriété foncière140

LISTE DES TABLEAUX ET DES GRAPHIQUES

Page

Tableaux:

1.Répartition des communautés étrangères20

2.Structure par Province, par sexe et milieu de résidence de la population en 2005.Projection variante moyenne20

3.Structure par grands groupes d’âge et par sexe de la population en 200321

4.Taux de fécondité par âge et indice synthétique de fécondité selon l’EDSMD-I(1992), l’EDSMD-II (1997), et l’EDSMD-III (2003-2004)21

5.Les principaux indicateurs démographiques22

6.Espérance de vie à la naissance par Province selon le sexe23

7.Taille des ménages selon le sexe du chef de ménage23

8.Situation matrimoniale des chefs de ménage selon le sexe24

9.Répartition en (%) des ménages selon le sexe du chef et selon la Province24

10.Indicateur sexospécifique de développement humain25

11.Superficie et renseignements administratifs de chaque Province26

12.Produit intérieur brut (PIB) en terme nominal et en terme réel et taux d’inflation31

13.Valeur moyenne du taux de change à Madagascar de 1985 à 200632

14.Indicateurs de pauvreté par strates en 200433

15.Répartition des emplois pour le secteur d’activité selon le milieu de résidence34

16.Rapport des revenus gagnés par les femmes et par les hommes par CSP et secteur institutionnel34

17.Naissances protégées contre le tétanos néonatal au niveau des CSB par Provinceen 200236

18.Utilisation de la maternité au niveau des CSB par Province en 200237

19.Issues des naissances au niveau CSB par Province en 200237

20.Personnes vivant avec le sida à Madagascar, nombre cumulatif des cas38

21.Évolution du taux de chômage selon le genre54

22.Évolution du taux de chômage selon le milieu54

LISTE DES TABLEAUX ET DES GRAPHIQUES ( suite )

Page

23.Évolution de l’emploi et structuration des actifs de 2000 à 200355

24.Récapitulatif du marché du travail de janvier à décembre 2004-200555

25.Ouverture et fermeture d’établissements de janvier à décembre 2004-200555

26.Structure des actifs par branche, par sexe et par milieu56

27.Répartition des actifs par catégorie socioprofessionnelle, par sexe et par milieu57

28.Répartition des emplois par secteur institutionnel57

29.Les services médicaux interentreprises61

30.Revenus salariaux moyens nominaux par catégorie socioprofessionnelle63

31.Évolution des revenus salariaux moyens par catégorie socioprofessionnelle2001-200464

32.Rapport des revenus gagnés par les femmes et par les hommes par branche,catégorie socioprofessionnelle, et secteur institutionnel64

33.Présentation de quelques centrales syndicales69

34.Couverture sociale des fonctionnaires par les différents ministères72

35.Couverture sociale des employés du secteur privé74

36.Évolution des dépenses pour la protection sociale de 1997 à 200375

37.Part des dépenses dans les secteurs sociaux dans le budget de 2000 à 2003,en pourcentage du total des dépenses hors intérêts75

38.Évolution dans le temps des taux de prestations familiales80

39.Liste des Provinces s’occupant des personnes en situation d’handicaps moteurs82

40.Répartition des ménages bénéficiant d’AGR dans cinq Districts du sud86

41.Répartition des enfants traités dans les CRENA87

42.Types de logement par Province89

43.Répartition des malades selon le type de maladie déclarée92

44.Problème d’accès des femmes aux soins de santé selon quelques caractéristiques sociodémographiques93

45.Pourcentage d’enfants de moins de 3 ans, considérés comme atteints demalnutrition selon les trois indices anthropométriques de l’état nutritionnel etcertaines caractéristiques sociodémographiques94

LISTE DES TABLEAUX ET DES GRAPHIQUES ( suite )

Page

46.Répartition de la mortalité des enfants par caractéristique sociodémographique95

47.Évolution du budget de l’État alloué au secteur santé par rapport au budget nationalde 1997 à 200496

48.Évolution du taux d’accès à l’eau protégé97

49.Répartition des ménages selon la source principale d’eau à boire, par milieu98

50.Répartition des ménages selon le type de toilettes, par milieu99

51.Tendance de quelques indicateurs de ressources de 1997 à 2004104

52.Nombre de salles de classe construites ou à construire depuis 2004108

53.Effectif des élèves du primaire par sexe de 1990 à 2005108

54.Évolution du TBS dans le primaire de 1991 à 2005109

55.Statistiques des établissements scolaires des niveaux II et III publics et privés110

56.Évolution de l’effectif des collégiens de 1991 à 2005110

57.Évolution de l’effectif des lycéens de 1991 à 2005110

58.Statistique des collèges et lycées techniques professionnels publics111

59.Effectif des établissements d’enseignement supérieur par Province111

60.Évolution de l’effectif des étudiants de l’enseignement supérieur par sexede 1987 à 2005112

61.Effectif des étudiants inscrits aux cours par correspondance du CNTEMAD113

62.Travaux de construction et de réhabilitation réalisés dans les six universitésde 2004 à 2006113

63.Niveau d’instruction selon le milieu et le sexe115

64.Taux d’alphabétisation de la population de plus de 15 ans115

65.Évolution du budget du Ministère de l’éducation nationale et de la recherchescientifique entre 2001 et 2005117

66.Évolution des dépenses publiques en éducation de 2001 à 2005118

67.Effectif des étudiants boursiers de 1987 à 2005118

68.Nombre des filières dans les institutions d’ESUP publiques et privées homologuéesen 2005120

LISTE DES TABLEAUX ET DES GRAPHIQUES ( suite )

Page

69.Évolution de l’effectif des abandons par classe et par sexe120

70.Flux par année d’étude dans le primaire, selon le sexe, en 1994/95 et 1999/2000(public et privé)121

71.Taux d’abandon et de survie dans le secondaire, premier et deuxième cycle (1999/2000)121

72.Évolution des résultats à l’examen du CEPE de 2001 à 2005122

73.Évolution des résultats à l’examen du BEPC de 1994 à 1998 et de 2001 à 2005122

74.Évolution de la réussite au baccalauréat de 1987 à 2005122

75.Taux de transition des nouveaux bacheliers en première année dans les institutions d’enseignement supérieur de 2001 à 2005123

76.Nombre de diplômés dans l’enseignement supérieur de 1985 à 2004123

77.Comparaison des indices de solde de quelques corps de fonctionnaires124

78.Les indemnités d’éloignement et de craie125

79.Proportion d’établissements privés126

80.Effectifs des étudiants étrangers dans les institutions d’enseignement supérieurpublic de 1988 à 2004127

81.Nombre de bourses extérieures octroyées par les partenaires multi et bilatérauxde 2001 à 2006129

82.Budget de l’État alloué à la recherche scientifique134

83.Nombre de plaintes pour délit de contrefaçon portées par l’OMDA en justice138

Graphique 1: Mortalité avant l’âge de 5 ans22

ACRONYMES

ADEFI

Action pour le développement et le financement des microentreprises

ADPIC

Aspects des droits de propriété intellectuelle touchant au commerce

AFD

Agence française de développement

AFI

Alphabétisation formelle internationale

AGCU

Autres grands centres urbains

AGETIPA

Agence générale des travaux d’intérêt public d’Antananarivo

AGOA

African Growth and Opportunity Act

AGR

Activités génératrices de revenus

ANP

Assemblée nationale populaire

APC

Approche par les compétences

APEM

Association pour la promotion des entreprises de Madagascar

Ar.

Ariary

ASPE

Association pour la sauvegarde et la protection des enfants

ATT

Vaccin antitétanique

BAD

Banque africaine pour le développement

BADEA

Banque arabe pour le développement de l’Afrique

BCG

Bacille de Calmette et de Guérin

BEPC

Brevet d’études du premier cycle

BIT

Bureau international du Travail

BNS

Budget national alloué à la santé

BTP

Bâtiments et travaux publics

CAPEN

Certificat d’aptitude pédagogique de l’École normale

CAPET

Certificat d’aptitude pédagogique de l’enseignement technique

CDA

Centre de développement d’Andohatapenaka

CDN

Comité directeur national de lutte contre le travail des enfants

CE

Cours élémentaire

CECAM

Caisses d’épargne et de crédit agricole mutuelles

CEDEF

Convention pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes

CEG

Collège d’enseignement général

CENRADERU/FOFIFA

Centre national de recherche appliquée au développement rural/Foibe Fikarohana momba ny Fambolena

CEPE

Certificat d’études primaires élémentaires

CERD

Comité pour l’élimination de la discrimination raciale

CES

Certificat d’études spécialisées

CFP

Collège de formation technique et professionnelle

CHD

Centre hospitalier de district

CHR

Centre hospitalier régional

CHU

Centre hospitalier universitaire

CICR

Comité international de la Croix‑Rouge

CIDST

Centre d’information de documentation scientifique et technique

CISAC

Confédération internationale des sociétés d’auteurs compositeurs

CISL

Confédération internationale des syndicats libres

CLAC

Centre de lecture et d’animation culturelle

CM 1 et 2

Cours moyen première et deuxième année

CNPFDH

Confédération nationale des plates-formes des droits humains

CNaPS

Caisse nationale de prévoyance sociale

CNARP

Centre national de recherches pharmaceutiques

CNDH

Commission nationale des droits de l’homme

CNE

Conseil national électoral

CNE

Conseil national de l’emploi

CNEMD

Centre national d’enseignement de musique et de la danse

CNEO

Centre national d’éducation ouvrière

CNFA

Centre national de formation administrative

CNFTP

Conseil national de la formation technique et professionnelle

CNLTE

Comité national de lutte contre le travail des enfants

CNN

Conseil national de nutrition

CNRE

Centre national de recherche sur l’environnement

CNRIT

Centre national de recherche industrielle et technologique

CNRO

Centre national de recherches océanographiques

CNS

Comité national de secours

CNT

Conseil national du travail

CNTEMAD

Centre national de téléenseignement de Madagascar

CNUCED

Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement

COEOI

Confédération d’organisations des employeurs de l’océan Indien

COI

Commission de l’océan Indien

COMESA

Common Market for Eastern and Southern Africa

COPH

Collectif des organisations œuvrant pour les personnes handicapées

CP 1 et 2

Cours préparatoire première et deuxième année

CPAC

Centre provincial des arts et de la culture

CPR

Caisse de prévoyance et de retraites

CRCM

Caisse de retraite des civils et militaires

CRENA

Centre de récupération nutritionnelle ambulatoire

CRENI

Centre de récupération nutritionnelle intensive

CRES

Comité pour le redressement économique et social

CRESED 1 et 2

Crédit de renforcement du secteur

CRLTE

Comité régional de lutte contre le travail des enfants

CRS

Catholic Relief Service

CSB I et II

Centre de santé de base niveaux I et II

CSFOP

Conseil supérieur de la fonction publique

CSI

Conseil supérieur pour l’intégrité

CSLCC

Conseil supérieur de lutte contre la corruption

CSP

Catégorie socioprofessionnelle

CSR

Conseil supérieur de la Révolution

CST

Conseil supérieur du travail

CSTM

Confédération des syndicats des travailleurs de Madagascar

CTM

Conférence des travailleurs malagasy

CUS

Centres urbains secondaires

DAF

Direction des affaires financières

DCPE

Document cadre de la politique économique

DDSS

Direction de la démographie et des statistiques sociales

DEA

Diplôme d’étude approfondie

DEP

Direction de l’enseignement primaire

DESS

Diplôme d’études supérieures spécialisées

DEUG

Diplôme d’études universitaires générales

DIRDS

Direction interrégionale des districts sanitaires

DLIST

Direction de lutte contre les infections sexuellement transmissibles

DMD

Dans les médias demain

DNEP

Direction nationale de l’enseignement privé

DOCT.

Doctorat

DOCT CH DENTIS

Doctorat en chirurgie dentaire

DPS

Direction provinciale de santé

DSEG

Diplôme supérieur d’études de gestion

DSEJ

Diplôme supérieur d’études judiciaires

DSM

Direction des statistiques des ménages

DSRP

Document stratégique pour la réduction de la pauvreté

DSY

Direction des synthèses économiques

DTA

Droit technique des affaires

DTC

Diplôme de technicien en commerce

DTC Polio

Vaccin contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, et la poliomyélite

DTS

Droits de tirages spéciaux

DUTS 1

Diplôme universitaire de technicien supérieur 1

ECC

Éducation à la citoyenneté et au civisme

EDS

Enquête démographique et de santé

EDSMD II et III

Deuxième et troisième enquête démographique et de santé de Madagascar

EEMS

École d’enseignement médico-social

EKA

Ezaka Kopia ho an’ny Ankizy (Opération de délivrance d’acte de naissance pour les enfants)

ENA

Entreprise non agricole

ENAM

École nationale d’administration de Madagascar

ENDS

Enquête nationale démographique et sanitaire

ENSUP

Enseignement supérieur

EPM 

Enquête permanente auprès des ménages

EPP

École primaire publique

EPT

Éducation pour tous

ESEB

Enseignement secondaire et Éducation de base

ESEC

Enfants sexuellement exploités à des fins commerciales

FADES

Fonds d’appui au développement de l’enseignement supérieur

FAF

Fiaraha-miombon’Antoka ho amin’ny Fampandrosoana (Partenariat pour le développement)

FAO

Food and Agriculture Organization

FARITANY

Province

FASR

Fonds d’ajustement structurel renforcé

FER

Fonds d’entretien routier

FFKM 

Conseil œcuménique des Églises chrétiennes

FFS

Fiaraha-miasa Foibe Sendikaly (Coopération des centrales syndicales)

FID

Fonds d’intervention pour le développement

FIHAVANANA

Valeur morale traditionnelle reconnue dans tout le pays incluant à la fois, la tolérance, la convivialité, le respect mutuel et la solidarité

FIKRIFAMA

Association chrétienne pour le développement de Madagascar

FIRAISANA

Commune

FISEMA

Fivondronan’ny Sendika Malagasy (Confédération des syndicats malagasy)

FISEMARE

Fivondronan’ny Sendika Malagasy Revolisionera (Confédération des syndicats malagasy révolutionnaire)

FIVMPAMA

Fivondronan’ny Mpandraharaha Malagasy (Fédération des opérateurs économiques malagasy)

FIVONDRONAMPOKOTANY

District

FJKM

Fiangonan’I Jesoa Kristy eto Madagasikara

FMG

Franc malagasy garanti

FMM

Fivondronan’ny Mpiasa Malagasy (Confédération des travailleurs malagasy)

FNAE

Fédération nationale des agents de l’État

FNDR

Front national pour la défense de la Révolution

FNUAP

Fonds des Nations Unies pour la population

FOKOTANY

Quartier (la plus petite subdivision administrative à M/car)

FRAM

Association des parents d’élèves

FSM

Fédération syndicale mondiale

FSMF

Fédération Sendikalin’ny Mpiasan’ny Fahasalamana (Fédération syndicale des travailleurs de la santé)

FTP

Formation technique et professionnelle

GCU

Grands centres urbains

GEM

Groupement des entreprises de Madagascar

GP1C

Gendarme principal de 1re classe

GP2C

Gendarme principal de deuxième classe

GPCE

Gendarme principal de classe exceptionnelle

GTZ

Gesellschaft für technische Zusammenarbeit

Ha

Hectare

HAE

Haute autorité de l’État

HCC

Haute Cour constitutionnelle

HIAKA

Hetsika Iadiana Amin’ny Kitrotro sy ny Aretina mpahazony Ankizy (Opération de vaccination contre la rougeole et les maladies infantiles)

HIMO

Haute intensité de main‑d’œuvre

HTA

Hypertension artérielle

IDH

Indicateur de développement humain

IEC

Information Éducation Communication

IMC

Indice de masse corporelle

IMRA

Institut malagasy de recherche appliquée

IMVAVET

Institut malagasy des vaccins vétérinaires

INPF

Institut national de promotion-formation

INSCAE

Institut national des sciences comptables et de l’administration des entreprises

INSPC

Institut national de santé publique et communautaire

INSTAT

Institut national de la statistique

INSTN

Institut national des sciences et techniques nucléaires

INTRA

Institut national du travail

IPPTE

Initiative en faveur des pays pauvres très endettés

IRA

Infection respiratoire aigüe

ISBL

Institution sans but lucratif

ISCAM

Institut supérieur de communication, des affaires et de management

ISDH

Indicateur sexospécifique de développement humain

ISF

Indice synthétique de fécondité

IST 

Infection sexuellement transmissible

IST

Institut supérieur de technologies

JICA

Japan International Cooperation Agency

LMD

Licence – Master – Doctorat

LNR

Laboratoire national de référence

LTP

Lycée technique et professionnel

MAP

Madagascar Action Plan

MEG 1 et 2

Magistère en études de gestion première et deuxième année

MEJ 1 et 2

Magistère en études juridiques première et deuxième année

MENRS

Ministère de l’éducation nationale et de la recherche scientifique

MGA

MalaGasy Ariary

MICS

Multiple Indicator Cluster Survey

MII

Moustiquaires imprégnées d’insecticides

MINESEB

Ministère de l’enseignement secondaire et de l’éducation de base

MFPTLS

Ministère de la fonction publique, du travail et des lois sociales

MINSAN/PF

Ministère de la santé et du planning familial

MIRA

Ministère de l’intérieur et de la réforme administrative

MNT

Maladies non transmissibles

MPPSL

Ministère de la population, de la protection sociale et des loisirs

MST

Maladies sexuellement transmissibles

MTI

Moyen de transport intermédiaire

MTM

Ministère des transports et de la météorologie

NC

Non classées

ND

Non déterminé

NTIC

Nouvelles technologies de l’information et de la communication

OCDE

Organisation pour la coopération et le développement économique

ODSTA

Organisation démocratique des syndicats des travailleurs africains

OEMC

Office de l’éducation de masse et du civisme

OIF

Organisation internationale de la francophonie

OIT

Organisation internationale du travail

OMAPI

Office malagasy de la propriété industrielle

OMD

Objectifs du Millénaire pour le développement

OMDA

Office malagasy du droit d’auteur

OMERT

Office malagasy d’études et de régulation de la télécommunication

OMS

Organisation mondiale de la santé

ONC

Office national de la culture

ONEP

Office national de l’enseignement privé

ONG

Organisation non gouvernementale

ONN

Office national pour la nutrition

ONUDI

Organisation des Nations Unies pour le développement industriel

OPEP

Organisation des pays exportateurs de pétrole

OPTE

Observatoires provinciaux du travail des enfants

ORAF

Organisation régionale africaine

ORC

Opinion Research Corporation

OTIV

Ombon-Tahiry Ifampisamborana Vola (Mutuelle de financement)

OUA

Organisation de l’unité africaine

PACTE

Division de la prévention, de l’abolition, du contrôle du travail des enfants

PAD

Programme assorti de délai pour l’élimination du travail des enfants

PAIQ

Programme d’action à l’initiative du quartier

PAISE

Programme d’appui à l’insertion économique

PAM

Programme alimentaire mondial

PANAGED

Programme national genre et développement

PAS

Programme d’ajustement structurel

PBZT

Parc botanique et zoologique de Tsimbazaza

PEV

Programme élargi de vaccination

PFU

Participation financière des usagers

PGDI

Programme de bonne gouvernance et de développement institutionnel

PIB

Produit intérieur brut

PIDCP

Pacte international relatif aux droits civils et politiques

PIP

Programme d’investissement public

PNA

Programme national d’action pour la lutte contre le travail des enfants à Madagascar

PNAE

Programme national pour l’amélioration de l’enseignement

PNN

Politique nationale de la nutrition

PNLS

Programme national de lutte contre le sida

PNS

Politique nationale de la santé

PNUD

Programme des Nations Unies pour le développement

PPA

Parité des pouvoirs d’achat

PPDES

Partenariat pour le développement des établissements scolaires

PPN

Produit de première nécessité

PPP (3P)

Partenariat public-privé

PREFTEC

Projet de renforcement de l’enregistrement et de la formation technique

PRODIAF

Promotion du dialogue social en Afrique francophone

PSDR

Programme stratégique pour le développement rural

PSMI

Promotion de la santé maternelle et infantile

PVVIH

Personne vivant avec le VIH

QIT-Fer

Québec international titanium‑fer

RGPH

Recensement général de la population et de l’habitat

RNDH

Rapport national sur le développement humain

SA RTM

Syndicat autonome pour le rassemblement des travailleurs Malagasy

SACEM

Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musiques

SADC

Southern African Development Commission

SAM

Sécurité alimentaire des ménages

SAMRO

Southern African Music Rights Organization

SECES

Syndicat des enseignants chercheurs des universités de Madagascar

SEECALINE

Surveillance et éducation des écoles et des communautés en matière d’alimentation et de nutrition élargie

SEKRIMA

Sendika Kristiana Malagasy (Syndicat chrétien malagasy)

SEMPIF/TOVAMA

Sendikan’ny Mpiasa ho an’ny Fampandrosoana sy ny Tombontsoan’ny Vahoaka Malagasy (Syndicat des travailleurs pour le progrès et le bien‑être du peuple malagasy)

SEREMA

Sendika Revolisionera Malagasy (Syndicat révolutionnaire malagasy)

SIG

Système d’information géographique

SIPEM

Société d’investissement pour la promotion des entreprises à Madagascar

SMAE

Services médicaux autonomes d’entreprise

SME

Salaire minimum d’embauche

SMIG

Salaire minimum interprofessionnel garanti

SNHFA

Service national hors forces armées

SPDF

Service de la promotion des droits fondamentaux

SRMM

Sendika Reharehan’ny Mpiasa Malagasy

SSD

Service de santé de district

STM

Sendika Tolon’ny Mpiasa

SUISA

Suisse Auteurs ou Société suisse pour les droits des auteurs d’œuvres musicales

SYGMMA

Syndicat général maritime de Madagascar

TBN

Taux brut de natalité

TBS

Tableau de bord social

TBS

Taux brut de scolarité

TDCI

Trouble due à la carence en iode

TEZA

Organisation malagasy pour l’éducation des parents et le bien-être à la vie familiale

TGFG

Taux global de fécondité général

TIAVO

Tahiry Ifamonjena Momba ny Vola (Mutuelle d’assistance financière)

TIC

Technologie de l’information et de la communication

TITEM

Tahiry Ivondronan’ny Tantsaha eto Madagasikara (Crédit mutuel des paysans de Madagascar)

TM

Tolon’ny Mpiasa (Lutte des travailleurs)

TVET

Technical and Vocational Education and Training

UA

Union africaine

UE

Union européenne

UNAHM

Union nationale des associations d’handicapés de Madagascar

UNESCO

United Nation Education, Sciences, and Culture Organization (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, les sciences et la culture)

UNICEF

Fonds des Nations Unies pour l’enfance

US DOL

United States, Department of Labour

USA

United States of America

USAID

United States Agency for International Development

USAM

Union des syndicats autonomes de Madagascar

USD

Dollar américain

VIH- sida

Virus de l’immunodéficience humaine − syndrome de l’immunodéficience acquise

WASH

Water Assainissement Soap Hygiène

PREMIÈRE PARTIE: PROFIL DU PAYS

1. PAYS ET POPULATION

a) Le pays

1.Madagascar, appelée «Î le R ouge» en raison de la couleur de sa terre latéritique, se situe dans la région tropicale de l’hémisphère sud, entre 11° 57’ et 25° 30’ de latitude sud et entre 43° 14’ et 50° 27’ de longitude est. À cheval sur le Tropique du Capricorne, et se trouvant dans le sud-ouest de l’océan Indien, Madagascar est séparée de la côte sud-est de l’Afrique par le canal de Mozambique.

2.Avec ses 587 051 km² de superficie, Madagascar, quatrième Ile du monde après le Groenland, la Nouvelle-Guinée et Bornéo, est considérée comme un sous-continent. L’île s’étend sur une longueur de 1 600 kilomètres entre le Cap Sainte-Marie au sud et le Cap d’Ambre à l’extrême nord, et sur près de 570 kilomètres dans sa plus grande largeur. Elle possède plus de 5 000 kilomètres de côtes, bordées à l’ouest par le canal de Mozambique et à l’Est par l’océan Indien. La capitale est Antananarivo.

b) La population

i) Historique

3.Les premiers habitants connus du pays étaient les Vazimba. Ceux-ci se sont déplacés des côtes vers le centre de l’île à la suite de l’arrivée d’immigrants d’origine asiatique, africaine et arabe, notamment indonésienne, malaisienne et africaine de l’Est. D’autres groupes de population sont venus par la suite (Indiens, Chinois, Européens).

4.Avant l’arrivée des Européens à Madagascar, plusieurs royaumes autochtones se sont formés entre le XVIe et le XIXe siècle. À partir du XIXe siècle, la royauté de l’Imerina, après des guerres de conquête, a exercé une certaine domination sur les autres royaumes.

5.Colonisée par la France depuis 1896, Madagascar a retrouvé son indépendance le 26 juin 1960.

ii) Ethnies, langue, us, coutume s et communautés étrangères

6.La population malagasy est composée de 18 ethnies unies par une même langue nationale, le «Malagasy», avec ses variantes dialectales déterminées par la situation géographique, l’histoire et les fonds culturels.

7.Quelle que soit l’évolution du système sociopolitique malagasy, les us et coutumes ont toujours occupé une place importante dans le mode de contrôle social.

8.Il existe à Madagascar plusieurs communautés étrangères.

Tableau 1 . Répartition des communautés étrangères

N ational ité

Pourcentage

Français

40

Chinois

20

Comoriens

12

Indo-Pakistanais

18

Autres (Britanniques, Africain s, Arabes, Mauriciens, Italiens, Norvégiens, Grecs, Allemands, Coréens)

10

Source : Ministère de l ’ i ntérieur et de la r éforme a dministrative, novembre 2003 .

iii) Les principales caractéristiques de la population de Madagascar

9.Évaluée à 12 238 914 individus au dernier Recensement général de la population et de l’habitat de 1993, la population de Madagascar est estimée à 17 382 000 en 2005 selon la projection de l’Institut national de la statistique (INSTAT) avec un taux de croissance stabilisé à 2,8 %.

10.En raison de son insularité et de sa situation géographique éloignée des grands courants migratoires mondiaux, Madagascar a très peu d’échanges de population avec l’extérieur. Les effets des phénomènes migratoires internationaux y sont négligeables.

Répartition spatiale de la population

11.La majorité de la population malagasy vit en milieu rural.

Tableau 2. Structure par Province , par sexe et milieu de résidence de la population en 2005. Projection variante moyenne

Province ou Milieu de résidence

Sexe

Total

%

Masculin

Féminin

Antananarivo

2 582 000

2 565 000

5 147 000

29,6

Antsiranana

659 000

668 000

1 327 000

7,6

Fianarantsoa

1 920 000

1 936 000

3 856 000

22,2

Mahajanga

977 000

976 000

1 953 000

11,2

Toamasina

1 475 000

1 472 000

2 947 000

17,0

Toliara

1 240 000

1 261 000

2 501 000

14,4

Urbain

2 460 000

2 546 000

5 006 000

28,8

Rural

6 226 000

6 150 000

12 376 000

71,2

Madagascar

8 686 000

8 696 000

17 382 000

100,0

Source : RGPH 1993 − DDSS/INSTAT .

Tableau 3. Structure par grands groupes d ’ âge et par sexe de la population en 2003

 ge

Pourcentage

Total

Homme s

Femme s

0-14

44,3

22,4

21,9

15-64

52,4

25,9

26,4

65 et plus

3,3

1,6

1,7

Total

100,0

49,9

50,1

Source : RGPH 1993 − DDSS/INSTAT .

12.La population malagasy est jeune. L’âge médian de la population est de 16,3 ans.

Principaux indicateurs démographiques

i . Natalité, fécondité et mortalité

13.Comme l’atteste le tableau suivant, les différentes sources de données (RGPH 93, ENDS 92 et EDS 97) mettent en évidence une fécondité élevée et précoce à Madagascar. En effet, l’Indice synthétique de fécondité (ISF) s’élève à 6 et la proportion d’adolescentes de 15-19 ans ayant déjà commencé leur vie féconde est importante, de 30 % selon l’EDS de 1997. Selon l’EDSMD-III de 2003-2004, l’ISF s’élève à 5,2 enfants, d’où une baisse notable depuis 1997 (voir tableau suivant).

Tableau 4. Taux de fécondité par âge et Indice s ynthétique de f écondité selon l ’ EDSMD-I (1992), l ’ EDSMD-II (1997), et l ’ EDSMD-III (2003-2004)

Groupe d ’ âges

ENDS 1992 1

EDS 1997 2

EDSMD-III 2003-2004

15-19 ans

157

180

150

20-24 ans

270

279

245

25-29 ans

272

254

235

30-34 ans

226

215

189

35-39 ans

192

152

130

40-44 ans

89

88

69

45-49 ans

19

25

17

ISF 15-49 ans

6,1

6,0

5,2

Note : Taux de fécondité par groupe d ’ âges pour 1 000 femmes.

1. Enquête national e Démographique et Sanitaire (ENDS) : Refeno et al., 1994

2. Enquête Démographique et de santé (EDS) : DDSS, 1998.

14.Concernant la mortalité infantile, les études les plus récentes (ENDS 1992, RGPH 1993, Enquête MICS 1995, EDS 1997, Enquête MICS 2000) l’ont estimée à 93 ‰.

Graphique 1 Mortalité avant l ’ âge de 5 ans

Source: INSTAT/DDSS/ORC Macro/EDSMD-III 2003-2004.

Tableau 5. Les principaux indicateurs démographiques

Indicateurs

Province autonome de

Madagascar

Antsiranana

Fianarantsoa

Mahajanga

Toamasina

Antananarivo

Toliara

Population (projection en 2004)

1 291 000

3 730 000

1 896 000

2 856 000

5 003 000

2 430 000

16 908 000

Densité (en hab./km²)

30,0

36,4

12,6

39,7

85,8

15,1

28,8

Rapport de masculinité

98,28

98,6

99,88

99,84

100,54

97,81

99,56

Taux de prévalence c ontraceptif moderne (%) en 2000

10,8

5,1

5,3

9,4

15,9

5,4

9,7

Âge de la mère à la premi ère naissance de leurs enfants (année) en 2000

18,6

19

18,4

19,9

20,4

19

19,5

Age au premier rapport sexuel (en année) en 2000

16,1

16,6

16

17,3

18,3

15,4

16,9

Indice s ynthétique de fécondité ou ISF en 2000

5,21

6,87

6,61

5,61

5,37

6,18

5,97

Taux de m ortalité i nfantile (‰)

72,9

120,9

112,4

104,1

72

114,4

99,3

Taux de croissance démo. ( %)

2,5

3,2

2,7

3

2,8

2,6

2,7

Sources : Enquête national e d émographique et s anitaire (ENDS) 1997. INSTAT, Projections et perspectives démographiques (RGPH), 2000. INSTAT, Inventaire des Fivondronana (1999). Direction g énérale du Plan.

ii . Espérance de vie

15.Pour l’ensemble de Madagascar en 1993, l’espérance de vie à la naissance est plus élevée chez les femmes que chez les hommes.

Tableau 6. Espérance de vie à la naissance par Province selon le sexe

Faritany

Sexe

Masculin

Féminin

Antananarivo

56,68

59,99

Antsiranana

52,84

56,48

Fianarantsoa

43,70

44,62

Mahajanga

52,24

54,85

Toamasina

52,02

53,02

Toliara

51,90

53,45

Madagascar

51,30

53,30

Source: Direction de la d émographie et la statistique s ociale, RGPH 93, INSTAT .

16.Cette situation a évolué. Selon les sources de l’EDSMDIII 2003-2004, l’espérance de vie est respectivement de 58,1 ans pour les femmes contre 56,3 pour les hommes.

Caractéristiques des ménages malagasy

i . Taille moyenne des ménages

17.Selon l’Enquête auprès des ménages en 2004, la taille moyenne des ménages malagasy est de 5. Elle varie d’une Province à l’autre. Les ménages dirigés par les hommes sont en général plus grands que ceux dirigés par les femmes.

Tableau 7. Taille des ménages selon le sexe du c hef de ménage

Faritany

Chefs de ménage

Ensemble

Homme

Femme

Antananarivo

5,0

3,6

4,8

Fianarantsoa

5,6

4,2

5,3

Toamasina

4,8

3,3

4,5

Mahajanga

5,4

3,5

5,0

Toliara

5,6

4,0

5,3

Antsiranana

4,7

3,6

4,5

Ensemble

5,2

3,7

4,9

Source: INSTAT/DSM, 2004 .

ii. Caractéristiques sociodémographiques des chefs de ménage

18.La société malagasy est fondée sur le système patriarcal.

19.Les différentes situations matrimoniales sont: le mariage coutumier monogame, le mariage légal, l’union libre monogame, le mariage coutumier polygame et l’union libre polygame.

Tableau 8. Situation matrimoniale des c hefs de ménage selon le sexe

État matrimonial

Masculin

Féminin

Ensemble

Marié légalement

39,6

4,4

32,4

Marié coutumièrement monogame

44,1

5,9

36,3

Marié coutumièrement polygame

1,1

0,0

0,9

Union libre monogame

7,0

2,4

6,1

Union libre polygame

0,4

0,1

0,3

Divorcé

0,3

7,0

1,6

Séparé

2,9

27,1

7,8

Veuf

2,6

38,6

10,0

Célibataire

2,1

14,5

4,6

Total

100,0

100,0

100,0

Source: INSTAT/DSM, 2002 .

20.Selon le tableau suivant, un ménage malagasy sur cinq est dirigé par une femme.

Tableau 9. Répartition en (%) des ménages selon le sexe du c hef et selon la Province

Faritany

Sexe du chef de ménage

Hommes

Femmes

Total

Antananarivo

83,9

16,2

100,0

Fianarantsoa

79,4

20,6

100,0

Toamasina

79,7

20,3

100,0

Mahajanga

77,8

22,2

100,0

Toliara

79,6

20,4

100,0

Antsiranana

79,9

20,1

100,0

Ensemble

80,7

19,3

100,0

Source: INSTAT/DSM/EPM2004 .

Indicateurs de développement humain

i . Indicateur de développement humain (IDH) au niveau national

21.En 2002, le niveau de l’IDH de Madagascar est évalué à 0,480. En effet, pour cette année, le PIB réel par habitant calculé en parité de pouvoir d’achat (PPA) est de 811 $. Le taux brut de scolarité calculé pour tous les niveaux de scolarisation confondus se situe à 48,3 %, tandis que l’espérance de vie à la naissance de la population est de 53 ans. En d’autre termes, sur l’échelle de mesure théorique de 0 à 1 de développement humain, Madagascar n’a parcouru jusqu’à cette année que moins de la moitié du maximum à atteindre, classant ainsi l’île parmi les pays à faible développement humain.

22.Cependant, la croissance de l’IDH s’avère régulière entre les années 1997 et 2000. Il est de 0,468 en 2001, 0,480 en 2002 et 0,499 en 2005, plaçant Madagascar au 146e rang sur 177 pays.

ii . Indicateur du développement humain (IDH) par Province

23.En 2002, les disparités entre les Provinces en matière de développement humain restent réelles: supérieures à 0,500 à Antananarivo, à 0,400 à Antsiranana, Toamasina et Mahajanga, inférieures à 0,400 à Fianarantsoa et Toliara.

iii . Indicateur sexospécifique de développement humain (ISDH)

24.Le faible écart entre l’ISDH et l’IDH de 2002 témoigne de l’absence de discrimination entre hommes et femmes.

Tableau 10 . Indicateur s exospécifique de développement humain

Indicateurs

Sexe

Ensemble

Homme s

Femme s

Pourcentage de la population totale (en %)

49,9

50,1

100,0

Espérance de vie à la naissance (en année)

52,0

53,9

53,0

Alphabétisation des adultes (en %)

75,1

62,4

68,7

Scolarisation tous niveaux (en %)

47,7

45,7

46,7

Pourcentage de la population active par rapport à la population active totale (en %)

50,9

49,1

100 ,0

PIB réel par habitant (en dollars PPA)

n . d .

n . d .

929,2

Source : INSTAT/DSM/EPM2002 − n . d .  = non disponible .

25.En 2002, seule la Province d’Antananarivo présente un ISDH supérieur à 0,500.

2 . ORGANISATION ADMINISTRATIVE, STRUCTURE ET HISTOIRE POLITIQUE GÉNÉRALE

a) Organisation administrative

26.Le pays est organisé en six Provinces autonomes, subdivisées en 22 Régions, 111 Districts et 1 558 Communes.

27.Les Communes urbaines et rurales sont constituées de plusieurs quartiers, eux-mêmes subdivisés en secteurs.

Tableau 11. Superficie et renseignements administratifs de chaque Province

Provinces autonomes

Superficie (en km²)

Nombre de

Régions

Districts

Communes

Antsiranana

43 056

2

9

140

Antananarivo

58 283

4

19

296

Toamasina

71 911

3

18

223

Fianarantsoa

102 373

5

23

397

Mahajanga

150 023

4

21

230

Toliara

161 405

4

21

272

Madagascar

587 051

22

111

1 558

b) Structure politique générale

28.L’organisation de l’État prévu au titre III, article 41 de la Constitution de 1992, énonce les différentes entités de l’État dont:

a)Le Président de la République et le Gouvernement qui constituent le pouvoir exécutif;

b)L’Assemblée nationale et le Sénat qui constituent le pouvoir législatif;

c)La Haute Cour constitutionnelle.

29.Les cours et tribunaux assument la fonction juridictionnelle.

c) Histoire politique

30.Vers la fin du deuxième mandat Présidentiel de la deuxième République, l’État a procédé à la levée de la censure et a institué le pluralisme démocratique par la reconnaissance du multipartisme. Des partis politiques quittent le Front national pour la défense de la Révolution pour protester contre la réélection du Président sortant et demander la mise en place d’un Gouvernement de transition chargé de préparer l’avènement de la Troisième République, précédé d’un changement de la Constitution et d’une révision du Code électoral.

31.Ce Gouvernement de transition fut institué par la Convention de Panorama du 31 octobre 1991. Il a été mis en place des institutions de transition composées:

a)De la présidence sous la conduite du Président en exercice,

b)De la Haute Autorité de l’État présidée par le Professeur Albert Zafy,

c)D’un Gouvernement conduit par un Premier Ministre investi d’un plein pouvoir et,

d)Du Comité de redressement économique et social.

32.Le Président de la République Didier Ratsiraka est maintenu à la tête de la présidence.

33.Le Professeur Albert Zafy est nommé à la tête de la Haute Autorité de l’État tandis que le Gouvernement est dirigé par le Premier Ministre Guy Willy Razanamasy.

34.Le Gouvernement de transition était chargé d’organiser les différents forums, de préparer l’élection présidentielle anticipée ainsi que l’avènement de la Troisième République.

35.Le Comité de redressement économique et social a été mis en place durant la transition afin de donner des avis consultatifs au Gouvernement, à la place de l’Assemblée nationale dissoute.

36.Une nouvelle Constitution issue de forums régional et national fut adoptée en septembre 1992. La Troisième République est née avec un régime de type parlementaire et un mandat présidentiel réduit à cinq ans renouvelables une fois, au lieu de sept ans auparavant.

37.Sept candidats se sont présentés aux élections présidentielles de novembre 1992. Albert Zafy fut élu au deuxième tour de cette élection en mars 1993 devant le Président sortant, Didier Ratsiraka.

38.En septembre 1995, Albert Zafy organise un référendum portant amendement de la Constitution pour réinstaurer le régime présidentiel.

39.Après la motion de censure votée contre le Premier Ministre, Emmanuel Rakotovahiny, le Président Albert Zafy nomme à sa place Norbert Lala Ratsirahonana, alors Président de la Haute Cour constitutionnelle.

40.Suite à l’empêchement voté contre le Président de la République, Albert Zafy, le Premier Ministre Norbert Lala Ratsirahonana fut désigné par la Haute Cour constitutionnelle Chef d’État et de Gouvernement en charge de préparer une nouvelle élection présidentielle anticipée.

41.L’ancien Président Didier Ratsiraka fut réélu Président de la République le 31 janvier 1997.

42.En septembre 1998, il procède à un amendement de la Constitution instaurant les Provinces autonomes et le changement du terme «pouvoir» en «fonction» de l’État.

i ) L ’ élection présidentielle du 16 décembre 2001

43.Les résultats de l’élection présidentielle du 16 décembre 2001 avec la participation de six candidats étaient controversés.

44.Le 25 janvier 2002, la Haute Cour constitutionnelle, dont le siège a été provisoirement transféré à l’Hôtel Ermitage sis à Mantasoa, a ordonné dans sa décision qu’il soit procédé à un second tour, au motif qu’aucun des deux candidats n’avait obtenu plus de 50 % des suffrages exprimés.

45.Un mouvement populaire d’envergure nationale, sous forme de manifestation, suivie d’une grève générale, a réclamé la confrontation des procès-verbaux des résultats obtenus par les candidats dans les 16 000 bureaux de vote.

46.Les partisans du candidat Didier Ratsiraka se sont opposés à la tenue d’une telle confrontation, d’une part et d’autre part, les comités de soutien, partisans du candidat Marc Ravalomanana, ont organisé des manifestations de protestation contre la décision rendue par la HCC de Mantasoa.

47.Le 22 février 2002 a eu lieu l’investiture de Marc Ravalomanana en tant que Président de la République de Madagascar, qualifiée à l’époque par la communauté internationale d’autoproclamation extraconstitutionnelle.

48.Pour tenter de résoudre cette crise postélectorale, les deux candidats, réunis grâce aux bons offices du Président du Sénégal, Monsieur Abdoulaye Wade, et sous l’égide de l’Union africaine, en avril 2002, à DAKAR, ont signé un accord dit «DAKAR I».

49.Aux termes de cet accord, il a été recommandé l’organisation d’un décompte contradictoire des résultats et la tenue d’un second tour au cas où l’un des deux candidats n’aurait pas obtenu plus de 50 % des voix.

50.La Chambre administrative de la Cour suprême de Madagascar a, par son arrêt 04 du 16 avril 2002, annulé la nomination des membres de la Haute Cour constitutionnelle ayant rendu la décision de Mantasoa.

51.Cette décision fait suite à un recours intenté par un des candidats ayant postulé sa nomination au sein de cette haute juridiction.

52.Les motifs d’annulation reposent sur le non-respect des règles de procédure applicables à la désignation des membres de la Haute Cour constitutionnelle.

53.Par cette même décision, la Chambre administrative a également réhabilité les anciens membres de la Haute Cour constitutionnelle.

54.La Haute Cour constitutionnelle, après recomptage des voix, a déclaré le candidat Marc Ravalomanana vainqueur à l’issue du premier tour, en obtenant 51,46 % des suffrages exprimés, contre 35,90 % obtenus par le candidat Didier Ratsiraka.

55.Après une seconde investiture en date du 6 mai 2002, Marc Ravalomanana fut proclamé Président de la République de Madagascar.

56.En réaction, le Président sortant et ses partisans ont décrété la transformation des Provinces autonomes en États fédérés alors que la Constitution interdit toute tentative visant à remettre en cause la forme unitaire de l’État, et prévoit la peine capitale pour réprimer toute tentative de sécession.

57.Des barricades accompagnées de destruction de ponts et d’ouvrages publics ont eu lieu un peu partout à travers l’île.

58.Toujours sous l’égide de l’Union africaine en juin 2002, une seconde rencontre tenue au Sénégal, appelée DAKAR II, fut organisée dans le but de trouver une issue à la crise.

59.Après la reconnaissance du nouveau régime par la Suisse, l’Allemagne, les États-Unis d’Amérique, et plus tard la France, le Président Marc Ravalomanana a mis en œuvre les mesures nécessaires au rétablissement de la sécurité et de l’ordre public sur toute l’étendue du territoire.

60.Dépêché spécialement sur les lieux en juillet 2002, le Ministre des affaires étrangères français, Dominique de Villepin, a exprimé la reconnaissance du régime du Président Marc Ravalomanana par l’État français.

61.Sur terrain, l’avancée imminente de l’armée de pacification, composée entre autres de réservistes, a contraint le Président sortant Didier Ratsiraka à quitter précipitamment le pays.

62.Le démantèlement des barrages ne s’est heurté à des résistances majeures, sauf dans la partie nord de l’île. La résistance dirigée par le Colonel Coutity s’est soldée par un échec ayant abouti à son arrestation et à sa traduction devant les autorités judiciaires.

63.Le rétablissement du ravitaillement en carburant a permis le retour progressif à la normale, mettant ainsi fin à une situation de pénurie généralisée.

ii) L ’ évolution c onstitutionnelle depuis le dernier r apport

64.Madagascar a adopté une nouvelle Constitution, en date du 18 septembre 1992, et deux révisions de la Constitution par la Loi constitutionnelle no 95-001 du 13 octobre 1996 et celle no 98-001 du 8 avril 1998.

La Constitution de 1992

65.Réclamée par le mouvement populaire de 1991 et élaborée à partir des forums régional et national, la Constitution de 1992 est caractérisée par:

a)La disparition de la Deuxième République démocratique de Madagascar et l’avènement de la Troisième République;

b)L’abandon de l’idéologie socialiste au profit de la démocratie et du multipartisme;

c)La suppression du Conseil suprême de la Révolution (CSR) et du Front national pour la défense de la Révolution (FNDR);

d)L’instauration d’un régime parlementaire;

e)La séparation des pouvoirs;

f)Le retour au bicaméralisme parlementaire de la première République.

66.L’innovation importante apportée par la nouvelle Constitution est exprimée dans son Préambule qui reconnaît que les instruments juridiques internationaux suivants font partie intégrante du droit positif malagasy:

a)La Charte Internationale des droits de l’homme;

b)La Charte africaine des droits de l’homme et des peuples;

c)La Convention relative aux droits de la femme et de l’enfant.

67.À partir de cette reconnaissance, Madagascar intègre dans son ordonnancement juridique les termes essentiels des instruments internationaux.

68.Cette Constitution garantit la protection des droits civils et politiques des citoyens.

La révision constitutionnelle de 1995 (Loi constitutionnelle n o 95-001 du 13 octobre 1995)

69.Les innovations apportées par cette révision portent sur la nomination du Premier Ministre, Chef de Gouvernement, par le Président de la République et le réaménagement de l’organisation administrative du territoire en Provinces, Régions et Communes.

La révision constitutionnelle du 8 avril 1998

70.À son retour au pouvoir en 1997, le Président Didier Ratsiraka a procédé à la révision de la Constitution.

71.Les changements introduits par cette révision se traduisent par:

a)L’instauration des Provinces autonomes;

b)Le changement du motif d’empêchement. Désormais, le Président de la République ne peut être empêché d’exercer ses fonctions que pour cause d’incapacité physique ou mentale dûment établies;

c)Le réaménagement de l’empêchement du Président de la République qui ne peut être obtenu que par vote séparé des deux Chambres à la majorité respective des deux tiers au lieu d’un vote d’empêchement acquis à la majorité absolue sous l’empire de l’ancienne Constitution;

d)Le remplacement de la notion de «pouvoir» par celle de «fonction», d’où la nouvelle terminologie de «fonctions législative − exécutive − juridictionnelle».

3. CARACTÉRISTIQUES ÉCONOMIQUES, SOCIALES ET CULTURELLES

a) Indicateurs économiques

72.Depuis le dernier rapport de 1986, d’importantes reformes économiques ont été réalisées. Ces réformes ont porté sur la libéralisation de l’économie, le désengagement de l’État du secteur productif, la privatisation progressive des entreprises des secteurs secondaires et tertiaires.

i) Produit i ntérieur b rut (PIB)

73.À l’exception des années 1991 et 2002 marquées par des crises politiques, Madagascar enregistre une constante augmentation de son PIB de 1985 à 2005.

Tableau 12. Produit i ntérieur b rut (PIB) en terme nominal et en terme s réel s et taux d ’ inflation

Année

PIB nominal(milliards d’Ariary)

PIB réel (milliards d’Ariary 1984)

PIB nominal(milliards de Fmg)

PIB réel(milliards de Fmg 1984)

Croissance(%)

Inflation(%)

1985

379

343

1 893

1 714

1,2

10,4

1990

921

393

4 604

1 963

3,1

11,5

1995

2 696

386

13 479

1 931

1,7

45,1

2000

5 377

466

26 885

2 332

4,8

9,8

2001

5 969

494

29 845

2 470

6,0

7,3

2002

6 008

432

30 040

2 160

-12,7

15,2

2003

6 777

474

33 885

2 370

9,8

2,8

2004*

8 156

499

40 778

2 494

5,3

13,8

2005*

10 095

522

50 476

2 609

4,6

18,4

Source : Direction des s ynthèses é conomiques, INSTAT, * : Provisoire .

ii) Inflation

74.L’année 2004 est marquée par une hausse généralisée des prix à la consommation qui continue jusqu’en 2005. Les carburants, les produits de première nécessité et les biens de la fonction santé sont particulièrement touchés. Cette inflation est causée entre autres par le passage de deux cyclones particulièrement dévastateurs, l’augmentation des prix du carburant et du riz sur le marché international ainsi que la forte dépréciation de la monnaie malagasy depuis le premier semestre 2004.

iii) Dépréciation de la monnaie

75.Depuis 2004, la monnaie malagasy s’est très fortement dépréciée.

Tableau 13. Valeur moyenne du taux de change à Madagascar de 1985 à 200 6

Année

Dollars É.-U.

E uro

Moyenne de la période

Fin de période

Moyenne de la période

Fin de période

Moyenne 1985

132

127

Moyenne 1990

299

293

Moyenne 1995

853

855

Moyenne 1997

1 020

1 026

Moyenne 2001

1 318

1 317

1 181

1 174

Moyenne 2002

1 366

1 366

1 274

1 274

Moyenne 2003

1 238

1 239

1 399

1 409

J anv ier 20 04

1 290

1 348

1 626

1 673

Juillet 2004

2 160

2 071

2 652

2 477

A oût 20 04

2 040

2 046

2 471

2 465

Septembre 2004

2 064

2 074

2 512

2 553

Moyenne 2004

1 869

2 320

Moyenne 2005

2 003

2 488

Janv ier 20 06

2 139

2 588

Févr ier 20 06

2 174

2 597

Mars 20 06

2 194

2 634

A vril 20 06

2 187

2 679

Source : Banque c entrale de Madagascar. Unité : Ariary .

b) Indicateurs sociaux

Pauvreté

76.La reprise macroéconomique de la fin des années 90 a été accompagnée d’une réduction modeste du niveau de pauvreté. La proportion des citoyens vivant en dessous du seuil de pauvreté − défini comme le niveau de dépenses totales permettant d’acheter un panier minimum de 2 100 calories par tête − a diminué de 2 % entre 1997 et 1999.

77.Cette amélioration modeste de la situation n’a été ressentie qu’en milieu urbain. Le phénomène de la pauvreté à Madagascar est donc plus accentué en milieu rural.

78.La proportion des Malagasy vivant en dessous du seuil de pauvreté est respectivement de 70 % en 1993, 73,3 % en 1997, 71,3 % en 1999, 69,6 % en 2001 et 80,7 % en 2002. Depuis, on constate une nette baisse de l’incidence de la pauvreté qui se situe à 72,1 % en 2004 et 68,7 % en 2005.

79.Pour lutter contre la pauvreté, Madagascar a mis en place son Document stratégique pour la réduction de la pauvreté (DSRP) en juillet 2003. Le premier rapport annuel de mise en œuvre a été publié en juillet 2004, puis le document a été révisé en juin 2005. Actuellement, le Madagascar Action Plan (MAP) a pris le relais.

Tableau 14. Indicateurs de pauvreté par strates en 2004

Unité: %

Ratio de pauvreté

Intensité de pauvreté

Part dans la population

Part des consommations

Antananarivo

Urbain

39,2

11,8

8,3

13,9

Rural

68,2

26,6

20,4

20,2

Fianarantsoa

Urbain

78,4

34,4

3,5

3,1

Rural

87,5

41,5

18,4

12,4

Toamasina

Urbain

63,7

25,3

3,4

4,1

Rural

80,8

43,2

12,0

14,3

Mahajanga

Urbain

54,3

21,3

2,3

2,7

Rural

79,0

36,6

9,0

7,0

Toliara

Urbain

60,5

23,6

3,3

3,7

Rural

75,5

31,2

12,0

10,6

Antsiranana

Urbain

36,7

12,6

1,3

2,0

Rural

71,7

30,5

6,1

6,1

Ensemble

72,1

31,6

100,0

100,0

Source : INSTAT/DSM/EPM 2004 .

Population active

80.En 2002, Madagascar, dont la population potentiellement active est estimée à 12 853 100 personnes, compte 8 416 500 actifs.

Taux d ’ activité

81.En 2002, le taux d’activité est de 65,5 %. Ce taux a subi une forte baisse de -3 points après la crise de 2002, puisqu’il était de 68,7 % en 2001. C’est en milieu urbain que la baisse est la plus importante: -3,8 points contre -2,8 points en milieu rural. La baisse du taux d’activité est plus importante chez les hommes (-4,2 points) que chez les femmes (-2,2 points).

Emploi

Tableau 15. Répartition des emplois pour le secteur d ’ activité selon le milieu de résidence

GCU

CUS

Rural

Ensemble

Agriculture/primaire

11,7

71,8

90,1

82,4

Industrie alimentaire

1,6

0,4

0,2

0,3

Textile

6,0

0,3

0,4

0,8

BTP/HIMO

4,6

1,4

1,3

1,5

Autres industries

7,4

2,1

1,0

1,6

Commerce

21,2

9,6

1,7

4,0

Transport

5,9

1,5

0,6

1,1

Santé privée

0,6

0,2

0,1

0,1

Enseignement privé

2,1

0,8

0,2

0,4

Administrations publiques

10,6

4,0

2,0

2,9

Autres services privés

28,3

8,0

2,5

4,9

Ensemble

100,0

100,0

100,0

100,0

Source : INSTAT/DSM/EPM2004 .

Revenus salariaux

82.On estime que 78 % de la population active dans les villes travaillent dans le secteur informel. Au total, 1,6 millions d’individus sont concernés, soit 10 % de la population. Les salaires dans le secteur informel sont particulièrement bas et les conditions précaires.

83.Le salaire médian d’un travailleur masculin ayant été à l’école primaire dans le secteur informel est la moitié de celui qui a le même niveau d’éducation dans le secteur formel. Le salaire médian des femmes dans le secteur informel est encore plus bas que celui dont disposent les femmes dans le secteur formel. À statut égal, les femmes salariées gagnent en moyenne deux tiers de la rémunération des hommes salariés.

Tableau 16. Rapport des revenus gagnés par les femmes et par les hommes par CSP et secteur institutionnel

Unité: %

CSP

1993

2001

Cadres supérieurs ou moyens

47,6

75,3

Employés et ouvriers

64,5

75,3

Main ‑ d ’ œuvre sans qualification

60,6

74,7

Ensemble

64,4

61,8

Source : INSTAT/DSM, EPM1993 et EPM 2001 .

84.En 2002, le niveau annuel moyen des revenus salariaux est évalué à 763 200 Ar et le niveau médian à 516 000 Ar. Les employés en milieu urbain sont mieux rémunérés que ceux en milieu rural. Les occupants des postes d’encadrement gagnent plus que le triple du salaire de la main-d’œuvre non qualifiée.

85.Les emplois féminins dans le secteur privé et le secteur informel sont moins rémunérés.

86.Une hausse de 8,0 % en terme nominal du niveau de salaire a été enregistrée entre 2001 et 2002.

Chômage

i) État du chômage

87.Les travailleurs du secteur informel ne bénéficient pas de système de protection sociale. Ils sont plus facilement victimes du chômage. La crise politique de 2002 a conduit beaucoup d’entreprises à réduire ou à arrêter leurs activités, ce qui s’est traduit par une augmentation considérable du taux de chômage en ville.

88.Les résultats de l’enquête EPM2002 donnent un chiffre de 385 400 chômeurs à Madagascar en 2002, soit plus de 90 000 chômeurs de plus par rapport à 2001. Le taux de chômage a gagné près de 1 point en un an allant de 3,6 % en 2001 à plus de 4,5 % en 2002. Cependant, une nette amélioration a été observée en 2004 car ce taux est passé à 2,7 %.

89.Les jeunes entre 15 et 24 ans constituent l’autre groupe d’actifs connaissant le plus de difficulté pour chercher un emploi. En effet, le taux de chômage au sein de ce groupe est passé de moins de 5,1 % en 2001 à plus de 7,3 % en 2002. Ces résultats sont dus à la mise en chômage technique et aux licenciements massifs opérés dans les entreprises franches durant la crise de 2002.

ii) Caractéristiques sociodémographiques des chômeurs

90.Près de 43 % des chômeurs vivent en milieu urbain dont 15 % dans la capitale. Le plus grand nombre de chômeurs se trouvent dans la Province d’Antananarivo (plus de 35 % de l’ensemble). Par ailleurs, la Province de Mahajanga est le moins touchée avec moins de 8 % de l’ensemble des chômeurs.

iii) Demandes d ’ emploi

91.En 2003, le nombre d’actifs ayant déposé une demande d’emploi auprès des services provinciaux de placement s’élève à 6 191 personnes, dont 51,1 % sont des hommes et 48,9 % des femmes. Plus de 85 % d’entre eux ont au moins un niveau secondaire et plus de 18 % possèdent un niveau universitaire. 52,2 % des demandeurs d’emploi sont des primo‑demandeurs. La proportion des primo‑demandeurs est légèrement plus importante chez les hommes que chez les femmes.

Santé

92.Le secteur santé fait partie des secteurs prioritaires de développement, aussi bien dans les objectifs du Millénaire pour le développement des Nations Unies que dans le cadre du Document stratégique pour la réduction de la pauvreté de Madagascar. Cette section vise essentiellement à fournir les principaux indicateurs de ce secteur.

93.La politique nationale de santé introduite en 1995 a annoncé deux grands changements d’orientation:

a)La décentralisation progressive des services de santé administrés désormais à travers les 111 Districts sanitaires et;

b)La politique de recouvrement des coûts ou de participation financière des usagers, à travers les frais d’utilisateurs.

94.Le Gouvernement malagasy a introduit en 2006 dans sa politique nationale de santé l’atteinte des objectifs suivants:

a)La réduction de 50 % de la charge socioéconomique due aux principales maladies transmissibles, y compris les maladies émergentes et réémergentes;

b)La réduction de 20 % de la morbidité due aux maladies non transmissibles;

c)La promotion de la santé de la mère et de l’enfant;

d)L’intensification de la lutte contre la malnutrition; et

e)L’amélioration de la performance du système de santé.

95.Les détails de cette analyse seront effectués dans les chapitres ultérieurs.

i) Santé maternelle et infantile

i. Consultations prénatales

96.En 2002, le taux d’utilisation des services de consultations prénatales au niveau des CSB atteint 63,8 %.

i i . Vaccination

97.Parmi les femmes enceintes, 54,1 % ont reçu le vaccin ATT deux fois et plus. L’administration de ce vaccin est plus fréquente dans la Province de Fianarantsoa avec plus de 69,6 % des cas.

Tableau 17.Naissances protégées contre le tétanos néonatal au niveau des CSBpar Province en 2002

Faritany

Grossesses attendues

Nombre de femmes enceintes ayant reçule vaccin ATT 2 et +

Nombre

% naissances protégées

Antananarivo

207 773

125 120

60,2

Antsiranana

55 300

26 917

48,7

Fianarantsoa

147 137

102 388

69,6

Mahajanga

78 285

36 267

46,3

Toamasina

114 795

52 282

45,5

Toliara

101 381

38 323

37,8

Total pays

704 671

381 297

54,1

Source : Ministère de la s anté et du p lanning f amilial .

98.Depuis le dernier rapport, le Gouvernement malagasy a déployé des efforts considérables pour atteindre un taux de vaccination élevé. La situation vaccinale des enfants de 0 à 11 mois a donc connu une nette amélioration. Les résultats suivants ont été enregistrés en 2004: BCG 89 %, DTC3 78,2 %, polio3 78,2 %, antirougeoleux 95 %.

iii. Accouchement

99.La majorité des femmes accouchent en dehors des formations sanitaires. Une parturiente sur cinq accouche dans les services de maternité des CSB.

Tableau 18. Utilisation de la maternité au niveau des CSB par Province en 2002

Faritany

Nombre de g rossesses a ttendues

Nombre d ’ a ccouchements

Nombre d ’ a vortements

Taux d ’ u tilisation de la m aternité

Antananarivo

207 773

53 852

3 732

25,9

Antsiranana

55 300

12 691

682

22,9

Fianarantsoa

147 137

29 708

1 826

20,2

Mahajanga

78 285

12 438

892

15,9

Toamasina

114 795

19 318

1 056

16,8

Toliara

101 381

13 066

743

12,9

Total pays

704 671

141 073

8 931

20,0

Source : Ministère de la santé et du p lanning f amilial .

100.Si l’on analyse les issues des naissances opérées dans les centres de santé de base (CSB), près de 9 cas sur 10 se sont passés normalement. Le décès maternel pendant l’accouchement s’est produit dans près de 2,6 % des cas d’accouchement.

Tableau 19.Issues des naissances au niveau CSB par Province en 2002

Faritany

Accouchements

Nouveau-nés v ivants

Mort-nés

Décès m aternels

Nombre

Enfants à p < 2 500 g

Nombre

%

Nombre

Nombre

%

Antananarivo

53 852

52 262

4 211

8,1

1 056

2,0

132

2,5

Antsiranana

12 691

12 396

1 003

8,1

361

2,9

16

1,3

Fianarantsoa

29 708

29 128

2 659

9,1

917

3,1

88

3,0

Mahajanga

12 438

12 239

815

6,7

338

2,8

55

4,4

Toamasina

19 318

18 920

1 941

10,3

542

2,9

43

2,2

Toliara

13 066

12 691

749

5,9

392

3,1

26

2,0

Total

141 073

137 636

11 378

8,3

3 606

2,6

360

2,6

Source : Ministère de la santé et du p lanning f amilial .

101.Après l’accouchement dans un CSB, deux femmes sur trois ont suivi des consultations postnatales auprès de ce type de centre de santé.

ii) Actions préventives contre le paludisme

102.L’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticides a commencé en 1997 pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans.

103.Le nombre de moustiquaires imprégnées d’insecticides (MII) est passé de 8 100 en 1997 à 55 500 en 2001. La vulgarisation est assurée par l’État malagasy avec la collaboration des ONG.

iii) VIH / sida

104.La pandémie du sida est devenue une préoccupation nationale. Depuis la découverte du premier cas de séropositivité en 1984 par l’Institut Pasteur, la maladie a connu une évolution exponentielle. Concernant la distribution par sexe des personnes vivant avec le VIH/sida de 1987 à février 2003, on constate que les femmes sont plus nombreuses avec un ratio de 49 % contre 42,5 % pour les hommes.

Tableau 2 0 . Personnes vivant avec le sida à Madagascar, nombre cumulatif des cas

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

Sidéens

0

1

3

3

3

4

10

18

22

Séropositifs

2

5

8

17

25

32

52

74

101

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

Sidéens

27

36

37

37

42

45

56

59

Séropositifs

150

163

197

208

219

226

226

226

Laboratoire national de Référence (LNR) juin 2003 Note : (*) en tenant compte de la date de notification. Individus testés : 218 310 .

105.Le taux de prévalence du sida, 1,1 en 2004, est devenu 1,5 en 2005.

106.Les détails de cette analyse seront effectués dans les chapitres ultérieurs.

É ducation

107.L’État malagasy a souscrit au plan Éducation pour tous (EPT) défini par la Conférence de Jomtien (Thaïlande) en 1990, et de Dakar (Sénégal) en 2000. Pour Madagascar, les objectifs prioritaires sont:

a)L’universalisation de l’éducation fondamentale;

b)Le taux d’achèvement à 100 % pour le cycle du primaire;

c)La réduction de 50 % du taux d’analphabètes.

108.Les efforts du Gouvernement portent sur trois paramètres essentiels, à savoir:

a)L’accès, c’est-à-dire l’augmentation des capacités d’accueil pour la scolarisation de tous les enfants malagasy à l’horizon 2015;

b)L’équité, c’est-à-dire l’assurance d’une évaluation de qualité tant en milieu rural qu’urbain pour réduire le taux d’abandon;

c)La qualité, c’est-à-dire l’amélioration de l’enseignement et des équipements pédagogiques pour réduire le taux de redoublement à 8 % et atteindre le taux d’achèvement de 100 % en 2015.

109.Pour atteindre ces objectifs, l’État malagasy a bénéficié d’un crédit supplémentaire de 10 000 000 de dollars É.-U. dans le cadre du «Fast Track Initiative» ou Initiative de mise en œuvre accélérée.

110.Des réformes législatives et réglementaires ont été entreprises dans le domaine de l’éducation.

c) Indicateurs culturels

i) Culture

111.Le malagasy est l’unique langue nationale de Madagascar. Cependant, il existe différentes cultures propres à chaque ethnie.

112.Les programmes d’activité du Ministère de la culture et du tourisme sont essentiellement axés sur la promotion de l’identité culturelle, entre autres:

a)L’organisation des Dialogues de culture dans les six Provinces, dans le cadre de la célébration de la Journée des Nations Unies;

b)La promotion des patrimoines culturels régionaux;

c)La mise en place de l’Office national de la culture et de centres provinciaux des arts et de la culture dans les chefs-lieux des Provinces;

d)La mise en place de «Points arts et cultures» dans toutes les représentations diplomatiques de la République de Madagascar à l’étranger.

113.Le Ministère de la culture et du tourisme a pris en compte la dimension culturelle du développement, et s’attelle à l’édition et à la réédition des livres en malagasy pour les mettre à la portée de tous. L’objectif est de mettre en relief l’apport de différentes cultures et civilisations, lesquelles doivent être aussi considérées dans l’élaboration et l’exécution des programmes scolaires.

ii) C ommunication et religion

114.Le droit à l’information et à la communication ainsi que la liberté de religion sont garantis par la Constitution, sans distinction de race, d’origine ou de sexe.

115.La levée de la censure en 1991 a contribué à l’émergence des initiatives telle l’ouverture de stations de radio et de télévision privées, et au développement de la presse écrite.

116.En août 2004, on a recensé 93 associations culturelles toutes confessions confondues.

4. CADRE JURIDIQUE GÉNÉRAL APPLICABLE À LA PROTECTION DES DROITS DE L ’ HOMME

a) La Constitution

117.L’applicabilité immédiate des Conventions internationales par le juge national est garantie par la Constitution dans son Préambule, qui affirme que la Charte internationale des droits de l’homme, la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, les Conventions relatives aux droits de la femme et de l’enfant font partie intégrante du droit positif.

118.En conséquence, Madagascar s’efforce d’harmoniser sa législation nationale pour être conforme aux exigences des Conventions internationales régulièrement ratifiées.

119.L’article 40, alinéa 2, de la Constitution dispose que: «l ’ État assure par l ’ institution d ’ organismes spécialisés la promotion et la protection des droits de l ’ homme», d’où la mise en place de la Commission nationale des droits de l’homme en 1996.

120.Les articles 17 à 40 assurent la protection et l’exercice des devoirs ainsi que des droits économiques, sociaux et culturels conformément au Pacte. Cette protection est limitée par le respect de la liberté d’autrui et la sauvegarde de l’ordre public.

121.L’article 82.3 stipule que: «La loi fixe les règles concernant les droits civiques et les garanties fondamentales accordées aux individus et groupements pour l ’ exercice des droits et libertés».

b) Autorités judiciaires, administratives et autres ayant compétence en matière de droits de l ’ homme

i) Autorités judiciaires

122.Les cours et tribunaux ont compétence pour connaître de toutes violations des droits de l’homme, étant donné qu’à Madagascar il n’existe pas encore de juridictions spécialisées dans ce domaine.

ii) Autorités administratives

123.Les autorités administratives en charge du maintien de l’ordre ont l’obligation de respecter les droits de l’homme dans l’exécution de leurs missions.

124.L’article 114 du Code pénal malagasy dispose que: «lorsqu ’ un fonctionnaire public, un agent ou un préposé du Gouvernement aura donné ou fait quelque acte arbitraire ou attentatoire soit à la liberté individuelle, soit aux droits civiques d ’ un ou de plusieurs citoyens, soit à la Constitution, il sera condamné à la peine de la dégradation civique».

c) Autres organismes ayant compétence en matière de droits de l ’ homme

125.Des organes indépendants œuvrant dans la protection des droits de l’homme ont été mis en place:

a)le Médiateur, Défenseur du peuple, institué par l’ordonnance no 92-012 du 29 avril 1992. Actuellement une réforme tendant à la redynamisation de cet organe est entreprise et initiée par le Conseil supérieur pour la lutte contre la corruption (CSLCC) devenu Conseil supérieur de l’intégrité (CSI). Le but visé est de doter cette institution des moyens à la hauteur de ses objectifs;

b)la Commission nationale des droits de l’homme, créée par le décret no 96-1282 du 18 décembre 1996.

i) Voies de recours

126.Toute personne victime de violation de droits de l’homme peut intenter un recours devant les cours et tribunaux.

127.Le Médiateur et la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) sont habilités à recevoir des plaintes et dénonciations sans pour autant être dotés du pouvoir de mener des investigations et enquêtes.

128.En cas de saisine de ces organes indépendants, ceux-ci procèdent à des médiations, formulent des recommandations et assistent les victimes tout au long de la procédure devant les cours et tribunaux.

129.La Commission nationale des droits de l’homme en particulier appuie les victimes dans leur démarche pour faire aboutir leur action axée sur la protection des droits de l’homme.

ii) Droit à une indemnisation

130.Toute personne victime d’une violation de ses droits et ayant subi un préjudice peut demander réparation devant toutes les juridictions compétentes.

DEUXIÈME PARTIE: LES ARTICLES DU PACTE

Article 1 . Droit à l ’ autodétermination

1. A pplication de l ’ article 1 du P acte

131.L’ensemble des droits reconnus par le Pacte sont transcrits dans la Constitution en son titre II, intitulée: «Des droits et des devoirs sociaux et culturels»:

a)Le droit à l’exercice des droits politiques,

b)Le droit à la protection de la santé dès la conception,

c)Le droit à la protection de la famille,

d)L’accès gratuit à l’enseignement public,

e)Le caractère obligatoire de l’enseignement primaire.

f)Le droit à l’accès égal pour tous à la fonction publique,

g)Le droit à une juste rémunération,

h)La liberté de la presse,

i)La liberté syndicale,

j)La reconnaissance du droit de grève,

k)La reconnaissance de la propriété individuelle, la sécurisation des capitaux et des investissements,

l)La neutralité politique de l’Administration, des forces armées, de la justice, de l’enseignement et de l’éducation.

132.Outre le Pacte sur les droits économiques, sociaux et culturels, Madagascar a ratifié la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale et a présenté son dernier rapport au mois d’août 2004 devant le CERD, de même le dernier rapport sur le Pacte relatif aux droits civils et politiques est déjà déposé et sera présenté incessamment.

133.Par conséquent, des informations concernant des mesures prises ont été fournies dans le cadre de ces deux rapports et répondent aux préoccupations du Comité sur les droits économiques, sociaux et culturels.

134.Concernant le Pacte ECOSOC, depuis notre dernier rapport en 1986, rédigé sous l’empire de la Constitution de 1975, des innovations importantes ont été apportées sur les plans institutionnels et sur l’orientation générale de la politique socioéconomique du pays.

135. La nouvelle Constitution de 1992 de la R épublique de Madagascar en son article 6 dispose : «La souveraineté appartient au peuple, source de tout pouvoir, qui l ’ exerce par ses représentants élus au suffrage universel direct ou indirect ou par la voie du référendum. Aucune fraction du peuple, ni aucun individu ne peut s ’ attribuer l ’ exercice de la souveraineté . ».

136.Madagascar s’est donc conformée aux principes énoncés dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.

137.L’article premier du Pacte est appliqué sans référence à la race, au sexe, à la religion ou à l’origine ethnique. Tous les Malagasy ont un accès réel pour assurer leur développement politique, économique, social et culturel.

2. L es prescriptions constitutionnelles

138.La Constitution, votée au suffrage universel en 1992, résulte du vaste mouvement populaire de 1991-1992 qui a mis fin au régime socialiste et marqué le passage de Madagascar vers la démocratie dans l’acception contemporaine du concept, avec une tendance parlementariste.

139.Elle a subi deux amendements en 1995 et en 1998. L’amendement de 1995 portait sur l’instauration du régime semi-présidentiel, par le renforcement des pouvoirs du Président de la République, notamment concernant la désignation du Premier Ministre qui ne relevait plus du Parlement.

140.L’amendement de 1998 confirmait essentiellement le principe de la décentralisation par la mise en place de nouvelles structures administrativescomposées des Provinces autonomes, des Régions, des Communes, tout en pérennisant le Fokonolona qui a toujours été le système d’organisation socioéconomique et politique traditionnelle de base de la société malagasy.

3. L es mesures législatives

Sur le plan structurel ou organisation administrative

141.L’organisation administrative illustre la responsabilisation de tout citoyen malagasy pour l’effectivité du principe de l’autodétermination. À chaque niveau, l’on retrouve le principe de la séparation des pouvoirs, en exécutif et législatif. Par ailleurs, la liberté accordée aux collectivités décentralisées de faire des projets de développement exprime l’autodétermination économique.

a) Le Fokontany

142.En premier lieu, il importe de citer l’article 35 de la Constitution «Les Fokonolona peuvent prendre des mesures appropriées tendant à s ’ opposer à des actes susceptibles de détruire leur environnement, de les déposséder de leurs terres, d ’ accaparer les espaces traditionnellement affectés aux troupeaux de bœufs ou leur patrimoine rituel, sans que ces mesures puissent porter atteinte à l ’ intérêt général et à l ’ ordre public . ».

143.En effet, à la base de l’organisation administrative, il y a le Fokontany qui est la subdivision administrative de base de la commune. Le décret no 2004-299 du 3 mars 2004fixe l’organisation, le fonctionnement et les attributions du Fokontany. Les habitants du Fokontany constituent le «Fokonolona». Chaque Fokontany est sous la tutelle directe de la commune.

b) La c ommune

144.Le décret no 96-898 du 25 septembre 1996 fixant les attributions du maire, donne à ce dernier la qualité de chef de l’administration communale.Le maire désigne par voie d’arrêté le chef de Fokontany et le ou les adjoints au chef de Fokontany, selon le cas, choisis parmi une liste de cinq noms proposés par les membres du Fokonolona âgés de 18 ans révolus et plus réunis en assemblée générale en tant qu’organe délibérant sur convocation du maire, selon l’article 5 dudécret no 2004-299 du 3 mars 2004. Le chef du Fokontany exécute les décisions de l’assemblée générale.

c) La r égion

145.Aux termes de la loi no 2004-001 du 17 juin 2004 relative aux Régions, les Régions sont des collectivités publiques à vocation essentiellement économique et sociale. Elles dirigent, dynamisent, coordonnent et harmonisent le développement économique et social de l’ensemble de leur ressort territorial et, assurent à ce titre, la planification, l’aménagement du territoire et la mise en œuvre de toutes les actions de développement.

146.Les Régions sont à la fois des collectivités territoriales décentralisées et des circonscriptions administratives.

147.En tant que collectivités territoriales décentralisées, elles disposent de la personnalité morale, de l’autonomie financière et s’administrent librement par des conseils régionaux élus selon les conditions et modalités fixées par la loi et les règlements. Les parlementaires sont membres de droit du conseil régional.

148.En tant que circonscriptions administratives, les Régions regroupent l’ensemble des services déconcentrés de l’État au niveau régional.

149.Les domaines de compétence de la région ont trait:

a)À la gestion de son patrimoine propre,

b)À l’établissement de schéma régional d’aménagement du territoire et d’un plan régional de développement pour la promotion industrielle artisanale et commerciale, du secteur des services, élevage, pêche,

c)À la mise en place et à la gestion des infrastructures sanitaires, éducatives, routières et hydro-agricole,

d)À la gestion des environnements.

d) Les Provinces autonome s

150.Les Provinces autonomes sont des collectivités publiques dotées de la personnalité juridique ainsi que de l’autonomie administrative et financière. Elles sont organisées en collectivités territoriales décentralisées, comprennent des Régions et des Communes qui sont dotées chacune d’un organe délibérant et d’un organe exécutif.

151.Elles possèdent un patrimoine comprenant un domaine public et un domaine privé. À ce titre, elles visent à donner à l’espace géographique national une organisation rationnelle du territoire pour servir de cadre institutionnel de participation effective des citoyens à la gestion des affaires publiques et des pôles de croissance économique.

A rticles 2 à 5 . Autodétermination économique, sociale et culturelle et les restrictions respectives

1. I ntroduction sur l ’ application des articles 2 à 5

152.Le Document stratégique pour la réduction de la pauvreté, dont l’exercice allait de la période de 2003 à 2006, a succédé au Document‑cadre de la politique économique. Ces documents constituaient un cadre référentiel pour l’ensemble des politiques et des actions de réduction de la pauvreté.

153.La base de la stratégie consiste à faire en sorte que toutes les actions opérationnelles qui seront entreprises à travers les différents programmes gouvernementaux visent le développement des ressources économiques, sociales, culturelles, politiques et environnementales; tout ceci en vue de réduire la pauvreté.

154.Actuellement, Madagascar vient de mettre en place un Plan d’action intitulé Madagascar Action Plan 2012. Le but est de faire un saut qualitatif dans le processus de développement grâce à un plan quinquennal qui mobilisera le peuple malagasy ainsi que les partenaires internationaux à mener une action en vue d’une croissance rapide et soutenue afin de réduire la pauvreté tenant compte des mesures édictées par les objectifs du Millénaire pour le développement.

2. M esures nationales

155.Le dernier rapport, concernant la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, présenté par Madagascar les 2 et 3 août 2004 à Genève, a déjà retracé la protection des droits des minorités telles que les migrants, les réfugiés et les personnes d’origines nationales différentes au même titre que ceux des nationaux.

156.Cependant, à titre de rappel, nous citerons mesures et actions tendant à la réalisation des exigences du Pacte, ainsi que certaines restrictions justifiées par la loi.

a) Mesures et actions nationales

Les institutions spécialisées

157.À titre de rappel des écrits du rapport sur la Convention contre toutes formes de discrimination.

158.La Constitution en son article 40, alinéa 2, dispose: « L ’ État assure par l ’ institution d ’ organismes spécialisés la promotion et la protection des droits de l ’ homme . ». Ainsi, outre les autorités judiciaires, administratives classiques, les cours et tribunaux, une médiature est instituée selon l’ordonnance no 92-012 du 29 avril 1992 instituant un Médiateur, défenseur du peuple.

159.Le Médiateur reçoit, dans les conditions fixées par cette ordonnance, les réclamations concernant, dans leurs relations avec les administrés, le fonctionnement des administrateurs de l’État, des collectivités publiques territoriales, des établissements publics et de tout autre organisme investi d’une mission de service public.

160.Dans la limite de ses attributions, il ne reçoit d’instruction d’aucune autorité.

161.Enfin le droit à un recours effectif et le droit à une indemnisation sont effectifs et organisés par la loi.

Vulgarisations et e nseignement des droits de l ’ homme

162.L’État malagasy s’efforce de mettre en conformité sa législation nationale avec les dispositions des Conventions et traités ratifiés.

a ) Vulgarisation des instruments internationaux

163.La traduction en langue nationale des divers instruments internationaux a été réalisée pour mieux faire connaître les buts des Conventions et Traités relatifs aux droits de l’homme.

b) L ’ enseignement des droits de l ’ homme

164.Conformément aux recommandations des Nations Unies dans le cadre de la Décennie de l’enseignement des droits de l’homme en milieu scolaire (1993-2004), l’insertion de l’enseignement des droits de l’homme dans l’éducation fondamentale a été programmée dans le cadre de la Décennie de l’enseignement des droits de l’homme en milieu scolaire.

165.En 2002, l’Office de l’éducation de masse et du civisme (OEMC) a été créé au sein du Ministère de l’éducation nationale et de la recherche scientifique pour favoriser le renforcement de l’esprit citoyen des jeunes en matière d’éducation à la citoyenneté démocratique.

166.L’éducation relative aux droits de l’homme est l’une des principales missions de l’OEMC.

167.Les axes stratégiques d’action sont:

a)L’éducation patriotique et citoyenne,

b)L’éducation à la vie familiale et communautaire,

c)L’éducation au développement et à l’environnement,

d)L’éducation à la santé et l’hygiène,

e)L’éducation à la prévention contre le VIH/sida, la drogue…

168.L’Office agit par l’éducation aux enseignants, aux élèves, aux parents, aux communautés éducatives et aussi par des émissions radioéducatives quotidiennes sur les ondes de la radio nationale.

169.Il s’attelle également à l’intégration de l’éducation relative aux droits de l’homme dans le programme scolaire.

170.Actuellement, l’extension du programme scolaire d’éducation civique aux lycées de formation professionnelle et technique est en cours afin d’étoffer le contenu du programme.

171.Outre ces actions gouvernementales, la plate‑forme nationale d’ONG œuvre dans le domaine des droits de l’homme et ses antennes régionales contribuent à la vulgarisation des droits de l’homme avec la même méthodologie pédagogique.

172.Enfin, les autorités administratives en charge du maintien de l’ordre ont l’obligation de respecter les droits de l’homme dans l’exécution de leurs missions.

173.L’article 114 du Code pénal malagasy dispose: « L orsqu ’ un fonctionnaire public, un agent ou un préposé du Gouvernement aura donné ou fait quelque acte arbitraire ou attentatoire soit à la liberté individuelle, soit aux droits civiques d ’ un ou de plusieurs citoyens, soit à la Constitution il sera condamné à la peine de la dégradation civique .».

P romotion du genre et protection de l ’ enfance

174.Madagascar a ratifié la Convention sur l’élimination de toutes discriminations à l’égard des femmes dont le deuxième rapport périodique sur la mise en œuvre sera soumis incessamment au comité.

175.Ce rapport développe également les actions réalisées pour le respect des droits économiques, sociaux et culturels des femmes. Mais, d’une manière générale, la politique de la promotion de la femme pour un développement équilibré hommes et femmes a été concrétisée dans le Plan d’action national Genre et développement 2004-2008 (PANAGED) adopté en Conseil de Gouvernement par le décret no 2003-1184 du 23 décembre 2003.

176.Pour l’opérationnalité de ce plan d’action, des comités «Genre et développement» ont été créés au niveau des Régions. Ces comités ont pour mission de veiller à l’application et à l’intégration du genre dans tout programme de développement, et ce dans le respect des termes de la Convention ECOSOC.

177.Concernant la protection de l’enfance, la mise en œuvre législative des principes de la Convention sur les droits de l’enfant a conduit le Gouvernement malagasy à créer la Commission de réforme des droits de l’enfant qui vient de soumettre au processus d’adoption parlementaire un projet de loi sur la protection de l’enfant, les termes de ce projet de loi sont conformes aux principes de la Convention ECOSOC.

178.Ces efforts nationaux sont conjugués avec la coopération internationale pour la réalisation progressive des termes du pacte.

b) Restrictions

Le droit de vote

179.Aux termes de l’article 6 de la Constitution: «Sont électeurs dans les conditions déterminées par la loi, tous les nationaux des deux sexes, jouissant de leurs droits civils et politiques.

180. La qualité d ’ électeur ne peut se perdre que par une décision de justice devenue définitive . ».

L ’ accès à la fonction publique

181.La loi n° 2003-011 du 3 septembre 2003 portant statut général des fonctionnaires, en son article 17 dispose: «Nul ne peut être nommé dans un corps de fonctionnaire s ’ il ne remplit les conditions ci- après :

−1. Ê tre de nationalité m alagasy ;

− …».

L ’ accès au foncier

182.L’accès au foncier connaît des restrictions à caractère économique dans la mesure où la loino2003-028 du 27 août 2003,modifiant et complétant certaines dispositions de la loi no 62-006 du 6 juin 1962 fixant l’organisation et le contrôle de l’immigration, modifiée par la loi no 95-020 du 27 novembre 1995, prévoit que les étrangers ne peuvent acquérir du terrain que moyennant un certain niveau d’investissement.

183.Cependant cette réforme législative constitue une grande évolution par rapport à la situation antérieure ou cet accès était totalement prohibé.

184.Par ailleurs, il convient de signaler qu’à défaut de remplir les conditions exigées par cette loi les étrangers peuvent s’installer en contractant un bail emphytéotique. Ce bail est consenti pour une durée supérieure à dix‑huit ans ne devant pas excéder quatre‑vingt‑dix‑neuf ans. Ce système est régi par l’ordonnance no 62-064 du 27 septembre 1962 relative au bail emphytéotique, modifiée par la loi no 96-016 du 13 août 1996.

3. L a coopération internationale

185.Dans la réalisation progressive des droits contenus dans le Pacte, Madagascar est bénéficiaire d’assistance technique et financière de la part de ses partenaires multilatéraux, régionaux, et bilatéraux.

186.Il en est ainsi respectivement du système des Nations Unies comme le PNUD, la FAO, l’OMS, l’UNICEF, le PAM, le CNUCED, le FNUAP, l’UNESCO, l’OIT, la Banque mondiale, ainsi que d’autres organismes qui œuvrent dans des domaines différents pour le développement, l’Union africaine, la BAD, la COI, COMESA, SADC, les pays de l’Europe occidentale, l’Asie, l’Amérique du Nord, l’Afrique et les pays de l’océan Indien.

187.Ces mécanismes de partenariat se manifestent par des accords de coopération.

Exemple :

188.L’effet cumulatif des Programmes d’ajustement structurel (PAS), lancés depuis 1985, a donné naissance à une économie plus ouverte et orientée vers le marché.

189.Pour une meilleure articulation de la politique d’ajustement structurel, un projet intitulé MAG/97/007 sur la «gouvernance et politiques publiques pour un développement humain durable à Madagascar» a été mis en place. Le délai d’exécution de ce projet était de trois ans, ceci en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

A rticle 6 . Droit au travail

190.Madagascar a ratifié les Conventions de l’OIT no 122 relative à la politique de l’emploi et no 111 relative à la discrimination à l’emploi et à la profession, ainsi que la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale et la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.

191.Le droit au travail, la politique et la technique permettant d’assurer un développement constant et un plein emploi productif ont été traités dans le rapport de Madagascar du 12 novembre 1986.

192.À la suite du changement constitutionnel de 1992, le droit au travail est stipulé comme suit en l’article 27 de la Constitution: «Le travail et la formation professionnelle sont pour tout citoyen un droit et un devoir.

193. L ’ accès aux fonctions publiques est ouvert à tout citoyen sans autres conditions que celles de la capacité et des aptitudes . » .

194.Par suite des amendements apportés à la Constitution en 1998 relatifs à la mise en place des Provinces autonomes, il a été inséré à l’article 27 les dispositions suivantes: «Toutefois le recrutement dans la fonction publique peut être assorti de contingentement par Province s autonomes pendant une période dont la validité et les modalités seront déterminées par la loi . ».

195.En 2001, une loi a consacré ces dispositions et un décret sera incessamment pris pour assurer leur mise en œuvre.

196.Le nouveau statut général des fonctionnaires maintient les dispositions de l’ancien statut en son article 16: «L ’ accession aux différents emplois permanents mentionnés à l ’ article premier, ne peut avoir lieu que dans les conditions prévues par le présent Statut . ».

197.La loi no 2003-044 du 28 juillet 2004 portant Code du travail, article 2, dispose que: «Est considéré comme travailleur au sens de la présente loi, quels que soient son sexe et sa nationalité, toute personne qui s ’ est engagée à mettre son activité professionnelle, moyennant rémunération, sous la direction et l ’ autorité d ’ une autre personne physique ou morale, publique ou privée. Sont également considérés comme travailleurs au sens du présent code :

a) Les personnes rétribuées à la tâche ou aux pièces, exécutant habituellement pour le compte d ’ une entreprise le travail par elles ‑ mêmes.

b) Les personnes exécutant habituellement pour le compte et sous l ’ autorisation d ’ une autr e personne le travail par elles ‑ mêmes, quels que soient le mode de rémunération et la durée du travail . » .

1. S tructures de sécurisation du droit au travail

198.Dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions de la Convention no 144 de l’OIT relative au tripartisme et afin de promouvoir le dialogue entre l’État et les partenaires sociaux, la convention d’Androhibe de février 2000 a mis en place un organisme tripartite dénommé «Conseil national de l’emploi». Cet organisme devenu par la suite «Conseil national du travail» est prévu par l’article 185 du nouveau Code du travail, et chargé d’examiner, d’émettre des propositions sur toutes questions à caractère technique relatives au travail, à l’emploi et à la formation professionnelle.

199.Au sein du secteur public, il fut aussi institué un organe dénommé «Conseil supérieur de la fonction publique». Cet organe à caractère consultatif est saisi de toutes questions à caractère général intéressant les fonctionnaires et la fonction publique.

2. P olitique visant à promouvoir le plein emploi, productif et librement choisi

200.Conformément à la stratégie visant à susciter et à promouvoir des systèmes de sécurisation humaine et matérielle et de protection sociale élargie, le Gouvernement, par l’intermédiaire du Ministère du travail, a focalisé sa mission sur la promotion d’un environnement favorable à la création d’emploi et à l’amélioration de la qualité de vie dans le cadre d’un marché de travail ouvert au dialogue social.

201.Dans ce contexte, une politique nationale de l’emploi garantissant les droits fondamentaux des partenaires sociaux a été mise en place. Les principales composantes de la stratégie sont les suivantes: un renforcement du partenariat entre l’État, les employeurs et les travailleurs, une augmentation du taux de croissance du PIB et du taux d’investissement dans le secteur privé.

202.Pour ce faire, il est envisagé de stimuler:

a)La création de l’emploi en milieu rural et urbain,

b)La réduction du taux de chômage,

c)L’intégration dans le circuit légal des activités évoluant dans le secteur informel.

a) La p olitique national e de l ’ e mploi

203.La politique nationale de l’emploi est en cours de mise en œuvre depuis 2005. L’objectif général est de réduire la pauvreté d’une manière effective et de créer un environnement favorable à la croissance, à l’investissement et à l’emploi.

204.La mise en œuvre de cette politique consiste à:

a)Mettre en confiance les opérateurs économiques en instaurant un climat de sécurité des personnes, des affaires et des biens dans le cadre de la stabilité politique, le respect des textes et la bonne gouvernance;

b)Promouvoir et préserver les ressources humaines en faisant respecter l’application de la législation de travail, en créant des initiatives d’accès des travailleurs à la formation continue, à la polyvalence et à la formation permanente;

c)Réduire les inégalités et les marginalisations nées des dynamiques territoriales faisant impliquer les régions économiques;

d)Élargir la protection sociale dans le monde rural;

e)Renforcer le volet «formation et emploi locaux».

b) Mesures prises pour accroître le développement de l ’ emploi

205.Parmi les interventions majeures figurent le Programme sectoriel de développement rural, le projet FID, le projet sectoriel de transport pour les constructions et réhabilitations routières, le financement direct des Communes pour l’accès aux services sociaux et la réalisation des plans communaux de développement.

206.Sont également prévus:

a)L’intensification de l’approche haute intensité de main‑d’œuvre, la micro et petite entreprise, le financement des secteurs productifs;

b)Le développement du secteur privé dans la synergie du partenariat public-privé (3P);

c)L’amélioration du cadre de création de petites et moyennes entreprises ainsi que le renforcement des entreprises franches;

d)Le renforcement de la stabilité macroéconomique;

e)Le développement et l’amélioration du cadre institutionnel favorisant un environnement favorable au développement du secteur privé;

f)L’instauration des services administratifs de proximité et efficaces répondant aux besoins des usagers, incluant la mise en place de guichet foncier communal;

g)La promotion le dialogue social;

h)La redynamisation des mouvements associatif et coopératif;

i)L’amélioration des dispositifs de financement adaptés au développement de l’emploi par la promotion de la microfinance: OTIV, CECAM, institutions privées de financement des petites entreprises SIPEM, APEM, ADEFI et de mutuelles d’épargne et de crédit telles que VOLAMAHASOA, TIAVO, TITEM…;

j)L’appui à la structuration et l’institutionnalisation du secteur informel;

k)L’amélioration de la législation en matière de travail.

3. M esures prises pour une meilleure exploitation du marché du travail

a) Les s ervices de l ’ emploi

207.Depuis la période coloniale jusqu’à ce jour, des services de placement dénommés «Services de l’emploi et de la main‑d’œuvre» sont institués auprès des Directions provinciales du travail et des lois sociales.

208.Les dispositions de l’article 151 du Code du travail no 94-029 du 25 août 1995 ont défini leurs missions de traitement des offres et demandes d’emploi.

209.Le nouveau Code du travail a institué, au sein du Ministère chargé du travail, un «Office national de l’emploi» dont les missions sont de collecter, centraliser et coordonner la production et la mise à jour des données sur le marché de l’emploi formel.

210.L’autorisation de création de bureaux de placement privés et le système des appels à manifestation d’intérêt par voie de presse élargissent les possibilités de choix d’un emploi.

b) Formation professionnelle

211.L’actuel Code du travail, entré en vigueur depuis 2004, reprenant les termes de l’ancien code de 1975, définit la formation professionnelle comme «un droit pour le travailleur et un devoir pour la n ation» (art. 191, al. 1).

212.La formation initiale prodiguée par les établissements et les lycées techniques publics est relayée par l’agrément de centres et d’institutions supérieures privées de formation, d’où la création des établissements ci-après cités:

a)Établissements d’enseignement des métiers d’art et techniques: niveau cadre moyen et agent de maîtrise,

b)Instituts supérieurs de formation de cadres en gestion‑communication‑administration des entreprises (ISCAM, INSCAE),

c)Établissements confessionnels d’enseignement supérieur (Université catholique, Université adventiste, Institut supérieur chrétien de management et de mathématiques).

213.La formation professionnelle continue, la formation en alternance, la formation à la carte, en plus des efforts des entreprises sont assurées par l’Institut national de promotion-formation (INPF).

214.Des organisations non gouvernementales sont également impliquées dans le domaine de la formation professionnelle et technique. À titre d’illustration, le Centre de développement d’Andohatapenaka (CDA) Antananarivo qui assure une formation à l`intention des enfants non scolarisés.

c) É ducation ouvrière

215.Un Institut national du travail (INTRA) a été créé par décret no 2003-857 à la place du Centre national d’éducation ouvrière (CNEO) actif depuis 1980, dont les missions, fixées aux articles 188 et 190 de l’actuel Code du travail, visent à:

a)Assurer la formation permanente des travailleurs en vue de leur permettre de participer à la vie économique et sociale de l’entreprise et du pays, et d’assurer pleinement leurs fonctions syndicales et connexes;

b)Valoriser les ressources humaines;

c)Renforcer les capacités des organisations d’employeurs et de travailleurs sur la promotion du dialogue social;

d)Offrir aux dirigeants, aux cadres syndicaux et aux travailleurs une assistance technique et une formation générale dans les domaines du travail, de la gestion de l’entreprise, de l’économie, et des conditions de travail;

e)Mettre à leur disposition des prestations, des documentations, et notamment d’éditer un bulletin de liaison à destination des travailleurs et des employeurs;

f)Effectuer des recherches sur le travail, notamment en matière d’hygiène et de santé au travail, d’environnement au travail;

g)Contribuer à la création d’un Observatoire statistique du travail à titre de Centre de banque de données sur le travail;

h)Constituer une banque de projets pour les travailleurs mis à la retraite ou licenciés, en vue de leur réinsertion sociale;

i)Collaborer aux travaux de recherches effectuées par les Départements techniques du travail, de l’emploi et de la protection sociale;

j)Participer à la formation des contrôleurs et des inspecteurs du travail.

4. L e chômage et le sous ‑ emploi

216.En 2005, le taux d’activité à Madagascar est de 64,6 %. Il s’élève à plus de 88 % si l’on considère la tranche d’âges de 15 à 64 ans. Quatre Régions se démarquent des autres par un niveau relativement élevé du taux d’activité: 77 % pour Androy, 75 % pour Melaky, 73 % pour Ihorombe et 72 % pour Vakinankaratra.

217.Selon le BIT, le chômage ne constitue pas un problème majeur sur le marché du travail à Madagascar avec le faible taux de 2,8 % en 2005 (2,6 % si l’on ne considère que les individus de 15 à 64 ans). Le véritable problème sur le marché du travail à Madagascar est le sous-emploi, notion conçue pour apprécier l’utilisation non optimale de la capacité du travail. En travaillant moins de trente‑cinq heures par semaine contre leur gré, plus de 25,2 % des actifs occupés à Madagascar sont touchés par ce qu’on appelle sous-emploi lié à la durée du travail (24,6 % pour les actifs occupés âgés de 15 à 64 ans). Cette forme de sous-emploi est plus répandue dans les Régions de Vakinankaratra, d’Itasy et de Atsimo Atsinanana, où respectivement plus de 45 %, 34 % et de 33 % des travailleurs sont concernés.

218.Une telle situation risquerait d`avoir une incidence négative sur la performance économique de ce secteur.

219.Le Rapport national sur le développement humain 2003 (RNDH) de Madagascar, en ses pages 58 et 59 sur la partie relative à l’insertion sur le marché du travail, traite du chômage et du sous‑emploi selon le genre en milieu urbain et en milieu rural:

220.Les 1,6 million d’emplois créés entre 1993 et 2001 à Madagascar n’ont pas réussi à résorber toute la demande d’emplois. Le taux de chômage masculin a stagné tandis que celui des femmes a pratiquement doublé.

Tableau 21. É volution du taux de chômage selon le genre

Année

Hommes

Femmes

1993

2,1 %

2,1 %

2001

2,3 %

4,3 %

Tableau 22. É volution du taux de chômage selon le milieu

Année

Milieu urbain

Milieu Rural

Hommes

Femmes

Hommes

Femmes

1993

7,2

6,0

0,8

1,4

2001

6,4

10,9

0,9

2,7

221.Les tableaux ci-dessous font ressortir l’évolution de l’emploi et la structuration des actifs.

Tableau 23. É volution de l ’ emploi et structuration des actifs de 2000 à 2003

Année

Demandes d ’ emploi reçues

Offres d ’ emploi reçues

Placements faits

Demandes non satisfaites

Offres non satisfaites

Embauches directes

Recrutement

Licenciement

2000*

2 685

325

299

2 386

26

2 593

2 892

210

2001*

14 326

1 977

1 861

12 465

116

7 684

9 545

696

2002*

6 954

363

323

6 631

40

5 938

6 261

978

2003 *

3 056

128

122

2 934

2

2 271

2 393

181

* NB: Premier semestre 2003 Source : Ministère du Travail − 6 s ervices r égionaux de l ’ e mploi + 4 s ervices p réfectoraux .

Tableau 24. Récapitulatif du marché du travail de janvier à décembre 2004 - 2005

Année

Demandes d ’ emploi reçues

Offres d ’ emploi reçues

Placements faits

Demandes non satisfaites

Offres n on satisfaites

Embauches directes

Recrutement

Licencie ment

Hommes

Femmes

Total

2004

2 198

2 114

4 312

765

606

3 706

159

6 338

6 944

812

2005

3 242

3 431

6 673

1 476

1 375

5 298

101

3 598

4 973

1 613

Tableau 25. Ouverture et fermeture d ’ établissements de janvier à décembre 2004 - 2005

A nnée

Ouverture d ’ établissements

Fermeture d ’ établissements

Nombre d ’ établissements ouverts

Nombre travailleurs recrutés

Nombre d ’ é tablissements fermés

Nombre travailleurs touchés

2004

57

4 994

4

34

2005

78

1 873

5

92

222.Les mouvements d’ouverture et de fermeture d’établissements sont dus aux fluctuations économiques du marché.

Tableau 26. Structure des actifs par branche, par sexe et par milieu

Unité: %

1993

2001

Hommes

Femmes

Total

Hommes

Femmes

Total

Ensemble

Industrie alimentaire

4,1

1,6

2,9

2,8

4,9

3,8

Industrie textile

3,1

12,9

7,9

4,0

17,0

9,9

BTP

9,7

0,2

5,1

7,5

0,4

4,3

Autres industries

14,2

14,6

14,4

16,2

4,9

11,1

Commerce

20,3

31,7

25,8

14,3

35,3

23,8

Transport

10,7

0,5

5,8

12,6

0,2

7,0

Santé privée

0,4

0,7

0,5

0,8

0,6

0,7

É ducation privée

1,8

2,0

1,9

2,7

4,6

3,6

Administration publique

19,3

10,4

15,0

13,9

7,5

11,0

Autres services

16,3

25,3

20,7

25,1

24,6

24,9

Total

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

Milieu urbain

Industrie alimentaire

2,6

2,5

2,6

4,6

5,3

5,0

Industrie textile

4,4

13,0

8,6

4,4

14,8

9,2

BTP

9,1

0,3

4,8

8,3

0,4

4,7

Autres industries

10,7

7,1

10,0

14,5

3,2

9,3

Commerce

22,1

32,1

27,0

15,4

33,0

23,5

Transport

13,4

0,8

7,3

12,8

0,3

7,0

Santé privée

0,5

0,8

0,6

1,0

0,8

0,9

É ducation privée

1,4

2,1

1,7

2,3

3,4

2,8

Administration publique

16,5

11,5

14,1

14,4

10,6

12,7

Autres services

17,2

29,6

23,2

22,2

28,2

24,9

Total

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

Milieu rural

Industrie alimentaire

6,8

0,0

3,5

1,3

4,5

2,7

Industrie textile

0,7

12,7

6,6

3,7

18,8

10,5

BTP

10,8

0,0

5,6

6,9

0,4

3,9

Autres industries

16,9

28,2

22,4

17,6

6,3

12,6

Commerce

17,2

30,8

23,8

13,3

37,4

24,1

Transport

5,9

0,0

3,0

12,5

0,1

6,9

Santé privée

0,2

0,5

0,3

0,6

0,4

0,5

É ducation privée

2,5

1,9

2,2

3,0

5,7

4,2

Administration publique

24,3

8,3

16,5

13,5

4,8

9,6

Autres services

14,7

17,5

16,1

27,5

21,5

24,8

TOTAL

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

Source : INSTAT/DSM, EPM1993 et EPM 2001 .

Tableau 2 7 . Répartition des actifs par c atégorie s ocio p rofessionnelle, par sexe et par milieu

1993

2001

Hommes

Femmes

Total

Hommes

Femmes

Total

Ensemble

Cadre supérieurs ou moyens

0,1

0,1

0,1

4,3

1,8

3,1

Employés et ouvriers

18,1

11,4

14,8

13,8

8,9

11,4

Main‑d’œuvre sans qualification

0,5

0,4

0,4

5,0

3,0

4,0

Indépendants ou patrons

56,3

35,6

46,1

54,6

33,6

44,4

Aides familiales

25,0

52,5

38,5

22,3

52,7

37,0

Total

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

Milieu urbain

Cadre supérieurs ou moyens

0,4

0,2

0,3

11,0

5,8

8,5

Employés et ouvriers

49,0

32,9

41,0

31,1

25,1

28,3

Main‑d’œuvre sans qualification

1,3

1,1

1,2

8,9

5,3

7,2

Indépendants ou patrons

33,7

39,2

36,4

35,7

35,2

35,5

Aides familiales

15,5

26,6

21,0

13,2

28,6

20,5

Total

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

Milieu Rural

Cadre supérieurs ou moyens

0,0

0,1

0,0

2,7

0,9

1,8

Employés et ouvriers

10,3

5,9

8,1

9,6

5,3

7,5

Main‑d’œuvre sans qualification

0,3

0,2

0,2

4,1

2,4

3,3

Indépendants ou patrons

62,0

34,7

48,6

59,2

33,2

46,5

Aides familiales

27,4

59,2

43,0

24,4

58,1

40,9

TOTAL

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

Source: INSTAT/DSM, EPM1993 et EPM 2001.

Tableau 28 . Répartition des emplois par secteur institutionnel

Unité: %

GCU

CUS

Rural

Ensemble

Publique

12,7

4,6

2,2

3,2

Entreprise privée/Zone franche

40,3

13,5

10,2

12,7

ONG

0,9

0,8

0,3

0,4

Indépendant/ENA

33,2

72,0

82,6

77,9

Autre

12,9

9,1

4,7

5,8

TOTAL

100,0

100,0

100,0

100,0

Source: INSTAT/DSM/EPM 2004.

5. C onsidération des personnes handicapées

223.La personne handicapée jouit et exerce soit personnellement, soit par l’intermédiaire d’un tiers, les droits reconnus à tous citoyens par la Constitution, la Déclaration des droits des personnes handicapées proclamée à l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies, les Conventions internationales ratifiées par la République de Madagascar.

224.L’objet de la loi no 97-044 du 2 février 1998 et son décret d’applicationno 2001-162 du21 février 2001 sur les personnes handicapées visent à faire bénéficier aux personnes handicapées la reconnaissance, la jouissance et l’exercice par elles-mêmes ou par d’autres personnes de tous les droits reconnus à tous les citoyens sans distinction.

225.Selon l’article 5 du décret no 2001-162, les personnes handicapées ont droit à des mesures de protection ayant lien avec leur état et besoins matériels et psychologiques.

226.L’article 6 stipule que: « Les personnes handicapées jouissent intégralement de leurs droits de citoyens dans leurs rapports avec les autres membres de la société.» .

227.L’article 7 dispose que: «Le droit à la santé est inhérent à la personne humaine. Toute personne handicapée a le droit de jouir du meilleur état de santé physique et mental ou sensoriel possible.» .

228.L’article 17: «Les enfants et adolescents handicapés bénéficient d ’ une éducation normale en milieu scolaire ordinaire. En cas de besoin, selon le type et le degré de gravité de leur déficience, l ’ éducation en milieu spécialisé peut être envisagée . » .

229.L’article 22: «Toute personne handicapée a droit à un environnement décent correspondant à son état.» .

230.L’article 26: « L ’ accès à la fonction publique, par voie de concours et examens organisés par l ’ État et toute autre collectivité publique, est réglementé par l ’ aptitude des candidats à satisfaire aux conditions matérielles existantes de passation de concours et des examens.» .

231.Pour l’effectivité de ces droits, le Gouvernement malagasy, à travers le Ministère de la population, de la protection sociale et des loisirs, octroie une large place à l’éradication de la différenciation sociale engendrée par les handicaps dont souffre une partie de la population.

232.Les actions entreprises dans ce cadre pour les handicapés visent à:

a)Étudier et appliquer un système de garantie sociojuridique à leur faveur;

b)Faciliter leur réadaptation sur une base communautaire;

c)Appuyer matériellement les groupes de jeunes handicapés afin de faciliter leur réinsertion sociale;

d)Réhabiliter les structures s’occupant des jeunes handicapés;

e)Former professionnellement les groupements des handicapés;

f)Détecter précocement l’handicap éventuel chez les enfants de 0 à 8 ans.

Emploi des personnes handicapées

233.L’ancien Code du travail de 1995 mentionnait déjà l’interdiction de discrimination envers les personnes handicapées et ces dispositions ont été reprises dans le nouveau code en ses articles 105 à 108:

a)L’article 105: sur la discrimination en matière de travail ou d’emploi,

b)L’article 106: en matière d’apprentissage et de formation professionnelle,

c)L’article 107: en matière d’embauche,

d)L’article 108: en matière réinsertion professionnelle.

6. C ontrôle de l ’ application du droit de travail

234.Tout travailleur ou tout employeur peut demander à l’inspection du travail de régler leur différend à l’amiable. Toutefois, la saisine de l’inspection du travail est obligatoire avant celle de la juridiction compétente pour le règlement des litiges opposant un travailleur encore sous contrat avec son employeur.

235.Des juridictions du travail sont instituées auprès des tribunaux pour connaître des différends entre l’employeur et le travailleur:

a)Différends nés de l’interprétation de la loi ou de la convention collective ou des accords d’établissement;

b)Différends nés à l’occasion du contrat de travail ou du contrat d’apprentissage;

c)Différends non conciliés devant l’Inspection du travail régulièrement saisie.

a) Concernant les d élégués du p ersonnel

236.Tout licenciement d’un délégué du personnel, d’un ancien délégué du personnel ou d’un candidat aux fonctions de délégué du personnel envisagé par l’employeur doit être obligatoirement soumis à la décision de l’inspecteur du travail du ressort. Si le licenciement est refusé, la décision prise par l’employeur est nulle et non avenue.

237.Si le refus de licenciement est confirmé par le juge du tribunal de travail, le travailleur intéressé a droit au rappel des salaires et autres droits non perçus pendant la période de suspension décidée par l’employeur et peut prétendre à des dommages et intérêts fixés par la juridiction compétente.

b) Concernant les membres du c omité d ’ e ntreprise

238.Tout licenciement d’un membre du comité d’entreprise envisagé par l’employeur doit être obligatoirement soumis à la décision de l’inspecteur du travail qui doit intervenir dans un délai de quarante-cinq jours.

239.La même procédure est applicable au licenciement des anciens membres du comité d’entreprise pendant une durée de six mois à partir de l’expiration de leur mandat, et des candidats aux fonctions de Comité d’entreprise dès le dépôt des candidatures et pendant une durée de trois mois après le scrutin.

240.Si le refus de licenciement est confirmé par le juge du tribunal de travail, le travailleur intéressé a droit au rappel des salaires et autres droits non perçus pendant la période de suspension et peut prétendre à des dommages et intérêts.

A rticle 7 . Droit à jouir de conditions de travail justes et favorables

241.Madagascar a ratifié les conventions de l’OIT ci-après:

a)No 100 relative à l’égalité de rémunération,

b)No 14 relative au repos hebdomadaire dans l’industrie,

c)No 132 relative au congé payé,

d)No 81 relative à l’Inspection de travail,

e)No 129 relative à l’Inspection de travail dans l’agriculture.

242.La Convention no 131 relative à la fixation du salaire minimum n’a pas été ratifiée, mais des dispositions ont été prises pour l’application de la Convention no 26 déjà ratifiée qui traite également du salaire minimum.

243.La Convention no 106 relative au repos hebdomadaire dans le commerce et bureau n’a pas été ratifiée, mais le repos hebdomadaire est observé tant au niveau des industries, du commerce et des bureaux, conformément à la législation nationale.

1. H ygiène et sécurité

244.À propos de la sécurité, la santé des travailleurs et le milieu de travail, Madagascar n’a pas encore ratifié la Convention no 155 de l’OIT.

245.Toutefois, des mesures législatives sur la question relative à l’hygiène, la sécurité et l’environnement du travail ont fait l’objet de la loi no 94-027 du 18 novembre 1994, actuellement elle est régie par le titre IV du nouveau Code du travail.

246.En application des dispositions de ce titre IV, le décret no 2003-1162 du 17 décembre 2003 portant organisation de la médecine d’entreprise a été pris, après avis du Conseil national du travail.

247.Les dispositions de l’arrêté no 889 du 20 mai 1960 fixant les mesures générales d’hygiène, de sécurité et l’environnement du travail demeurent en vigueur.

248.En vue de renforcer les moyens humains, 40 médecins d’entreprise ont reçu une formation complémentaire en médecine du travail en 2004 et 2005 à l’INSPC. Des textes sont en cours d’élaboration afin de fixer les objectifs et priorités dans un programme de formation de médecins du travail.

249.Dans le secteur public, afin de préserver la santé des fonctionnaires, le Gouvernement a mis en place des services médico-sociaux au niveau de chaque ministère et organismes publics.

Tableau 29. Les s ervices médicaux interentreprises

Provinces

Districts

Nombre de services médicaux interentreprises

Antananarivo

Antananarivo

3

Antsirabe

1

Antsiranana

Antalaha

1

Antsiranana ville

1

Nosy-Be

1

Ambanja

1

Sambava

1

Fianarantsoa

Fianarantsoa

1

Mananjary

1

Farafangana

1

Ambositra

1

Manakara

1

Ambalavao

1

Mahajanga

Mahajanga

2

Marovoay

1

Toamasina

Toamasina

1

Fenerive-Est

1

Ambatondrazaka

1

Moramaga

1

Amparafaravola

1

Toliara

Toliara

1

Amboasary

1

Taolagnaro

1

Morondava

1

TOTAL

27

a)Services médicaux autonomes d’entreprise (SMAE):

i)Sucreries,ii)Énergie,iii)Banques,iv)Assurances,v)Construction navale,vi)Entreprises franches.

b)Services médicaux pour les autres travailleurs:

250.Pour les travailleurs, notamment du secteur informel, rural et urbain, les services de santé et d’hygiène sont assurés par les centres de santé de base CSB 1 et 2 dans les Communes et les centres hospitaliers des Districts.

2. R émunération

251.La Convention de l’OIT no100 sur l’égalité de rémunération a déjà été ratifiée par Madagascar et le Gouvernement malagasy a pris des mesures législatives aux fins d’une bonne application de cette Convention.

252.Aux termes de l’article 29 de la Constitution, «tout citoyen a droit selon la qualité et le produit de son travail à une juste rémunération lui assurant ainsi qu ’ à sa famille, une existence conforme à la dignité humaine».

253.La législation malagasy affirme la non‑discrimination sur le salaire. L’article 53 du Code du travail stipule que: «a même qualification professionnelle, même emploi et pour un travail de valeur égale, le salaire est égal pour tous les travailleurs quels que soient leur origine, leur couleur, leur ascendance nationale, leur sexe, leur âge, leur appartenance syndicale, leur opinion».

254.La fixation du salaire, régie par les anciens codes du travail qui ont établi le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) assurant un minimum vital aux travailleurs les plus défavorisés a été modifiée par le principe du salaire minimum d’embauche (SME) régissant les secteurs agricoles et non agricoles dans la loi no 2003-044 portant Code du travail.

255.Les organes habilités à donner leur avis sur la question de salaire sont:

a)Pour le secteur public: Le Conseil supérieur de la fonction publique, organe bipartite;

b)Pour le secteur privé:

i)Le Conseil national du travail, organe tripartite,ii)Les concertations salariales ponctuelles, bipartites,iii)Les organisations d’employeurs et les organisations de travailleurs.

a) Secteur public

256.Les dispositions de l’ordonnance no 93-019 du 30 avril 1993 portant statut général des fonctionnaires ont été reprises dans les articles 26 et 27 de la loi no 2003-011 du 3 septembre 2003 portant statut général des fonctionnaires qui dispose que: «Le fonctionnaire a droit, après service fait, à une rémunération juste. Cette rémunération comprend :

a) L e traitement indiciaire soumis à retenue pour pension,

b) L ’ indemnité d ’ éloignement ,

c) L es prestations familiales,

d) L ’ indemnité de transport,

e) L ’ indemnité de scolarisation .

257. Les fonctionnaires peuvent bénéficier des primes liées à la performance et au mérite, ainsi que d ’ autres indemnités . ».

b) Secteur privé

258.Tant la loi no94-029 du 25 août 1995 que la loi no2003-044 du 28 juillet 2004 respectent les mêmes principes d’égalité sur le traitement des salaires.

c) Salaire minimum d ’ e mbauche

259.Le salaire minimum d’embauche a remplacé le SMIG depuis 1993. L’article 55 de la loi no2003-044 du 28 juillet 2004 portant Code du travail actuellement en vigueur dispose que «Il est institué un salaire minimum agricole et non agricole d ’ embauche (SME) prenant en considération le minimum vital pour les travailleurs leur assurant un pouvoir d ’ achat suffisant.

260. Un décret, pris après avis du Conseil national du t ravail, fixe le salaire minimum d ’ embauche par catégorie professionnelle révisé périodiquement compte tenu de l ’ évolution des comptes de la Nation , de la conjoncture économique et des prix à la consommation.

261. Un décret, pris après avis du Conseil national du t ravail, fixe les indices, la valeur du point d ’ indice et les salaires minima d ’ embauche et d ’ ancienneté par catégorie professionnelle applicables dans le secteur agricole et non agricole . ».

262.Les tableaux ci-dessous font ressortir les revenus salariaux et leur évolution.

Tableau 30 . Revenus salariaux moyens nominaux par catégorie socioprofessionnelle

Unité: millier d ’ Ariary

Faritany

Cadre supérieur ou moyen

Ouvrier ou salarié qualifié

Ouvrier non qualifié ou manœuvre

Ar

Dollar É.-U.

Ar

Dollar É.-U.

Ar

Dollar É.-U.

Antananarivo

4 007,6

2,0

1 680,4

0,8042

634

0,317

Fianarantsoa

1 843,8

0,9

1 130,2

0,5651

848,2

0,4241

Toamasina

2 608,2

1,3

1 184,8

0,5924

479,6

0,2398

Mahajanga

1 502,4

0,8

1 024,4

0,5122

618

0,309

Toliara

4 005,0

2,0

1 711,6

0,8558

784

0,392

Antsiranana

2 163,2

1,1

1 085,6

0,5428

1 066

0,533

Ensemble

3 246,8

1,6

1 454,4

0,7272

692

0,346

Source: INSTAT/DSM, EPM1993 et EPM 2001 1 dollar = Ar 2 000.

Tableau 30. É volution des revenus salariaux moyens par catégorie socioprofessionnelle , 2001-2004

Unité: millier d ’ Ariary

Faritany

Cadre supérieur ou moyen

Ouvrier ou salarié qualifié

Ouvrier non qualifié ou manœuvre

2001

2004

2001

2004

2001

2004

Ar

Dollar É.-U.

Ar

Dollar É.-U.

Ar

Dollar É.-U.

Ar

Dollar É.-U.

Ar

Dollar É.-U.

Ar

Dollar É.-U.

Antananarivo

1697,8

1,29

1603

0,85

1697,8

1,28

754,4

0,40

383,6

0,29

0,29

0,29

Fianarantsoa

1088

0,82

1035,2

0,55

525,2

0,39

724

0,38

148,4

0,11

0,11

0,11

Toamasina

1037,6

0,78

1974,2

1,05

606,8

0,46

904,8

0,48

355,8

0,26

0,26

0,26

Mahajanga

1315,4

0,99

1118,6

0,59

712,8

0,54

785,2

0,42

349,4

0,26

0,26

0,26

Toliara

1020

0,77

1367

0,73

697

0,52

1038,6

0,55

334

0,25

0,25

0,25

Antsiranana

929,2

0,70

1065,8

0,57

832,4

0,63

806,2

0,43

648,8

0,49

0,49

0,49

Ensemble

1432,6

1,08

1426,4

0,76

656,8

0,49

799

0,42

308

0,23

0,23

0,23

Source: INSTAT/DSM, EPM 2004 a nnée 2001: 1 dollar É.-U = Ar 1 318 a nnée 2004: 1 dollar É.-U. = Ar 1 869.

d) Disparité de salaire entre homme s et femme s

Tableau 32. Rapport des revenus gagn é s par les femmes et par les hommes par branche, catégorie socioprofessionnelle, et secteur institutionnel

Unité: %

Branche

1993

2001

Agriculture

62,4

41,4

Industrie alimentaire

157,7

44,5

Industrie textile

53,2

71,0

BTP

124,0

40,4

Autres industries

52,1

126,0

Commerce

78,2

69,4

Transport

128,0

73,7

Santé privée

73,4

43,6

Éducation privée

79,2

71,5

Administration publique

85,1

78,5

Autres services

43,5

66;6

CSP

Cadres supérieurs ou moyens

47,6

75,3

Employés et ouvriers

64,5

59,5

Main‑d’œuvre sans qualification

60,6

74,7

Secteur institutionnel

Secteur public

89,4

79,9

Secteur privé formel

70,6

59,9

Secteur informel

53,4

58,5

ONG

87,3

66,5

Ensemble

64,4

61,8

Source: INSTAT/DSM, EPMI 1993 et EPM 2001.

3. C ontrôle de l ’ application des lois et règlements par l ’ I nspection du travail

263.Les Conventions nos 81 sur l’inspection du travail dans les établissements industriels et 129 sur l’inspection du travail dans l’agriculture sont des Conventions prioritaires dans la législation du travail au niveau du secteur non agricole et agricole.

264.À cet effet, l’autorité compétente a mis en place des services d’inspection à l’échelon national régional respectant le principe de l’administration de proximité aux fins d’informer et d’appliquer la législation en vigueur.

265.L’article 234 du Code du travail détermine les missions de l’inspecteur du travail:

a) « A ssurer l ’ application des dispositions législatives et réglementaires relatives aux conditions de travail et à la protection des travailleurs (…) ;

b) F ournir des informations et des conseils techniques aux employeurs et aux travailleurs sur les dispositions légales en vigueur ;

c) P orter à l ’ attention de l ’ autorité compétente, les déficiences ou les abus qui ne sont pas spécifiquement couverts par les dispositions et réglementaires existantes . ».

a) Du c ontrôleur du t ravail et du s ubstitut de l ’ i nspecteur du t ravail

266.Des contrôleurs du travail assistent les inspecteurs du travail. Ils sont habilités à constater les infractions aux dispositions de la législation et de la réglementation du travail par des rapports écrits au vue desquels, l’inspecteur du travail pourra décider de dresser procès-verbal dans les formes prévues à l’article 239, alinéa 5, précédent.

267.Dans les circonscriptions administratives où n’existent ni inspecteur du travail ni contrôleur du travail, le chef de circonscription agissant à titre de substitut de l’inspecteur du travail adresse à ce dernier, les renseignements au vu desquels il pourra décider de dresser procès-verbal.

b) Renforcement des ressources humaines

268.L’effectif des inspecteurs du travail étant insuffisant, des mesures ont été prises depuis 1998 pour renforcer le contrôle et particulièrement le contrôle inopiné.

269.À ces fins, 90 inspecteurs du travail ont été formés à l’ENAM et 45 contrôleurs sont actuellement en formation au CNFA.

c) Répartition des Inspections du travail sur le territoire national

a)En service: Antananarivo, Fianarantsoa, Toliara, Toamasina, Antsiranana, Mahajanga, Antsirabe, Morondava, Manakara, Taolagnaro, Moramanga,

b)En voie d’installation: Sambava, Tsironomandidy.

4. É galité de chance s en matière de promotion

270.L’article 5, alinéas 3 et 4, du chapitre III du Code de travail, pour garantir l’égalité de chances en matière de promotion, donne la définition du harcèlement sexuel et prévoit la protection des témoins. Le harcèlement constitue un délit puni par la loi: «Est considérée comme harcèlement sexuel au travail, toute conduite non souhaitée, de nature sexuelle qui interfère avec le travail, conditionne l ’ emploi ou le déroulement normal de la carrière ou crée un environnement de travail intimidant.

271. Aucun salarié ne peut faire l ’ objet de sanction, ni d ’ une discrimination dans sa carrière ou dans son travail, ni d ’ un licenciement pour avoir témoigné des agissements définis à l ’ alinéa précédent ou pour les avoir relatés . ».

272.Par ailleurs, le harcèlement sexuel est pénalement punissable. L’auteur du délit de harcèlement sexuel encourt la peine d’emprisonnement de un à trois ans et d’une amende de 1 000 000 Ariary à 4 000 000 Ariary, prévue à l’article 333 bis du Code pénal.

273.Le Tribunal de première instance d’Antsirabe a eu l’occasion de juger un employeur reconnu coupable de délit de harcèlement sur une personne employée sous son autorité et l’a condamné.

5. D u repos hebdomadaire et des jours fériés

274.Concernant la Convention no 14 sur le repos hebdomadaire, la législation malagasy met en application le repos hebdomadaire. Ces mesures sont indiquées à l’article 80 du Code du travail de la loi no 2003-044. De même, pour les jours fériés, chômés et payés qui sont traités à l’article 81 du Code du travail.

275.En matière de congés payés, tout travailleur acquiert droit au congé payé à la charge de l’employeur à raison de deux jours et demi par mois calendaire de service collectif, dont les conditions de jouissance sont définies par les articles 86 à 90 de l’actuel Code du travail.

6. A ssistance internationale

276.Le Bureau international du Travail a apporté son assistance dans le renforcement de capacité par l’intermédiaire d’ateliers de formation ou de son appui dans l’élaboration de textes en vue d’une réforme sur la législation en matière de travail.

A rticle 8 . Droit de former des syndicats et de s ’ y affilier

277.Les Conventions no 87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical et no 98 sur le droit d’organisation et de négociation collective ont été ratifiées par Madagascar.

278.Le rapport de Madagascar sur la CERD présenté le 3 et 4 août 2004 a traité du droit de former des syndicats et de s’y affilier au niveau de l’article 5 de ladite Convention.

279.Le rapport sur le Pacte relatif aux droits civils et politiques élaboré en avril 2005 a aussi traité cette question au niveau de l’article 22 sur la liberté d’association et la liberté syndicale.

1. R econnaissance du droit syndical

280.La garantie de l’exercice du droit syndical, exprimée par les articles 4 à 16 de la loi no 94‑029 du 25 août 1995 dans l’ancien Code du travail fut reprise dans les articles 136 à 140 de la loi no 2003-044 du 28 juillet 2004 portant nouveau Code du travail, pour les travailleurs du secteur privé.

281.Pour le secteur public, l’article 9 de la loi 2003-011 du 3 septembre 2003 portant statut général des fonctionnaires stipule que: «Le droit syndical et la liberté d ’ association sont reconnus aux fonctionnaires . ».

282.Bien que la Convention no 151 sur les relations du travail dans la fonction publique n’ait pas été ratifiée par Madagascar, trois mécanismes de mise en œuvre des mesures y afférentes ont été institués au sein du Ministère chargé de la fonction publique, notamment:

a)Le Conseil supérieur de la fonction publique,

b)La Commission administrative paritaire,

c)Le Conseil de discipline.

283.Pour la magistrature, trois organes sont prévus par l’article 103 de la Constitution:

a)Le Conseil supérieur de la magistrature, fonctionnel,

b)Le Conseil national de la justice, en cours de mise en place,

c)L’Inspection générale de la justice dont les textes constitutifs sont en cours d’élaboration.

284.Ces organes institués en concordance avec la Convention no 151 contribuent aux bonnes relations de travail et de fonctionnement de l’administration et de la justice.

2. C réation de syndicats

285.Les restrictions imposées par le Code du travail de 1975, ordonnance no 75-013, obligeant les centrales syndicales à s’affilier à des partis politiques membres du FNDR ont été levées dans les codes ultérieurs.

286.Dans ce sens, l’alinéa 2 de l’article 138 du Code de travail actuel prévoit que: «Les organisations de travailleurs et d ’ employeurs ont le droit :

a)D ’ élaborer leurs statuts et règlements, d ’ élire librement leurs représentants, d ’ organiser leur gestion et leurs activités, de formuler leur programme d ’ action;

b) D e constituer des fédérations et des confédérations ainsi que celui de s ’ y affil i er. Toute organisation, fédération ou confédération a le droit de s ’ affilier à des organisations internationales de travailleurs ou d ’ employeurs . ».

287.Les organisations syndicales des travailleurs ont le droit de créer des sections syndicales, d’exercer leurs activités de promotion et de défense de leurs intérêts au sein des entreprises.

3. C oopération intersyndicale

288.Une première plate‑forme des syndicats a été créée en 1989 par les organisations entre elles, au début de la privatisation des entreprises d’État.

289.Le «Fiaraha-Miasa Foibe Sendikaly», FFS en 1989, puis l’«Intersyndikaly» en 1994, pour aboutir à la Conférence des travailleurs malagasy, CTM en 1998.

290.Les effectifs des travailleurs syndiqués ne sont pas disponibles mais le MFPTLS estime que ceux-ci représentent près de 10 % des travailleurs salariés.

291.Le droit de fonder des syndicats et de s’affilier à des syndicats a été également traité à l’article 5 du rapport du Gouvernement sur la CERD, quant aux non‑ressortissants.

Tableau 33. Présentation de quelques centrales syndicales

Organisation

FISEMARE

SEKRIMA

USAM

Siège social

+

+

+

Année de création

1978

1938

1954

Fédérations

11 f édérations

7 f édérations

2 f édérations

− Secteur public

Fonctionnaires

Fonctionnaires

Industries

Enseignants

Enseignants

Santé

− Secteur privé

Mines et é nergie

Marins

27 syndicats isolés

Industries

Industries

Enseignants

Services

Banques

Métallurgie

Zone franche

Transport

Arts graphiques

− Secteur informel

P aysans

Pêcheurs traditionnels

Secteur informel

Artisans

P aysans

Organisation de femmes

Fédération nationale des femmes

Commission c onfédérale des t ravailleuses

Structures horizontales

6 Unions provinciales

17 Unions régionales

Principales centrales syndicales dans la CTM (1998)

14

FISEMA – FISEMARE – FSMF – FNAE – FMM – SECES – SEMPIF/TOVAMA – SEKRIMA – SEREMA – USAM – SYGMMA – Sa RTM – TM – SRMM

Hors CTM

3

UGTM – STM – CSTM

Année de création

2002 – 2002 – 2003

Affiliations internationales:

FMM affiliée à l ’ ORAF et la CISL

SEKRIMA et USAM affiliées à l ’ ODSTA et à la CMT

FISEMA et FISEMARE affiliées à la FSM

4. R eprésentation des travailleurs

a) Délégué syndical

292.Les articles 150 et 151 du Code de travail organisent la désignation du délégué syndical. Celui-ci «est désigné par la section syndicale de l ’ entreprise. Dès lors que coexistent deux sections syndicales dans une entreprise, elles pe uvent se constituer en une plate ‑ forme syndicale et désigner un ou plusieurs délégués intersyndicaux.

293. En cas de désaccord entre les syndicats sur la désignation des délégués intersyndicaux, aucun délégué intersyndical ne peut être institué au sein de l ’ établissement ou de l ’ entreprise . ».

294. «La désignation ainsi que la destitution des délégués intersyndicaux relèvent du pouvoir des organisations syndicales . ».

b) Comité d ’ e ntreprise

295.L’article 159 stipule qu’ «il est institué, dans toutes les entreprises assujetties au Code du t ravail et occupant à partir de travailleurs permanents, un c omité d ’ entreprise.

296. Organe consultatif bipartite, de négociation, de dialogue et de collaboration intervenant dans le cadre de l ’ entreprise qui est consulté et émet son avis sur toutes les questions intéressant la vie des travailleurs : − conditions de travail, affaires sociales et culturelles, hygiènes, sécurité, santé et environnement du travail, licenciement individuel ou collectif pour motif économique, différend du travail . ».

5. L e droit de grève et procédures de règlement des différends collectifs

297.Le droit de grève visé à l’article 33 de la Constitution a été déjà évoqué dans le rapport adressé au CERD concernant l’application de l’article 5 ainsi que sur celle relative à l’application de l’article 22 du PIDCP.

298.Des restrictions ont été apportées postérieurement à la présentation de ces rapports. Ainsi, pour prévenir l’interruption de certains services essentiels dont la magistrature tel qu’il est stipulé à l’article 12 de l’ordonnance no 2005-005 du 22 mars 2006 portant loi organique relative au statut de la magistrature et qui dispose que: «Le droit syndical est reconnu aux magistrats. Toutefois, du fait que l ’ interruption éventuelle du fonctionnement du service de la justice de nature à nuire gravement aux besoins fondamentaux de la nation et susceptible de compromettre la sécurité des personnes et des biens, est interdite toute action concertée de nature à arrêter ou entraver le fonctionnement normal des juridictions . » .

6. M écanismes

299.Les mécanismes mis en place qui garantissent l’application, la prévention et l’exercice des droits énoncés dans l’article 8 du Pacte sont les suivants:

a) Dans le secteur public

300.Le Conseil supérieur de la fonction publique (art. 40), organisme à caractère consultatif prévu au statut général des fonctionnaires.

301.Le décret d’application n o2002-1195 abrogeant et remplaçant le décret n o93-963 du 14 septembre 1993 fixant la composition ainsi que les règles d’organisation et de fonctionnement du Conseil supérieur de la fonction publique restent en vigueur pour l’application de la loi susmentionnée.

302.Membres du conseil:

a)Vingt‑quatre représentants des Départements ministériels;

b)Vingt‑quatre représentants des centrales et organisations syndicales.

b) D ans le secteur privé

303.Le Conseil national du travail (CNT), institué par les articles 184 à 187 du Code du travail, est un organe tripartite de consultation, de dialogue et de suivi. Il constitue un cadre de concertation et de négociation entre les partenaires sociaux en matière de salaire et de conditions de travail, et un cadre d’information sur toutes les matières comprises dans sa compétence.

304.Des conseils régionaux tripartites du travail sont créés au niveau de chaque région.

Mission du CNT

305.Il contribue à la détermination de la politique nationale dans le domaine de l’emploi et de la formation professionnelle pour la promotion des travailleurs en activité dans les entreprises.

306.Il est chargé:

a)D’assurer le suivi de la mise en œuvre de la politique ainsi définie;

b)De donner son avis sur la conception des textes législatifs et réglementaires entrant dans sa compétence;

c)De déterminer les mécanismes de fixation du salaire minimum et fixer le taux minimum de rémunération.

307.Le Conseil national de la formation technique et professionnelle, chargé de déterminer les orientations et d’en assurer la mise en œuvre, en matière de politique nationale relative à la formation professionnelle en général et à la formation en entreprise en particulier, en relation avec le CNT.

A rticle 9 . Droit à la sécurité sociale et aux assurances sociales

1. C adre général

308.Madagascar n’a adhéré ni à la Convention n o102 de l’OIT concernant la sécurité sociale ni aux autres Conventions ultérieures afférentes: n o s121, 128, 130 et 168.

309.Cependant, la Constitution stipule en son article 30 que: «L ’ État s ’ efforce de subvenir aux besoins de tout citoyen qui, en raison de son âge ou de son inaptitude physique ou mentale, se trouve dans l ’ incapacité de travailler, notamment par l ’ institution d ’ organismes à caractère social . ».

310.En son article 40, alinéa 2: «… L ’ État assure par l ’ institution d ’ organismes spécialisés la promotion et la protection des droits de l ’ homme . ».

2. C oncernant le secteur public

311.La Caisse de retraite des civils et militaires (CRCM) est chargée d’octroyer des pensions aux agents encadrés de l’État régi par la loi n o2003-011 portant Statut général des fonctionnaires. Les agents relevant de statut particulier sont bénéficiaires d’avantages sociaux fixés par les textes régissant leur corps. À titre d’illustration, citons le corps de la magistrature.

312.D’autre part, la Caisse de prévoyance et de retraites (CPR) est chargée du paiement des retraites des agents non encadrés de l’État.

Tableau 34. Couverture sociale des fonctionnaires par les différents m inistères

Prise en charge

Financement

–Caisse de retraite civile et militaire (CRCM)

–Caisse de prévoyance et retraite (CPR)

Frais d’hospitalisation

Retraite

Invalidité

Maladie

Veuvage

Services médicaux des Ministères et Institutions

Visites d’embauche

Article 27 de la loi n o2003-011 du 3 septembre 2003: «Le  fonctionnaire a droit, après service fait, à une rémunération juste.

Cette rémunération comprend:

1. Le traitement indiciaire soumis a retenue pour pension . »

–Pour le CRCM: les cotisations sont versées par les ministères, collectivités ou établissements employeurs (16 % des salaires versés) et par l’agent (4 % des salaires perçus)

–Pour le CPR: cotisations versées par les ministères, collectivités ou établissements employeurs (13 % des salaires versés) et par les agents (3 % des salaires perçus)

Consultations et examens médicaux:

La prise en charge des frais d’hospitalisation d’un agent retraité ou d’un membre de sa famille était assurée par la collectivité ou l’organisme employeur.

Prise en charge budgétaire des frais médicaux des agents, de l’État est assurée par le Ministère du budget et de finances.

3. C oncernant le secteur privé

313.Différentes mesures législatives ont été prises pour couvrir les questions relatives au droit à la sécurité sociale dans le domaine du secteur privé:

a)Loi n o94-026 du 17/11/94 portant Code de la protection sociale;

b)L’ordonnance n o62-078 du 29 septembre 1962 portant création de la Caisse nationale d’allocations familiales et d’accidents du travail, modifiée par la loi n o67-034 du 18 décembre 1967;

c)La loi n o68-023 du 17 décembre 1968 instituant un régime de retraite et créant la Caisse nationale de prévoyance sociale et les textes subséquents;

d)Le décret n o63-124 du 22 février 1963 instituant un Code d’allocations familiales et d’accidents du travail, modifié par le décret n o69-145 du 08 avril 1969 fixant le Code de prévoyance sociale, ensemble les décrets modificatifs n o69-233 du 17 juin 1969, n o94-471 du 11 août 1994, n o94‑769 du 6 décembre 1994 et n o99-458 du 21 juin 1999;

e)La loi no 94-026 du 17 novembre 1994 portant Code de protection sociale prévoit des dispositions générales sur les droits fondamentaux édictés par la Constitution instituant un système national de protection sociale;

f)Ladite loi dispose à l’article 2 que le système national malagasy de sécurité «vise à assurer en faveur de chaque citoyen un minimum de prestation sociale en rapport avec la dignité humaine»;

314.De ce fait, trois organismes nationaux sont chargés de servir des prestations sociales aux catégories de bénéficiaires ci-après:

a)Les travailleurs salariés et assimilés,

b)Les travailleurs indépendants,

c)Le régime des professions libérales.

315.Enfin, la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNAPS) est chargée de gérer les régimes de sécurité sociale des travailleurs salariés du secteur privé et des personnes physiques non salariées exerçant des activités génératrices de revenus.

316.Les soins médicaux, les prestations de maternité, de vieillesse, d’invalidité, ainsi que celles aux survivants, aux accidents de travail et les allocations familiales existent à Madagascar.

317.Les soins médicaux sont assurés par les services médicaux interentreprises pour les travailleurs salariés affiliés au régime suivant le décret n o2003-1162 du 17 décembre 2003.

4. S ervice autonome d ’ entreprise

318.Pour les travailleurs du secteur public, la prestation de soins médicaux est assurée par le service médico-sanitaire installé auprès de chaque institution publique sans aucune contribution des salariés.

319.En outre, l’ensemble de la population peut bénéficier de prestation de soins dispensée par les centres de santé de base. De plus, la couverture nationale des prestations de soins et de santé est assurée par les services de santé du district (SSD), des centres hospitaliers de district (CHD, CHR, CHU…).

320.La Convention sociale des travailleurs salariés et assimilés visés par le Code de prévoyance sociale est réglementée par le décret n o69-145 du 8 avril 1969.

Tableau 35. Couverture sociale des employés du secteur privé

Prise en charge

Financement

−Caisse des prestations familiales:

Allocation prénatale

Allocation de maternité

Allocation familiale

Indemnité journalière de demi-salaire

−Cotisations versées par les employeurs à la Caisse des prestations familiales, des AT maladies professionnelles.

−Cotisations versées par les employeurs et les travailleurs pour la caisse de retraite

−Caisse des accidents du travail des maladies professionnelles

Indemnité journalière d’accident, de travail

Frais de déplacement

Rentes

−Caisse de retraite

Pension de retraites privées

Assurance vieillesse

Transfert de cotisation

Remboursement de cotisation

A rticle 10 . La protection et l ’ assistance accordées à la famille

321.Le Ministère de la population, de la protection sociale et des loisirs est en charge de l’élaboration de la politique nationale de la protection sociale en collaboration avec des représentants des administrations concernées, du secteur privé, de la société civile et les partenaires techniques et financiers bilatéraux et multilatéraux (la Banque mondiale, le système des Nations Unies, tels l’UNICEF, le PAM, l’ONUDI, l’Union européenne, la France, la Suisse, les États-Unis…).

322.Un Comité de pilotage encadre et coordonne le processus de la mise en place de la stratégie de protection sociale

323.Cette stratégie propose des programmes dans les domaines suivants: la lutte contre l’abandon scolaire, l’accès aux soins de santé pour les couches les plus pauvres et vulnérables de la population, la généralisation des activités de nutrition au bénéfice des enfants de moins de 5 ans et la réponse rapide et systématique aux situations catastrophiques par le moyen de travaux à haute intensité de main‑d’œuvre. Les dépenses de protection sociale pourraient passer de 92 milliards d’Ariary (MGA) en 2005 à 120 milliards MGA en 2010 en monnaie constante. Ceci témoigne de la volonté affichée du Gouvernement malagasy de promouvoir la protection sociale.

324.Des programmes ont été initiés pour permettre l’insertion et la réinsertion sociale des groupes particulièrement vulnérables, comme les handicapés ou les enfants des rues. Ces programmes vont faire l’objet d’une évaluation rigoureuse avant leur mise en œuvre de manière généralisée.

325.Ledocument propose un dispositif institutionnel à quatre niveaux:

1.La coordination et l’impulsion interministérielle;

2.La surveillance des risques, la formulation des politiques, la préparation des programmes de dépenses à moyen terme et l’évaluation des résultats;

3.La coordination de l’exécution des programmes; et

4.L’exécution sur le terrain dont les dépenses annuelles depuis 1997 figurent dans le tableau ci-après.

Tableau 36. É volution des dépenses pour la protection sociale de 1997 à 2003

Unité: milliards de Fmg

Budget ordinaire

PIP

IPPTE

Total (prix courants)

Total (prix constants)

Indice

1997

18,1

82,8

0

100,9

100,9

100

1998

22,6

104,6

0

127,2

119,7

119

1999

21,3

100

0

121,4

103,9

103

2000

32,2

252,3

0

284,5

208,7

207

2001

51,6

477,6

47,6

576,8

395,8

392

2002

54,6

467

98,3

619,9

372,1

369

2003

29,3

410,1

69,4

508,8

291,3

289

Source: Ravelosoa et Key.

Tableau 37. Part des dépenses dans les secteurs sociaux dans le budget de 2000 à 2003, en pourcentage du total des dépenses hors intérêts

Unité: %

2000

2001

2002

2003

2000/03

É ducation (sans protection sociale)

9,7

9,6

7,9

11

9,5

Santé (sans protection sociale)

7,1

6,5

5,3

6,5

6,3

Protection sociale

4,4

7,9

7,8

7

6,9

Secteurs sociaux

21,1

24

21

24,6

22,7

Total des dépenses publiques

100

100

100

100

100

Source: Ravelosoa et Key.

326.Depuis son indépendance, Madagascar a adhéré aux Conventions et Pactes internationaux, tels que:

a)Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques;

b)La Convention relative aux droits de l’enfant;

c)La Convention sur l’élimination de toute forme de discrimination;

d)Convention de l’OIT sur l’âge minimum (16-08-99).

327.Parmi les autres conventions, ratifiées par Madagascar concernant la protection des enfants et des jeunes en matière d’emploi et de travail, figurent également:

a)La Convention no 6 sur le travail des enfants (industrie), 1919;

b)La Convention no 29 sur le travail forcé, 1930;

c)La Convention no 123 sur l’âge minimum (travaux souterrains), 1965;

d)La Convention no 124 sur l’examen médical des adolescents, 1965;

e)La Convention no 127 sur le poids maximum, 1967;

f)La Convention no 138 sur l’âge minimum, 1973;

g)La Recommandation no 146 sur l’âge minimum, 1973;

h)La Convention no 182 sur les pires formes de travail des enfants, 1999;

i)Les Recommandations sur les pires formes de travail des enfants, 1999.

328.Au niveau national, des lois et textes réglementaires ainsi que des plans nationaux ont été adoptés pour la protection des enfants, tels que:

a)La loi no 94-029 portant Code du travail;

b)Le décret no 95-715 du 23 novembre 1995 portant application des dispositions de la loi no 94-029 du 4 novembre 1994 portant Code du travail;

c)Le décret no 62-152 du 28 mars 1962 fixant les conditions de travail des enfants, des femmes et des femmes enceintes;

d)Le Plan national d’action sur le travail des enfants; Madagascar a déjà présenté des rapports afférents à l’article 10 du Pacte aux comités de contrôle internationaux.

1. La famille dans la soci é t é malagasy

329.La famille dans la Constitution malagasy est traduite par le mot «ankohonana» lequel englobe le père, la mère et les enfants. Cependant, dans la société, sont aussi considérés comme membres de la famille toutes les personnes unies par la filiation, l’alliance matrimoniale et le «fatidrà».

330.Le «fatidrà» crée un lien de parenté fictif entre deux personnes étrangères par la fusion de sang, ce lien s’impose à leurs descendants, leur grande famille et leur communauté d’origine.

331.La notion de famille traduite cette fois-ci par «fianakaviana» dans la société malagasy dépasse donc la cellule familiale constituée par les parents et les enfants.

2. Âge de majorité

332.À Madagascar, on considère quatre types de majorité:

a)Majorité conjugale, l’âge minimum requis pour contracter un mariage: 14 ans pour les filles et 17 ans pour les jeunes garçons. Devant cette mesure discriminatoire à l’égard des filles, l’État malagasy élabore actuellement un projet de loi relevant cet âge à 18 ans aussi bien pour les filles que pour les garçons;

b)Majorité électorale: 18 ans;

c)Majorité pénale: 18 ans;

d)Majorité civile: 21 ans.

3. P rotection de la famille

333.Une famille est considérée comme vulnérable quand elle n’a pas les moyens d’éviter une forte baisse de sa consommation suite à un choc. De façon plus précise, on peut considérer comme vulnérable toute famille dont la probabilité de passer en dessous du seuil de pauvreté au cours d’une année donnée est de plus de 50 %. La protection sociale a pour objet de permettre aux familles ou groupes vulnérables d’éviter de sombrer dans la misère à la suite d’un choc.

4. P rocédures légales pour contracter le mariage

334.La législation malagasy, pour la validité du mariage, exige:

a)Le libre consentement des époux;

b)La justification de l’âge minimum pour accéder au mariage: 14 ans pour les filles et 17 ans pour les garçons;

c)L’officialisation de l’union devant l’officier de l’état civil avec présentation de certificat de célibat et d’un acte de naissance comportant des mentions en marge selon le cas;

d)L’enregistrement à l’état civil.

335.Cependant, le mariage coutumier est reconnu régulier après accomplissement des cérémonies traditionnelles suivies d’un enregistrement à l’état civil.

336.Cette reconnaissance du mariage coutumier est justifiée par le souhait de l’État de tenir compte du nombre élevé du mariage de telle nature en milieu rural. La législation tend à apporter sa protection au profit des familles formées suivant les règles coutumières.

337.Certaines pratiques coutumières contraires à la loi persistent dont celle du mariage dicté par des considérations d’ordre économique, à savoir le mariage arrangé en vue de conserver la transmission des biens ancestraux lesquels ne doivent pas changer de propriétaire à la suite d’un mariage librement consenti par les époux.

338.Cette situation correspond au «Lova tsy mifindra» qui signifie que l’héritage ne peut pas être transmis à des personnes étrangères à la famille.

339.Il existe aussi des cas où l’on promet en mariage un enfant dès sa naissance, c’est-à-dire que cet enfant ne peut pas opposer son refus une fois qu’elle est en âge d’être mariée.

340.Il n’existe pas d’information statistique pour indiquer avec exactitude le nombre des personnes se trouvant dans de telle situation.

341.La vulgarisation publique des textes par radio ou émission télévisée est organisée par le Ministère de la justice pour viser le changement de comportement en vue de l’abandon des pratiques contraires à la loi et non conforme au Pacte.

5. P rotection de la famille

342.Pour faciliter la formation de la famille, le droit au mariage est établi selon le libre consentement des époux.

343.Pour la maintenir, la consolider et la protéger, la loi malagasy accorde aux époux légalement mariés des allocations familiales, une allocation prénatale, une pension de veuvage, une indemnité de logement de 14 000 Ar (2 000 Ar il y a cinq ans) pour les fonctionnaires. Ces protections sont consacrées par des dispositions législatives et réglementaires:

a)Loi no 2003-011 du 3 septembre 2003 portant statut général des fonctionnaires;

b)Loi no 94-025 du 17 novembre 1994 relative au statut général des agents non encadrés de l’État;

c)Décret no 61-642 du 29 novembre 1961 modifié portant création et règlement de la Caisse de prévoyance et de retraite des agents non fonctionnaires de la République malagasy.

344.En milieu rural, les familles qui travaillent dans le secteur agricole ne bénéficient pas des mêmes avantages que celles qui travaillent dans le secteur public.

345.C’est la raison pour laquelle le Gouvernement a mis en place en 1990 la politique nationale de population. Cette politique pour le développement économique et social vise l’amélioration de la qualité de vie de la population, conformément à ses besoins et aux conditions de son épanouissement.

346.Une des composantes de cette politique est l’éducation à la vie familiale qui assure la protection des familles à travers les différentes formations qui leur sont dispensées. Lutter contre l’analphabétisme est une des stratégies mises en œuvre pour rendre opérationnelle ladite politique. En effet la plupart des mères de familles sont analphabètes (37 % contre 34 % pour les hommes) alors qu’elles constituent une majorité importante de la société. Aussi des actions de sensibilisation, d’éducation et de formation ont-elles été menées pour qu’une mère bien éduquée transmette ses savoirs à ses enfants.

347.En outre, étant donné que la taille moyenne des ménages malagasy est de 4,9 personnes (selon l’EPM 2004), la politique de population est indispensable dans la planification du développement, pour parvenir à un taux de croissance démographique compatible avec la croissance économique, et ce dans le but d’améliorer le bien-être de la famille. La politique de l’État en matière de santé est axée sur une vaste campagne de sensibilisation relative à l’importance de l’utilisation de la planification familiale.

348.La législation malagasy ne fait aucune distinction quant aux prestations accordées par l’État, à l’endroit des familles élargies et des organisations familiales, sauf pour les pupilles de la nation, régie par l’ordonnance no 77-041 du 29 juin 1977 relative aux pupilles de la nation.

6. L es familles ne bénéficiant pas d ’ assistance ou de protection

349.Des centres d’accueil des enfants et des orphelins ainsi que des mères de famille abandonnées assurent leur protection et ceci avec l’appui des Partenaires nationaux et internationaux, bilatéraux et multilatéraux.

350.Lesdits centres favorisent ainsi le système de parrainage des enfants, des orphelins pour assurer leur scolarisation, le droit à la nourriture, aux vêtements et le système d’activités génératrices de revenus au profit des mères de familles pour assurer leur autonomie financière.

7. P rotection de la maternité

351.L’État malagasy a créé un nombre important de centres de santé de base (CSB) et fait en sorte qu’ils se rapprochent de la communauté pour dispenser des soins de première nécessité afin de mieux protéger la maternité des femmes, surtout les femmes rurales qui sont souvent victimes de:

a)La pauvreté;

b)L’éloignement des CSB;

c)La méconnaissance des systèmes de protection de la maternité;

d)La prévalorisation des pratiques traditionnelles.

352.L’article no 97 du Code du travail malagasy fixe les congés de maternité à quatorze semaines consécutives, dont six semaines avant et huit semaines après la naissance de l’enfant. Pour les fonctionnaires, un congé de paternité de quinze jours est accordé aux pères. Pour le secteur privé, par contre, ceci est inclus dans les dix jours de congé pour événement familial.

353.Pour le secteur privé, des prestations en espèces sont allouées pendant ces périodes:

a)Allocation prénatale: 36 00 Ar,

b)Allocation maternité: 4 800 Ar en 2 tranches après accouchement,

c)Allocation familiale: 2 000 Ar par enfant par mois,

d)Indemnité de demi-salaire: ½ par l’employeur + ½ par la Cnaps,

e)Remboursement des frais médicaux qui s’élèvent jusqu’à 5 000 Ar.

354.Les fonctionnaires bénéficient d’une allocation prénatale de 18 000 Ar et d’une allocation familiale de 2 000 Ar par enfant par mois.

Tableau 38. É volution dans le temps des taux de prestations familiales

Date

Allocation prénatale

Allocation de maternité

Allocation familiale

Rang de l ’ enfant

Montant

Avant le 01.4.2003

3 780 Ar

5 040 Ar

Premier enfant

Deuxième enfant

Troisième enfant

Quatrième enfant

Cinquième enfant et suivant s

800 Ar

600 Ar

400 Ar

200 Ar

100 Ar

À compter du 01.4.2003

18 000 Ar

24 000 Ar

Taux unique

2 000 Ar par enfant

355.Les femmes rurales et les femmes du secteur informel sont nettement défavorisées.

356.Des mesures ont été prises à l’endroit de ces femmes à travers des actions de développement et des interventions au niveau des quartiers défavorisés par l’entremise des ONG, d’associations et par l’assistance des organisations internationales visant à favoriser:

a)L’information, l’éducation et la formation des femmes rurales,

b)La multiplication des centres de santé de base (CSB),

c)Le recrutement d’agents médicaux,

d)La reconnaissance et la formation des matrones.

357.Les points forts concernant ces mesures sont multiples, mais l’augmentation surtout du taux de fréquentation des CSB 1 et CSB 2 mérite d’être soulignée, même si elle n’est pas encore satisfaisante.

358.Les préjugés, la pudeur, la faiblesse du niveau d’instruction, l’utilisation de matériels didactiques inadaptés au niveau de l’instruction, les croyances traditionnelles, ou «tabous», encore persistantes dans plusieurs Régions demeurent malheureusement des obstacles.

8. M esures spéciales de protection en faveur des enfants et des jeunes

359.La loi no 2003-044 du 28 juillet 2004 portant Code du travail fixe dans son article 100 que «L ’ âge minimum légal d ’ accès à l ’ emploi est de quinze (15) ans sur toute l ’ étendue du territoire de Madagascar. Cet âge minimum ne doit pas être inférieur à l ’ âge auquel cesse la scolarité obligatoire.» .

360.Une extrapolation des enquêtes permanentes faites auprès des ménages en 1999 indique un nombre d’enfants travailleurs de 1 387 800 âgés de 7 à 17 ans équivalant à 33 % sur un nombre total de 4 204 000 d’enfants malagasy.

361.Parmi les enfants de 6 à 14 ans qui ne sont pas scolarisés dans les zones urbaines, 21 % des garçons et 14 % des filles travaillent à plein temps. Dans les zones rurales, 18 % des garçons et 9 % des filles travaillent à plein temps.

362.37,5 % des enfants travailleurs malagasy sont âgés de 15 à 17 ans et 62,5 % ont un âge en dessous de l’âge légal d’admission à l’emploi. Dans la tranche des 6 à 9 ans, la quasi-totalité des enfants (90,6 %) travaillent en qualité d’aides familiales non rémunérés. Ce pourcentage baisse à 75,7 % pour les adolescents âgés de 15 à 17 ans.

363.Le travail domestique figure parmi les pires formes de travail des enfants identifiés à Madagascar. Suivant les études faites dans le cadre de l’élaboration du Plan national d’action en 2004, les enfants travailleurs domestiques sont les principales victimes d’abus et de maltraitance. Approximativement la moitié des enfants ont commencé à travailler avant l’âge de 15 ans. Les enfants travailleurs domestiques proviennent des zones rurales, ils sont envoyés en ville par le biais des réseaux informels. Dans certains cas, les intermédiaires sont payés par les employeurs.

364.Parmi les pires formes des travaux effectués par les enfants figurent les travaux dans le secteur informel et rural, comme la coupe de sisal, les activités de récolte pour les cultures de rente (café, vanille, …), le gardiennage des bœufs.

365.À Madagascar, plusieurs ONG et associations œuvrent dans le domaine de la protection des enfants. Ils sont présents dans la majorité des régions de l’île. Des organismes privés prennent en charge ces enfants ainsi que des organismes publics à l’instar du Ministère de la fonction publique, du travail et des lois sociales par le biais du centre «Manjary Soa», qui prend en charge des enfants travailleurs issus de familles défavorisées des environs du quartier de 67 Ha.

366.Ces enfants sont pour la plupart des enfants des rues, des orphelins, des filles mères, des enfants issus de familles nécessiteuses. Toutefois, eu égard au nombre élevé des enfants travailleurs et à la situation de pauvreté, on ne peut affirmer la prise en charge de la totalité de ces enfants. Des actions sont entreprises par les ONG et associations qui sont pour la plupart actives à Madagascar depuis de nombreuses années. Toutefois, on peut constater que des enfants travailleurs présentant des conditions particulières, tels les orphelins, les sans‑famille, les handicapés physiques, font l’objet d’attention particulière puisqu’ils sont priorisés par ces organismes.

9. L es enfants handicapés

367.La Convention relative aux droits de l’enfant (CDE) assure la protection des enfants sans distinction aucune, même ceux qui vivent en situation de handicap.

368.En adhérant à ladite Convention, le Gouvernement réaffirme sa volonté politique de s’occuper des handicapés qui constituent 10 % de la population. À cet effet, la loi no 97-044 sur les handicapés a été adoptée en 1997 et son décret d’application en 2001 (décret no 2001/162).

369.Des associations telles que:

a)L’Union nationale des associations des handicapés de Madagascar (UNAHM), avec 21 associations membres;

b)Le collectif des organisations œuvrant pour les personnes handicapées (COPH) avec 6 COPH provinciaux (environ 100 associations au total);

c)L’association FANANTENANA Ambatondrazaka (avec 12 associations membres), travaille en étroite collaboration avec l’État pour la protection des handicapés et pour faire valoir leurs droits humains culturels, économiques, et sociaux.

Tableau 39. Liste des Provinces s ’ occupant des personnes en situation d ’ handicap moteur

Provinces

Nombre d’enfantspris en charge par les Centres

Âge des enfants (âge moyen)

Antananarivo

190

Enfant jusqu’à l’âge adulte

Antsiranana

80

6 à 18 ans

Fianarantsoa

82

20 ans

82

Enfants et adultes

Toliary

80

12 ans à 15 ans

Toamasina

50

18 ans

Source: Direction de la p rotection s ociale; Ministère de la p opulation , de la p rotection s ociale et des l oisirs.

370.Des efforts sont entrepris par les organismes privés et publics pour prendre en charge l’éducation et l’information des enfants en situation d’handicap et qui visent la vulgarisation de leurs droits.

371.Sont bénéficiaires de cette action les enfants du centre et ceux qui n’y sont pas.

372.C’est dans cette optique que des animations auprès des enfants concernés ainsi que de leurs parents, sont faites par ces organismes. Il en est de même des actions de sensibilisation de masse effectuées par les ministères concernés, le Ministère de la fonction publique, du travail et des lois sociales et le Ministère de la population, de la protection sociale et des loisirs à travers les réseaux de protection des enfants mis en place dans les six Provinces de Madagascar.

10. L es points forts de la protection des droits des enfants

373.Les ratifications par Madagascar de la Convention no 138 de l’Organisation internationale du Travail, en 1999, relative à l’âge minimum d’admission à l’emploi, ainsi que la Convention no 182 de l’Organisation internationale du Travail, visant à éliminer les pires formes de travail des enfants, en 2001, marquent la volonté du pays à protéger les enfants contre toute forme d’exploitation économique et sociale, et d’empêcher leur emploi à des travaux présentant des risques pour leur développement physique, intellectuel et moral.

374.Le pays a donc commencé une lutte active depuis 1997; ce qui a abouti sur le plan institutionnel, à la mise en place d’un Comité directeur national de lutte contre le travail des enfants (CDN) en 1998. Il est chargé de la coordination et de la supervision de toutes les activités concernant le travail des enfants à Madagascar.

375.Cette institution a été par la suite remplacée par le Comité national de lutte contre le travail des enfants (CNLTE), conformément au «Mémorandum d’accord» conclu entre le Gouvernement malagasy et l’Organisation internationale du Travail en date du 3 juin 2004. Ce Comité a été institué suivant le décret no 2004-985 du 12 octobre 2004, portant création, missions et composition du CNLTE, modifié par le décret no 2005-523 du 9 août 2005.

376.Il est dirigé par le Ministre chargé du travail. La Direction du travail et des relations professionnelles au sein du Ministère de la fonction publique, du travail et des lois sociales, appuyée par la Division de la prévention, de l’abolition, du contrôle du travail des enfants (PACTE), créée auprès du Service de la promotion des droits fondamentaux (SPDF), en assure le secrétariat technique.

377.Des démembrements du CNLTE existent dans les autres Provinces de Madagascar, dont les membres sont les organes décentralisés des ministères membres du CNLTE ainsi que les acteurs locaux, afin d’opérer une appropriation régionale de la lutte contre le travail des enfants et permettre une décentralisation. Il s’agit en l’occurrence des Comités régionaux de lutte contre le travail des enfants (CRLTE).

378.En ce qui concerne les actions directes entreprises, le Gouvernement a inscrit dans le Programme d’investissement public (PIP) pour les années 2004-2006, une ligne budgétaire pour l’amélioration de la situation des enfants travailleurs. En la matière, le Ministère de la fonction publique, du travail et des lois sociales a conçu un programme intitulé «Amélioration de la situation des enfants travailleurs à Madagascar», visant à retirer les enfants travailleurs de leurs précédentes activités, afin qu’ils puissent s’épanouir dans des conditions de vie décentes.

379.C’est dans cette optique que le Centre d’accueil destiné aux enfants travailleurs a été créé par le Ministère de la fonction publique, du travail et des lois sociales. Ce centre dénommé «Manjary Soa» a pour objectifs la réintégration des enfants travailleurs de bas âge dans le système scolaire et la formation professionnelle des enfants travailleurs de 15 à 17 ans, à l’issue d’une formation de six à neuf mois. Depuis sa création en 2002, le Centre d’Antananarivo a pu former 190 enfants, il accueille actuellement la cinquième promotion. De tels centres existent également à Toamasina et à Tuléar.

380.Outre les PIP, le Gouvernement malagasy travaille en collaboration avec l’Organisation internationale du Travail, en participant au programme IPEC/BIT. C’est ainsi que le BIT fournit son appui en intervenant de manière indirecte par un renforcement de la capacité des institutions qui œuvrent en faveur des enfants.

381.Actuellement, avec le partenariat US DOL, l’ambassade américaine s’associe pour le financement des Programmes d’action initiés par les sociétés civiles et ONG sur les questions du travail des enfants dans les différentes Régions de Madagascar.

382.Figurant parmi les réalisations, le Programme national d’action pour la lutte contre le travail des enfants à Madagascar (PNA) a été élaboré en 2004 suite à une série d’ateliers régionaux de consultation et un atelier national de planification stratégique et de validation. Il contribue à la réalisation du Programme assorti de délai pour l’élimination du travail des enfants (PAD), qui fournit au Gouvernement un cadre global pour concevoir un plan d’action avec des objectifs bien définis et qui s’étale sur quinze ans (de 2004 à 2019).

383.Le PNA, élaboré en 2004, fournit, outre des renseignements sur la situation du travail des enfants à Madagascar, mais également présente les grandes lignes des actions à entreprendre pour permettre une synergie des différents acteurs. Il fournit, à ce titre, les orientations stratégiques, le cadre de mise en œuvre et de suivi, ainsi que les perspectives de financement du programme national pour éliminer le travail des enfants, avec une priorité accordée aux pires formes et à créer un environnement favorable à l’épanouissement de l’enfant et pour le libérer de toute contrainte économique de survie.

384.Il s’étale sur une durée de quinze ans et l’on est actuellement dans la première phase de mise en œuvre.

385.S’agissant des actions à entreprendre dans les années à venir, la poursuite de la mise en œuvre du PNA constitue la priorité des acteurs notamment le CNLTE.

386.En outre, la mise en place des Observatoires provinciaux du travail des enfants (OPTE) dans les différentes Provinces de Madagascar constitue un point essentiel dans cette lutte contre le travail des enfants. Ces observatoires seront chargés entre autres de la collecte, l’analyse et le suivi des donnés sur le travail des enfants, afin d’avoir un aperçu global de la situation dans les différentes Régions de Madagascar, en faire le suivi de son évolution, recueillir des données fiables et récentes en la matière.

387.La poursuite de la mise en place des CRLTE dans les différentes régions de l’île ainsi que l’élargissement des centres «Manjary Soa» dans les autres Provinces sont envisagés.

388.Il en est de même pour le renforcement des capacités des différentes institutions et intervenants, en collaboration avec les différents partenaires, la réforme de la législation et des réglementations en matière de travail des enfants, ainsi que la mise en œuvre effective et l’extension du programme dans les Régions.

A rticle 11 . Le droit à un niveau de vie suffisant

1. N iveau de vie de la population

389.Madagascar a renoué avec la croissance économique en 1996, et ce jusqu’à l’année 2001. Le taux d’inflation est passé de 45 % en 1994 à moins de 7 % en 2001. La croissance économique a dépassé le taux de croissance démographique pendant quatre ans et est évaluée à 6,0 % en 2001. Les investissements directs étrangers ont repris avec la création des zones franches qui ont vu leur nombre passer de 241 en 1997 à 308 en 2001.

390.En 2004, 72,1 % de la population malagasy vivaient au‑dessous du seuil de pauvreté. Elle est essentiellement rurale, car quelle que soit la Province, le taux le plus élevé se rencontre toujours en milieu rural. La population rurale la mieux lotie se retrouve dans la Province d’Antananarivo dont le taux d’incidence avoisine 68,2 %. La population urbaine d’Antsiranana présente le meilleur profil car le taux d’incidence y est seulement de 36,7 % avec une intensité également faible (12,6 %). La population la plus vulnérable se retrouve dans le milieu rural de la Province de Fianarantsoa. La population vivant au-dessous du seuil y atteint une proportion très élevée (87,5 %) avec une intensité de pauvreté aiguë (41,5 %). Cette proportion s’explique d’ailleurs par le fait que la population de cette région représente 18,4 % de la population malagasy alors qu’elle n’effectue que 12,4 % de l’ensemble des consommations. À l’inverse, la population urbaine d’Antananarivo ne représente que 8,3 % de la population alors que leur masse de consommation approche 13,9 % de l’ensemble.

2. D roit à une nourriture suffisante

391.La politique nationale de la nutrition adoptée par le Gouvernement malagasy, le 20 avril 2004, par décret no 2004-496, assure le droit de la population malagasy tout entière à une nutrition adéquate en vue d’améliorer la survie des enfants et de permettre un développement maximal de leurs potentialités physiques et intellectuelles ainsi que de promouvoir la santé et le bien‑être des mères et des adultes, et ce par la synergie des interventions multisectorielles.

392.Le PNAN adopte 14 stratégies: 1) promotion de l’allaitement maternel et de l’alimentation complémentaire; 2) intervention de nutrition communautaire au niveau national; 3) lutte contre les carences en micronutriments (TDCI, avitaminose A et anémie ferriprive); 4) intégration des interventions nutritionnelles aux soins de santé primaires et renforcement des liens avec les sites communautaires; 5) prise en charge des enfants malnutris au niveau des centres de réhabilitation nutritionnelle et des sites de nutrition communautaire; 6) amélioration de la sécurité alimentaire des ménages (SAM); 7) intervention de nutrition scolaire au niveau national; 8) stratégie de communication pour plaidoyer la sensibilisation et le changement de comportement en matière de nutrition; 9) convergence des politiques de développement, surtout en matière de lutte contre la malnutrition, la pauvreté et l’insécurité alimentaire; 10) préparation à l’urgence et réponses aux urgences nutritionnelles; 11) système national de surveillance alimentaire et nutritionnelle en vue d’informer la prise des décisions des responsables; 12) développement de la capacité nationale en matière de nutrition; 13) élaboration et application des normes et législations relatives à la nutrition et l’alimentation; et 14) intégration de la nutrition dans la lutte contre les problèmes émergents, le VIH/sida, les maladies non transmissibles (MNT).

393.L’Office national de nutrition (ONN) assure la coordination technique et le suivi de la mise en œuvre du PNAN 2005-2009, sous les orientations stratégiques du Conseil national de nutrition (CNN).

394.Un programme national de lutte contre le «Kere» ou la sécheresse a été entrepris par l’État pour remédier à cette situation. Ce programme est multisectoriel et chaque département interministériel regroupé au sein du Comité national de secours (CNS) intervient dans le sud selon ses spécificités.

395.C’est ainsi que le Ministère de la population, de la protection sociale et des loisirs, à travers les différentes séances de sensibilisation de la population du sud pour un changement des comportements, suite au passage de l’assistanat de (1994) et les acteurs de développement (2004), a initié un vaste programme de développement économique, culturel et social dans le sud.

396.1 189 ménages ont pu bénéficier d’activités génératrices de revenus (AGR) dans les cinq Districts victimes du «Kere» , c’est-à-dire «famine».

397.Les causes du «Kere» proviennent des conditions climatiques non favorables, à savoir la sécheresse, l’absence d’accès à l’irrigation surtout dans les zones du sud de Madagascar.

Tableau 40. Répartition des ménages bénéficiant d ’ AGR dans 5 Districts du s ud

Districts

Nombre de groupements

Nombre de ménages

Activités g énératrices de revenus

Amboasary ‑ Sud

30

283

Pêche, coupe et couture, culture maraîchère, briqueterie, vente des produits de première nécessité (PPN), élevage akoho gasy

Ambovombe

47

468

Dinde, caprin, ovin, lissage , élevage , etc.

Ampanihy

6

50

Pâtisserie, élevage ovin

Beloha

14

109

É levage caprin s , pêche, vente (PPN)

Tsihombe

30

279

É levage poules, dinde, caprin, coupe et couture, briqueterie, PPN, espace i nformatique

Source: Rapport d ’ activités , Ministère de la population, de la protection sociale et des loisirs . Réalisations 2004 .

Les changement s i ntervenus

398.La situation des femmes s’est nettement améliorée dans ces régions grâce à la mise en œuvre du programme d’adduction d’eau dans le sud et le programme national contre de «Kere» dans le sud.

399.Par le biais des AGR, leur situation économique s’est améliorée et les enfants ont pu aller à l’école. Le nombre des hommes travailleurs migrants a diminué.

400.La politique du Gouvernement qui a donné une influence notoire sur l’accès à la nourriture de ces groupes vulnérables est la mise en place de l’ONN créé par le décret no 2004-1072.

401.Un programme d’aide alimentaire a été initié par le Gouvernement par le biais du Ministère de la population, de la protection sociale et des loisirs ainsi que du Ministère de la santé et du planning familial financé par le Programme alimentaire mondial.

402.Cette aide alimentaire a été distribuée aux:

a)Orphelins et enfants vulnérables de 5 à 18 ans,

b)Aux enfants malnutris aigus modérés présentant un rapport poids sur taille entre 70 % et inférieur à 80 %, aux enfants à risque qui ont un périmètre branchial compris entre 125 et 120 mm et les enfants sortant des centres CRENIS,

c)Aux tuberculeux.

403.4 000 enfants âgés de plus de 5 ans ont été les bénéficiaires, dont 12 % des orphelins et 88 % des enfants de rue ou enfants vulnérables (49 % filles et 51 % garçons).

404.Il a été distribué à ces enfants 102,69 Mt de riz, 10,09 Mt de haricots, 14,191 Mt de CSB, soit au total 145 Mt de vivres pour une ration journalière par enfant de 300 g de riz, 30 g de haricots, 35 g d’huile et de 30 g de CSB.

405.Cette aide alimentaire est d’une importance capitale pour les enfants, car elle consiste à satisfaire une grande partie de leurs besoins énergétiques quotidiens.

406.Seize centres CRENA ont pris en charge 1 000 enfants dont 52 % des filles et 48 % des garçons.

Tableau 41. Répartition des enfants traités dans les CRENA

Mode d’admission

Effectif

PT 70 < 80 %

164

PB 125-130 mm

35

Sortant CRENI

16

Autres critères (malnutris, cas sociaux…)

179

TOTAL

394

Mode de sortie

Effectif

Guéris

135

Abandons

19

Décès

1

Transferts

52

TOTAL SORTIE

209

407.Ces enfants ont pu bénéficier d’une prise en charge médicale: déparasitage, distribution de vitamine A, vaccination.

408.854 Tuberculeux qui suivent des traitements médicaux ont pu bénéficier de 78 Mt de vivres soit une ration journalière de 825 g de riz, 40 g de haricots, 35 g d’huile et 30 g de CSB. Cette aide alimentaire est un grand soutien aux malades car celle-ci leur permet de terminer le traitement d’une durée de huit mois.

3. M éthode de vulgarisation agricole, production, conservation, distribution

409.Différentes mesures ont été élaborées et mises en œuvre. En ce qui concerne les méthodes de production, on peut citer:

a)La mise en place du Centre de recherche appliquée au développement rural (CENRADERU) donnant création à de nouvelles méthodes productives «Ketsa valo andro»;

b)La mise en place des vitrines agricoles, des concours agricoles et l’intensification de la production agricole;

c)La vulgarisation de nouvelles techniques agricoles;

d)La dotation des semences triées;

e)La vulgarisation de matériels agricoles (petits matériels et tracteurs…).

410.Pour les méthodes de conservation, il y a, entre autres:

a)La construction de maison de stockage pour les groupements des paysans financés par le PSDR;

b)La formation sur la conservation des aliments dans le Programme d’appui à l’insertion économique (PAISE/France).

411.Enfin, pour les méthodes de distribution, il y a la mise en place du Conseil national de secours aux niveaux national et régional.

4. Mesures prises pour diffuser la connaissance des principes nutritionnels

412.La mise en place d’une cellule de nutrition auprès des institutions publiques responsables constitue une des mesures prises pour diffuser la connaissance des principes nutritionnels à travers les campagnes de vulgarisation à la radio, à la télévision, dans les centre de santé de base et dans les centres nutritionnels villageois entretenus par le projet SEECALINE devenu ONN.

413.La mise en place des hôtels pour bébés pour vulgariser les repas nutritionnels au profit des bébés et ceux dans les quartiers les plus vulnérables dans les 22 Régions figure parmi les actions réalisées.

4. L es réformes agraires

414.La loi no 66-025 du 19 décembre 1966 définit la mise en culture des terres à vocation agricole qui est un devoir pour tout propriétaire.

415.En cas de carence de celui-ci, toute personne qui met effectivement ces terres en culture a droit à la protection de la loi.

416.L’article 37 de cette loi stipule que: «l ’ État peut attribuer des terres aux exploitants agricoles − durant 5 ans».

417.La loi de cadrage fixant les principes régissant les statuts de terre a été adoptée le 17 octobre 2005 (n° 2005/019).

418.La mise en place du guichet foncier au niveau des Communes est une des applications de cette loi de cadrage.

419.La mise en place de la politique nationale foncière et la décentralisation de la gestion foncière ont été réalisées pour faciliter la délivrance des titres fonciers.

420.Les mesures législatives adoptées visent à sécuriser le propriétaire foncier en milieu rural. Cette loi assure une protection des agriculteurs contre toute appropriation abusive de leur terrain, laquelle était fréquente avant la reforme. Le défaut de sécurisation foncière constitue un obstacle à l’amélioration du niveau de production agricole et par conséquent à l’atteinte des objectifs de sécurisation alimentaire.

5. Droit à un logement suffisant

Tableau 42. Types de logement par Province

Unité: %

Antananarivo

Fianarantsoa

Toamasina

Mahajanga

Toliara

Antsiranana

Ensemble

Appartement

9,5

2,4

2,1

0,8

3,0

4,5

4,5

Studio

14,9

10,5

4,0

1,4

3,5

34,0

10,4

Maison individuelle de type traditionnel

70,5

86,5

93,7

91,2

92,2

60,3

82,4

Villa

4,2

0,3

0,2

0,6

0,6

1,1

1,6

Autres

0,9

0,2

0,1

6,0

0,8

0,1

1,1

TOTAL

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

Source: INSTAT/DSM/EPM/2004.

421.Dans l’ensemble du pays, plus de 8 ménages sur 10 (83 %) sont propriétaires de leur logement. Les locataires représentent 9 %. Ceux qui occupent les logements de fonction et ceux qui sont hébergés gratuitement forment 8 % des ménages.

422.La proportion des ménages propriétaires varie d’une façon très importante selon le milieu de résidence. En milieu rural, près de 9 ménages sur 10 (89 %) sont propriétaires de leurs logements contre 6 ménages sur 10 (60 %) en milieu urbain.

423.Cette différence s’explique par le fait que le milieu rural ne rencontre pas beaucoup de problèmes soit au niveau du terrain à bâtir, soit au niveau des matériaux de construction. Par contre, en milieu urbain, la cherté des terrains et des matériaux de construction fait que plus d’un quart (28 %) des ménages sont locataires.

5-1. Les sans ‑ abri

424.600 familles sont relogées par Père Pedro et 4 000 familles relogées par le Ministère de la population, de la protection sociale et des loisirs en partenariat avec la Commune urbaine d’Antananarivo et d’Antsirabe.

5-2. Les personnes délogées

425.L’article 34 de la Constitution garantit le droit de propriété individuelle: «Ainsi , nul ne peut être privé sauf pour cause d ’ utilité publique et sous réserve d ’ une juste et préalable indemnisation . ».

426.À côté des expulsions pour cause d’utilité publique, il existe des cas de délogement à l’encontre des propriétaires de constructions illicites.

427.Lors de la mise en œuvre des programmes de rénovation urbaine, des projets de réaménagement de remise en valeur de sites, de la préparation de manifestations internationales (Jeux Olympiques, expositions, conférences…), d’opérations «ville de charme» ont été entrepris, nécessitant l’expulsion des personnes vivant dans les zones visées ou à proximité.

428.À titre de compensation, le Gouvernement s’est efforcé de reloger les victimes par l’intermédiaire des actions confiées à une ONG dénommée CARE, et ce lors de l’expropriation pour le besoin de la construction de la route du Boulevard de l’Europe à Ankorondrano.

5-3. Les fonctionnaires

429.Un service de logement est responsable de l’attribution des logements aux fonctionnaires. Ce service est implanté auprès du Ministère de l’économie, des finances et du budget.

430.Actuellement, il n’y a plus d’attributions de logement. Chaque fonctionnaire perçoit une indemnité de logement d’un montant de 14 000 Ariary.

431.Juste avant 1975, les derniers logements sociaux ont été construits dans la cité des 67 Ha dans la capitale. Depuis les années 90, l’État a élaboré et subventionné le programme des 35 000 logements ainsi que les projets «habitats». Un décret est actuellement en cours sur la construction de logements sociaux.

5-4. Les locataires

432.La protection des locataires contre des expulsions abusives est garantit par la loi. Au cas où l’expulsion est reconnue abusive, le locataire victime peut obtenir des indemnités pour réparation des préjudices subis. Lorsque le locataire est un commerçant, la procédure d’expulsion est beaucoup plus difficile dans la mesure où le législateur a voulu protégé la durabilité de l’exploitation commerciale.

433.Actuellement, il y a des lois relatives aux règlements de construction, aux normes et règles de construction et la mise en place de l’infrastructure. Le Service des domaines et la Commune urbaine assurent l’application de ces lois par l’octroi de permis de construire.

434.La planification de l’environnement et la santé dans les logements et les établissements humains est régie par le Code de l’urbanisme et les lois sur l’habitat.

435.Les autres mesures prises pour réaliser le droit au logement ont été stipulées dans le DSRP et MAP, expliquant ainsi l’ouverture du marché immobilier qui a entraîné la multiplication des sociétés immobilières.

5-5. Mesures pour encourager la construction de logement s

436.La détaxation des produits et des matériaux de construction importés constitue une des mesures incitatives encourageant la construction. De même, l’exemption de paiement d’impôt sur l’habitat pendant une période limitée en est un complément pour encourager les constructions.

437.Des projets sont actuellement en cours d’étude sur la création de centres urbains.

6. Conditions d ’ hygiène

a) Types de toilette s

438.Le type de toilettes le plus fréquemment utilisées par les ménages (44,7 %) sont les latrines de type traditionnel et bon nombre de ménages malagasy (40,1 %) ne possèdent aucune toilette.

b) Principale source d ’ eau à boire

439.En 2004, la grande majorité de la population malagasy s’approvisionne en eau dans les rivières, lacs et mares (26,5 %), des sources non protégées (22,8 %) et des puits sans pompe non recouverts (16,2 %).

c) La source d ’ éclairage et le type de combustible utilisé

440.Dans l’ensemble, 80,8 % de la population utilisent du pétrole lampant comme source d’éclairage, 14,4 % ont l’électricité et 3,8 % utilisent la bougie. Le taux d’utilisation de l’électricité est le plus élevé à Antananarivo (30,0 %) et Antsiranana (13,9 %). Le degré d’utilisation de l’électricité est un critère frappant de différenciation entre le milieu rural et le milieu urbain. En effet, 4,4 % seulement des ménages ruraux ont l’électricité contre 75,0 % des ménages dans les grands centres urbains et 28,8 % dans les centres urbains secondaires. 90,8 % des ménages ruraux utilisent le pétrole lampant alors que cette proportion est de 18,7 % dans les GCU.

441.Le bois ramassé est le plus utilisé par les ménages malagasy pour préparer la cuisine et se réchauffer. 71,6 % des ménages y recourent, 17,1 % utilisent le charbon et 5,8 % achètent du bois. Seulement 0,42 % des ménages utilisent du gaz et 0,12 % du pétrole. L’usage du charbon est le plus marqué dans la Province d’Antananarivo avec un taux d’utilisation de 31,6 % contre 14,4 % à Mahajanga et 8,1 % à Toamasina.

A rticle 12 . Droit à la santé

442.La Constitution de la République de Madagascar consacre des dispositions répondant aux exigences du Pacte:

443.Article 17 – «L ’ État organise l ’ exercice des droits qui garantissent pour l ’ individu l ’ intégrité et la dignité de sa personne, son plein épanouissement physique, intellectuel et moral.» .

444.Article 19 – « L ’ État reconnaît à tout individu le droit à la protection de sa santé dès la conception.» .

445.Article 22 – « L ’ État s ’ efforce de prendre les mesures nécessaires en vue d ’ assurer le développement intellectuel de tout individu sans autre limitation que les aptitudes de chacun . ».

446.Article 30 – « L ’ État s ’ efforce de subvenir aux besoins de tout citoyen qui, en raison de son âge ou de son inaptitude physique ou mentale, se trouve dans l ’ incapacité de travailler, notamment par l ’ institution d ’ organismes à caractère social . » .

447.Actuellement, un projet de réforme est en cours en vue de réaménager l’ordonnance no 62‑072 du 29 septembre 1962, portant Code de la santé publique et qui vise essentiellement une meilleure application des dispositions constitutionnelles tout en se conformant aux exigences du Pacte.

1. État de santé de la population

448.Sur le plan de la maladie physique, la répartition pathologique des maladies courantes se présente comme suit:

Tableau 43. Répartition des malades selon le type de maladie déclarée

Unité: %

Maladies

Ensemble

IRA − insuffisance respiratoire aiguë

8,1

Fièvre ou suspicion de paludisme

42,4

Maladie diarrhéique

11,9

Infection cutanée

1,9

Infection bucco-dentaire

6,8

Blessures, brûlures

5,4

Infection de l ’ œil et de ses annexes

1,9

HTA − h ypertension a rtérielle

3,1

Toux de plus de trois semaines

5,2

Infection gynécologique

1,6

Autres

11,8

Source: INSTAT /DSM/EPM 2004 .

449.Les maladies transmissibles occupent les principales causes de morbidité de la population. Elles ont pour causes une condition de vie défectueuse, des habitudes impropres à la santé et une accessibilité limitée à des soins de santé adéquats. La population rurale est la plus touchée par ce problème.

450.En ce qui concerne la santé maternelle, l’accessibilité limitée de la femme enceinte et de la parturiente à des soins de santé adéquats expose la vie de la femme en âge de procréer et son enfant à un perpétuel danger de mort, concluant un facteur de blocage au développement du pays. Ce problème, qui est surtout l’apanage des femmes en milieu rural, est à l’origine de la diminution de l’espérance de vie à la naissance par l’élévation de la mortalité maternelle et néonatale.

Tableau 44. Problème d ’ accès des femmes aux soins de santé selon quelques caractéristiques sociodémographiques

Caractéristiques

Savoir où aller pour le traitement

Avoir la permission d ’ aller pour le traitement

Avoir de l ’ argent pour le traitement

Distance au service de santé

Avoir à prendre un moyen de transport

Ne pas vouloir aller seule

Souci de ne pas avoir une femme pour fournir le service

N ’ importe lequel des problèmes spécifiés

Effectif des femmes

Milieu de résidence

Capitale

15,9

14,1

28,7

20,7

17,8

10,2

3,0

33,4

466

Autres villes

15,3

12,5

42,4

31,4

28,2

17,3

8,4

54,2

1 509

Ensemble urbain

15,4

12,9

39,2

28,9

25,7

15,8

7,1

49,3

1 975

Rural

19,5

16,7

48,0

44,8

38,2

23,7

10,7

62,8

5 974

État matrimonial

Célibataire

21,1

19,7

44,5

35,5

30,8

22,7

15,2

55,8

1 693

En union

17,2

14,2

44,1

42,2

35,9

21,2

8,3

59,6

5 140

En rupture d ’ union

20,2

17,0

55,5

42,7

38,0

22,8

8,7

64,0

115

Niveau de bien-être

Le plus pauvre

24,3

21,0

56,1

57,9

52,0

28,3

10,8

74,7

1 700

Second

26,3

21,2

56,3

52,4

42,5

28,8

14,1

73,3

1 206

Moyen

19,4

16,0

51,5

47,2

40,8

29,8

14,7

66,1

1 466

Quatrième

15,3

13,5

44,1

33,1

27,4

16,8

8,5

55,3

1 531

Le plus riche

10,8

9,9

28,3

21,2

18,3

10,1

3,9

36,8

2 046

Ensemble

18,5

15,8

45,8

40,9

35,1

21,7

9,8

59,4

7 949

Source: EDSMD-III Madagascar 200 3 ‑ 2004.

451.Bien que le taux de mortalité infanto-juvénile ait baissé remarquablement au cours des dix dernières années, les enfants de moins de 5 ans, particulièrement en milieu rural et surtout dans les zones enclavées, restent toujours exposés à différents problèmes fatals causés en grande partie par la limitation de l’accessibilité à des soins de santé adéquats. De plus, leur condition de vie est source des principales causes de morbidité telles que les infections respiratoires aiguës, la fièvre et les maladies diarrhéiques, souvent aggravées par un problème de malnutrition chronique et d’un état vaccinal en dessous des normes.

Tableau 45. Pourcentage d ’ enfants de moins de 3 ans considérés comme atteints de malnutrition selon les trois indices anthropométriques de l ’ état nutritionnel et certaines caractéristiques sociodémographiques

Caractéristique

Taille pour âge

Poids pour taille

Poids pour âge

Effectif d ’ enfants

% en dessous de –3ET

% en dessous de –2ET

% en dessous de –3ET

% en dessous de –2ET

% en dessous de –3ET

% en dessous de –2ET

 ge de l ’ enfant en mois

Inférieur à 6

4,5

17,8

1,2

5,9

1,8

7,2

529

6 ‑ 9

12,2

32,0

1,7

11,3

7,6

31,5

399

10 ‑ 11

12,5

46,9

3,5

16,1

13,9

50,1

150

12 ‑ 23

31,1

57,3

4,2

18,4

15,0

50,3

1 129

24 ‑ 35

25,6

49,9

3,2

14,8

14,8

46,3

946

Intervalle inter génésique en mois

Première naissance

23,2

48,7

2,3

13,4

11,5

41,0

657

< 24

29,7

51,8

3,8

17,1

16,4

46,9

471

24 - 47

19,6

43,8

3,8

14,5

10,4

38,5

1 245

48 ou +

15,7

35,6

1,6

12,5

10,5

36,2

585

Milieu de résidence

Capitale

19,2

42,6

2,9

10,7

7,9

29,3

103

Autres villes

17,8

38,7

2,1

13,9

10,8

36,2

495

Ensemble urbain

18,0

39,3

2,3

13,4

10,3

35,0

598

Rural

22,6

46,0

3,2

14,4

12,1

40,5

2 555

Niveau d ’ instruction

Aucun

22,5

46,9

4,1

16,8

16,5

45,2

791

Primaire / Alphabet

22,6

46,4

2,9

13,5

11,1

39,9

1 612

Secondaire ou plus

16,2

36,3

2,6

13,3

6,8

31,6

631

Enfants des mères enquêtées / Enfants des mères non enquêtées

Mère vivant dans le ménage

21,5

40,4

6,9

17,3

11,9

26,4

76

Mère ne vivant pas dans le ménage

33,7

53,3

0,2

11,5

14,2

37,0

120

Niveau de bien-être

Le plus pauvre

22,9

50,5

3,0

15,3

14,5

45,7

827

Second

19,8

47,5

2,8

15,6

12,2

43,6

609

Moyen

24,5

45,2

4,8

13,9

13,8

39,8

688

Quatrième

20,9

38,2

2,2

12,4

8,5

33,7

577

Le plus riche

18,8

38,2

1,7

13,1

7,1

29,4

453

Ensemble

21,7

44,8

3,0

14,2

11,7

39,5

3 154

Sources: EDSMD-III Madagascar 2003 ‑ 2004.

Tableau 46. Répartition de la mortalité des enfants par caractéristique sociodémographique

Caractéristique

Mortalité n éonatale

Mortalité post natale

Mortalité i nfantile (moins de 1 an)

Mortalité juvénile (1 à 4 ans)

Mortalité infa n to-juvénile (0 à 5 ans)

Milieu de résidence

Capitale

17,7

8,9

26,6

17,1

43,2

Autres villes

23,1

23,6

46,8

15,6

80,7

Ensemble urbain

22,1

20,8

42,8

31,9

73,3

Rural

36,7

38,9

72,6

48,0

120,0

Niveau d ’ instruction

Aucun

45,2

51,3

96,5

55,7

146,9

Primaire / Alphabet

32,9

33,9

66,8

49,5

113,0

Secondaire ou plus

23,2

20,5

43,6

22,8

65,4

Qualité de bien être

Le plus pauvre

43,1

43,7

86,7

60,3

141,8

Second

35,6

55,0

90,7

62,3

147,4

Moyen

32,2

33,3

65,5

37,4

100,5

Quatrième

32,5

22,2

54,7

37,1

89,7

Le plus riche

19,0

13,9

32,9

17,1

49,4

Source: EDSMD-III Madagascar 2003 ‑ 2004.

2. Mesures prises par l ’ État malagasy

a) L a p olitique national e de la santé (PNS)

452.Pour répondre à ces différents problèmes sanitaires, Madagascar a réactualisé sa politique nationale de santé en 2005, servant de référence et d’orientation des actions de développement sanitaire.

b) Le b udget national de la santé (BNS)

453.Le secteur santé fait partie des secteurs prioritaires de l’État. Cependant, la hausse régulière du financement alloué à ces activités a subi une diminution depuis 2003 en raison de la crise politique du premier semestre 2002 ayant engendré une désorganisation économique et sociale.

Tableau 47. É volution du budget de l ’ État alloué au secteur santé par rapport au b udget national de 1997 à 2004

Unité: Fmg

Types de Budget

Exercice 1997

Exercice 1998

Exercice 1999

Exercice 2000

Montant

% B.G

Montant

% B.G

Montant

% B.G

Montant

% B.G

Fonctionnement ( h ors s olde )

Budget santé

62 060 028

8,88

72 005 828

7,57

88 982 565

7,34

94 018 000

6,50

Budget général

698 432 300

950 800 000

1 211 837 129

1 434 746 000

Investissement

Budget santé

121 949 990

10,25

118 512 828

12,46

173 550 401

14,32

242 892 472

16,93

Budget général

950 800 000

1 211 837 129

1 434 746 000

Types de Budget

Exercice 2001

Exercice 2002

Exercice 2003

Exercice 2004

Montant

% B.G

Montant

% B.G

Montant

% B.G

Montant

% B.G

Fonction nement ( h ors s olde )

Budget santé

116 853 913

23,3

120 329 000

19,9

92 479 673

18,5

92 479 673

17,4

Budget général

501 390 610

604 367 161

501 227 257

531 158 799

Investissement

Budget s anté

223 698 974

7,67

299 435 161

8,15

194 954 800

7,31

215 412 700

6,92

Budget général

2 915 000 000

3 669 800 000

2 666 057 680

3 110 657 595

Sources: Annuaire des statistique s du secteur Santé 1999 / 2000 / 2001 / 2003 / 2004, Service f inancier MINSAN .

3. Hygiène du milieu et hygiène industrielle

a) Pr otection de l ’ environnement

454.Une Direction au sein du Ministère de l’environnement, des eaux et forêts est chargée de la protection pour la lutte contre la pollution et la gestion des déchets industriels.

455.La Direction suscitée est décentralisée dans chaque chef‑lieu de Province pour assurer le contrôle et le suivi de l’hygiène de l’environnement.

456.Une politique nationale pour la protection de l’environnement est en cours d’élaboration.

457.Par ailleurs, des textes d’ordre législatif et réglementaire liés à la santé publique et à la protection de l’environnement sont appliqués. En outre, il existe des mesures nationales et locales pour lutter contre les maladies endémiques et épidémiques, entre autres: l’incinération des déchets industriels ou ménagers, le traitement des eaux usées, les désinfections pour éviter les maladies transmissibles, la dotation en bacs à ordures, en camions‑bennes pour le transport et le transfert des ordures, la dératisation.

b) Accès de la population à l ’ eau potable

458.Le taux national d’accès à l’eau protégée accuse un accroissement très lent de 1999 à 2001. Celui-ci affiche une nette évolution entre 2002 et 2004.

Tableau 48. É volution du taux d ’ accès à l ’ eau protégée

Unité: %

Année

1999

2001

2002

2004

Eau protégée

23,6

24,7

29,4

34,6

Source: INSTAT/DSM/EPM 1999, 2001, 2002 et 2004.

459.Sur le plan national, la grande majorité de la population malagasy s’approvisionne en eau auprès des rivières, lacs et marées (26,5 %), de sources non protégées (22,8 %) et de puits sans pompe non recouverts (16,2 %).

460.L’usage des pompes publiques est le plus fréquent dans les Provinces d’Antananarivo (34,0 %) et de Toliara (17,3 %), et surtout en milieu urbain, tandis que le taux d’utilisation des sources protégées est le plus élevé à Fianarantsoa (7,1 %). Seulement 3,1 % des ménages malagasy ont une plomberie ou du robinet intérieur et ces ménages sont localisés dans les villes et parmi les plus riches.

461.Des efforts ont été déployés par l’État malagasy en instaurant la Direction pour la promotion de l’eau potable au sein du Ministère de l’énergie et des mines pour la coordination et le suivi de toutes actions concernant la promotion de l’eau propre.

462.En outre, des partenaires techniques et financiers contribuent à l’effort mené par l’État, tels: le SEECALINE, devenu actuellement ONN, qui œuvre pour la vulgarisation d’un système d’utilisation de produits pour la désinfection de l’eau – SUR’EAU – à moindre coût pour être accessible à la population; une campagne de sensibilisation est menée à travers l’île par l’Office national de nutrition; le PSDR, Programme stratégique pour le développement rural; la Suisse; le Japon œuvrant dans le sud de Madagascar; le PAIQ, Projet d’assainissement à l’initiative des quartiers, œuvrant dans les quartiers des zones urbaines et dans les zones rurales; le FIKRIFAMA, dans les zones rurales dans tout Madagascar; l’ONG TEZA, association pour l’éducation des parents à l’hygiène corporelle; WASH, Water, Assainissement, Soap and Hygiène, organisme interministériel œuvrant pour la promotion de l’utilisation de l’eau propre, du savon et du WC.

463.En milieu urbain, des efforts ont été entrepris pour la construction de pompes, de douches et de lavoirs publics. En milieu rural, des bornes‑fontaines ou des puits ont été construits.

464.Un comité est mis en place dans chaque localité d’implantation pour la gestion, la maintenance et la protection de ces réalisations.

465.La situation actuelle des ménages selon la source principale d’eau à boire, par milieu, se répartit comme suit:

Tableau 49. Répartition des ménages selon la source principale d ’ eau à boire, par milieu

Unité: %

GCU

CUS

Rural

Ensemble

Plomberie intérieure

4,8

0,3

0,3

0,8

Robinet intérieur

14,7

3,4

0,6

2,3

Robinet privé extérieur

5,8

5,0

0,4

1,5

Eau de pluie

0,0

0,4

0,4

0,4

Vendeur d’eau

2,2

3,5

1,4

1,7

Service camion‑citerne

0,0

0,0

0,0

0,0

Robinet public

56,1

26,3

10,9

17,3

Puits avec pompe

5,2

1,1

1,8

2,1

Puits sans pompe recouverts

5,9

13,4

3,8

5,1

Puits sans pompe non recouverts

1,2

12,3

18,7

16,2

Source protégée ou couverte

2,1

2,8

3,4

3,2

Source non protégée

1,8

12,9

27,0

22,8

Rivières, lacs, marais

0,0

18,4

31,2

26,5

Autres

0,1

0,5

0,1

0,2

TOTAL

100,0

100,0

100,0

100,0

Source: INSTAT/DSM/EPM/2004.

c) Accès de la population à des équipements suffisants pour l ’ évacuation des excréments

466.Le type de toilettes le plus fréquemment utilisées par les ménages (44,7 %) sont les latrines de type traditionnel et bon nombre de ménages malagasy (40,1 %) ne possèdent aucune toilette. Cette situation est très fréquente en milieu rural (46,1 %) qu’en milieu urbain (1,6 % seulement dans les GCU), et surtout chez les ménages pauvres. L’usage des types de toilettes modernes comme les toilettes à la turque avec chasse et les cabinets avec siège à l’anglaise est surtout observé dans les grands centres urbains.

Tableau 50. Répartition des ménages selon le type de toilettes, par milieu

Unité: %

Cabinet a vec s iège anglais

Toilette s à la turque avec chasse

Latrines à la turque

Latrines avec dalle nettoyables

Latrines traditionnelles

Tinette

Trou ouvert

Autres

Aucune toilette

Total

GCU

8,0

4,5

2,1

10,7

67,5

3,6

1,5

0,6

1,6

100,0

CUS

1,4

1,0

0,8

2,5

51,3

5,1

4,8

0,0

33,1

100,0

Rural

0,7

0,6

0,5

1,7

40,7

4,2

5,4

0,0

46,1

100,0

T OTAL

1,5

1,1

0,7

2,7

44,7

4,3

5,0

0,1

40,1

100,0

Source: INSTAT/DSM/EPM/2004.

467.L’État malagasy a déployé un effort par:

a)La mise en place d’un Comité interministériel pour la lutte contre le choléra lors de l’épidémie qui a sévi à Madagascar;

b)L’appui à la construction de latrines dans la zone rurale, de latrines familiales et publiques, de WC, de douches et de lavoirs dans la zone urbaine;

c)La mise en place de barrages interrégionaux avec distribution gratuite et prise systématique de médicaments spécifiques à tout passager allant d’une ville à l’autre;

d)Une campagne de lutte contre les us et coutumes de certaines régions à l’encontre des WC. La contribution des ONG telles que PAIQ, WASH, CARE, TEZA a permis la réalisation rapide de sensibilisation de cette mesure de lutte et la construction de latrines;

e)Une campagne de sensibilisation de la population à l’utilisation et à la construction de latrines et l’usage de savon.

d) Hygiène industriel le

468.À Madagascar, il existe de petites, moyennes et grandes industries. L’application de l’hygiène industrielle dans les petites et moyennes industries n’est pas souvent respectée malgré les textes existants en la matière.

469.La raison en est que les propriétaires d’entreprises de telles tailles considèrent à tort qu’il s’agit là d’un supplément de charges pouvant handicaper la performance économique.

470.Des séances d’information et de sensibilisation sont diffusées pour y remédier.

471.La loi no 2003-044 du 28 juillet 2004 relatif au Code du travail à Madagascar a consacré en son titre IV «les conditions d ’ hygiène, de sécurité et d ’ environnement du travail». Notamment l’article n° 111 stipule que: «les travailleurs doivent se soumettre à l ’ ensemble des mesures d ’ hygiène et de sécurité exigée s ».

472.Toutefois, ce même Code prévoit d’autres mesures pour l’hygiène industrielle en ses articles 110, 112 à 130. La gestion des déchets industriels est réglementée par des textes, il en est de même pour l’amoncellement des ordures ménagères.

4. Mesures législatives et politiques

a) Pour la population

473.Loi no 90-030 du 19 décembre 1990 relative à la politique nationale de population pour le développement économique et social.

474.Cette politique a été élaborée dans le but d’améliorer la qualité de la vie et de favoriser l’instauration d’un bien-être pour toutes les catégories de population

b) Pour la survie de la mère

475.Loi no 94-029 portant Code de travail: la femme enceinte bénéficie de certaines allocations, du droit à une suspension de travail.

476.Politique nationale de promotion de la femme, de 2000 à 2015, pour un développement équilibré.

477.Actions (sensibilisation) contre la violence à l’égard des femmes et des fillettes de Madagascar.

478.Plan d’action national Genre et développement 2004-2008 du Ministère de la population.

c) Pour la survie de l ’ e nfant

479.Loi no 90-029 autorisant la ratification de la Convention sur les droits de l’enfant.

d) Pour les p ersonnes â gées

480.Depuis 2002, initiatives pour l’assistance des personnes âgées: en 2005, distribution de cartes vertes aux personnes âgées de plus de 60 ans leur permettant de bénéficier de réductions tarifaires dans les transports publics, pour les soins médicaux, l’achat de médicaments. La nature de la prise en charge diffère d’un district à un autre.

e) Pour les p ersonnes h andicapées

481.Loi no 97-044 du 2 février 1998 sur les droits des personnes handicapées.

482.Décret no 2001-162 du 21 février 2001 portant application de la loi no 97-044 sur les droits des personnes handicapées.

483.Arrêté interministériel no 24-665/2004 du 27 décembre 2004 portant application des droits des personnes handicapées en matière de santé.

484.Arrêté interministériel no 24-666/2004 du 27 décembre 2004 portant application de la Carte d’invalidité pour les personnes handicapées, donnant droit à des réductions tarifaires dans les transports publics, dans les structures publiques de prestations de soins de santé, à des allocations diverses portant essentiellement sur le volet éducation spéciale.

f) Pour les p ersonnes vivant avec le VIH

485.Loi no 2005-040 du 20 février 2006 portant sur la lutte contre le VIH/sida et la protection des droits des personnes vivant avec le VIH/sida.

g) P our les g roupes d éfavorisés

486.Décret no 2003-1040 du 14 octobre 2003, portant institution de la mise à contribution des utilisateurs dénommée «FANOME» dans toutes les formations sanitaires publiques, qui est une nouvelle formule de la participation communautaire avec considération particulière pour les démunis, ou «Fandraisan’Anjara NO Mba Entiko».

487.Arrêté interministériel no 5228/2004 du 11 mars 2004, relatif à la mise en application au niveau des formations sanitaires publiques de base, du décret no 2003-1040 du 14 octobre 2003.

488.Prise en charge par l’État, renforcée par la contribution de quelques associations internationales dans l’assistance des familles démunies, des enfants des rues, des orphelins, des détenus, etc.

5. Mesures stratégiques

a) P romotion de la santé de la mère et de l ’ enfant

489.Actions prioritaires axées particulièrement sur la santé de la reproduction avec promotion des programmes de maternité à moindre risque, de planification familiale, et de la survie de l’enfant qui sont définies dans:

a)La politique nationale de planning familial avec vulgarisation des activités à base communautaire;

b)La feuille de route pour la réduction de la mortalité maternelle: avec renforcement de l’implication des accoucheuses traditionnelles dans les zones enclavées;

c)La politique nationale pour la survie de l’enfant avec:

ii)Introduction de la prise en charge au niveau communautaire de certaines maladies telles que IRA, diarrhées, paludisme et de la surveillance nutritionnelle;

ii)Augmentation du taux de couverture vaccinale pour tous les antigènes;

iii)Lutte contre la malnutrition des groupes vulnérables (enfants et femmes en âge de procréer): engagement politique fort par la création de l’Office national de nutrition, chargé d’assurer la planification et la mise en œuvre des programmes nutritionnels au niveau national pour un développement harmonieux de l’état nutritionnel de l’enfant et pour une meilleure issue de l’accouchement à travers le PNNC.

b) L utte contre les maladies

L utte contre les maladies transmissibles

490.Renforcement de la lutte contre les maladies ciblées par les OMD:

a)Paludisme: promotion de l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticide (MII), traitement présomptif intermittent chez la femme enceinte (TPI), campagne d’aspersion intradomiciliaire (CAID);

b)Tuberculose: décentralisation des centres de diagnostic et de traitement (CDT) et des centres de microscopie, participation communautaire dans la mobilisation sociale, renforcement du suivi et évaluation des activités;

c)VIH/sida: engagement politique fort par la mise en place du SE/CNLS chargé d’assurer la planification et la mise en œuvre des programmes de lutte contre le VIH/sida au niveau national;

491.Réduction des taux de létalité et des charges de morbidité des autres maladies épidémiques;

492.Engagement du pays dans le programme d’élimination mondiale de la lèpre et de filariose lymphatique, deux maladies invalidantes.

L utte contre les maladies non transmissibles

493.Mise en œuvre des programmes ci-après: dépistage précoce des cancers du col, promotion de la santé bucco-dentaire, maladies cardiovasculaires, pathologies invalidantes.

c) Stratégie de p rotection de la santé et promotion des comportements sains

Accès de la population à l ’ eau potable

494.Création de la Direction pour la promotion de l’eau potable au sein du Ministère de l’énergie et des mines, chargée d’assurer la coordination et le suivi de toutes actions concernant la promotion de l’eau propre. Quelques organismes gouvernementaux et associations étrangères œuvrent dans l’adduction d’eau potable et l’utilisation de l’eau propre aussi bien en milieu urbain que rural du pays.

Assainissement

495.Le programme d’amélioration de l’accès de la population à des équipements suffisants pour l’évacuation des excréments a été renforcé par la mise en place d’un Comité interministériel pour la lutte contre le choléra lors de l’épidémie qui avait sévi à Madagascar en 2000.

496.Communication pour un changement de comportement par les agents de l’État, renforcée par certaines ONG, associations étrangères et les médias.

497.Appui à la construction de latrines dans la zone rurale, de toilettes publiques, douches et lavoirs dans la zone urbaine.

É limination des déchets

498.Suite au décret MECIE no 99 954 du 15 décembre 1999 relatif à la mise en comptabilité des investissements a été mise en place la politique nationale de gestion des déchets des établissements de soins et sécurité des injections. Des réglementations relatives aux spécificités locales sont disposées au niveau périphérique, par exemple l’arrêté no 991/CUA/CAB de la Commune urbaine d’Antananarivo.

Hygiène i ndustriel le

499.La loi no 2003-044 du 28 juillet 2004 relative au Code du travail à Madagascar dispose en son titre IV «les conditions d ’ hygiène, de sécurité et d ’ environnement du travail», et stipule ce qui suit:

a)Article no 111: «Les travailleurs doivent se soumettre à l’ensemble des mesures d’hygiène et de sécurité exigée.»;

b)Articles nos 110 et 112 à 130, relatifs à la réglementation de la gestion des déchets industriels.

Autres a ctions

a)Contrôle de la sécurité sanitaire et de la qualité des denrées alimentaires;

b)Gestion des risques et catastrophes;

c)Lutte antitabac: par la ratification de la Convention‑cadre de l’Organisation mondiale de la santé pour la lutte antitabac;

d)Lutte contre la toxicomanie à l’alcool et aux drogues.

d) Renforcement du système de santé

500.Décentralisation effective du système de santé, afin d’en améliorer la performance, d’assurer l’équité dans l’offre de services, de mieux répondre aux besoins de la population, de rendre effective la prise de décisions et fonctionnaliser les différentes structures de gestion sanitaire au niveau décentralisé.

Tableau 51. Tendance de quelques indicateurs de ressources de 1997 à 2004

Indicateurs

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

Ratio population pour un CSB

ND

1/5502

1/5810

1/5574

1/5549

1/5700

1/6100

1/5625

Ratio population pour un m édecin p ublic

1/13709

1/11641

1/11528

1/1038

1/6748

1/6900

1/6400

1/5952

Ratio population pour un d entiste p ublic

1/57107

1/18482

1/195196

1/200661

1/128275

1/131866

1/101500

1/102700

Ratio population pour un i nfirmier p ublic

1/3229

1/3425

1/4880

1/4809

1/5569

1/5948

1/6120

1/6400

Ratio f emme s en âge de procréer pour une s age ‑ f emme publique

1/2130

1/2264

1/2331

1/2320

1/2621

1/1420

1/1420

1/1527

Sources: Annuaire des statistique s du Secteur Santé 2001 / 2003 / 2004, DAAF / SSSa / MINSAN.

501.Renforcement du financement du secteur santé afin de favoriser l’accès financier aux soins, en particulier pour les plus démunis par la réinstauration dans toutes les formations sanitaires, du «FANOME» et du fonds d’équité en janvier 2004.

502.Décret nos 344 et 346 du 18 mai 2002 relatif à la transformation de 4 CHU en EPA ou établissements publics et administratifs, à savoir: Hôpital Joseph Raseta Befelatanana, Hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona Ampefiloha, Groupe hospitalier mère‑enfant, Établissement de santé publique Analakely. Par ailleurs, un projet de politique hospitalière qui étudie la mise en place de la version hôpital de la Caisse de solidarité pour la prise en charge des démunis est en cours.

503.Mise en place d’un suivi-évaluation et d’un système d’information et de communication permettant l’évaluation de la performance du secteur et la prise de décisions.

504.Le développement du partenariat est mis en œuvre suivant la politique nationale de contractualisation au sein du Ministère chargé de la santé. Élaboré en 2004, il est en cours de réactualisation.

505.Renforcement de la recherche en santé par la mise en place du «Comité national d’éthique sur les recherches biomédicales impliquant l’être humain».

506.Technologie de l’information et de la communication dans le but de rendre efficace et performant le système d`information sanitaire à tous les niveaux, tout en mettant en œuvre l’E‑gouvernance par la création du village TIC à Sambaina, suivie de l’élaboration du Plan stratégique national de télémédecine qui est en cours de validation.

10. Assistance internationale pour assurer l ’ exercice effectif du droit à la santé

507.Une assistance technique et financière est fournie dans la mise en œuvre des programmes ci-après:

a)Survie de la mère et de l’enfant,

b)Lutte contre les maladies transmissibles et non transmissibles,

c)Gestion des risques et des catastrophes,

d)Eau et assainissement,

e)Renforcement du système de santé.

508.Les partenaires techniques et financiers du Ministère de la santé et du planning familial sont:

a)L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS),

b)Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF),

c)Le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP),

d)Le CRESAN 2 (financement IDA – État),

e)La Banque africaine de développement (BAD),

f)L’Agence américaine pour le développement international (USAID),

g)La Coopération française,

h)Le Japan International Cooperation Agency (JICA),

i)La Coopération allemande,

j)La Coopération suisse,

k)Le Catholic Relief Service (CRS).

A rticle 13 . Droit à l ’ éducation

509.La Constitution et la législation malagasy consacrent des dispositions visant à l’accomplissement des exigences du Pacte.

510.Les réformes du système éducatif en cours sont une suite logique des initiatives d’amélioration du système éducatif antérieures.

511.C’est dans ce sens que différentes lois portant orientation générale du système d’éducation, d’enseignement et de formation à Madagascar ont été successivement adoptées de 1978 à 2004.

512.Par ailleurs, des dispositions administratives et sociales ont été prises dans le but d’une amélioration qualitative et quantitative du système éducatif malagasy.

1. Enseignement primaire gratuit

a) Encadrement juridique

513.La Constitution malagasy du 18 septembre 1992 en son article 24 stipule: « L ’ État organise un enseignement public, gratuit et accessible à tous. L ’ enseignement primaire est obligatoire pour tous . ».

514.Ce caractère obligatoire et gratuit de l’enseignement primaire est également garanti par les différentes lois concernant le système d’éducation.

515.La loi no 78-040, à l’article 51, parle «d ’ un système d ’ enseignement gratuit pour tous à tous les niveaux et dont la charge sera supportée par la n ation entière».

516.Les lois nos 94-033 du 13 mars 1995 et 2004-004 du 26 juillet 2004 garantissent le caractère obligatoire et la gratuité de l’enseignement primaire à partir de l’âge de 6 ans.

517.Pour concrétiser le principe de la démocratisation et de la décentration du système de formation et d’éducation, chaque Fokontany fut dotée d’une école primaire publique.

b) Mesures administratives et sociales

518.Le Programme national pour l’amélioration de l’enseignement (PNAE) durant ses phases 1, de 1989 à 1997, et 2, à partir de 1998-1999, a été le cadre de référence en matière d’enseignement. C’est dans le cadre d’actions défini par ces programmes que sont inscrites les activités des différents partenaires dans le domaine de l’éducation: entre autres, les projets CRESED 1 et 2 et le PREFTEC sur financement de la Banque mondiale, les projets BAD et OPEP, le projet éducation primaire MINESEB/UNICEF, les activités du PAM pour les cantines scolaires, les projets de la Coopération française, de la Coopération japonaise et bien d’autres qui relèvent, soit d’une aide bilatérale, soit des initiatives d’ONG internationales comme Aide et Action ou d’ONG locales. Le programme conjoint Madagascar/Système des Nations Unies (2001-2005) vise particulièrement les enfants non scolarisés, les jeunes exclus du système scolaire et les adultes analphabètes.

519.Pour la mise en œuvre de la politique d’éducation en matière de population, divers programmes et projets ont été réalisés, en particulier avec l’appui du PNUD, du FNUAP et du BIT.

520.Il faut mentionner les ressources additionnelles issues de l’IPPTE affectées en grande partie aux secteurs sociaux dont l’éducation. Au vu des besoins et malgré les résultats, des efforts restent à accomplir pour optimiser l’impact souhaité.

521.À cet effet, et dans le cadre de l’engagement du Gouvernement à atteindre les objectifs de l’EPT, entre autres l’universalisation de l’enseignement primaire, il a été élaboré un plan stratégique de réforme et de développement du secteur éducation en cohérence avec les axes stratégiques stipulés dans le DSRP.

522.Avec l’engagement de Madagascar pour l’éducation pour tous, des actions d’incitation à la scolarisation ont été entreprises par le Gouvernement à partir de 2002. Parmi ces actions, nous pouvons citer:

a)L’augmentation importante des ressources allouées au secteur de l’éducation en général – passées de 2,3 % à 3,3 % du PIB entre 2001 et 2004 – et au secteur de l’éducation primaire en particulier, passées de 39 % à 49 % des dépenses totales du MENRS sur la même période;

b)L’incitation à la scolarisation: les charges parentales ont été diminuées par la distribution de kits scolaires aux élèves, l’exonération des droits d’inscription à l’école primaire et la subvention des enseignants recrutés par les associations des parents d’élèves (FRAM);

c)Le transfert de fonds aux écoles primaires publiques et privées du pays (caisses‑écoles) destinés à améliorer la situation des établissements et augmenter la capacité d’initiative des communautés scolaires locales;

d)L’amélioration des conditions des enseignants fonctionnaires en classe par la distribution de primes de craie et d’éloignement;

e)La construction et la réhabilitation de salles de classe avec l’aide internationale pour accroître la capacité d’accueil de l’enseignement primaire;

f)La distribution de manuels scolaires à tous les élèves du public et du privé pour améliorer les conditions d’apprentissage;

g)La restructuration de l’éducation fondamentale en cours d’apprentissage (CP 1-2, CE, CM 1-2) pour réduire les taux de redoublement;

h)La révision des curricula en lien avec l’introduction de l’Approche par les compétences (APC) pour renforcer la pertinence des apprentissages;

i)La formation des enseignants sur l’APC, la pédagogie des grands groupes ainsi que la gestion des classes multigrades;

j)L’amélioration de la gestion du système éducatif par l’installation d’un Intranet ministériel et de 38 centres de ressources TIC, la mise en place des 22 Directions régionales de l’éducation nationale et la dotation des différentes structures de gestion en matériel roulant et informatique.

Tableau 52. Nombre de salles de classe construites ou à construire depuis 2004

Projets

Construites

En cours de construction

En phase d ’ appel d ’ offre

Total

FID/EPT 2004

978

189

98

1 265

P rojet EPT/2005

20

618

638

OPEP

128

226

354

BADEA

26

36

26

88

JICA

175

168

343

AGETIPA/AFD

389

389

BIT/N orvège

189

189

MENRS

102

160

262

TOTAL

1 818

582

1 128

3 528

523.Ces mesures ont eu un impact spectaculaire sur l’accroissement des effectifs du primaire qui ont dépassé de loin les prévisions et constitué une avancée importante vers la scolarisation universelle.

Tableau 53. Effectif des élèves du primaire par sexe de 1990 à 2005

Années

1990-1991

1991-1992

1992-1993

1993-1994

1994-1995

1996-1997

1997-1998

Ensemble

1 570 721

1 496 845

1 490 317

1 504 668

1 511 863

1 740 516

1 892 943

Masculin

796 925

783 517

763 905

767 027

743 643

885 860

965 492

Féminin

773 796

713 328

726 412

737 641

768 220

854 656

927 451

Années

1998-1999

1999-2000

2000-2001

2001-2002

2002-2003

2003-2004

2004-2005

Ensemble

2 018 707

2 208 321

2 307 314

2 409 082

2 856 480

3 366 462

3 597 731

Masculin

1 027 343

1 126 309

1 176 128

1 228 210

1 458 340

1 718 631

1 838 251

Féminin

991 364

1 082 012

1 131 242

1 180 872

1 398 140

1 647 831

1 759 480

Source: MENRS.

524.L’évolution de la fréquentation scolaire dans le primaire, à partir de 1990, est marquée par deux phases bien distinctes. La première, allant de 1991 à 1995, se caractérise par une baisse généralisée de fréquentation scolaire. Entre 1991/92 et 1994/95, le taux brut de scolarisation (TBS) global, c’est-à-dire garçons et filles confondus, est passé de 113,1 % à 95,7 %.

Tableau 54. É volution du TBS dans le primaire de 1991 à 2005

Années

1990-1991

1991-1992

1992-1993

1993-1994

1994-1995

1996-1997

1997-1998

Masculin

120,3

115,6

110,3

102,9

92,5

98

104,4

Féminin

92,4

91,7

89,8

89,5

90,3

96,7

102,8

Ratio M/F

1,301

1,261

1,228

1,150

1,024

1,000

1,015

Années

1998-1999

1999-2000

2000-2001

2001-2002

2002-2003

2003-2004

2004-2005

Masculin

108,1

115,4

117,4

Féminin

107,0

113,8

115,8

Ratio M/F

1,010

1,015

1,014

Ensemble

102

105,9

123,1

141,9

147,7

Source: MENRS.

524.Ce phénomène de déscolarisation a été plus intense chez les filles que les garçons. En 1991/92, le TBS des garçons estimé à 120,3 % était loin au-dessus de celui des filles, lequel était évalué à 92,4 %, soit un écart de 28 points de pourcentage. La parité est atteinte en 1995/96, mais, un an auparavant, il y avait encore un écart de 12 points de pourcentage entre le TBS des garçons (102,9 %) et celui des filles (89,5 %).

525.La seconde phase, allant de 1996 à 2001, se distingue, d’une part, par une remontée de la fréquentation scolaire chez les deux sexes et, d’autre part, par une convergence des taux de scolarisation des garçons et des filles, mais toujours un très faible avantage pour les garçons. En 2000/01, le TBS était évalué à 117,4 % pour les garçons et 115,8 % pour les filles. De 2002 à 2005, cet écart tend à diminuer.

526.La distance entre l’école et le lieu d’habitation des élèves constitue un problème. C’est même un obstacle important à l’éducation des filles. En effet,pour 60 % des enfants ruraux, l’école est située à plus de 5 km de leur village. Mais ce problème d’éloignement se pose également pour certaines zones urbaines.

2. Enseignement secondaire gratuit et accessible

528.Depuis 1978, l’objectif du Gouvernement est de disposer d’un collège d’enseignement général public par Firaisana (commune) et d’un lycée public par Fivondronana (district).

529.Actuellement, presque tous les Districts possèdent un lycée public et plus de la moitié des Communes un collège. En comptant les établissements privés, on dispose en moyenne d’un collège par commune et de presque quatre lycées par district. Mais, en réalité, les établissements sont concentrés dans les grands centres urbains et peu nombreux sont ceux implantés dans les Communes et Districts éloignés et enclavés.

Tableau 55. Statistiques des établissements scolaires des n iveaux II et III publics et privés

Type d ’ établissement

2000/01

2001/02

2002/03

2003/04

2004/05

Collège

1 426

1 519

1 596

1 679

1 596

Lycée

331

359

336

336

415

Total

1 757

1 878

1 932

2 015

2 011

Source: Service statistique MENRS.

530.En constante augmentation, sauf après les périodes de crise politique, l’effectif de l’enseignement secondaire général montre que la fréquentation scolaire des garçons et des filles est manifestement équilibrée.

Tableau 56. É volution de l ’ effectif des collégiens de 1991 à 2005

1991/92

1992/93

1993/94

1994/95

1995/96

1996/97

1997/98

Ensemble

235 322

243 705

237 909

235 766

232 817

261 002

264 185

Garçons

118 359

123 449

118 289

118 159

118 503

130 619

134 773

Filles

116 963

120 256

119 620

117 607

114 313

130 383

129 412

1998/99

1999/00

2000/01

2001/02

2002/03

2003/04

2004/05

Ensemble

273 613

287 873

316 384

343 937

356 973

420 592

486 239

Garçons

138 070

145 779

159 652

173 459

179 698

211 841

244 590

Filles

135 543

142 094

156 732

170 478

177 275

208 751

241 649

Source: Service statistique MENRS.

Tableau 57. É volution de l ’ effectif des lycéens de 1991 à 2005

1991/92

1992/93

1993/94

1994/95

1995/96

1996/97

1997/98

Ensemble

58 399

60 734

60 357

57 813

54 316

56 232

61 112

Garçons

29 479

29 685

30 077

28 964

27 212

28 279

30 919

Filles

28 920

31 049

30 280

28 849

27 104

27 953

30 193

1998/99

1999/ 20 00

2000/01

2001/02

2002/03

2003/04

2004/05

Ensemble

60 579

66 381

65 811

77 655

79 238

88 857

106 595

Garçons

30 580

32 926

32 869

39 835

39 766

45 224

52 725

Filles

30 017

33 455

32 942

37 820

39 472

43 633

43 870

Source: Service statistique MENRS.

531.Le principe de la gratuité et de l’accessibilité à l’enseignement secondaire général ainsi qu’à l’enseignement technique et professionnel est acquis depuis l’indépendance, nonobstant une participation financière modique des bénéficiaires (droit d’inscription et cotisation des parents d’élèves). En outre, dans les grands centres urbains, l’accessibilité est limitée par la faiblesse de la disponibilité d’accueil des établissements publics, surtout pour les collèges et lycées techniques et professionnels en nombre réellement insuffisant.

Tableau 58. Statistique s des collèges et lycées techniques professionnels publics

Nombre d’établissements par type ( selon la Direction du TVET)

CFP

LTP

Institut

Total

Antananarivo

177

37

47

261

Antsiranana

9

0

1

10

Fianarantsoa

12

2

2

16

Mahajanga

10

2

4

16

Toamasina

28

5

2

35

Toliara

13

0

0

13

Madagascar

249

46

56

351

532.Pour augmenter la capacité d’accueil du secondaire, le Ministère s’investit depuis 2004 dans la construction de nouvelles salles de classe, appuyé en cela par les partenaires multi et bilatéraux. C’est ainsi que, depuis 2004, 408 salles de classe ont été construites, 88 en cours de construction et 150 en phase d’appel d’offres pour les collèges d’enseignement général et 180 salles de formation et 39 ateliers construits pour la formation professionnelle et technique.

3. Enseignement supérieur gratuit et accessible

533.La loi no 78-040 a préconisé la création dans chaque Faritany (Province) d’un centre universitaire régional. Ces centres universitaires se limitaient au début à quelques filières, conduisant parfois les étudiants à changer de Province pour accéder à la filière de leur choix. Par la suite, ces centres universitaires régionaux se sont transformés en universités autonomes avec des filières plus diversifiées. Mais seule l’Université d’Antananarivo regroupe en son sein toutes les filières existantes à Madagascar.

Tableau 59. Effectif des établissements d ’ enseignement supérie ur par P rovince

Universités

Filières

Grandes écoles

Instituts

Total

Publics

Privés

Antananarivo

20

9

1

9

39

Mahajanga

4

-

1

5

Toliara

9

1

1

11

Toamasina

7

1

-

8

Fianarantsoa

4

2

-

6

Antsiranana

3

1

2

6

Total

47

14

5

9

75

Source : Service statistique MENRS .

534.Dans l’enseignement supérieur, l’effectif des étudiants et des étudiantes est plus ou moins équivalent.

Tableau 60. É volution de l ’ effectif des étudiants de l ’ enseignement supérieur par sexe de 1987 à 2005

19 87/88

19 88/89

19 89/90

19 90/91

19 92/93

19 93/94

19 94/95

19 95/96

19 96/97

Ensemble

36 269

37 095

37 046

35 824

33 202

26 937

21 997

20 808

18 971

Masculin

21 104

23 170

20 907

19 745

18 336

14 883

11 678

11 313

10 280

Féminin

15 165

13 925

16 139

16 079

14 866

12 054

10 319

9 495

8 691

% f ille s

41,81

37,53

43,56

44,88

44,77

44,74

46,91

45,63

45,81

19 97/98

19 98/99

19 99/ 20 00

20 00/01

20 01/02

20 02/03

20 03/04

20 04/05

Ensemble

20 889

21 018

21 781

21 599

22 607

26 315

31 675

34 746

Masculin

11 167

11 087

11 529

11 746

12 400

13 964

16 770

18 547

Féminin

9 722

9 931

10 252

9 853

10 207

12 351

14 905

16 199

% f ille s

46,67

47,24

47,06

45,61

45,14

46,93

47,05

46,62

Source: Ministère de l ’ e nseignement s upérieur.

535.Les universités publiques sont en principe gratuites. Cependant, les élèves apportent une participation financière sous forme de droit d’inscription ou de frais de voyages d’étude. Il faut noter que les étudiants sont bénéficiaires de bourses d’études destinées à faciliter autant que possible l’accomplissement de leur scolarité.

536.En ce qui concerne l’accessibilité, l’Université d’Antananarivo est obligée de procéder à un système de concours pour presque toutes les filières par manque d’infrastructures et d’enseignants. Dans les autres universités, l’accès se fait soit par sélection de dossier soit par concours suivant les filières.

537.Pour faire face à ces problèmes, le Gouvernement a pris entre autres mesures:

a)La mise en place d’un enseignement supérieur par correspondance par le biais du Centre national de télé-enseignement de Madagascar ou CNTEMAD;

b)La construction ou la réhabilitation de logements pour étudiants et de salles de classe pour accroître la capacité d’accueil des universités;

c)L’amélioration de l’espace universitaire;

d)Le recrutement de 186 nouveaux maîtres de conférence dont 80 en 2006 et 106  en 2007;

e)La préparation au basculement vers le système LMD ou Licence-Master-Doctorat.

Tableau 61. Effectif des étudiants inscrits aux cours par correspondance du CNTEMAD

1996/97

1997/98

1998/99

1999/2000

2000/01

2001/02

2002/03

2003/04

2004/05

Ensemble

7 864

7 974

7 106

6 966

6 891

6 245

5 939

6 457

5 978

Filles

3 416

3 565

3 069

3 054

3 096

2 847

2 742

3 122

3 024

Garçons

4 448

4 439

4 037

3 912

3 795

3 398

2 817

3 335

2 954

Étrangers

70

49

25

19

13

Source: Ministère de l ’ e nseignement s upérieur.

Tableau 62. Travaux de construction et de réhabilitation réalisés dans les six universités de 2004 à 2006

Universités

Salles de classe

Logements

Amélioration

Construction

Réhabilitation

Construction

Réhabilitation

Antananarivo

17 salles1

116 logements individuels

81 blocs logements

18 blocs sanitaires

Antsiranana

Clôture de l’enceinte

Fianarantsoa

2 bâtiments R+1

124 logements

Clôture

Escalier

Mahajanga

1 bâtiment

104 logements individuels

15 blocs logements

Toamasiana

3 salles

3 amphithéâtres

3 bâtiments logements

1 bloc administratif

Toliara

20 logements pour 200 élèves

1 gîte d’étape

1 musée

Source: Rapport MENRS à l ’ Assemblée national e.

4. Éducation non formelle

538.Le système éducatif malagasy comporte une éducation non formelle destinée à ceux qui ne peuvent pas fréquenter ou qui doivent quitter prématurément l’école.

539.Selon l’article 25 de la loi no 2004-004 suscitée, « L ’ éducation non formelle est constituée de toutes les activités éducatives et de formation assurée en dehors du système éducatif formel.

540.Elle est destinée à offrir des possibilités d ’ apprentissage et de formation à tous ceux qui n ’ ont pas bénéficié des structures du système formel.

541. Elle doit permettre à des personnes de tous âges d ’ acquérir les connaissances utiles, des compétences professionnelles, une culture générale et des aptitudes civiques favorisant l ’ épanouissement de leur personnalité dans la dignité . » .

542.Cette éducation non formelle fait partie intégrante du système éducatif global et relève des ministères ayant en charge les activités d’éducation et de formation, à savoir le MENRS et le MPPSL. Elle comprend:

a)L’école infantile;

b)L’alphabétisation fonctionnelle qui se donne pour objectif de «favoriser la mobilisation des acquis en lecture, écriture et calcul au profit de la vie quotidienne, familiale et communautaire» (art. 33);

c)L’éducation à la citoyenneté et au civisme qui a pour composantes:

i) «L’ éducation citoyenne et patriotique,

ii) L’éd ucation à la vie familiale et communautaire,

iii) L ’ éducation au développement et à l ’ environnement,

iv)L ’ éducation à l ’ hygiène et à la santé familiale et villageoise, en particulier la prévention et à la lutte contre le VIH/ sida » (art. 36).

543.Elle est mise en œuvre en collaboration avec les ONG (éducation dans les centres d’alphabétisation, d’éducation et de réinsertion sociale ainsi que les centres de formation professionnelle et technique).

544.Malgré les mesures législatives, administratives et sociales entreprises, l’exercice du droit à l’éducation rencontre différents problèmes dus aux causes suivantes:

a)L’existence de zones totalement ou partiellement enclavées;

b)La démotivation des parents vis-à-vis de la scolarisation à cause du chômage ou du sous‑emploi intellectuel;

c)La pauvreté de la population;

d)L’insécurité dans les campagnes;

e)Les us et coutumes entravant le droit à l’éducation des filles ou des garçons: mariage précoce, pires formes de travail des enfants: ESEC, travail informel rural et urbain,…..

f)L’insuffisance du budget malgré les efforts du Gouvernement et l’aide internationale d’où une insuffisance d’infrastructures et d’enseignants.

5. L’alphabétisation

545.D’une manière générale, les femmes ont un niveau d’instruction moins élevé par rapport aux hommes. Selon les résultats de l’enquête prioritaire auprès des ménages (EPM) de 2001, 52 % des femmes sont illettrées contre 47 % des hommes; 44 % des femmes ont un niveau d’enseignement primaire contre 47 % des hommes; 7,7 % des femmes ont le niveau secondaire contre 9,5 % des hommes; seulement 1,5 % des femmes ont le niveau supérieur contre 2,3 % des hommes.

Tableau 63. Niveau d ’ instruction selon le milieu et le sexe

Unité: %

Milieu

Sans i nstruction

Primaire

Secondaire

Supérieur

Masc.

Fém.

Masc.

Fém.

Masc.

Fém.

Masc.

Fém.

Urbain

26,9

28,5

46,5

50,8

19,9

16,4

6,7

4,3

Rural

49,1

54,4

43,3

40,1

6,6

4,9

1,0

0,6

Ensemble

44,2

48,1

44,0

42,7

9,5

7,7

2,3

1,5

Source: EPM2001-INSTAT.

546.Pour la tranche de la population de plus de 15 ans, les chiffres des deux dernières années accusent une amélioration de la situation de l’alphabétisation.

Tableau 64. Taux d ’ alphabétisation de la population de plus de 15 ans

Année

Ensemble

Urbain

Rural

2004

59,2 %

78 %

53,2 %

2005

63 %

76 %

59 %

Source: EPM 2004, 2005.

547.Pour promouvoir l’alphabétisation, de nombreuses mesures d’accompagnement sont mises en place par les partenaires du Ministère de la population, à savoir le PNUD, le PAM, l’OMS, le BIT, l’UNESCO, la francophonie, le QIT-Fer pour la région de l’Anosy:

a)Supplémentation nutritionnelle par la distribution de vivres;

b)Facilitation de l’accès à la microfinance;

c)Formation professionnelle et technique de base;

d)Formation des formateurs;

e)Création de centres d’alphabétisation.

548.Ces mesures ont eu comme effets d’augmenter le nombre des apprenants, d’améliorer la qualité de la vie (santé, économie), de favoriser l’éducation citoyenne ainsi que la création de groupements ou d’associations de développement.

6. D ifficult é s rencontr é es dans l ’ alphab é tisation

549.Les difficultés des actions d’alphabétisation résident dans le taux d’abandon relativement élevé des apprenants (40 à 60 %) et l’insuffisance du financement de la lutte contre l’analphabétisme malgré les apports internationaux étant donné le nombre élevé d’analphabètes.

550.Le Plan d’action du Ministère de la population, de la protection sociale et des loisirs prévoit pour l’année 2006 l’alphabétisation de 100 000 personnes.

551.Ce qui est un chiffre dérisoire en regard du nombre d’analphabètes (à plus de cinq millions), d’où la nécessité d’une aide conséquente de la part de la communauté internationale pour atteindre les objectifs de 2015.

7. Objectifs du Gouvernement en mati è re d ’ éducation

552.Les objectifs et normes du Gouvernement en matière d’éducation sont:

a)D’universaliser l’accès et le maintien des élèves dans l’enseignement fondamental du premier cycle par:

i)L’augmentation des taux de scolarisation et d’achèvement du cycle primaire à 100 % en 2015;

ii)L’amélioration de l’accès, de l’égalité et de la qualité et la réduction des disparités ville‑campagne;

iii)L’augmentation des capacités d’accueil par de nouvelles constructions ou des réhabilitations;

iv)La mise en place d’un enseignement primaire obligatoire de sept ans,

v)La diminution de 50 % du taux d’analphabètes.

b)D’améliorer la qualité et la pertinence des apprentissages pour atteindre un taux d’achèvement à 100 % en 2015 par:

i)La révision des curricula;

ii)La poursuite de la mise en œuvre de l’approche par les compétences;

iii)La restructuration de l’EF en cours d’apprentissage;

iv)La diminution du taux de redoublement qui est de 30 % en 2002 à 5 % en 2015;

v)La formation initiale et continue des enseignants;

vi)La révision de la politique linguistique.

c)De gérer rationnellement et efficacement le système éducatif par:

i)L’informatisation progressive du système,

ii)La dotation en équipement et matériels roulants des structures centrales et déconcentrées,

iii)La formation en gestion et en leadership des responsables administratifs;

d)D’améliorer la formation technique et professionnelle;

e)De renforcer la lutte contre le VIH/sida.

553.Le Madagascar Action Plan (MAP), programme du Gouvernement pour 2007-2012, qui a pris le relais du DSRP et «dont le but est de faire un saut qualitatif dans le processus de développement grâce à un plan innovant sur cinq ans qui mobilisera le peuple malagasy ainsi que les partenaires internationaux», prévoit un taux d’achèvement de sept années de scolarisation primaire à 90 % en 2012 contre 55 % en 2005, ainsi que le passage des dépenses publiques en éducation à 6 % en 2012 contre 2,9 % en 2005.

8. Budget

554.Le budget alloué à l’éducation, bien qu’en constante augmentation, ne suffit pas à faire face aux besoins du système éducatif.

Tableau 65. É volution du budget du Ministère de l ’ é ducation national e et de la r echerche s cientifique entre 2001 et 2005

Unité: millions d ’ Ariary

2001

2002

2003

2004

2005

S olde

92 464

12 829

147 198

159 802

173 516

ESEB

79 480

102 736

127 973

138 196

153 717

FPT

4 367

5 464

5 600

6 965

7 906

ENSUP

7 306

10 771

11 758

14 641

9 798

Recherche s cientifique

1 311

1 858

1 867

2 094

F onctionnement

46 158

37 593

40 685

83 879

98 648

ESEB

30 023

21 527

26 560

50 714

64 583

FPT

1 812

1 905

1 775

4 887

6 338

ENSUP

12 922

12 885

11 116

28 278

27 728

Recherche s cientifique

1 401

1 276

1 234

I nvestissements

57 214

71 637

37 526

77 846

115 505

ESEB

44 249

58 494

21 813

51 671

102 459

FPT

5 107

4 259

2 325

4 026

1 168

ENSUP

3 059

3 064

1 978

9 663

14 423

Recherche s cientifique

4 799

5 820

8 757

TOTAL

195 836

230 059

225 409

311 599

391 026

Source: Lois de f inances.

555.Par rapport au PIB et aux dépenses totales de l’État, le budget alloué à l’éducation connaît également une augmentation progressive.

Tableau 66. É volution des dépenses publiques en éducation de 2001 à 2005

Années

2001

2002

2003

2004

2005

PIB au prix courant

5 986,6

6 008,4

6 772,6

7 530,2

Dépenses totales de l ’ État au prix courant

1 052,5

941,9

1 232,6

1 475,6

Dépenses totales du MENRS hors recherche au prix courant

134,2

134,8

194,4

283,2

Dépenses totales du MENRS en % du PIB

2,3

2,3

2,9

3,8

Dépenses totales du MENRS en % des dépenses totales de l ’ État

12,8

14,3

15,8

19,2

9. F onds catalytique

556.À l’initiative du Ministère de l’éducation nationale et de la recherche scientifique et grâce aux appuis des partenaires financiers et techniques qui ont cautionné le plan EPT malagasy, Madagascar a accédé au fonds catalytique de l’Initiative Fast Track et obtenu 10 millions de dollars pour 2005 et 25 millions de dollars pour 2006.

10. B ourses d ’ études

557.L’égalité d’accès à l’enseignement figure parmi les grands objectifs du Ministère de l’éducation nationale. Pour y arriver, l’État accorde des bourses d’études annuelles aux enfants des familles nécessiteuses du primaire et du secondaire et des bourses mensuelles à tous les étudiants universitaires. Il distribue en outre des fournitures scolaires aux élèves issus des mêmes familles nécessiteuses.

558.Après l’assainissement de l’enseignement supérieur en 2000/01, les effectifs des élèves boursiers ne cessent d’augmenter.

Tableau 67. Effectif des étudiants boursiers de 1987 à 2005

19 87/88

19 88/89

19 89/90

19 90/91

19 92/93

19 93/94

19 94/95

19 95/96

Inscrits

36 269

37 095

37 046

35 824

33 202

26 937

21 997

20 808

Boursiers

21 387

21 380

20 628

18 965

17 220

13 667

14 229

14 671

%

58,96

57,63

55,68

52,93

51,86

50,73

64,68

70,50

19 96/97

19 97/98

19 98/99

19 99/ 20 00

20 00/01

20 02/03

200 3/04

20 04/05

Inscrits

18 971

20 889

21 018

21 781

21 599

26 315

31 675

34 746

Boursiers

13 635

14 031

14 107

14 275

13 682

22 196

25 887

28 774

%

71,87

67,16

67,11

65,53

63,34

84,34

81,72

82,81

Source: Direction de l ’ e nseignement supérieur − MENRS.

11. L e syst è me scolaire malagasy

559.Le système scolaire malagasy comprend l’éducation fondamentale, l’enseignement secondaire, la formation technique et professionnelle, l’enseignement supérieur et la formation universitaire.

560.L’éducation fondamentale d’une durée de neuf ans englobe:

a)L’éducation fondamentale du premier cycle organisée en système de cours:

i)Cours préparatoire de deux années,

ii)Cours élémentaire d’une année,

iii)Cours moyen de deux années.

b)L’éducation fondamentale du second cycIe (collège):

i)Cours d’observation de deux ans,

ii)Cours d’orientation de deux ans.

561.Dans le but de maintenir les enfants plus longtemps à l’école et pour les soustraire aux dangers du travail des enfants, surtout sous ses pires formes, un projet de loi instituant un enseignement primaire d’une durée de sept ans est en cours d’examen au niveau des deux chambres du parlement. En cas d’adoption de ce projet, le système scolaire sera réorganisé comme suit:

a)Cycle du primaire: sept ans au lieu de cinq ans,

b)Cycle des collèges: trois ans au lieu de quatre ans,

c)Cycle du lycée: deux ans au lieu de trois ans.

562.L’enseignement secondaire ou lycée dure trois ans: classes de seconde, première et terminale.

563.La formation technique et professionnelle (FTP), qui comprend les collèges de formation technique et professionnelle (CFP) et les lycées techniques et professionnels (LTP), constitue le domaine le moins développé de l’éducation malagasy.

564.L’enseignement supérieur et la formation universitaire comprennent les six universités publiques, les écoles nationales, les établissements et les institutions privées d’enseignement supérieur homologués par l’État et un centre national de télé-enseignement (CNTEMAD).

565.En 2006, l’enseignement supérieur, public et privé confondu, est en mesure d’offrir un riche éventail de filières de formation pour les jeunes Malagasy.

Tableau 68. Nombre des filières dans les i nstitutions d ’ ESUP publiques et privées homologuées en 2005

Institutions

Lettres

Sciences de l ’ é du cation

Droit, sciences sociales

Gestion

Sciences exactes

Sciences de l ’ ingénieur

Sciences agricoles

Sciences médicales

Infor matique

Autres

Ensemble Filières

Universités

25

17

8

14

15

26

11

8

5

1

130

INSTN

1

1

IST

6

9

15

CNTEMAD

1

6

4

5

2

18

Privées

2

2

23

1

10

4

2

1

3

48

Total système

28

17

16

47

17

45

15

10

11

6

212

Source: Statistique MENRS.

12. L e calendrier scolaire

566.À l’instar des calendriers scolaires occidentaux, celui des Malagasy commence au mois de septembre pour se terminer au mois de juin. Au début des années 90, une tentative d’adaptation du calendrier scolaire au calendrier agricole malagasy a été effectuée dans le but de maintenir les enfants à l’école. Mais l’expérience n’a pas été concluante et ce calendrier fut rapidement abandonné.

567.Depuis 2003-2004, le calendrier scolaire est organisé en cinq bimestres pour les établissements publics d’enseignement général. Cette mesure a été prise pour faciliter la formation continue des enseignants qui se déroule entre deux bimestres. Les établissements de l’enseignement privés sont libres d’adopter ce rythme ou de conserver l’ancienne division en trois trimestres.

13. L ’ efficacité du système

a) Taux d ’ abandon

568.L’enseignement primaire enregistre un taux de redoublement et un taux d’abandon relativement élevé. Les efforts entrepris au niveau de l’amélioration qualitative de l’éducation fondamentale visent à corriger ce défaut du système éducatif malagasy.

Tableau 69. É volution de l ’ effectif des abandons par classe et par sexe

11e

10e

9e

8e

7e

1998/99

Ensemble

86 671

65 442

70 849

37 125

Masculin

45 226

36 024

19 218

10 432

Féminin

41 445

29 418

51 631

26 693

% féminin

47,8

45,0

72,9

71,9

1993/94

Ensemble

115 637

50 488

57 278

33 150

52 375

Masculin

73 260

32 408

31 050

15 422

23 942

Féminin

42 377

18 080

26 228

17 727

28 433

% féminin

36,6

35,8

45,8

53,5

54,3

1992/93

Ensemble

115 237

49 433

56 637

33 409

51 267

Masculin

73 094

31 876

30 811

15 937

23 768

Féminin

42 142

17 557

25 826

17 472

27 499

% féminin

36,6

35,5

45,6

52,3

53,6

Tableau 70. Flux par année d ’ étude dans le primaire , selon le sexe , en 1994/95 et 19 99/ 20 00 (public e t privé )

11 e

10 e

9 e

8 e

7 e

19 94/95

19 99/ 20 00

19 94/95

19 99/ 20 00

19 94/95

19 99/ 20 00

19 94/95

19 99/ 20 00

19 94/95

19 99/ 20 00

Promotion

Masculin

38,9

50,0

51,4

57,7

46,1

60,7

56,7

57,3

35,6

74,3

Féminin

48,1

49,7

59,9

59,1

49,7

40,5

55,7

58,7

34,3

74,6

Ensemble

43,4

49,8

55,5

58,4

47,9

50,6

56,2

58,0

34,1

74,4

Redoublement

Masculin

35,5

39,0

30,4

27,0

31,7

28,6

25,8

22,4

32,1

25,7

Féminin

36,1

39,7

29,1

27,7

30,9

30,3

24,7

25,9

29,9

25,4

Ensemble

35,8

39,4

29,8

27,3

31,3

29,4

25,3

24,1

31,0

25,6

Abandon

Masculin

25,6

10,9

18,2

15,3

22,2

10,7

17,5

20,3

32,0

///

Féminin

15,8

10,6

11,0

13,2

19,4

29,2

19,6

15,4

35,8

///

Ensemble

20,9

10,8

14,8

14,3

20,8

19,9

18,5

17,8

34,9

///

b) Secondaire

569.Au niveau du secondaire, les filles présentent un taux de survie supérieur et un taux de redoublement et d’abandon inférieur à ceux des garçons.

Tableau 71. Taux d ’ abandon et de survie dans le secondaire , premier et deuxième cycle (1999/ 20 00)

Premier cycle

Deuxième cycle

6e

5e

4e

3e

2e

1re

Terme

Taux de redoublement

−Garçons

16,1 %

12,5 %

13,2 %

26,2 %

10,3 %

11,6 %

32,5 %

− Filles

15,5 %

12,8 %

13,7 %

26,9 %

10,0 %

10,3 %

31,0 %

Taux d’abandon

− Garçons

13,5 %

9,6 %

6,1 %

35,9 %

16,0 %

-4,4 %

− Filles

13,4 %

11,7 %

5,2 %

35,7 %

14,9 %

-6,0 %

Taux de survie

− Garçons

100 %

84,0 %

74,8 %

68,8 %

35,3 %

28,9 %

30,8 %

− Filles

100 %

84,2 %

72,9 %

69,3 %

35,5 %

29,5 %

31,0 %

Source: Tableau de bord social, secteur éducation, juillet 2002 MINESEB/PNUD.

c) Taux de réussite aux examens

570.Les examens officiels enregistrent un faible taux de réussite malgré une perceptible et indéniable amélioration ces dernières années. Cette amélioration est due à l’introduction de l’APC dans l’éducation fondamentale ainsi qu’à la formation continue des enseignants sur la docimologie dans les classes secondaires vers la fin des années 90.

Le C ertificat d ’ é tude s p rimaire s é lémentaire s (CEPE)

Tableau 72. É volution des résultats à l ’ examen du CEPE de 2001 à 2005

2001

2002

2003

2004

2005

É lèves inscrits

182 300

201 535

243 475

271 029

314 021

É lèves admis

113 003

94 947

148 769

163 608

207 191

% ad mis /présents

63,5 %

49,1 %

62,2 %

59,7 %

72,7 %

Le Brevet d ’ é tude s du premi er c ycle (BEPC )

Tableau 73. É volution des résultats à l ’ examen du BEPC de 1994 à 1998 et de 2001 à 2005

Indicateurs

1993/94

1994/95

1995/96

1996/97

1997/98

Inscrits au BEPC

65 494

69 213

68 326

66 788

66 834

Admis au BEPC

16 158

17 226

17 577

22 016

17 460

 % a dmis/total

24,70 %

24,90 %

25,70 %

33,00 %

26,10 %

2001

2002

2003

2004

2005

Élèves inscrits

79 107

74 996

87 260

97 524

107 306

Élèves admis

39 621

25 390

35 236

46 570

41 064

% a dmis/inscrits

50,1 %

33,9 %

40,4 %

50 %

39,2 %

Source: Examen BEPC, Service de la scolarité DES/ MENRS.

Le Baccalauréat

Tableau 74. É volution de la réussite au baccalauréat de 1987 à 2005

1987/88

1988/89

1989/90

1990/91

1992/93

1993/94

1994/95

1995/96

Inscrits

47 614

42 874

41 080

38 874

40 211

37 423

36 098

34 251

Admis

8 675

5 827

11 389

8 019

7 944

6 542

9 316

9 482

Taux de réussite

18,72

13,66

27,7

20,78

19,76

17,48

25,80

27,68

1996/97

1997/98

1998/99

1999/2000

2000/01

2001/02

2002/03

2003/04

2004/05

Inscrits

34 182

36 876

38 777

38 777

38 777

40 231

46 988

50 933

56 951

Admis

10 917

12 647

12 587

12 587

12 587

12 888

19 087

16 971

25 049

Taux de réussite

34,9

34,0

32,5

32,5

32,5

31,3

40,6

33,3

44,00

Source: Examen BAC: Direction de l ’ e nseignement s upérieur.

571.De plus en plus de bacheliers choisissent de faire des études supérieures. En effet, si en 2001 59,3 % des nouveaux bacheliers se sont inscrits en première année dans les institutions publiques et privées homologuées, en 2006 ce pourcentage atteint 69,5 %.

Tableau 75. Taux de transition des nouveaux bacheliers en première année dans les i nstitutions d ’ enseignement supérieur de 2001 à 2005

Désignation

2001

2002

2003

2004

2005

Nouveaux b acheliers inscrits en première A (1)

59,3 %

65,1 %

61,0 %

60,1 %

69,5 %

Universités

42,7 %

48,7 %

47,5 %

46,5 %

55,8 %

IST

1,8 %

1,8 %

1,4 %

1,4 %

1,5 %

CNTEMAD

8,1 %

7,3 %

6,5 %

7,1 %

6,5 %

Privées homologuées

6,7 %

7,3 %

5,6 %

5,1 %

5,7 %

Autres ( p rivées n on h omologuées, FPT, monde du travail, etc.) (2)

40,7 %

34,9 %

39,0 %

39,9 %

30,5 %

Ensemble (1) et (2)

100,0 %

100,0 %

100,0 %

100,0 %

100,0 %

572.De 1985 à 2005, le nombre de diplômés produit par l’enseignement supérieur a dépassé les besoins de la fonction publique.

Tableau 76. Nombre de diplômés dans l ’ enseignement supérieur de 1985 à 2004

Années

DEUG– DUTS I

Licence DSEG-DSEJ

Maîtrise MEG I, MEJ I

CAPEN, CAPET Ingéniorat

DEA MEG II, MEJ II, DTA

Doctorat en méde cine D oct. ch . dentiste

DTC, DESS, CES, D oct. ingénieur

D oct. d ’É tat A grégés

1985

986

381

130

8

246

1986

1 089

394

431

65

313

23

3

1987

1 345

487

433

35

231

15

5

1988

40

1 181

441

470

190

385

29

4

1989

39

1 480

745

271

2

443

4

1990

52

1 409

503

434

106

620

26

8

1991

37

1 673

463

476

1992

1993

1994

1

341

2

1995

40

1 412

704

376

1996

1997

55

1998

2 337

1 558

756

331

1999

2000

279

608

26

4

2001

2 972

1 820

837

378

175

408

33

3

2002

2 776

1 976

800

255

177

337

57

2

2003

2 848

1 964

1 011

161

203

427

112

14

2004

3 751

1 955

1 296

522

TOTAL

8

246

14. S ituation matérielle des enseignants

572.La rémunération des enseignants publics, dont l’effectif total s’élève à 93 223 en 2005, est de 3,6 unités du PIB/tête.

573.C’est le statut général des fonctionnaires qui fixe la grille indiciaire de la fonction publique. Parmi les corps de fonctionnaires régis par ce statut, le corps enseignant jouit d’un certain avantage. Cependant, face à certains corps de fonctionnaires qui possèdent un statut ou régime particulier, le salaire des enseignants est relativement bas.

Tableau 77. Comparaison des indices de solde de quelques corps de fonctionnaires

Niveau de recrutement

Corps e nseignant

Indice m in . et m ax .

Administration p énitentiaire

Indice m in . et m ax .

Police national e

Indice m in . et m ax

Magistrature

Indice m in . et m ax .

Gendarmerie national e

Indice m in . et m ax .

CEPE

Instituteur D

260 à 675

BEPC

Instituteur C Catégorie 2

360 à 1 020

Agent p énitentiaire

750 à 1900

− Agent − Sous ‑ brigadier − Brigadier

700 à 1150

Stagiaire à GP2C

700 à 1200

BAC

Instituteur B Catégorie 3

480 à 1550

− Greffier comptable − Encadreurs

850 à 2050

Inspecteur de police

950 à 1450

GP1C A GPCE

950 à 1600

BAC+2

Chargé d ’ enseignant

Conseiller pédagogique Niveau 1

625 à 1750

− Contrôleur d ’ administration Pénitentiaire − É ducateurs spécialisés

950 à 2250

Officier de p olice

1000 à 1900

Sous ‑ lieutenant à c apitaine

1300 à 1900

BAC+3

Professeur licencié

750 à 2225

BAC+4

Professeur titulaire de maîtrise

815 à 1850

Inspecteur et Inspecteur général d ’ administration pénitentiaire

1400 à 3100

Commissaire de police à Inspecteur général

1550 à 3450

Magistrat stagiaire à Magistrat de premier grade

1000 à 3450

Commandant à c olonel

2050 à 2850

BAC+5

− Professeur Certifié − Inspecteur de l ’ enseignement primaire − Conseiller pédagogique de l ’ enseignement secondaire

850 à 2225 (catégorie VII) ou 950 à 2325 950 à 2325

BAC+7

Maître a ssistant

2325 à 2520

574.En général, les agents recrutés dans ces différents corps doivent passer une ou deux années de formation dans leurs institutions de formation respectives.

575.Pour améliorer la situation des enseignants du primaire, des kits pédagogiques ont été distribués à chaque instituteur et institutrice du public et du privé et des indemnités mensuelles d’éloignement et de craie attribuées à tous les enseignants des établissements scolaires publics.

Tableau 78. Les indemnités d ’ éloignement et de craie

Indemnités

Zones ou niveaux

Montant en Ariary

É loignement

Zone I

6 000

Zone II

13 000

Zone III

20 000

Craie

Enseignant du primaire

C lasses normales

C lasses multigrades

7 000

14 000

Enseignant des collèges

10 000

Enseignant des lycées

14 000

Source: MENRS.

576.De plus, les différentes indemnités des enseignants chercheurs et chercheurs enseignants des universités ont été revues à la hausse. Par décret no 2004-639 fixant le taux des indemnités de recherche, les enseignants chercheurs et les chercheurs enseignants perçoivent une indemnité de recherche et d’investigation mensuelle fixée à 150 000 Ariary. En outre, qu’ils soient en activité, en position de maintien ou admis à la retraite, les enseignants universitaires bénéficient en outre de diverses indemnités accordées par le statut général des fonctionnaires.

15. L ’ enseignement privé

577.Le droit à l’enseignement privé est garanti par la Constitution qui dispose en son article 25: «L ’ État reconnaît le droit à l ’ enseignement privé et garantit la liberté d ’ enseigner sous réserve des conditions d ’ hygiène, de moralité et de capacités fixées par la loi. Les établissements d ’ enseignement privé bénéficient d ’ un même régime fiscal dans les conditions fixées par la loi . ».

578.Il existe actuellement huit Directions nationales de l’enseignement privé (DNEP) dont cinq confessionnelles: catholique, protestante FJKM, protestante anglicane, protestante luthérienne et adventiste.

579.Au niveau du Ministère de l’éducation nationale et de la recherche scientifique, une Direction centrale, appelée Office national de l’enseignement privé (ONEP), est chargée de la coordination des rapports entre l’enseignement privé et l’État. Entre autres, il gère les subventions allouées par l’État et délivre les autorisations d’ouverture et d’enseigner pour les écoles privées.

580.D’une manière générale, l’État essaie de traiter l’enseignement privé et public sur un pied d’égalité.

581.C’est ainsi que des financements pour la construction de salles de classe sont octroyés aux établissements privés par l’État malagasy. Ils bénéficient en outre de dotations en matériels pédagogiques et leurs enseignants reçoivent les mêmes formations continues et recyclages que celles suivies par ceux de l’enseignement public.

582.En 2005, 1 458 écoles situées en zones rurales dont l’écolage ne dépasse pas 800 Ariary par mois et 3 572 enseignants qui y travaillent ont reçu une subvention de l’État. Pour cette année 2006, une autre subvention de 20 000 Ariary pour chacun des 17 250 enseignants du privé est en cours de préparation.

583.De même, un crédit de fonctionnement a été octroyé aux huit directions nationales privées.

584.Dans les années 90, des enseignants fonctionnaires furent même affectés dans des établissements scolaires privés.

585.Présent dans le système éducatif malagasy dès l’époque royale, l’enseignement privé est un partenaire incontournable dans l’éducation de la population. En fait, la proportion des établissements scolaires privés ne cesse d’augmenter d’année en année. Une école sur quatre, plus d’un collège sur deux et bientôt trois lycées sur quatre relèvent de cet enseignement privé.

Tableau 79. Proportion d ’ établissements privés

Type d’établissement

2000/01

%

2001/02

%

2002/03

%

2003/04

%

2004/05

%

Primaire

PublicPrivé

16 26212 7303 532

21,71

18 29514 4363 859

21,09

18 97714 6374 340

22,86

20 16015 4204 740

23,51

20 63615 6904 946

23,96

Collège

PublicPrivé

1 426752674

47,25

1 519780739

48,65

1 596801795

49,81

1 679817862

51,34

1 855875980

52,83

Lycée

PublicPrivé

331108223

67,37

359108251

69,91

336108228

67,85

368112256

69,56

415114301

72,53

Source: Service statistique MENRS.

586.Ces chiffres démontrent que la création d’établissements privés ne rencontre aucune difficulté, à condition que les normes qualitatives et sanitaires définies par la Constitution et la législation scolaire soient respectées.

587.De 2002 à 2006, 80 agréments pour des établissements privés de formation professionnelle et technique ont été délivrés.

588.Enfin, Madagascar dispose aujourd’hui de 29 instituts et établissements d’enseignement supérieurs privés agréés par l’État et ouverts par arrêté ministériel, dont 3 confessionnels (2 catholiques et un adventiste).

16. G roupes vuln é rables

589.Les groupes vulnérables tels que définis par les Nations Unies sont: les filles, les enfants des familles à faible revenus, les enfants des régions rurales, les enfants qui sont physiquement ou mentalement handicapés, les enfants immigrants et de travailleurs migrants, les enfants qui appartiennent à des minorités linguistiques, raciales, religieuses ou autres, et les enfants des populations autochtones.

590.À Madagascar, les enfants d’immigrants et de ressortissants étrangers, les enfants qui appartiennent à des minorités linguistiques, raciales ou religieuses jouissent du même droit à l’éducation que les enfants de nationalité malagasy.

591.C’est ainsi que les immigrants et les ressortissants étrangers ont la possibilité de créer leurs propres établissements scolaires à l’instar des lycées français, des écoles américaines, chinoises et islamiques et d’utiliser leur langue respective comme langue d’enseignement. Ils peuvent également fréquenter les établissements d’enseignement supérieur publics.

Tableau 80. Effectifs des étudiants étrangers dans les institutions d ’ enseignement supérieur public de 1988 à 2004

Années

19 88/89

19 89/90

19 90/91

19 92/93

19 93/94

19 94/95

19 95/96

19 97/98

19 98/99

19 99/00

20 02/03

20 03/04

20 04/05

Effectif

147

298

351

319

340

457

465

642

707

871

1 064

1 112

1 117

592.En ce qui concerne les enfants vivant avec un handicap, leur droit à l’éducation est garanti par la loi no 97-044 du 2 février 1998 sur les personnes handicapées dont le décret d’application no 2001-162 du 21 février 2001 stipule en son article 17: «Les enfants et les adolescents handicapés bénéficient d ’ une éducation normale en milieu scolaire ordinaire.

593. En cas de besoin, selon le type et le degré de gravité de leur déficience, l ’ éducation en milieu spécialisé peut être envisagée . ».

594.Pour rendre effectif ce droit, ce même décret préconise la formation supérieure d’éducateurs spécialisés, l’aménagement des infrastructures scolaires, l’instauration d’un mécanisme d’aide et la création de centres spécialisés.

595.Il permet en outre aux handicapés l’utilisation de machine à écrire ou du braille lors des examens.

17. C entres d ’é ducation spécialisé e

596.Madagascar dispose de onze (11) centres d’éducation spécialisée pour handicapés dont un (1) public et dix (10) privés.

597.La satisfaction des besoins éducatifs des enfants handicapés requiert la mobilisation de ressources financières et humaines considérables et nécessite la participation de tous, notamment les partenaires techniques et financiers internationaux.

18. P olitique linguistique

598.L’article 4 de la Constitution dispose que «la langue malagasy est la langue nationale».

599.La langue malagasy, qui est la langue de communication de tous les Malagasy, a été la langue d’enseignement du cycle primaire et du collège de 1975 à 1984. De 1984 à nos jours, le français et le malagasy sont devenus les langues d’enseignement avec une prédominance de la langue française.

600.Une réflexion en profondeur sur la recherche d’une politique linguistique adaptée est organisée au niveau du Ministère de l’éducation nationale et de la recherche scientifique.

19. R ôle de l ’ assistance internationale

601.La satisfaction des besoins éducatifs malagasy requérant la mobilisation de ressources matérielles, financières et humaines considérables, les apports de l’assistance internationale s’avèrent primordiaux dans la réalisation de la politique éducative de l’État.

602.Dans ce sens, plusieurs réformes et programmes d’amélioration du système éducatif ont été réalisés avec l’appui du Système des Nations Unies, des banques et fonds internationaux et la coopération bilatérale:

a)La Banque mondiale: CRESED I et II pour l’enseignement secondaire, puis primaire, PREFTEC pour l’enseignement et la formation professionnels et techniques, FADES pour l’enseignement supérieur;

b)L’UNICEF: appui à EPT, éducation des filles, cantines scolaires, révision des curricula et édition des outils pédagogiques y afférents, dotation en matériels roulants et informatiques;

c)L’UNESCO: appui à l’EPT, alphabétisation;

d)Le PAM: cantines scolaires, supplémentation nutritionnelle;

e)Le PNUD: éducation civique, éducation en matière de population, alphabétisation, éducation des adultes;

f)Le FNUAP: éducation en matière de population;

g)Le BIT: éducation en matière de population, lutte contre le travail des enfants;

h)Le BAD: formation des associations des parents, dotation en matériels roulants, construction et réhabilitation d’établissements scolaires;

i)L’OPEP: construction et réhabilitation d’établissements scolaires;

j)Les États-Unis: formation continue pour les enseignants d’éducation civique;

k)La France: formation initiale et continue des enseignants, mise en place de bibliothèques communautaires, appui au bilinguisme, développement de l’enseignement supérieur, bourses d’études, construction et réhabilitation d’établissements scolaires (AFD);

l)La Grande‑Bretagne: appui à l’enseignement de la langue anglaise construction et réhabilitation d’établissements scolaires privés, bourses d’études;

m)Le Norvège, le Japon (JICA): construction et réhabilitation d’établissements scolaires, bourses d’études;

n)L’Allemagne: édition de manuels pédagogiques, formation d’éducateurs, alphabétisation, bourses d’études;

o)Le Canada: formation, bourses d’études.

Tableau 81. Nombre de bourses extérieures octroyées par les partenaires multi et bilatéraux de 2001 à 2006

Pays donateurs

2001/02

2002/03

2003/04

2004/05

2005/06

2006/07

TOTAL

Algérie

10

25

12

35

Allemagne

1

3

4

2

2

2

14

Belgique

1

1

Canada

2

2

3

11

1

19

Chine

2

2

11

3

18

Cuba

4

4

France

60

60

Indonésie

2

3

5

Japon

3

1

6

4

14

Maroc

7

27

34

Russie

1

3

7

5

10

26

Sénégal

7

7

Suisse

3

4

2

2

11

Thaïlande

1

1

Tunisie

2

2

2

6

Turquie

3

3

UNESCO

6

6

UNESCO-Chine

2

2

TOTAL

14

16

26

134

47

41

266

A rticle 14 . Enseignement primaire obligatoire et gratuit

603.Madagascar fait partie des pays qui appliquent le principe de l’enseignement primaire public obligatoire et gratuit pour tous. Les efforts entrepris actuellement par l’État malagasy avec l’aide de la coopération internationale visent l’atteinte de la pleine application de cette règle.

604.Certains objectifs, comme la scolarisation primaire universelle, sont en passe d’être accomplis avec un taux de 98,6 % à la rentrée scolaire 2004/05.

A rticle 15 . Droit à la vie culturelle et au progrès scientifique

1. M esures constitutionnelles et législatives

605.Concernant le droit à la vie culturelle, Madagascar a ratifié la Charte culturelle de l’Afrique par l’ordonnance no 76/038 du 10 novembre 1976.

606.De plus, laConvention de l’UNESCO sur la protection de la diversité des contenus culturels et des expressions artistiques est en cours de ratification au niveau du Parlement malagasy.Cette Convention a pour objectifs de protéger et de promouvoir la diversité des expressions culturelles, d’encourager le dialogue entre les cultures dans le monde et de renforcer la coopération internationale en matière de promotion de la diversité des cultures.

607.Enfin, la Constitution malagasy, en son article 26, alinéa 1, reconnaît à «tout individu le droit de participer à la vie culturelle de la communauté, au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent».

608.Cet article consacre certains termes du Pacte et adopte l’esprit dudit instrument en citant:

a)Le droit de participer à la vie culturelle;

b)Le droit de bénéficier du progrès scientifique;

c)Le droit à la protection scientifique littéraire ou artistique.

609.Dans le MAP, l’État malagasy affirme: «En tant que Nation, nous allons honorer la multitude de cultures et de traditions de tous les peuples de Madagascar . ».

610.En outre, l’État malagasy a adopté la loi no 048/2004 du 19 novembre 2004 portant politique culturelle nationale pour un développement économique.

611.Afin de promouvoir l’identité culturelle, cette loi dispose en son article 2: «L ’ accès à la culture est un droit fondamental et chaque individu a droit à la reconnaissance de sa culture, de son identité, à condition qu ’ il respecte celles des autres . ». Elle prévoit également les objectifs, les stratégies, ainsi que le Plan d’action du Gouvernement pour la promotion de la culture.

612.Selon l’article 15 de la loi no 048-2004 du 19 novembre 2004 «la langue malagasy, élément primordial du patrimoine culturel et outil essentiel dans la réalisation des objectifs de développement est la langue de communication , de promotion et d ’ é ducation  dans tout le territoire de la République de Madagascar».

2. M esures administratives

613.Le Gouvernement malagasy dans l’exposé des motifs de la loi précitée considère que la culture malagasy forme un ensemble qu’il identifie dans son unicité par rapport à d’autres nations, mais dont la diversité reconnue constitue une richesse qu’il importe de valoriser. Il relève le défi en engageant l’identité culturelle et l’expression de ses diversités comme vecteurs clefs pour la renaissance d’une société de bonne gouvernance.

614.Dans cette optique, le Gouvernement malagasy:

a)Encourage et participe à l’organisation et à la promotion d’événement culturels «phares» au niveau des Provinces et des Régions:

i)Donia, Takombitsika, Volambetohaka, Magneva,… Ce sont des festivals régionaux pour la promotion de la culture au cours desquels sont organisés des carnavals et des spectacles artistiques spécifiquement régionaux;

ii)Fitampoha (Bain des reliques royales sakalava), Sambatra (cérémonie de circoncision collective pour les garçonnets), Alahamadibe (fête de Nouvel An malagasy), Zanaharibe (festival des baleines), Tsangantsaina (fête de Nouvel An pendant laquelle on procède à l’élévation d’un nouveau mât de drapeau)… Ce sont des rites mettant en valeur les traditions historiques de chaque tribu.

b)Met en place des centres de lecture et d’animation culturelle (CLAC) et des maisons de la culture;

c)S’occupe de la promotion des bibliothèques et des musées, théâtres, cinémas et centres d’artisanat;

d)Réhabilite les sites significatifs pour les échanges commerciaux;

e)Inscrit les sites historiques au statut de patrimoine culturel mondial.

3. I nfrastructures institutionnelles

615.Le Ministère de la culture et du tourisme ainsi que le Ministère de l’éducation nationale et de la recherche scientifique sont les institutions en charge de la promotion de la culture et de la participation de tous à la culture.

616.Le Ministère de la culture se donne comme objectifs de sauvegarder l’héritage culturel malagasy et d’encourager le développement des arts et de promouvoir la culture malagasy à l’intérieur et à l’extérieur du pays.

617.Il assure le renforcement de la connaissance, le respect et la promotion des identités culturelles ainsi que la mise en œuvre de la synergie «culture et tourisme» pour le développement. Il tient compte dans ses actions de la diversité culturelle.

618.Le Ministère de l’éducation intègre dans ses programmes scolaires les faits culturels significatifs malagasy.

4. D roit au progr è s scientifique

a) Mesures législatives

619.Depuis son accession à l’indépendance, l’État malagasy a toujours accordé de l’importance à la recherche scientifique. Elle jouit d’un droit assuré par la Constitution qui en son article 26 stipule: «Tout individu le droit de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent . ».

620.Pour promouvoir la recherche scientifique et technique, l’État a créé un Comité de recherche scientifique et technique par décret no 63.275 du 15 mai 1963.

b) Infrastructures institutionnelles

621.Le Ministère de l’éducation nationale et de la recherche scientifique (MENRS) est l’institution actuellement en charge de la recherche scientifique. Il a pour missions:

a)De produire les savoirs fondamentaux et les savoir-faire indispensables pour le développement économique, social et culturel de Madagascar;

b)De diffuser ces savoirs par tous les moyens vers les différentes couches de la population malagasy en vue de résoudre leurs problèmes pratiques dans le sens du progrès;

c)D’assurer de meilleures conditions pour la recherche et la formation.

622.La Direction de la recherche scientifique créée au sein du Ministère a pour attribution principale la promotion de la recherche et du progrès scientifique. Elle s’occupe également de la vulgarisation des résultats des recherches auprès des usagers directs: agriculteurs (semences, jeunes plants et boutures améliorées), pisciculteurs (alevins de tilapia), éleveurs (vaccination du cheptel bovin, ovin, caprin et porcin national), industriels (traitements des eaux usées d’usines textiles).

623.Cette direction a sous sa tutelle 10 centres et instituts de recherche spécialisés, à savoir:

a)L’Institut national des sciences et techniques nucléaires (INSTN): utilisation pacifique des techniques nucléaires;

b)Le Centre national de recherche industrielle et technologique (CNRIT): industrie et technologie;

c)Le Centre national de recherche sur l’environnement (CNRE): environnement;

d)Le Centre national de recherche appliquée au développement rural (CENRADERU/FOFIFA): agriculture;

e)Le Centre national de recherches pharmaceutiques (CNARP): études pharmaceutiques;

f)L’Institut malagasy des vaccins vétérinaires (IMVAVET): vaccins vétérinaires;

g)Le Centre national de recherches océanographiques (CNRO): études océanographiques;

h)Le Centre d’information de documentation scientifique et technique (CIDST): collecte et diffusion des données et informations sur les recherches scientifiques;

i)Le Parc botanique et zoologique de Tsimbazaza: conservation de la faune et de la flore malagasy.

624.À côté de ces instituts et centres de recherche nationaux existent aussi des centres de recherche privés nationaux et internationaux dont les plus importants sont l’Institut malagasy de recherche appliquée (IMRA) fondé par le savant malagasy Rakoto-Ratsimamanga et l’Institut Pasteur.

5. R estrictions en matière de recherche scientifique

625.La recherche scientifique jouit en principe d’une entière liberté sous réserve du respect des lois en vigueur. À cet effet, un Comité national d’éthique sur les recherches biomédicales impliquant l’être humain est mis en place pour surveiller la conformité des méthodologies de recherche et de l’utilisation de ses résultats avec la défense et le respect des droits de l’homme.

626.De plus, un projet de loi sur la limitation de l’utilisation des armes chimiques a été adopté au niveau des Conseils des ministres et du Gouvernement. Ce projet de loi est en cours d’adoption au niveau parlementaire.

6. R essources financi è res

627.Les ressources financières du Ministère de la culture et du tourisme consacrées à la promotion et à la protection de la culture proviennent du budget national et de l’aide internationale: UNESCO (reconstruction du Palais de Manjakamiadana incendié en novembre 1995), OIF, aides bilatérales et multilatérales ainsi que des levées de fonds nationales.

628.La recherche scientifique fonctionne avec le budget alloué par l’État à la recherche, avec les produits de leurs activités et avec l’aide octroyée par les partenaires respectifs des instituts et centres de recherche.

Tableau 82. Budget de l ’ État alloué à la recherche scientifique

Unité: millions d ’ Ariary

2001

2002

2003

2004

2005

Solde

1 311

1 858

1 867

Fonctionnement

1 401

1 276

1 234

Investissements

4 799

5 820

8 757

TOTAL

7 511

8 954

11 858

Source: Lois de f inances.

7. M aintien, d é veloppement et diffusion de la culture et de la recherche scientifique

a) Mesures constitutionnelles et législatives

629.Selon l’article 26 de la Constitution, «l ’ État assure la promotion et la protection du patrimoine culturel national ainsi que de la production scientifique, littéraire et artistique».

b) Infrastructures institutionnelles

630.Les Ministères chargés de l’éducation, de la culture, et de la communication s’occupent du maintien, du développement et de la diffusion de la culture et de la recherche scientifique.

631.Pour promouvoir la création artistique et la recherche scientifique, Madagascar dispose également d’une institution plus que centenaire: l’Académie nationale des arts, des lettres et des sciences.

632.Le décret no 93–02 portant organisation de cette Académie malagasy stipule en son article premier: «L ’ Académie m alagasy, placée sous la haute protection du Chef de l ’ État , a pour but l ’ étude de toutes les questions linguistiques, littéraires, artistiques, historiques et scientifiques concernant Madagascar.

633. Elle a vocation à exercer les attributions d ’ une Académie national e des a rts, des l ettres et des sciences . ».

634.Les dispositions de ce décret permettent à l’Académie de fonder et d’administrer des établissements artistiques, littéraires, historiques ou scientifiques, ou encore des centres d’activités ou de recherche relevant de son domaine.

635.Ayant son siège à Antananarivo, cette institution dispose de centres académiques régionaux et comprend quatre sections:

a)Sciences de l’art et du langage,

b)Sciences morales et politiques,

c)Sciences fondamentales,

d)Sciences appliquées.

c) Rôle des moyens d ’ information et de communication

636.La Constitution de Madagascar garantit à tout individu le droit à l’information (art. 11). En application de ce principe fondamental, l’État malagasy dispose d’une chaîne de télévision et d’une radiodiffusion nationales: la télévision malagasy et la radio nationale malagasy rattachées au Ministère de la télécommunication, de la poste et de la communication. Ces deux entités s’efforcent de promouvoir la culture dans toutes les Régions de Madagascar.

637.En outre, à partir de 1990, les radios et télévisions privées de proximité implantées au niveau des Régions et des Districts participent à la promotion et à la diffusion de la culture régionale.

638.Madagascar dispose également de nombreux organes de presse écrite.

639.En ce qui concerne la diffusion de l’information sur les progrès scientifiques, le CIDST ou centre d’information, de documentation scientifique et techniques, les communications périodiques de l’Académie nationale, les pages de l’hebdomadaire Bitsik’Ambohitsaina, les émissions de la radio Fanabeazana (émissions éducatives produites par l’OEMC sur les ondes de la radio nationale malagasy) et celles des radios universités ainsi que divers bulletins publiés par les universités et l’Académie nationale malagasy sont les moyens d’information et de communication au service de la recherche scientifique.

d) Sauvegarde et préservation de l ’ héritage culturel de l ’ h umanité

640.Selon l’article 4 de la loi n° 048/2004 «la protection du patrimoine national tant matériel qu ’ immatériel est une priorité nationale».

641.L’État malagasy s’est engagé à Durban en 2004 à porter à 6 millions d’hectares la surface des aires protégées et parcs nationaux malagasy.

642.Le Ministère de la culture et le Ministère de l’environnement sont chargés de la protection et de la préservation des sites naturels de Madagascar.

643.Grâce aux efforts du Ministère de la culture, deux sites historiques, les Palais de Manjakamiadana et d’Ambohimanga ont acquis le statut de patrimoine culturel mondial.

e) Enseignement de la culture

644.L’enseignement de la culture et des arts est libre.

645.L’État malagasy dispose d’un Centre national d’enseignement de musique et de la danse (CNEMD).

646.Des nombreuses associations et institutions privées œuvrent aussi dans l’enseignement de la musique, de la danse, du kabary (discours traditionnel), du théâtre, des jeux traditionnels et des arts plastiques.

647.Enfin, les principaux faits et concepts de la tradition et de la culture malagasy sont enseignés à tous les niveaux de l’enseignement.

8. P rotection de la libert é de cr é ation, de production et de diffusion de la culture et de la recherche scientifique

a) Protection de la liberté de création artistique

Mesures législatives

648.Madagascar dispose de textes juridiques protégeant la liberté de la création et de la production artistiques.

649.En application de la Constitution, la loi no 048/2004 portant politique culturelle nationale en son article 5 énonce: «La liberté de création est un droit humain fondamental et toutes les formes d ’ initiatives culturelles créatrices doivent être stimulées et encouragées . ».

650.La loi no 94–036 du 18 septembre 1995 relative à la propriété littéraire et artistique, en son article premier, alinéa 1, stipule: «L ’ auteur d ’ une œuvre de l ’ esprit jouit sur cette œuvre , du seul fait de sa création, d ’ un droit de propriété incorporelle exclusif et opposable à tous . ».

651.L’article 22 de cette même loi dispose: «L ’ auteur seul a le droit de divulguer son œuvre . ».

652.Selon l’article 52 de la même loi, «l ’ auteur jouit, sa vie durant, du droit exclusif d ’ exploiter son œuvre sous quelque forme que ce soit et d ’ en tirer un profit pécuniaire.

653. Au décès de l ’ auteur, ce droit persiste au bénéfice de ses ayants droit pendant l ’ année civile en cours et les soixante ‑ dix années qui suivent.

654. Après cette période, les droits moraux qui sont illimités dans le temps peuvent être exercés par un département ministériel responsable de la conservation et de la valorisation de patrimoine national.» .

655.Enfin, cette même loi prévoit les délits en matière de contrefaçon et de piratage d’œuvres artistiques. En ses articles 143, 145, 146, ces délits sont punis d’une peine d’emprisonnement allant de six mois à cinq ans et/ou d’une amende de 20 000 Ariary à 2 000 000 Ariary. En cas de récidive, la sanction est doublée.

Mesures administratives

a. L ’ OMDA

656.Créé par décret no 84–389 du 13 novembre 1984, l’Office malagasy du droit d’auteur, ayant pour sigle «OMDA», établissement public à caractère industriel et commercial, est l’infrastructure institutionnelle de protectionde toute production artistique. Il a pour buts:

a)D’assurer à titre exclusif, sur le territoire national et à l’étranger, la protection et la défense des intérêts matériels et moraux des auteurs malagasy et étrangers ou de leurs ayants droit en ce qui concerne l’utilisation des œuvres scientifiques, littéraires et artistiques conformément aux dispositions de la loi sur la propriété littéraire et artistique;

b)D’accomplir toutes activités et opérations de nature à promouvoir le développement artistique et culturel et se rapportant à la propriété littéraire et artistique.

657.Le droit d’auteur étant considéré comme le salaire de l’auteur, l’OMDA a été créé pour percevoir la juste rémunération de l’auteur et la répartir à ceux qui ont des œuvres utilisées.

658.L’Office protège toutes les œuvres littéraires et artistiques malagasy et étrangères sur le territoire national et dans les pays avec lesquels il a signé des contrats de coopération.

659.L’OMDA compte près de 4 000 membres affiliés. Chaque chef‑lieu de Province dispose d’un bureau de l’OMDA dirigé par un chef de service régional des droits d’auteur. En attendant l’extension de ses structures au niveau des 22 Régions, l’OMDA nomme un représentant contractuel chargé de percevoir en son nom les droits des artistes membres moyennant un pourcentage de 10 % des recettes.

660.Les droits perçus auprès des producteurs et des utilisateurs des œuvres artistiques se sont élevés à 180 millions d’Ariary en 2002 et à 340 millions d’Ariary en 2005.

661.Pour encourager les artistes malagasy, l’OMDA organise des cérémonies de remise de prix. Au cours du «Prix de l’OMDA 1995–2004», des prix pour le meilleur spectacle, la meilleure vente, le meilleur poète, et le meilleur écrivain radiophonique ont été attribués.

662.Enfin, dans le cadre de la protection des droits d’auteur, l’OMDA entreprend des activités:

a)D’information et de vulgarisation de la loi,

b)De sensibilisation des auteurs et de la population sur la lutte contre la piraterie et la contrefaçon,

c)De contrôle auprès des maisons d’édition et de production, des restaurants et maisons de spectacles, des vendeurs et des revendeurs d’œuvres artistiques,

d)De saisie des articles de contrefaçon en collaboration avec les officiers de police judiciaire, de poursuite judiciaire contre les responsables de contrefaçon et de piraterie.

663.Une partie du personnel de l’OMDA est constituée d’agents assermentés habilités à dresser des procès–verbaux de délit de contrefaçon.

664.Depuis 2004, l’OMDA a porté en justice 18 plaintes contre les actes de piratage et/ou de contrefaçon d’œuvres artistiques et dont les auteurs ont tous été condamnés.

Tableau 83. Nombre de plaintes pour délit de contrefaçon portées par l ’ OMDA en justice

Années

Nombre de plaintes déposées

Types de condamnation

2004

4

4 emprisonnements avec sursis plus amende

2005

9

3 emprisonnements fermes plus amende 6 emprisonnements avec sursis plus amende

2006

5

1 emprisonnement ferme plus amende 4 emprisonnements avec sursis plus amende

Source: OMDA.

665.La loi prévoit également une possibilité d’arrangement à l’amiable au niveau du parquet entre le ou les prévenus et l’artiste victime d’acte de piratage. À défaut d’arrangement, les affaires sont renvoyées devant le tribunal correctionnel.

666.Par jugement en date du 27 mai 2005, le tribunal correctionnel d’Antananarivo a condamné deux individus inculpés de délit de contrefaçon d’œuvre artistique à quatre mois de prison ferme et à payer des dommages intérêts de 8 millions d’Ariary, laquelle condamnation a été confirmée en appel.

667.De même, en son audience du 19 septembre 2005, le même tribunal a condamné trois individus poursuivis pour délit de contrefaçon littéraire et artistique à une peine d’amende de 1 million d’Ariary chacun plus la remise à l’OMDA du matériel et des produits pirates saisis. Les trois prévenus ont interjeté appel.

b) Protection de la recherche scientifique

668.Le décret no 68–571 garantit la protection et la conservation du patrimoine scientifique national.

Mesures administratives

a. L ’ OMAPI

669.Le décret no 92–994 du 2 décembre 1992 a mis en place l’Office malagasy de la propriété industrielle (OMAPI). C’est l’infrastructure de protection de toute invention et propriété industrielle. Il a pour objet d’administrer la propriété industrielle à Madagascar et de promouvoir l’activité inventive. Il a notamment pour attributions:

a)La réception et l’examen, l’enregistrement, la délivrance, ainsi que la publication:

i)Des dépôts de marques de fabrique, de services et de commerce;

ii)Des noms commerciaux;

iii)De tous les actes affectant les droits de propriété industrielle, les contrats de licences et de cessions sur ces droits;

b)L’application des dispositions relatives à la propriété industrielle, à sa protection, aux récompenses industrielles, aux appellations d’origine et aux indications de provenance;

c)L’application des traités internationaux en matière de propriété industrielle auxquels Madagascar est partie;

d)Le contrôle et l’enregistrement des transferts de technologie.

9. C oop é ration internationale

670.L’État malagasy est membre de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) et de l’ADPIC.(Il réalise les attributions de ces organismes internationaux par l’intermédiaire de l’OMDA et l’OMAPI.)

671.L’OMDA entretient des relations de coopération avec les organismes internationaux et étrangers de protection des droits d’auteurs.

672.Il fait partie de la Confédération internationale des sociétés d’auteurs‑compositeurs (CISAC), du Comité africain de la CISAC, et a conclu des accords de représentation réciproque avec les organismes de protection de droits d’auteur français (SACEM), sud–africain (SAMRO) et suisse (SUISA).

673.L’OMDA représente les intérêts des auteurs compositeurs étrangers à Madagascar.

674.Dans le cadre des relations internationales, Madagascar participe régulièrement et activement aux séminaires, conférences et ateliers culturels et scientifiques internationaux et régionaux.

A nnexe

Loi portant accès à la propriété foncière

  L oi n o 2003 – 028 du 27 août 2003

675.Modifiant et complétant certaines dispositions de la loi no 62–006 du 06 juin 1962 fixant l’organisation et le contrôle de l’immigration, modifiée par la loi no 95–020 du 27 novembre 1995

676.Article premier – «Les dispositions de l ’ article 11 de la loi n o 62 – 006 du 6 juin 1962 fixant l ’ organisation et le contrôle de l ’ immigration, modifiée par la loi n o 95 – 020 du 27 novembre 1995, sont modifiées et complétées comme suit :  

677.Article 11 – «Tout étranger peut être autorisé à acquérir des biens immobiliers sur présentation d ’ un programme d ’ investissements.

678. L ’ autorisation est accordée par un organisme et/ou en Conseil du Gouvernement et/ou en Conseil des m inistres dans les conditions et modalités fixées par décrets pris en Conseil du Gouvernement . ».

679.Article 11 bis« La non ‑ réalisation du programme d ’ investissements du fait de l ’ acquéreur dans les conditions et délais impartis par l ’ autorisation entraîne la déchéance systématique du droit de propriété qui est prononcée par l ’ autorité ayant délivré l ’ autorisation.

680.La décision de déchéance emporte transfert de plein droit de l ’ immeuble à l ’ État.

681.Toute contestation relative à l ’ application de la déchéance est soumise à la procédure d ’ arbitrage prévue par le Code de p rocédure c ivile m alagasy . ».

682.Article 11 ter«La cession du droit de propriété est soumise aux mêmes conditions que celles fixées par l ’ autorisation . ».

683.Article 2 – «Sont et demeurent abrogées, toutes dispositions antérieures contraires à la présente loi . ».

684.Article 3 – «La présente loi sera publiée au Journal officiel de la République.

685. Elle sera exécutée comme loi de l ’ État . ».

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